![Nouveau Répertoire de mises en prose (suite). Récits brefs et autres genres (XIIIe-XVIe siècle) - Nef des folz du monde de Jean Drouyn](https://classiques-garnier.com/images/Vignette/MciMS09b.png)
Nef des folz du monde de Jean Drouyn
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Nouveau Répertoire de mises en prose (suite). Récits brefs et autres genres (xiiie-xvie siècle)
- Author: Metzger-Rambach (Anne-Laure)
- Pages: 191 to 200
- Collection: Literary Texts of the Middle Ages, n° 75
- Series: Mises en prose, n° 11
NEF DES FOLZ DU MONDE
DE JEAN DROUYN
(Anne-Laure Metzger-Rambach)
(A) la prose
– auteur : Jean Drouyn, 1478 ?-15.. Il a publié La Grant nef des folles selon les cinq sens de nature (ca 1498), adaptation des Stultiferae naves de Josse Bade, et un complément au Blason des faulses amours de Guillaume Alexis (1512) : Les Ditz non notables et speculez d’un trés rude engin tant en verité qu’en fables ; il a aussi mis en prose la Vie des Trois Maries→. Natif d’Amiens, il fut bachelier ès lois et décrets, et occupa les cures de Sébécourt (1495), Fidélaire (1502) et Branville (1505).
– dédicataire : non mentionné
– datation : 1498
– manuscrits : la Nef des folz du monden’est transmis que par des imprimés.
Editio princeps : Lyon, Guillaume Balsarin, 1498 [Paris, BnF, Rés. Yh-2 (Gallica) ; Paris, B. Arsenal, 4-BL-2144 (Gallica) ; Albi BM, Rés. Roch. Inc. B-00332 ; Épinal, BM, Inc. 251-P/R ; Troyes, BM, Inc. 689 (numérisé) ; Wien, ÖNB, Ink. 8-E-21 (numérisé) ; Manchester, J. Ryland UL, 18983, f-a5r numérisé ; Oxford, Bodl. Libr., M-078 ; New York, PML, 1575 : cet exemplaire porte la date 11 août 1498].
Description de l’exemplaire de la BnF, Rés. Yh-2 : in folio, 83 f. [a2-o6], car. gothiques, 43 longues lignes par page, réserves de 3 UR avec lettres d’attentes (lettrines non exécutées). Titres de chapitre en retrait précédés d’un crochet alinéaire. Chaque chapitre est construit comme suit : titre, septain introductif repris de la version en vers, bois gravé, texte 192(mise en prose) ; les bois appartiennent au programme iconographique du Narrenschiff de Sebastian Brant (Bâle, Bergmann von Olpe, 1494) dont il a été fait une copie.
page de titre :Le f. a1 manque dans l’ex. de la BnF. Il est présent dans les exemplaires de l’Arsenal (cf.infra), de la BM de Troyes et de la ÖBN de Wien.
incipit :« Hommes mortelz qui desirez sçavoir/ Comment on peult en ce monde bien vivre/ Et mal laisser, approchez, venez veoir/ Et visiter ce present joyeux livre » (f. a1r).
explicit : « Cy finist La Nef des folz du monde, premierement composee en aleman par Maistre Sebastien Brant, docteur és droitz, consequentement d’aleman en latin redigee par Maistre Jacques Locher, reveue et ornee de plusieurs belles concordances et additions par ledit Brant, et despuis translatee de latin en rethorique françoise, et finablement translatee de rime en prose avecques aulcunes aditions nouvelles par Maistre Jehan Drouyn, bachelier és loix et en decret. Imprimee à Lyon sur le Rosne par Maistre Guillaume Balsarin, libraire demourant audit Lyon, en l’an de grace mil quatre cens quatre vingz et dixhuit. Deo gratias » (f. o2r).
GW, 5059 ; ISTC, ib01095000 ; USTC, 767199 ; Baudrier, XII, 40, 54 ; CIBN, B-764 ; FVB, 7338 ; Bechtel 2010, B-384
– organisation du texte
Titre (d’après l’exemplaire de l’Arsenal, celui de la BnF étant mutilé) : La Nef des folz du monde. Le frontispice est orné d’un bois représentant les fous entassés dans la nef et entonnant le Gaudeamus omnes. Il est suivi d’un dizain :
Hommes mortelz qui desirez sçavoir/ Comment on peult en ce monde bien vivre/ Et mal laisser, approchez, venez veoir/ Et visiter ce present joyeux livre :/ À tous estatz bonne doctrine il livre/ Notant les maulx et vices des mondains./ Lisez y tous et n’en faictes desdains,/ Entre vous folz, soit soir ou matin./ Sy vous voulés vous en trouverez maintz/ En la rue merciere cheulx Balsarin (f. a1r).
