Principes d’édition
- Publication type: Book chapter
- Book: Poésies complètes
- Pages: 49 to 54
- Collection: Renaissance Texts, n° 242
- Series: République des Muses, n° 5
Principes d’Édition
Note d’intention
La présente édition réunit la totalité des poèmes de Sponde connus à ce jour, soit aussi bien les pièces manuscrites qu’imprimées, les poèmes parus de son vivant que les publications posthumes, les poèmes en français que les pièces grecques ou latines, les productions originales comme les traductions ou encore les pièces personnelles comme les poèmes d’hommage paratextuels.
Les deux grands ensembles poétiques, l’Essay et les Amours, sont ici présentés dans l’ordre chronologique de leur publication, en l’état des connaissances à ce jour, soit l’Essay en premier, paru à la suite des Meditations sur les Pseaumes en 1588 et les Amours ensuite, parus posthumes dans le recueil Du Petit Val en 1599 (où ils sont suivis des poèmes de l’Essay, amputé des stances de la Cène). Ce choix permet de suivre l’ordre de divulgation à un public large, tel qu’il est à ce jour connu, et donc l’ordre de réception de l’œuvre de Sponde en son temps. C’est pourquoi nous avons également respecté l’ordre de publication des poèmes des Amours dans la section correspondante du recueil Du Petit Val de 1599 sans en proposer de déconstruction-reconstruction (comme l’a fait A. Boase qui en extrait les pièces qu’il juge de circonstance), le but étant de donner à lire cet ensemble tel qu’il a été présenté au public de 1599.
Les « Poésies diverses » regroupent les autres poèmes de Sponde dans leur ordre de publication (de 1580 à 1591). Ces pièces ont été réunies à la suite des deux grands ensembles éditoriaux dans la mesure où elles n’ont pas été instituées en recueil, que ce soit par l’auteur ou par un éditeur posthume, mais sont restées dispersées au gré des circonstances.
Enfin la dernière section, « Poèmes d’hommage à Jean de Sponde », présente des poèmes qui ne sont pas « de » Jean de Sponde mais 50« sur » Jean de Sponde, en réunissant les pièces liminaires à l’Homère, le Tumulus Johannis Spondani ainsi que les trois pièces de Laugier de Porchères présentées par Raphaël Du Petit Val à la suite des poèmes de Sponde.
Établissement du texte
Pour tous les poèmes présentés, les notes de bas de page sont réservées aux variantes du texte. Les notes complémentaires, y compris lexicales, sont placées en fin de volume. Compte tenu de la densité de l’écriture de Sponde, qui peut jouer sur les différentes nuances d’un mot et sur des lectures superposées en contexte, les notes cherchent volontairement à ne pas empiéter sur la réception et le commentaire par le lecteur, mais tentent seulement d’élucider les références intertextuelles et les difficultés de sens.
L’orthotypographie et la ponctuation sont respectées, à l’exception des adaptations d’usage suivantes :
–dissimilation des lettres i/j et u/v ;
–distinction par l’accentuation des homonymes a/à, ou/où et accentuation de desjà et voilà ;
–accentuation du e (en position finale, pénultième et antépénultième), y compris dans l’interjection hé ou pour l’accent grave (après) ;
–accentuation du Ô élégiaque majuscule (ô minuscule étant déjà accentué dans l’édition de référence) ;
–développement des abréviations : exposant9 pour -us (vo9 pour vous), voyelle tildée, q tildé et éperluette ;
–remplacement du s long (ʃ) par s court ;
–établissement de l’apostrophe selon l’usage moderne : cest > c’est et inversement c’est > cest, quil > qu’il, n’agueres > nagueres, d’avantage > davantage. Nous désagglutinons aumoins > au moins, mais conservons les autres cas d’agglutination ou désagglutination, qui reflètent l’évolution lexicale : aupris (AP14) et au prix (S6, 10-11), lors que, à fin que…
51Pour le latin, nous avons adopté les principes de transcription recommandés par Les Belles Lettres1 : développement des abréviations, absence de dissimilation i/j, u/v et saisie des diphtongues sans caractères soudés ae/oe.
Pour le grec, nous développons les ligatures et ajoutons les accents si nécessaire.
En notes de bas de page sont retenues les variantes sémantiques, ainsi que la ponctuation lorsqu’elle influence le sens.
