Bibliographie de la néologie 2019
- Publication type: Journal article
- Journal: Neologica
2019, n° 13. La néologie à l'ère de l'informatique et de la révolution numérique - Author: Humbley (John)
- Pages: 209 to 218
- Journal: Neologica
Bibliographie de la néologie 2019
Altmanova, Jana, Centrella, Maria, Russo, Katherine E. (dir.) (2018), Terminology and Discourse/Terminologie et discours, Linguistic Insights 241, Berne, Peter Lang.
Ce recueil comporte dix-neuf chapitres consacrés à la dimension discursive de la terminologie, dont plusieurs qui thématisent à des degrés différents l’émergence de nouveaux termes. Les notices qui suivent résument le contenu de ceux qui relèvent directement de la néologie, à l’exclusion des études portant sur l’évolution historique des terminologies.
Best, David Albert et Cosmai, Domenico, « Naming Things and Changes in Meaning on the EU Politico-Legal Landscape : Term Creation as an Inherent Feature of the European Project », dans Altmanova et al. (2018), p. 153-177.
Cette présentation très documentée de l’émergence d’une terminologie propre à l’Union européenne fait ressortir à la fois les efforts consentis pour harmoniser la néologie dans les différentes langues des États-membres et les limites des dispositifs existants, que ce soit aux niveaux national ou européen. Le rôle clé des traducteurs est souligné. Sont traités en particulier hotspot, quantatitive easing, Grexit/Brexit.
Crouzet-Daurat, Pierrette et Le Tallec-Lloret, Gabrielle, « Terminologie et traduction : le dispositif d’enrichissement de la langue française ou l’art du consensus », dans Altmanova et al. (2018), p. 131-151.
Cette présentation du dispositif de l’aménagement néologique en France esquisse son historique ainsi que ses méthodes de travail, en prenant comme exemples la francisation de streaming, pick and mix, revolving doors, amas de Guimier-Preston.
210Pennisi, Giulia Adriana (2018), « EU Criminal Justice and Italian Law : Investigating Terminological Gaps », dans Altmanova et al. (2018), p. 197-214.
La traduction du droit européen, élaborée majoritairement de nos jours en anglais, vers les langues des États-membres implique une néologie terminologique qui tienne compte des répercussions juridiques consécutives à l’intégration dans le système juridique du pays concerné. Le cas de la transposition en italien de mutual recognition regime et de investigative measures est examiné des points de vue linguistique et juridique.
Rossi, Micaela (2018), « Les métaphores terminologiques dans les sciences et leur traduction dans les textes et discours, entre invention et vulgarisation », dans Altmanova et al. (2018), p. 179-196.
Il est reconnu depuis longtemps que la métaphore est source de néologie scientifique et technique, certaines jouant un rôle de fondatrices de théories, mais une étude approfondie du phénomène révèle une complexité importante. L’auteure démontre par exemple que les relations domaine source et domaine cible opèrent dans les deux sens et que la dimension culturelle s’avère encore plus importante pour les métaphores techniques que les métaphores poétiques. La question de la traduction, voire de la traductibilité des métaphores, est obligatoirement posée dans ce contexte. Des réseaux métaphoriques sont explorés dans plusieurs domaines, de l’architecture et l’urbanisme d’un côté à l’astrophysique et au génie génétique de l’autre. L’originalité de cette contribution réside en la description du passage de l’invention individuelle de la métaphore à la vulgarisation, en passant par les phases de l’invention, de la justification, du débat, du figement et de l’intégration.
Russo, Katherine (2018), « Climate-induced Migration : the Evaluation of Terms in a European Commission Institutional Genre Network », dans Altmanova et al. (2018), p. 363-390.
Cette contribution montre l’importance des réseaux discursifs dans la réception et la diffusion d’innovations terminologiques. L’auteure se limite à la terminologie de langue anglaise employée au niveau de la Commission européenne pour désigner les différents aspects de la migration liée au changement climatique. En effet la terminologie de la migration, telle qu’elle a été conçue, ne prenait pas en compte les facteurs climatiques, et l’auteure démontre, en 211analysant les formulations discursives, que son emploi est empreint d’affectivité, généralement négative.
Arnaud, Pierre (2018), « Bateau phare, magasin phare : composés [N1N2]N et séquences syntaxiques N1+N2 à N2 adjectivé », Travaux de linguistique no 76, p. 7-26. En ligne : https://www.cairn.info/revue-travaux-de-linguistique-2018-1-page-7.htm
S’appuyant sur un corpus d’écrits contemporains disponibles sur le web, l’article porte sur l’évolution de l’adjectivité en français contemporain ; certains noms comme culte, fantôme, choc, fétiche, record, tendance sont déjà presque adjectivés. Mais il s’avère aussi que certains substantifs ont connu des pics de fréquence dans le passé. Ils sont analysés selon différentes approches théoriques.