S’ensuit le prologue du translateur de ce present livre intitulé La Nef des folz du monde.
Cognoissant que Melius est habundare quam deficere, il vault mieulx avoir habondance de plusieurs choses que de en avoir necessité ; pour ce je me suis 193mis à translater ce livre nommé La Nef des folz de rime en prose, pource que aprés que le livre a esté fait premierement en alemant, et de alemant translaté en latin par Maistre Jaques Locher, et de latin en rethorique françoise, j’ay consideré que les ungz se delectent au latin, les aultres au françoys, les ungz en rime, les aultres en prose : à ceste cause ay ce fait. Oultre considerant ce que dit Therence : Tot capita tot sensus, autant de teste [sic], autant d’opinions ; puis considerant ce que dit Virgile : Trahit sua queque voluntas, chascun veult faire à sa voulenté et la veult acomplir ; mais, comme dit Virgile oultreplus : Nescia mens hominum, la voulenté des hommes est incongnue ; pour ce, ceulx qui vouldront le latin le prendront, le françoys, rime ou prose, ou l’alemant ; qui vouldra le sens moral le prendra, qui vouldra le sens litteral le prendra, comme dit Esopet, qui veult la fleur sy la preigne, qui veult le fruict sy le preigne, et qui veult le noyau sy le preigne, et qui veult les hystoires comme gens non litterez les pregnent, et qui veult tout pregne tout.
À l’honneur de la tres haulte et tres sacree Trinité, Pere, Fils et Sainct Esperit en une essence, et de la tres honoree Mere de Dieu, et de tous les sainctz et sainctes de paradis, j’ay commencé à faire ceste translation pour exorter les pouvres humains lesquelz par imbecillités et pusillanimités ont ensuivy les folz de ce present monde en toutes operations et oeuvres dampnables. Et affin qu’ilz puissent eviter toutes mondanités et folies, je leur prie qu’ilz ayent regard à ce present livre, qu’ilz incorporent la substance affin que sagement le temps advenir se puissent regir et gouverner, et que moyennant leur labeur soyent du nombre des saulvez. Car, quant ung homme se entrebat, la honte que ne soit vaincu luy multiplie sa force, et la bonne conscience aussy multiplie vertus en l’homme. Considerant aussy que la prose est plus familiere à toutes gens que la rime, j’ay redigé, moy indigne, ce present livre, non pas que je veulle dire qu’il ne soit bien translaté ; mais veul proposer et donner bruit et los au translateur louant son oeuvre, avec sa rethorique laquelle me semble digne de louange. Sy en aulcuns lieux j’ay adjouté quelque chose, je ne l’ay pas fait par arrogance, mais pource qu’il venoit à propos. Je n’ay pas voulu changer le nom du livre qui a esté appellé par le premier compositeur La Nef des folz ; il a figuré une navire plaine de folz navigant en une mer. Par la navire nous pouvons entendre les folyes et erreurs où les mondains sont, par la mer ce present monde, les folz estant en la navire sont les pecheurs, car nous sommes en ce monde comme pelerins navigans de ung pays en l’autre, et, selon noz operations, nous serons remunerés au port de salut. Puisque ainsy est, il nous fault ruminer en ce livre qui se peult bien appeller le doctrinal des folz, car on y peult trouver bonnes et saluberres doctrines contenues tant en la saincte pagine que és oeuvres des sainctz et prophetes, des loix et decretz et dictz des sainctz peres, lesquelz ont sy bien navigué en ce monde qu’ilz sont venuz à bon port qui est la gloire eternelle, à laquelle nous vueille conduire le Pere, le Filz, et le Sainct Esperit. Vous, lecteurs, humblement je vous prie qu’il vous plaise me pardonner se j’ay erré en aulcune chose, car la jeunesse où je suis m’a tant aveuglé que je n’ay pas tant incumbé aux Lettres comme je deusse ; 194le langaige n’est pas autentique, affin que chascun y peult entendre quelque chose, car gens non litterez ne demandent pas choses obscurez (f. a2r-v).
