Notice
- Publication type: Book chapter
- Book: Réparer Une maison de poupée d’Ibsen ?. Réécritures, remaniements et suites (1879-1903)
- Pages: 97 to 98
- Collection: World Literature, n° 43
Notice
La traduction présentée ici est celle du comte Moritz Prozor – parfois orthographié Maurice Prozor – (1849-1929), un diplomate russe, qui a été le principal médiateur des œuvres d’Ibsen en France à la fin du xixe siècle.
Non seulement il a traduit la plupart de ses pièces les plus célèbres, mais ses traductions ont connu de très nombreuses rééditions : la traduction récente des drames contemporains d’Ibsen (Livre de Poche 2005, Librairie générale française) se fonde encore sur des traductions de Prozor, revues par Karin Gundersen !
Après avoir publié un fragment du troisième acte dans La Revue indépendante en octobre 18881, M. Prozor fait paraître la pièce entière chez Albert Savine en 1889, dans un volume qui comprend aussi Les Revenants2, le titre retenu connaissant quelques fluctuations, puisque si La Maison de poupée figure sur la couverture, c’est Maison de poupée qui figure à l’intérieur de l’ouvrage.
Ayant une bonne connaissance du dano-norvégien et une excellente maîtrise du français, il a été souvent salué comme un traducteur scrupuleux. Édouard Rod écrivait de lui dans la préface du volume qui va connaître de multiples rééditions : « Peut-être a-t-il parfois, par amour de l’exactitude, sacrifié le brillant de l’expression : étant donné son but, il a eu raison » (p. xxvii).
Dans sa notice, M. Prozor fait état du scandale suscité par la pièce dans les pays nordiques, se souvenant qu’à Stockholm où il a été en poste, il a vu circuler des cartons d’invitation avec la mention spéciale : « on est prié de ne pas s’entretenir de Maison de poupée » (notice p. 145). Il évoque la satire et les critiques dont la pièce a fait l’objet, citant 98notamment celle de Strindberg, tout en se disant convaincu qu’Ibsen n’a pu être ébranlé par cette fronde : « Mais ni les critiques sérieuses, ni les plaisanteries, ni même les pastiches n’ont pu lasser la persévérance de cet apôtre sincère de l’affranchissement individuel, qui a choisi le théâtre comme un moyen de propagande approprié à ses goûts et à son talent » (notice p. 146-147).
Le texte reproduit ici est issu de la huitième édition parue chez L. Grasilier (Ancienne Maison Albert Savine) en 18943. Nous avons préféré ce texte à celui de 1889 dans la mesure où M. Prozor y a corrigé quelques coquilles. C’est le texte qui est utilisé, en avril 1894, lors des premières représentations de la pièce sur une scène publique parisienne, au Théâtre du Vaudeville, avec Réjane dans le rôle de Nora.
1 « Maison de poupée (fragment du troisième acte) », La Revue indépendante, tome IX, no 24, octobre 1888, p. 1-18.
2 Henrik Ibsen, Théâtre, Les Revenants, La Maison de poupée, trad. M. Prozor, préface Édouard Rod, Paris, Albert Savine, 1889.
3 Henrik Ibsen, Les Revenants, La Maison de poupée, trad. M. Prozor, préface Édouard Rod, Paris, L. Grasilier, 1894.