Buchmann, Franziska (2018), « kapazitär wie autoritär – Neue Adjektive auf -itär », Zeitschrift für Wortbildung, 2/2, p. 6-51.
Le but de cet article est de déterminer la productivité – quantitative et qualitative – du suffixe allemand -itär (correspondant au français -itaire), qui forme surtout des adjectifs, mais aussi certains substantifs ; il serait lié au suffixe nominal -ität. Il s’avère que -itär constitue désormais un suffixe autonome en allemand, car il entre dans la composition de mots qui ne sont attestés ni en anglais ni en néerlandais. Tout en étant intégré à la morphologie de l’allemand, ce nouveau suffixe fonctionne uniquement avec des éléments empruntés.
Balnat, Vincent et Christophe Gérard (dir.) (2018), Néologie et noms propres, Cahiers de lexicologie no 113, 2018-2
Un compte rendu complet de ce recueil figurera dans Neologica 14 (2020).
Bordas Éric, 2018, « “Il est nécessaire de forger des mots” : Les néologismes dans Le cousin Pons de Balzac : du mot au discours », L’information grammaticale no 159, p. 9-15.
Au programme de l’agrégation 2019, Le cousin Pons de Balzac présente un certain nombre de mots créés par l’auteur et intégrés au récit comme « des unités morpho-sémantiques autonomes » (des néologismes prototypiques, au nombre de 18, fabriqués par dérivation et composition essentiellement, formant des adverbes, des adjectifs, des noms et des verbes), avec aussi quelques cas de conversion de nom à verbe, mais également des « néologismes discursifs, avec mention autonymique explicite ou implicite, avec glose, qui renvoient à des 212mots, groupes de mots ou “expressions”, de forme explicitement inattendue, originale, désignés et commentés dans leur étrangeté ». L’auteur, adoptant une perspective praxématique de la nomination, montre le poids stylistique et le rôle joué par toutes ces innovations.
Jamet, Denis (dir), (2018), NEOLEX La néologie lexicale à travers les âges, ELAD-SILDA numéro hors-série, https://revues.univ-lyon3.fr/elad-silda/index.php?id=272
Voir le compte rendu de Pascaline Dury dans ce volume.
Jamet, Denis et Terry, Adeline (dir.) (2018), Lexis 12 : La néologie lexicale et sémantique en anglais : https://journals.openedition.org/lexis/1075
Lexis, revue en ligne de lexicologie anglaise, publie un numéro consacré à la néologie de l’anglais.
Foubert, Océane et Lemmens, Maarten, « Gender-biased neologisms : the case of man-X », dans Jamet et al. (2018).
L’article examine les formations en man de l’anglais contemporain : il en ressort quatre types : la réappropriation par les hommes de domaines associés aux femmes (man purse), l’insistance sur la différenciation (man cave), la confirmation de stéréotypes (man science) et les comportements masculins indésirables (mansplaining). Il s’avère que la première et la dernière catégorie ne sont pas très fournies, mais les formations qu’elles contiennent sont en revanche bien diffusées, tandis que celles des deux autres seraient plus diversifiées mais moins répandues.
Jamet, Denis, « The Neological Functions of Disease Euphemisms in English and French : Verbal Hygiene or Speech Pathology ? », dans Jamet et al. (2018).
L’auteur se sert du concept du tabou pour rendre compte des euphémismes et des dysphémismes qui finissent pour certains par être lexicalisés en tant que noms de maladie. Il s’intéresse en particulier aux modifications sémantiques de dénominations existantes et aux changements de dénomination qui témoignent d’un nouveau regard porté sur la maladie en question.
Poix, Cécile, « Neology in children’s literature : A typology of occasionalisms », dans Jamet et al. (2018).
L’auteure propose d’abord une typologie des processus, divisée en formation lexicale, déformation lexicale (fausses coupes et autres 213déformations phonétiques), création lexicale (ex nihilo), formations combinées (à partir des procédés cités). Elle explique les fonctions de ces créations en termes d’hypostatisation (mots fantaisistes) et d’astuces pour attirer l’attention. La typologie des résultats (c’est-à-dire des occasionnalismes effectivement repérés et analysés) reprend les matrices lexicogéniques de Tournier, modifiée pour tenir compte des spécificités du corpus.