« Prologue de Jacques Locher qui translata ce present livre d’alemant en latin » (f. a2v, reprise de La Nef des folz du monde de Pierre Rivière).
incipit : « Comme je eusse à par moy par long temps et grandement cogité, lecteurs tres agreables, du cours tres confuz des choses humaines, ay par ma soingneuse meditacion trouvé plusieurs degrez d’erreur par lesquelz l’humain genre decheoit et va de jour en jour en diminuant » (f. a2v).
explicit : « …mais sy pour la mediocrité de mon petit entendement j’ay en ce livre aulcunement peché ou erré, vous supplie, lecteurs, que vous me pardonez, et parce que ce livre est composé pour la salubre doctrine de sapience et pour expurger la vanité de forcennerie et follie, et vous prie que regardés en ce livre comme au miroir de l’ame vostre condicion et vie, affin que vostre eage puissez passer plus eureusement » (f. a3r).
« Prolude de ce present livre » (mise en prose des septains initiaux de Pierre Rivière) (f. a3v).
incipit : « Maintenant est le monde plain de science et d’enseignemens faitz par nos peres anciens, tellement que la saincte escripture est en plus grant vigueur que jamais, car en elle est toute droicture » (f. a3v).
explicit : « Pardonnés moy, vous orateurs, se aulcun langaige est mal couché, et vous lecteurs qui le temps occupés en ceste lecture ; et se aulcune faulte y trouvés, plaise vous excuser la capacité de moy et la jeunesse où suis encore, considerant aussy qu’il n’est sy ferré qui ne glisse » (f. a4v).
« Argument en La Nef des folz du monde » (f. a4v) (reprise de l’« Argument en la Nef des folz du monde » de P. Rivière).
Table des titres des chapitres (établie à partir des titres des chapitres, l’incunable ne contenant pas de Table) : 1. Des livres inutilz ; 2. Des bons conseils ; 3. De avarice et prodigalité ; 4. Des nouveaux ritz et nouvelles coustumes ; 5. Des anciens folz ; 6. De la doctrine des enfans ; 7. Des raporteurs, detracteurs et litigieulx ; 8. De non suyvir bon conseil ; 9. Des meurs incomposees ; 10. De lesion d’amitié ; 11. De contempner l’escripture ; 12. Des folz impourveuz ; 13. D’amour venerieuse ; 14. 195De ceulx qui pechent sur la misericorde de Dieu ; 15. Des folz faisans les edifices ; 16. Des yvrongnes et gloutons ; 17. Des richesses inutiles ; 18. Du service de deux maistres ; 19. De trop parler ; 20. De ceulx qui corrigent les aultres et eulx mesme pechent ; 21. De trouver les biens d’aultruy et ne les rendre ; 22. De concione Sapience ; 23. De jactance et confiance de fortune ; 24. De trop grant curiosité ; 25. De prendre à credit ; 26. Des petitions et veuz inutiles ; 27. De l’estude inutile ; 28. De ceulx qui parlent contre Dieu folement ; 29. D’aultruy dire jugement ; 30. De ceulx qui se chargent de plusieurs benefices ; 31. De ceulx qui desirent de jour en jour eulx amender ; 32. De ceulx qui veullent garder femmes ; 33. De adultere ; 34. De celluy qui est fol en tous temps ; 35. De courroux qui procede de petite cause ; 36. De la mutabilité de fortune ; 37. De l’impascient en maladie ; 38. Des consultations trop apertes ; 39. Comment on doit estre sage par l’esperience du mal qu’on voit faire aux folz ; 40. De non avoir cure des detractions et vaines parolles d’ung chescun ; 41. Des subsannateurs, calumniateurs et detracteurs ; 42. Du contempnement de la joye eternelle ; 43. Du tumulte qui se fait dans l’eglise ; 44. De ceulx qui s’enclinent de leurs vouloirs à souffrir mort ; 45. De la voye de felicité et peine advenir, des delitz et pechez perpetrez ; 46. Du maulvais exemple des plus grans ; 47. De la voluptuosité corporelle ; 48. De ceulx qui ne peuvent celer leur secret ; 49. De celluy qui espouse femme pour ses richesses et avoir ; 50. De envye ; 51. De l’impaciencce [sic] de correction ; 52. Des insçavans et folz medecins ; 53. Du douloureux