Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Modernité et académies scientifiques européennes
- Pages: 235 to 237
- Collection: Constitution of Modernity, n° 36
Résumés
Pierre Girard, Christian Leduc et Mitia Rioux-Beaulne, « Introduction »
L’objet de l’introduction est de rendre compte de l’état de la recherche portant sur les grandes académies scientifiques européennes entre le xviie siècle et la fin du xviiie siècle. Derrière le mythe d’une « parabole académique » qui en ferait un corps vivant se développant de manière linéaire, l’introduction montre, tout au contraire, que les tensions et les conflits sont consubstantiels au développement et aux pratiques des académies dans la modernité européenne.
François Duchesneau, « Échanges entre académiciens de Paris et de Berlin au sujet du principe de la moindre action »
En marge de la querelle relative à l’invention du principe de la moindre action, se déroule, durant la décennie 1750, une controverse « scientifique » entre académiciens de Paris et de Berlin. Patrice d’Arcy et D’Alembert suscitent ainsi les réactions de Maupertuis et de Louis Bertrand relativement au statut à accorder au principe au fondement de la mécanique. Les arguments de cet échange sont ici retracés et analysés pour leur intéressante teneur épistémologique.
Mitia Rioux-Beaulne, « Réverbérations. L’académisme de Fontenelle, de Paris à Berlin »
Cette contribution propose une analyse comparée de la manière dont Bernard de Fontenelle, pour l’Académie des sciences de Paris, et Samuel Formey, pour l’Académie des sciences et des belles-lettres de Berlin, théorisent le rôle et le mode de fonctionnement des académies, ainsi que leur inscription dans la catégorie générale d’histoire de l’esprit humain. Cela permet de montrer dans quelle mesure leur fonction épistémologique est en étroite relation avec le statut politique qui leur est conféré.
236Susana Seguin, « L’Histoire de l’Académie royale des sciences ou l’invention d’un nouvel espace de partage des savoirs »
L’article étudie le travail de Fontenelle, premier secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences de Paris et responsable de la rédaction de l’Histoire que la Compagnie publie chaque année à partir de son renouvellement (1699). Loin d’être une œuvre de circonstance, l’Histoire constitue un nouvel espace de diffusion des savoirs à travers lequel l’auteur peut subtilement initier un large public aux sciences en développement ainsi qu’à leurs implicites épistémologiques et philosophiques.
Daniel Dumouchel, « Jean Bernard Mérian. Métaphysique et empirisme à l’Académie de Berlin »
L’article examine la métaphysique empiriste que développera Jean-Bernard Mérian au fil des mémoires lus devant la Classe de philosophie spéculative de l’Académie de Berlin entre 1749 et 1797. D’abord, il s’agira de préciser la démarche métaphysique de l’auteur. Ensuite, on analysera certains des objets privilégiés de cette méthode empiriste : les principes de la psychologie, l’aperception de notre propre existence, la réfutation de l’idéalisme qui menace toute pensée radicalement empiriste.
Christian Leduc, « Christian Garve et la recherche académique »
La présente contribution vise à analyser les réflexions de Christian Garve relativement à la production d’une académie scientifique, en particulier à la manière dont la philosophie spéculative peut y trouver sa place. On comprend qu’il propose de distinguer les sciences formelles et expérimentales de la philosophie spéculative pour des raisons méthodologiques et que cette position annonce le déclin de la discipline à l’Académie de Berlin vers la fin du xviiie siècle.
Pierre Girard, « Vestigia lustrat. Les “Investiganti”, une académie napolitaine entre science et politique à l’âge classique »
L’objet de cet article est de montrer le rôle de « l’Accademia degli Investiganti » dans la diffusion de la modernité et de la libertas philosophandi à Naples dans la seconde moitié du xviie siècle. Moins connue que d’autres académies italiennes contemporaines et tirant son originalité de son ancrage 237très fort dans un contexte déterminant, cette académie donne à ses expériences scientifiques un écho théologico-politique tout à fait représentatif de la querelle des Anciens et des Modernes.
Jesús Pérez-Magallón, « Société civile, culture et pouvoir. Les académies royales, les tertulias et les salons en Espagne du xviie au xviiie siècle »
Cet article explore le processus d’imbrication entre le développement de la société civile, l’expansion des connaissances et le rôle du pouvoir politique et monarchique. On analyse la réalité culturelle de l’Espagne de la fin du xviie et du xviiie siècles, on s’arrête sur la transformation des tertulias en Académies royales grâce au rôle de certains cercles politiques et on s’attache finalement à penser la fonction des tertulias qui poursuivent leur intervention publique en dehors des académies et sans l’appui des pouvoirs publics.
Justin E. H. Smith, « Leibniz en Sibérie. L’Académie de Saint-Pétersbourg et les enjeux philosophiques de l’expansion de l’Empire russe (1698-1741) »
Leibniz, devenu conseiller privé de Pierre le Grand en 1712, a consacré de grands efforts à l’avancement des sciences dans l’Empire russe, qui mènent à la fondation de l’Académie de Saint-Pétersbourg en 1725. Mais pour lui, ce n’est pas seulement dans les académies que les sciences progressent, mais aussi sur le terrain. L’un des grands projets de l’Académie, la grande expédition menée à Kamtchatka de 1733 à 1743, est la meilleure expression pratique de la méthode scientifique leibnizienne.
- CLIL theme: 4127 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie éthique et politique
- ISBN: 978-2-406-14234-8
- EAN: 9782406142348
- ISSN: 2494-7407
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-14234-8.p.0235
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 02-01-2023
- Language: French