Sajous, Franck, Josselin-Leray, Amélie et Hathout, Nabil, « The Complementarity of Crowdsourced Dictionaries and Professional Dictionaries viewed through the Filter of Neology », dans Jamet et al. (2018).
Les dictionnaires non commerciaux (collaboratifs, comme Wiktionnaire, contributifs comme Urban dictionary, ou individuels, comme JargonF) réservent un traitement particulier aux néologismes. Ils sont d’abord plus réactifs que les équivalents commerciaux – davantage en anglais qu’en français, fournissant ainsi un précieux indice de néologicité, et bien plus détaillés. L’Urban dictionary en particulier fournit des commentaires qui sont souvent peu politiquement corrects, mais indispensables pour la compréhension de la situation et le contexte culturel qui ont engendré le néologisme. L’article, extrêmement bien documenté, comporte également une typologie des nouveaux dictionnaires en ligne et surtout des catégories de néologismes susceptibles de traitements prélexicographiques (néologie spontanée ou aménagée, néonymie, euphémisme, oxymore et expression du politiquement correct et autres).
Smith, Chris A., « Where do new words like boobage, flamage, ownage come from ? Tracking the history of -age words from 1100 to 2000 in the OED3 », dans Jamet et al. (2018).
L’article vise à expliquer le changement de statut de -age en anglais ; à l’origine -age est un élément de mot construit emprunté au français, mais grâce à sa transparence, il acquiert une autonomie de telle sorte qu’il fonctionne comme suffixe de mots d’origine germanique. Du point de vue sémantique le cas est complexe, car si certaines catégories sont évidentes (action ou processus, paiement, collectivité, etc.), de nombreux mots en -age relèvent des catégories les plus diversifiées. L’auteur détermine la productivité de l’affixe en étudiant les mots qui le comportent et qui ne sont pas lexicalisés. Il étudie également les changements sémantiques de ce suffixe.
214Konowska, Agnieszka et Bobińska, Anna (dir.) (2017), Nouveaux tabous linguistiques. Acta Universitatis Łódziensis, Folia litteraria romanica 12, Łódz, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego, ISSN : 1505-9065, https://www.ceeol.com/search/journal-detail?id=2202
Ce volume comporte de nombreux articles tirés d’un colloque tenu à Łódz en 2016 sur les effets lexicaux des nouveaux tabous et met en exergue le caractère néologique de ces expressions linguistiques. Le site indiqué ci-dessus donne accès aux articles.
López Díaz, Montserrat, « La pratique de la redénomination à l’instar du politiquement correct », dans Konowska et al. (2017), p. 19-30.
L’auteure analyse les manifestations de redénomination par euphémisme dans le cadre du politiquement correct en anglais américain et quelques-unes de ces adaptations en français et en espagnol. Elle examine en particulier le cas des aliments qui portent un nom susceptible d’être taxé de racisme, des noms de tableaux et de lieux. Elle conclut que les nouvelles dénominations reflètent un changement culturel : à défaut de modifier la réalité, on adapte la perception.
Rodríguez Pedreira, Nuria, « De la “mère porteuse” à la “GPA” : vers un contournement du tabou », dans Konowska et al. (2017), p. 31-46.
L’article est une explication des tentatives d’euphémisation du concept de la gestation pour autrui, qui aboutit à la création de néologismes qui participent de l’occultation de certains aspects de la réalité.
Konowska, Agnieszka, Woch, Agnieszka, Napieralski, Andrzej et Bobińska, Anna (dir.) (2018), Le poids des mots. Hommage à Alicja Kacprzak, Łódz, Wydawnictwo Uniwersytetu Łódzkiego, https://wydawnictwo.uni.lodz.pl/produkt/le-poids-des-mots/
Bonhomme, Marc, « Tension des mots et néologie par télescopage dans la publicité », dans Konowska et al. (2018), p. 73-81.
L’auteur examine des exemples d’amalgamation lexicale dans le cadre des discours publicitaires en français et identifie un certain nombre de traits caractéristiques de ce phénomène, en particulier son statut linguistique flou (il parle de « métaplasme par addition »), mais en même temps subversif, qui perturbe le signe linguistique. Il constitue en même temps une expression métalinguistique (en quelque sorte un mot sur les mots), tout 215en étant de nature éphémère. L’auteur étudie en particulier les différentes tensions que ces formes provoquent dans le discours et s’interroge sur leur rôle dans la création d’un « antilexique ».