–pour les abréviations utilisées et le contenu de chaque recueil, nous renvoyons supra à la liste des abréviations et infra à la liste des poèmes publiés dans les recueils collectifs donnée à la fin de cette introduction (p. 55-65) ;
–T 16112 étant une réédition à l’identique de DP 1604, nous ne le mentionnons pas dans les variantes ;
–en revanche DP 1604 introduit quelques variantes par rapport à la princeps DP 1599 qui constitue notre édition de référence pour les Amours ;
–enfin, quand les différentes éditions des Muses et du Parnasse donnent des leçons identiques, nous les codons simplement par M/P sans précision de date.
L’Essay de quelques Poemes Chrestiens
L’Essay est reproduit d’après son édition originale :
Meditations sur les Pseaumes XIIII. ou LIII. XLVIII. L. et LXII. Avec un Essay de quelques Poemes Chrestiens. Par J. de Sponde, Conseiller, et Maistre des Requestes ordinaire du Roy de Navarre, Nouvellement imprimé. 1588, p. 383-408. Exemplaire de référence : Paris, Bibliothèque nationale de France, Tolbiac [Rés. A 11467]. Numérisé sur Gallica.
L’ouvrage paraît en 1588 sans nom ni lieu d’édition. Eugénie Droz, dans son étude sur l’imprimerie à La Rochelle2, constate qu’il est imprimé en gros caractères romains (18 mm), identiques à ceux de la casse de 52l’imprimerie Berton, cédée par la veuve de Barthélemy Berton à Jean Portau (la reprise est effective en janvier 1576). Jean Portau a également repris les marques typographiques de l’officine Berton. Le fleuron qui orne la page de garde de l’édition des Meditations de Sponde, la guirlande qui surplombe l’en-tête de la dédicace Au Roy de Navarre ou celles qui précèdent le titre de chaque méditation (ainsi que celui de l’Essay de Poesmes chrestiens), les lettrines ornées qui débutent chaque texte de l’ouvrage (dédicace comprise) figuraient déjà dans certains ouvrages de Berton, avant de se retrouver dans les éditions de sa veuve, puis de Portau. Eugénie Droz argue également que Michel Hurault, sieur de Belesbat et du Fay, grand ami de Sponde et parrain de son second fils, fait imprimer en 1591 chez ce même éditeur son Discours sur l’estat de France. Ce second argument est moins déterminant dans la mesure où Jean de Sponde fait publier, de 1589 à 1592, trois de ses ouvrages chez Jérôme Haultin, l’autre grand imprimeur rochelois3 : l’Advertissement au Roy, ou sont desduites les raisons d’estat, pour lesquelles il ne lui est pas bien seant de changer de religion (1589, sans nom d’auteur ni d’éditeur, mais avec l’emblème des Haultin : l’allégorie du temps à la faux), un Recueil de Remonstrances faites en la cour de parlement de Paris aux ouvertures des plaidoiries (1591, La Rochelle, J. Haultin, avec privilège – réédité en 1592) et sa traduction des Travaux et des Jours d’Hésiode (1592, La Rochelle, J. Haultin). L’étude typographique menée par Eugénie Droz semble en revanche déterminante. En effet, les signes typographiques des Meditations de Jean de Sponde n’appartiennent qu’à Portau, et d’autres imprimeurs du Sud-Ouest présentent des caractères ressemblants mais non identiques.
L’Essay poétique est en caractères italiques afin de le distinguer, selon l’usage de l’époque, des Meditations en prose. Nous le transcrivons en caractères romains dans la mesure où il n’y a pas lieu ici de le distinguer du texte en prose.
Nous respectons la disposition typographique des poèmes sur la double page (vis-à-vis verso/recto). Les stances à disposition strophique (« Stances de la Cene » et « Stances de la Mort ») présentent un alinéa 53rentrant du premier vers, tandis que les « Sonnets sur le mesme subject » ont un alinéa saillant du premier vers.
L’on connaît, à ce jour, quatre exemplaires des Meditations sur les Pseaumes,l’Essay étant manquant dans l’exemplaire de Montauban4. S’il s’agit d’une seule et même édition, quelques rares variantes témoignent de l’existence de différents tirages. La consultation des exemplaires de Bordeaux (B) et d’Exeter (E) n’a pas établi de variantes significatives, mais a permis ponctuellement de compléter la ponctuation de vers altérés dans l’exemplaire de la BnF.
Les poèmes de l’Essay ont également été réunis, de façon partielle, dans les recueils collectifs (pour un tableau récapitulatif, se reporter à la fin de cette introduction p. 68-70). Pour chaque poème, nous rappelons les supports de publication en signalant en bas de page les variantes qui ont un impact sur le sens (les variantes typographiques n’ont pas été retenues).