depart de la puissance du siecle ; 54. De predestination ; 55. De oublier soy mesme ; 56. Du vice d’ingratitude ; 57. De soy mesme la plaisance ; 58. Des dances joyeuses et saltations qui se font ; 59. Des aubadeurs, joueurs d’instrumens et coureurs de nuyt ; 60. Des mediçans et leurs vanitez ; 61. Des conditions, courroux et grandes maulvaistiés des femmes ; 62. De la puissance des folz ; 63. De la cure d’astrologie ; 64. De celuy qui veult descripre et s’enquerir de toutes regions ; 65. De celluy qui ne veult estre fol ; 66. De ceulx qui n’entendent jeulx ; 67. De l’impacience d’aulcuns qui ne veulent attendre et veullent mal faire ; 68. De l’improvoyance du temps advenir ; 69. Des litigans ou plaidoyans en jugement ; 70. Des folz abhominables en parolles ; 71. De l’estat et abus spirituel ; 72. De sote, vaine et orguilleuse jactance ; 73. Des joueurs ; 74. Des folz supprimez ; 75. Des chevaliers, gendarmes, scribes ou praticiens ; 76. Des folles legacions et messagiers ; 77. Des 196queux despenciers et gardeurs de celier en maison ; 78. De l’excessive arrogance rustique ; 79. De contempnement de pouvreté ; 80. De celluy qui ne veult perseverer en bien ; 81. Du contempnement ou desprisement de la mort ; 82. Du grant contempnement de Dieu ou mesprisement ; 83. Des blasphemateurs contre Jesucrist ; 84. De la playe et indignation de Dieu ; 85. De la folle ou sotte permutation ; 86. De honnorer pere et mere ; 87. De la cavillation des prestres et ou chœur ; 88. De la grande demonstrance d’orgueil ; 89. Des usuriers fenerateurs ; 90. De la vaine esperance d’avoir et succeder ; 91. De non observer les saintz dimenches et festes ; 92. De eslargir de ses biens et aprés s’en repentir ; 93. Du vice de paresse ; 94. Des folz infideles ; 95. De la foy catholique et inclination de l’empire ; 96. Des assentateurs, blandeurs, flateurs, licherres et escumeurs de court ; 97. Des delateurs et vains raporteurs ; 98. Des faulsaires et frauduleux ; 99. De l’Antechrist ; 100. De celluy qui taise verité ; 101. De retirer aulcun bienfaisant et de bien fait ; 102. De l’obmission de bonnes oeuvres ; 103. De loyer de sapience ; 104. Du desprisement de son infortune ; 105. De la detraction de biens ; 106. De l’immoderee, layde, vile et orde turpitude de la table ; 107. Des folz deffigurez et lervés ou prenans dissimulee vesture ; 108. De la vraye description d’homme prudent ; 109. De la commendation ou recommendation de Philosophie ; 110. Concertation de Vertus avecques Volupté ; 111. Objection de Voluptuosité blamant Vertus ; 112. La response de Vertus à Voluptuosité ; 113. La nef latine ou barque sociale ; 114. De la nef sociale mecanique ; 115. De la singularité d’aulcuns nouveaulx folz : addicion ; 116. De ceulx qui veullent corrompre le droit : adition nouvelle ; 117. De ceulx qui font toutes choses au contraire : addition.
(B) la source
Pierre Rivière, La Nef des folz du monde, Paris, André Bocard pour Philippe Manstener et Geoffroi de Marnef, 1497,en octosyllabes (17 038)
GW, 5058 ; ISTC, ib01094000 ; USTC, 95359 ; CIBN, B-763 ; FVB, 7339 ; Bechtel 2010, B-386
Cette Nef est la traduction en octosyllabes de la Stultifera navis (Bâle, 1497) de Jakob Locher, elle-même adaptation latine du Narrenschiff de Sebastian Brant (Bâle, 1494).
197(C) histoire de la prose
Un incunable et une éd. du xvie siècle :
(1) Lyon, Guillaume Balsarin, 1499 [Paris, BnF, Rés. Yh-3 (Gallica) ; Lyon, BM, Rés. Inc. 794 ; Jena, ThULB, 4-Art.-lib.-XIV, 5(1) ; Weimar, Herzogin Anna Amalia Inc. 331 (numérisé) ; Roma, B. Accad. Lincei e Corsiniana, 52-B-37 ; London, BL, IB-41795]
titre : « La grant nef des folz du monde avec plusieurs satyres et aditions nouvellement adjousteez par le translateur » (f. 1r)
L’incipit reproduit, à quelques variantes graphiques près, celui de la princeps.