Nowikow, Wiaczesław, « Sobre algunas particularidades de la creación léxica en el español argentino actual », Le poids des mots (hommage à Alicja Kacprzak), Presses de l’Université de Łódz, dans Konowska et al. (2018) p. 207-215.
L’auteur situe les particularismes de l’espagnol argentin en soulignant l’importance des modifications sémantiques. Il illustre sa présentation par une analyse des néologismes buquebus (bac+bus), d’abord un nom de marque, et bombacha, le pantalon des gauchos adapté aux bébés.
Pachocińska, Elżbieta, « Quelques remarques sur le vocabulaire qui s’ajuste au monde contemporain », dans Konowska et al. (2018), p. 217-227.
L’auteure examine d’abord le vocabulaire de la désinformation, faisant une analyse fine des concurrents fake news et intox, avant de passer à celui d’Emmanuel Macron, pour finir sur un examen d’écriture inclusive et d’ubérisation. Elle conclut en faisant référence aux études sur le « discours numérique ».
Sablayrolles, Jean-François, « Néologie, néonymie et dictionnaire », dans Konowska et al. (2018), p. 239-251.
Les dictionnaires poursuivent des politiques différenciées en matière d’incorporation de néologismes dans leur répertoire ; l’auteur regrette toutefois l’absence quasi générale de datations de nouveaux sens ou de nouveaux emplois. Ceux-ci sont particulièrement fréquents et échappent souvent à la vigilance du lexicographe.
Planchon, Cécile, (2018), « Anglicismes dans la presse écrite : le bilinguisme de milieu peut-il expliquer l’anglicisation ? », Journal of French Language Studies 28 (2018), 43-66, Cambridge University Press. doi:10.1017/S0959269517000047
La question de cette recherche est de savoir si un fort taux de bilinguisme favorise l’emprunt lexical ou si, au contraire, il stimulerait plutôt une réaction de rejet. L’auteure analyse 500 emprunts à l’anglais tirés du Multidictionnaire de 2013 d’après leur présence dans un corpus de trois journaux, chacun représentant soit une région très bilingue (la région de la capitale fédérale), moyennement bilingue 216(Montréal) et peu bilingue (la ville de Québec). Il s’avère que la région la plus bilingue est également celle dont le journal emploie le moins d’anglicismes, tandis que la moins bilingue est caractérisée par un emploi plus fort d’emprunts dans le journal examiné. L’article comporte de nombreuses réflexions sur le statut du français au Québec, l’importance des anglicismes comme témoins d’un processus d’anglicisation, l’exploitation de corpus ; la représentativité des anglicismes retenus (34 % seulement effectivement repérés dans le triple corpus, mais de nombreux autres anglicismes relevés), la productivité morphologique des emprunts…
Sablayrolles, Jean-François (2018), « Des innovations lexicales ludiques dans des situations d’énonciation marginales ou spécifiques », dans Esme Winter-Froemel et Alex Demeulenauere (éds.), Jeux de mots, textes et contextes, The dynamics of wordplay 7 ; de Gruyter, p. 77-94.
Parmi les innovations lexicales, certaines ont un aspect ludique. Elles apparaissent souvent dans des situations énonciatives particulières et/ou marginales. Les néologismes flexionnels, de divers types (5 situations sont distinguées), offrent cette spécificité de ne pas créer de nouveaux mots, mais des formes inusitées de mots. Les dictionnaires fantaisistes accumulent mots-valises et mots savants parodiques. Apparaissent aussi des néologismes ironiques par surenchère. Enfin l’apprentissage de la langue maternelle par les enfants conduit ceux-ci à jouer avec elle pour se l’approprier.
Sarale Jean-Marc (2017), « Néologisme et dialogisme de la nomination. Formation et circulation discursive de “sexygénaire” », L’information grammaticale no 154, p. 28-35.
L’auteur cherche à savoir comment le sens advient à un néologisme, se complète ou se modifie au gré de son emploi. L’exemple étudié, un néologisme non encore lexicalisé, sexygénaire, met en jeu des représentations de forts changements sociétaux. Il est appréhendé par le biais d’un double corpus (articles de presse et tweets) en corrélation avec son adjectivation normale, ses fonctions syntaxiques et ses modélisations énonciatives.