Les Amours
Les deux premiers recueils à réunir le plus grand nombre de pièces poétiques de Jean de Sponde sont :
Recueil de diverses poesies, tant du feu sieur de Sponde, que des sieurs du Perron, de Bertaud, de Porcheres, et autres non encor imprimées. Recueillies par Raphaël du Petit Val, Rouen, Raphaël du Petit Val, 1599. Avec Privilege de sa Majesté [daté du 4 février 1597], in-12.
L ’ Academie des modernes poetes françois, Remplie des plus beaux Vers que ce siecle reserve à la posterité, À M. de Nerveze. ÀParis, Chez Anthoine du Breuil, tenant sa boutique sur les degrez de la grand’salle du Palais, 1599, Avec privilège du Roy [du 19 décembre 1598], in-12.
Leur analyse comparative, menée en introduction, a permis de dégager une stratégie éditoriale fondamentalement différente, dans la mesure où seul celui de Raphaël Du Petit Val institue les poèmes de Sponde en ensemble construit, affiché comme tel dès le frontispice du recueil (et doté en outre d’un titre a posteriori pour la première section : « Fin des Amours »), là où l’Académie les répartit inégalement au fil des sections thématiques du recueil.
54Nous avons donc retenu pour édition de référence la version du Recueil de Raphaël Du Petit Val de 1599, en nous fondant sur l’unique exemplaire qui en est aujourd’hui identifié en bibliothèque (Aix-en-provence, Bibliothèque Méjanes [C. 3127, imprimés 1500-1900]), plutôt que sur l’édition de 1604 numérisée sur Gallica qui présente quelques variantes et n’en est donc pas une simple réimpression, à l’exception toutefois des sonnets 8 à 11, les folios 9 et 10 étant manquants dans l’exemplaire de 1599 et donc saisis d’après celui de 1604.
Les poèmes des Amours ont également été réunis, de façon partielle, dans les recueils collectifs (pour un tableau récapitulatif, se reporter à la fin de cette introduction p. 66-68) dont nous fournissons les variantes en bas de page.
Poésies diverses
Cette section réunit des pièces poétiques éparses, manuscrites ou imprimées. Elles sont saisies d’après leur édition princeps respective, à chaque fois précisée dans les notes. Pour les pièces latines et grecques, nous proposons systématiquement une traduction.
Poèmes d’hommage à Jean de Sponde
Le Tumulus Johannis Spondani est reproduit d’après :
Response du Feu Sieur de Sponde, Conseiller et Maistre des Requestes du Roy au Traicté des Marques de l ’ Eglise faict par Th. de Bèze, éd. Florimond de Ræmond, Paris, Abel L’Angelier, 1595, avec privilège. [Exemplaire disponible en ligne sur Google livres]
Les trois poèmes d’hommage de Laugier de Porchères sont reproduits d’après le recueil de Raphaël Du Petit Val de 1599 où ils suivent immédiatement la section de poésies de Jean de Sponde.
Dans la mesure où il s’agit de pièces annexes qui ne sont pas l’œuvre de Sponde, il n’a pas été fait de relevé de variantes, sauf lorsqu’elles intéressent directement le sens.
1 Règles et recommandations pour les éditions critiques (série latine), Paris, Les Belles Lettres, 1972.
2 L ’ Imprimerie à La Rochelle, Tome III : Eugénie Droz, La Veuve Berton et Jean Portau 1573-1589, Genève, Droz, 1960, p. 84.
3 Face à l’officine Berton, reprise par Jean Portau, l’imprimerie des Haultin occupe, à La Rochelle, une place prépondérante. Elle a été dirigée par Pierre Haultin tout d’abord (qui avait auparavant exercé à Paris et à Lyon), de 1571 à 1586 ; par Jérôme Haultin ensuite, de 1587 à 1600 ; et par leurs héritiers enfin, de 1601 à 1623.
4 FRA-Bordeaux, BM [T. 8513 Rés.]. FRA-Paris, BnF Tolbiac [Rés. A 11467]. GBR-Exeter, Cathedral Library [G/SPO]. FRA-Montauban, BM [41-752].
- CLIL theme: 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- ISBN: 978-2-406-12682-9
- EAN: 9782406126829
- ISSN: 2105-2360
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12682-9.p.0049
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-20-2022
- Language: French