Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Politien, humaniste aux sources de la modernité
- Pages : 329 à 333
- Collection : Rencontres, n° 519
- Série : Lectures de la Renaissance latine, n° 15
Résumés
Paolo Viti, « Préface »
Ange Politien est l’une des figures les plus importantes et significatives de la littérature italienne pour son travail de poésie et pour l’activité philologique visant les textes grecs et latins : la récupération et la connaissance du patrimoine classique acquièrent avec Politien des contours pratiquement inconnus avant lui. À cet égard, la Conférence de Paris a apporté une contribution fondamentale à la connaissance de sa personnalité culturelle.
Émilie Séris, « Introduction »
Après un rappel des ouvrages fondamentaux parus en Italie sur Ange Politien, on propose une synthèse de la bibliographie en langue française en soulignant l’importance de la redécouverte de cet auteur dans le développement des études néo-latines. On rend compte ensuite de la composition du livre, qui articule quatre domaines de l’activité de Politien, la poésie, la philologie, la philosophie et l’épistolaire, et révèle les implications étroites des disciplines dans l’œuvre de l’humaniste.
Pierre Laurens, « Sur les épigrammes grecques de Politien »
Témoignent de l’intérêt exercé sur Politien par la découverte de l’Anthologie de Planude deux manuscrits autographes des années 1471-1472, une série d’annotations sur un exemplaire de la Planudea publiée par Lascaris en 1494, les traductions insérées dans les recueils de Soter (1528), de Cornarius (1529) ou dans les Silves et les articles relatifs à l’Anthologie dans les Miscellanées. Sur cette toile de fond se détachent les épigrammes grecques de Politien, entre émulation et création originale.
330Donatella Coppini, « L’edizione aldina nella tradizione degli Epigrammata del Poliziano »
L’auteure examine, en vue de son édition critique, le recueil des Epigrammata latins de Politien réuni dans l’editio princeps des Opera omnia en considérant les variantes d’auteur et la disposition des poèmes et en discutant les choix de ses prédécesseurs. Elle conclut que, même s’il ne peut être démontré que la sélection de l’aldina est de Politien, dans la mesure où il s’agit de la plus vaste sélection historiquement donnée, celle-ci pourra constituer la base d’une édition moderne de l’œuvre.
Thomas Baier, « Quintilien, Stace et les Silves de Politien »
Politien fut le premier lecteur de Stace à vraiment déchiffrer et à apprécier le maniérisme de cet auteur flavien. Il a en même temps compris combien Stace doit à la rhétorique de son temps. Ainsi c’est à travers l’Institution oratoire de Quintilien qu’il conçoit des catégories pour décrire et classifier le genre de la silve comme poème rhétorique et en même temps déclamation poétique. La silve Rusticus s’avère une imitation libre de Virgile dans l’esprit de la rhétorique de Quintilien.
Émilie Séris, « L’aurore dans la poésie d’Ange Politien »
Aurore est une figure mythologique mineure mais récurrente dans la poésie d’Ange Politien. Le philologue et mythographe humaniste a recensé patiemment les différentes traditions sur Aurora, Eos, Titonia ou Pallantias. Des Stances aux Silves, en passant par la Fable d’Orphée et les élégies latines, le poète enrichit le thème de l’aurore de sources nouvelles, affine son réseau de métaphores connexes et investit le mythe de diverses significations politique, physique ou poétique.
† Roberto Ricciardi, « Les Curae virgilianae d’Ange Politien »
Un précieux témoignage de l’intérêt de Politien pour Virgile est constitué par l’incunable des œuvres virgiliennes, paru en 1471, qu’il acheta durant ses études et recouvrit d’annotations grammaticales, antiquaires, mythologiques, historiques et géographiques. La comparaison avec les dictata, les notes de Politien pour le cours académique de 1482 sur les Églogues, révèle à la fois le rôle préparatoire des annotations de l’incunable et l’évolution du philologue à l’âge de la maturité.
331Luca Ruggio, « Poliziano e la collazione degli Scriptores rei rusticae. Le note all’incunabolo parigino Rés. S. 439 »
On examine d’abord l’incunable parisien Rés. S. 439, qui contient la princeps des Scriptores rei rusticae publiée à Venise en 1472 par Giorgio Merula et Francesco Coluccia, sur laquelle Politien a collationné les textes de Caton, Varron et Columelle. On s’intéresse ensuite aux notes sur les textes et à certaines annotations en rapport avec elles, regroupées dans plusieurs chapitres des première et deuxième centuries des Miscellanées, qui concernent la controverse philologique avec Merula.
David Speranzi, « Due Luciani fiorentini e un antiquior postillato da Poliziano »
L’auteur examine trois manuscrits de Lucien : le ms. 25 de la bibliothèque Riccardiana de Florence qui réunit trente-deux brochures, l’A 218 inf. de la bibliothèque Ambrosiana à Milan qui comprend davantage d’écrits de Lucien et le Conv. soppr. 77, aujourd’hui à la Laurenziana, qui remonte au xe siècle. Ce manuscrit a beaucoup d'annotations marginales de la main de Politien.