Saugera, Valérie (2017), « La fabrique des anglicismes », Travaux de linguistique 75 : 2, 59-79. https://www.cairn.info/revue-travaux-de-linguistique-2017-2-page-59.htm?contenu=resume
Les anglicismes jouent un rôle important dans l’activité néologique du français. La thèse de l’article est que le français fait plus qu’emprunter 217des mots à l’anglais, il s’en sert pour fabriquer de nouveaux mots, d’où le titre de l’article. Celui-ci montre comment le français réinterprète les éléments anglais en les incorporant dans son propre système. L’auteure examine en détail cinq anglicismes critiqués sur le site de l’Académie française : à savoir cash, vintage, asap, fashionista et look. La présente étude voudrait démontrer que le français réinterprète et remodèle ces formes anglaises avec ses propres ressources lexicogéniques. La critique de l’Académie repose sur des arguments peu linguistiques, aussi la revisiter permet-elle de mettre en valeur les procédés internes qui s’appliquent à la fabrique des anglicismes : extension sémantique, inclusion dans le français familier.
Saugera, Valérie (2018). French Anglicisms : An ever-changing linguistic case. OUPblog. https://blog.oup.com/2018/06/french-anglicisms-linguistic-case/
L’auteure note les changements dans la réception des anglicismes en français. Elle constate un très grand nombre d’anglicismes qui paraissent dans la presse, mais avec des fréquences très basses ; la diversité des formes d’emprunt, la réinterprétation et la manipulation d’emprunts déjà plus ou moins assimilés ainsi que l’accroissement du nombre d’emprunts phraséologiques.
Tallarico, Giovanni (2018), « Créativité lexicale et jeux de mots dans les messages publicitaires : formes et fonctions », dans Esme Winter-Froemel et Alex Demeulenauere (éds), Jeux de mots, textes et contextes, The dynamics of wordplay 7 ; de Gruyter, p. 265-288.
Si les jeux de mots utilisés dans la publicité n’ont pas vocation à constituer des candidats néologismes, ils exploitent en particulier deux matrices néologiques : le détournement et l’amalgamation lexicale. Celles-ci participent à la mémorisation de la marque ou du slogan publicitaire de par un jeu de remotivation. Plus généralement, le slogan tout comme le nom de marque peut clairement relever de créativité langagière en produisant ce qui s’apparente à des occasionnalismes.
Vincent, Nadine (2015), « Perception dans les journaux français de la lutte québécoise aux anglicismes », Circula : revue d’idéologies linguistiques (La médiatisation des idéologies linguistiques : voix d’auteurs et voix de lecteurs no 2, p. 76-96.
L’auteure examine une dizaine de néologismes issus de l’aménagement linguistique au Québec (courriel, clavardage, binette, etc.) et leur réception 218dans la presse française. Si les spécialistes de la langue et les lecteurs qui écrivent au journal se prononcent en faveur de l’adoption de ces néologismes, les chroniqueurs et les journalistes spécialisés sont très partagés, tandis que les journalistes généralistes expriment un avis très réservé, remettant implicitement en cause la volonté de franciser, quelles que soient les formes choisies pour le faire.
Vincent, Nadine (2015), « Comment réagit l’usage face à une norme imposée ? Évaluation de la réception des recommandations officielles françaises et québécoises dans un corpus journalistique belge et suisse », Bulletin suisse de linguistique appliquée, numéro spécial : Normes langagières en contexte, tome 1, p. 149-161.
Cet article reprend à la fois le contenu et la problématique de celui qui vient d’être cité, mais en offrant une analyse des réactions dans les presses francophones belge et suisse. L’attitude déjà décrite pour la presse française se confirme en Belgique et en Suisse : les efforts de francisation ne sont pas pris au sérieux et les néologismes issus de l’aménagement linguistique sont cités plutôt qu’utilisés.
Vincent, Nadine (2017), « Présence et description d’emplois québécois dans des dictionnaires disponibles gratuitement en ligne », dans Chiara Molinari, Nadine Vincent, Introduction, Repères DoRiF n. 14 – Dictionnaires, culture numérique et décentralisation de la norme dans l’espace francophone, DoRiF Università, Rome 2017 http://www.dorif.it/ezine/ezine_articles.php?art_id=379
L’article problématise la prise en compte générale de la variété linguistique dans la francophonie dans les dictionnaires commerciaux et participatifs (comme Wiktionnaire) disponibles en ligne, mais il met en lumière plus particulièrement les différences de traitement de néologismes issus de l’aménagement linguistique québécois, nettement mieux pris en compte par les dictionnaires collaboratifs que par leurs homologues classiques.
John Humbley
- CLIL theme: 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN: 978-2-406-09663-4
- EAN: 9782406096634
- ISSN: 2262-0354
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-09663-4.p.0209
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 08-13-2019
- Periodicity: Annual
- Language: French