En revanche, l’explicit est développé comme suit :
Pardonnés moy, tous qui lisés ce livre, se aulcune chose y trouvez mal faicte, car la fragilité de ma jeunesse me tient en telle mobilité que mon entendement ne peult pacifiquement se incomber aux Lettres. Je me suys mys à translater ce livre de rime en prose avec aulcune satyre que j’ay translaté de latin en françoys et une aultre que de moy mesme ay faicte en la ville et cité de Lyon sur le Rosne. La rime est bonne et bien faicte : je n’ay pas faict par arrogance, mais pource que la prose est plus familiere que la ryme à gens simples. Et a esté à la requeste de honneste personne Maistre Guillaume Balsarin, marchant libraire et imprimeur de livres, demourant à Lyon sur le Rosne en la rue Merciere, auquel lieu on trouvera lesditz livrez et aultres en quelque science que ce soit (f. 82r).
colophon :
Cy finist La Nef des folz du monde premierement composee en aleman par Maistre Sebastien Brant, docteur és droictz, consequentement d’aleman en latin redigee par Maistre Jaques Locher, reveue et ornee de plusieurs belles concordances et additions par ledit Brant, et despuis translatee de latin en rethoricque françoise, et finablement translatee de rime en prose avecques aulcunes additions nouvelles par Maistre Jehan Drouyn, bachelier és loix et en decret. Imprimé à Lyon sur le Rosne par Maistre Guillaume Balsarin, libraire demourant audit Lyon, le .xvii. de novembre en l’an de grace .Mil.CCCC.xcix. (f. 82r).
GW, 5060 ; ISTC, ib01095500 ; USTC, 767371 ; Baudrier, XII, 55 ; CIBN, B-765 ; FVB, 7340 ; Bechtel 2010, B-385
N. B. Le FVB attribue à tort le n. 7339 à Jean Drouyn : il s’agit d’une traduction anonyme en prose, établie à partir de la Stultifera navis de 198Brant – Locher et publiée à Paris par Geoffroi de Marnef (GW, 5065). De fait, la mise en prose de Drouyn n’a été publiée qu’à Lyon.
(2) Lyon, Jean d’Ogerolles, 1579 [Paris, B. Arsenal, 4-BL-2145 (Gallica) ; Aix-en-Provence, BM, Rés. O-138 ; Nancy, BM, Rés. 10439 (a-b) ; London, BL, 86-f-21 ; London, VAM, 88-C-23 ; Oxford, Bodl. Libr., Douce L-1444 ; Princeton, Rare Books, Americana 1579-Brant-EXKA]
titre : « La grand nef des fols du monde, avec plusieurs satyres. Reveue nouvellement et corrigee en infiniz lieux qui la rendent autant plaisante et recreative comme elle est grandement profitable [bois] À Lyon, par Jean d’Ogerolles » (p. 1)
Prologue de l ’ éditeur :
L’imprimeur au lecteur. | M’estant d’avanture tombé entre les mains ce viel livre de La Nef des fols, amy lecteur, il ne m’a semblé impertinent, aprés avoir esté reveu et en plusieurs endroits corrigé, voire mesme aprés avoir fait refaire les vers sur chacune matiere, qui estoyent barbares et tant depravez que le François ne les pouvoit pas aisement entendre, il ne m’a semblé, dy je, impertinent de le mettre de rechef en lumiere, pource que chacun peut tirer de la lecture d’iceluy proffit et grand contentement : car en ce livre comme dedans un miroir chacun peut voir parfaittement et contempler l’estat de cete vie perverse et malheureuse. L’autheur d’iceluy l’a intitulé La Nef des fols, par laquelle il entend l’erreur et folie mondaine en laquelle sont plongez les fols, c’est à dire les pecheurs en la mer du monde, où nous ne sommes pas pour y demourer tousjours, mais comme passagers courans par fortune et voguans sus les flots de cete perilleuse mer, tendans tousjours d’arriver à bon port ; mais, helas, il y en a plusieurs qui en sont bien loing et qui n’en prenent pas le chemin, comme nous demonstre cet autheur par sa Nef des fols, qui voguent et nagent à l’avanture, pource qu’ils sont fols et qu’ils n’ont un bon et seur pilote pour les conduire, c’est à dire pource qu’ils n’ont la raison pour leur commander. Vous avez donc de quoy passer icy le temps et faire vostre proffit de ce qui s’y presente, pource qu’il n’y a chose aucune qui ne soit tres utile et fort proffitable. Au moyen de quoy je m’asseure que vous m’en sçaurez quelque gré, pour avoir renouvellé et agencé un [sic] oeuvre si ancienne, laquelle est maintenant digne d’estre leue à Dieu (p. 3-4).