Christian Förstel, « Ange Politien et la grammaire dans le Parisinus gr. 3069 »
L’analyse des sections grammaticales du recueil d’excerpta d’Ange Politien (Parisinus graecus 3069) fait apparaître la variété des sources auxquelles l’humaniste de Montepulciano a puisé pour se constituer une documentation extrêmement détaillée portant sur tous les aspects de la langue grecque antique.
Laurence Boulègue, « Orphée dans la Fabula de Politien. L’autre visage du Narcisse de Ficin ? »
L’article étudie, dans la Fabula di Orfeo, le sens que Politien donne à la figure de l’amant d’Eurydice et à sa célébration de l’amour homosexuel, à la lumière des sources poétiques et, au sein du contexte contemporain, en miroir avec la figure de Narcisse, convoquée par Marsile Ficin dans le Commentaire sur le Banquet de Platon.
332Giorgia Zollino, « Aristotele nel primo decennio di magistero di Angelo Poliziano. 1480-1490 »
Dans son activité d’enseignant Politien emploie des références philosophiques, en particulier à Platon et à Aristote. Si Platon est l’objet d’un consensus, Aristote se distingue par la nature pratique de sa doctrine. Lorsque Politien consacre ses dernières leçons à Aristote, l’attention à la correction du texte plutôt qu’aux enseignements philosophiques n’implique pas un choix, mais détermine un entrelacement entre platonisme et aristotélisme, comme le montre la Praelectio de dialectica.
Florence Vuilleumier Laurens, « La philologie ostiaria de la philosophie »
Politien, qui enseigne la philosophie au Studio de Florence depuis 1490, endosse le rôle de philosophe de façon plaisamment polémique avec la Lamia, praelectio introduisant aux Premières analytiques d’Aristote, non pour en revendiquer le titre mais pour lui substituer celui d’interprète (criticus), qui établit, valide et rend intelligibles les textes. De ce cours donné en 1492 nous ne possédons pas de notes : les seules traces sont à chercher dans les chapitres aristotéliciens des Miscellanées.
Fosca Mariani Zini, « La réflexion de Politien sur l’enthymème »
Dans le chapitre 53 de la Centuria Secunda, Politien livre une analyse pénétrante de l’enthymème aristotélicien. Il critique la tradition latine (Quintilien) qui a transmis la signification erronée de l’enthymème, compris comme syllogisme tronqué, puis, en s’appuyant sur les textes d’Aristote lui-même, il corrige cette mésinterprétation et propose, dans le De dialectica et le Dialectica, une conception des rapports entre la rhétorique et la dialectique différente de celle de Lorenzo Valla.
Paolo Viti, « Il carteggio Poliziano-Pico e alcune varianti d’autore »
Certaines caractéristiques de la correspondance de Politien sont examinées, en particulier les lettres échangées avec Giovanni Pico della Mirandola. Des variations sont mises en évidence entre l’édition des Opera omnia de Politien et certains manuscrits. Il semble nécessaire d’aborder la question des variantes et leur évaluation globale à la fois par rapport aux éditions anciennes et modernes, et par rapport aux lettres dispersées, récupérées et publiées jusqu’à présent en différents lieux.
333Raffaella Maria Zaccaria, « Le lettere di Poliziano all’Archivio di Stato di Firenze »
On examine les lettres de Politien conservées à l’Archivio di Stato de Florence et publiées par Isidoro Del Lungo en 1867. C’est un nombre réduit de lettres, de 1475 à 1494, par rapport à l’original. La dispersion des lettres provient d’anciens démembrements, mais même après le volume de Del Lungo, d’autres ont été perdues. La reconnaissance d’Alessandro Perosa pour sa Mostra del Poliziano (1954) doit être considérée comme définitive, même après l’édition organisée par Elisa Curti.
Sondra Dall’Oco, « Aspetti della fortuna di Poliziano in Francia »
En France, une abondante publication éditoriale illustre bien l’intérêt pour l’œuvre de Politien et sa capacité, comme philologue et professeur, à dépasser les frontières italiennes. Les chapitres extravagantes des Miscellanées, les traductions et les commentaires sur les praelectiones également utilisés dans le cadre des cours universitaires en sont la preuve, alors qu’en Italie, après la grande période de la philologie humaniste, Politien fut surtout considéré comme poète.
Antonio Lucio Giannone, « La fortuna di Poliziano nella poesia italiana dell’Otto-Novecento »
La fortune de Politien au xixe siècle est d’abord due à Giosue Carducci et à ses disciples Olindo Guerrini, Enrico Panzacchi, Guido Mazzoni, Giovanni Marradi. L’imitateur de Politien le plus convaincu est Severino Ferrari, qui mêle des conteurs archaïques et populaires. Avec Gabriele D’Annunzio, il y a un vrai retour à Politien. Des traces importantes sont alors retrouvées chez Giovanni Pascoli, Luigi Pirandello, Ruggero Leoncavallo, Corrado Pavolini, Massimo Bontempelli et Francesco Guccini.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-11988-3
- EAN : 9782406119883
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11988-3.p.0329
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 03/11/2021
- Langue : Français