Tékéli, ou le siège de Montgatz Établissement du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Mélodrames. Tome II. 1801-1803
- Pages : 915 à 917
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 22
établissement du texte
Le texte que nous publions ici a été établi à partir de l’édition originale (Paris, Barba, 1804, 58 p.). Nous avons suivi, pour les différents types de corrections, le protocole expliqué dans la « Note sur l’édition ». Nous avons indiqué les variantes avec les éditions suivantes : une seconde édition Barba de 1804 en 56 p. (in-8o) [variantes introduites par l’abréviation Éd-18041] ; celles de 1811 (Barba, in-8o, 56 p. in-8o) et 1815 (Barba, in-8o, 56 p. in-8o) [variantes introduites respectivement par les sigles Éd-1811 et Éd-1815], celle publiée en 1825 dans le 1er tome du Répertoire des chefs-d’œuvre du mélodrame consacré aux œuvres de Pixerécourt (Paris, Veuve Dabo, 1825, p. 239-3432) [variantes introduites par l’abréviation Éd-1825] ; enfin celle parue dans le premier tome du Théâtre choisi (p. 417-505) [variantes introduites par l’abréviation TC]. Les éditions de 1811, 1815 et 1825 comportent très peu de variantes avec l’édition princeps. En ce qui concerne l’édition du Théâtre choisi, elle procède à quelques modifications dans le sens d’un allègement du texte. Quant à la substitution de 1686 à 1687, nous l’avons commentée dans notre présentation de Tékéli.
Le succès considérable de cette pièce et le soin apporté par Pixerécourt à sa composition expliquent la présence de cette œuvre dans le florilège de mélodrames publié en 1969 par le Cercle du bibliophile3. Toutefois, cette édition n’a pas été prise en compte dans l’établissement des variantes,
dans la mesure où elle ne procède qu’à une simple modernisation de l’orthographe.
La Société d’histoire de la Lorraine et du musée Lorrain conserve un manuscrit autographe (boîte no 4, pièce no 50) intitulé Tékéli, ou le siège de Montgatz4, Mélodrame historique en trois actes, en prose et à grand spectacle. Ce manuscrit non daté comporte 63 folios paginés, reliés et écrits au recto, avec de fréquents ajouts au verso. Les biffures sont très nombreuses, attestant un important travail de réécriture de la part de Pixerécourt, soucieux du style et de l’efficacité scénique de sa pièce. Ainsi, le manuscrit a pour personnage Cœur-de-Roc, nom rayé et remplacé par Maurice (I, 6) ; dans la version imprimée, le recours à l’antiphrase humoristique (Bras-de-Fer) pour désigner un pleutre demeure, mais n’a plus le contrepoint héroïque constitué par le surnom Cœur-de-Roc. Le manuscrit livre aussi de précieuses indications sur les hésitations qui ont pu se manifester quant au choix des acteurs : les noms des comédiens Laporte et Martin sont biffés devant ceux de Tiphaine et Barthélemi dans les rôles de deux dragons autrichiens ; quant à Dufresne, son nom est raturé derrière celui de Martin (rôle de Maurice).
L’une des variantes majeures concerne la ritournelle chantée par les villageois (II, 1), dont le manuscrit autographe livre trois couplets. En outre, le manuscrit n’a pas toujours le même découpage des scènes que celui retenu dans l’édition princeps. De plus, le manuscrit comporte à l’acte III une 11e scène bien plus longue que la version publiée, avec Bras-de-Fer qui « apparaît de temps en temps d’une manière plaisante » et Wolf qui le menace de son sabre. La suppression de ce long passage burlesque au profit du maintien du monologue du poltron Bras-de-Fer évite d’atténuer la noblesse du dénouement et préserve davantage l’esprit « cornélien » du troisième acte. Par ailleurs, ce manuscrit comporte raturée à la fin du second acte la mention : « je donnerai le 3e acte demain 12 nivôse5 ». Nous avons indiqué dans nos notes ces variantes (introduites par l’abréviation MsA), y compris les ratures lorsque celles-ci demeuraient lisibles.
La Société d’histoire de la Lorraine et du musée Lorrain conserve en outre un manuscrit autographe de huit pages comportant le troisième
acte de Tékéli, avec des biffures, ainsi que la « Liste des Personnages à mettre en tête de la pièce » avec la distribution des acteurs. Celle-ci est identique à celle retenue pour la première représentation, hormis la mention de Delaporte dans le rôle de Maurice et celle de Martin en dragon autrichien (à la place de Barthelémi). Quant au rôle de paysan, attribué à Melcour, il était, semble-t-il, destiné au préalable à Lebel (dont le nom est biffé). Ce troisième acte correspond à une mise au propre du permier manuscrit, et présente un texte conforme à l’édition princeps. C’est pourquoi il n’a pas été pris en compte pour l’établissement des variantes. Mentionnons toutefois cette note, biffée, inscrite au verso du dernier feuillet : « Changement à la scène 8e, pour l’entrée de Tékéli. En finissant de copier le 3e acte, je me suis aperçu que j’y avais laissé une scène très inconvenante ; Tékéli sortait à la 9e scène pour aller changer d’habit et son absence refroidissait singulièrement l’action ; j’ai donc supprimé les deux scènes qui se passaient jusques à la rentrée, et changé totalement le passage. Ce qui m’a retardé d’un jour et demi dans l’envoi de la fin de l’acte. Voici comment j’ai établi et motivé ce changement d’habit, qui est indispensable et qui ne peut se faire en scène sans manquer à la dignité qui convient à ce personnage. » La suite donne la nouvelle version du début de cette 8e scène, que le lecteur pourra découvrir ci-après, tout en se reportant aux notes de variantes pour mesurer les modifications effectuées. Cet exemple révèle de façon éloquente la minutie de l’écriture pixerécourtienne ; très connaisseur des exigences de la mise en scène, l’auteur impose jusqu’au dernier moment les corrections nécessaires pour garantir la fluidité et la tenue d’une action, dont l’efficacité repose sur une dynamique savamment orchestrée.
1 Ces rares variantes sont pour la plupart reprises dans les éditions suivantes, ce qui atteste l’état intermédiaire de cette édition, entre l’édition princeps et les autres éditions à partir de 1811. André Virely précise d’ailleurs : « Il existe une autre édition, de 1804, in-8o, 56 p. » (A. Virely, René-Charles de Pixerécourt 1773-1844, Paris, Edouard Rahir, 1909, p. 61).
2 Cette édition comporte les deux estampes que nous évoquons dans la présentation de Tékéli : celle de « l’acteur Defrêne interprétant le rôle d’Edmond » (p. 128) et celle de « Tékéli. L’acteur Tautin » (p. 154, reproduite sup., fig. 7).
3 Le Mélodrame, choix établi avec des notices par Gilbert Sigaux, Genève, Cercle du bibliophile, 1969. Les autres pièces retenues sont La Brouette du vinaigrier de Sébastien Mercier, Le Jugement de Salomon de Louis Caigniez, L’Auberge des adrets de Benjamin [Antier], Saint-Amant [Armand Lacoste] et Polyanthe [Alexandre Chapponier] et Trente Ans, ou la Vie d’un joueur de Victor Ducange et Dinaux [Prosper-Parfait Goubaux et Jacques-Félix Beudin].
4 Sous ce titre est biffé le sous-titre Les Hongrois.
5 Le 3 janvier 1804, soit 5 jours après la création de la pièce. La suite, raturée, est peu lisible.
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-8124-3350-4
- EAN : 9782812433504
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3350-4.p.0915
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 21/01/2015
- Langue : Français