incipit : « Des Livres inutils. | Je fais estat d’avoir toutes sortes de livres,/ De petis et de grands ; mais d’y estudier/ C’est à ceux là qui sont de grand soucy delivres :/ Il suffit si je peux les voir et manier. [bois] | Jeunes gens qui desirez sçavoir plusieurs choses, arrestés vous en ceste doctrine et la ruminez affin que vous y puissiés comprendre et 199entendre la substance et que vous ne soyez du nombre des folz navigans en la mer de ce monde » (p. 5).
explicit : « … je me suis mis à translater ce livre de rithme en prose avec aucune satyre que j’ay translaté de latin en françois, et une aultre que de moy mesme ay faicte en la ville et cité de Lyon sur le Rosne. La rithme est bonne et bien faicte : je ne l’ay pas fait par arrogance, mais pource que la prose est plus familiere que la rithme à gens simples. FIN » (p. 258).
USTC, 6696 ; FVB, 7347
– traduction ancienne
Henry Watson a donné une traduction de cette Nef : The Shyppe of fooles (London, Wynkyn de Worde, 1509), dans un mot-à-mot parfois maladroit.
(D) bibliographie
(1) édition
Aucune.
(2) bibliographie critique
F. Zarncke 1854, Sebastian Brants « Narrenschiff », Leipzig, Wigand, p. 226-230
H. Guy 1910, Histoire de la poésie française au xvie siècle. L’École des rhétoriqueurs, Paris, Honoré Champion, vol. 1, p. 357
A. Pompen 1925, The English Versions of the Ship of Fools. A Contribution to the History of Early French Renaissance in England, London, Longmans, Green & Co (p. 11, 18, 282, 283, 287, 302, 307, 310-311)
B. Quilliet 1973, « Le Narrenschiff de Sebastian Brant, ses traducteurs et ses traductions au xveet xvie siècles », in Culture et marginalités au xvie siècle, Paris, Klincksieck, p. 117-118
J. Flood 1995, « Im Kreuzfeuer des Konkurrenz. Zur Narrenschiff-Rezeption in England », in Sébastien Brant, son époque et ‘la Nef des fols’/ Sebastian Brant, seine Zeit und das ‘Narrenschiff’, Strasbourg, Université des Sciences Humaines, Institut d’Études allemandes, p. 129-141
A.-L. Metzger-Rambach 2008, Le Texte emprunté. Étude comparée du ‘Narrenschiff’ et de ses adaptations, Paris, Honoré Champion
200J. Knappe – T. Wilhelmi (éd.) 2015, SebastianBrantBibliographie. WerkeundÜberlieferungen, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, D 273, D 274, D 275
A.-L. Metzger-Rambach 2017, « Quelle place pour le Livre des Proverbes dans Les Nefs des fous ? », in La langue de la Bible. Les réécritures littéraires (xiie-xvie s.), Genève, Droz, p. 387-398
F. Barbier 2018, Histoire d’un livre : la ‘Nef des fous’ de Sébastien Brant, Paris, Éditions des Cendres, p. 100-103, 110, 148
B. Burrichter 2019a, « Patrice et les Dernydes. Les versions françaises de la Nef des fous de Sebastian Brant », in ‘Translatio’ et Histoire des Idées / ‘Translatio’ and the History of Ideas, Frankfurt, Peter Lang, p. 73-80
B. Burrichter 2019b, « Sebastian Brants Narrenschiff und seine französischen Übersetzungen », in Études germaniques, 295, p. 505-521
A.-L. Metzger-Rambach 2019, « Le terme de satire dans La Nef des folz de Jean Drouyn, 1498 », in Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, 38,p. 415-427
- CLIL theme: 3438 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moyen Age
- ISBN: 978-2-406-15796-0
- EAN: 9782406157960
- ISSN: 2261-0804
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15796-0.p.0191
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-30-2024
- Language: French