Les Mines de Pologne Établissement du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Mélodrames. Tome II. 1801-1803
- Pages : 791 à 793
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 22
établissement du texte
Le texte que nous publions ici est établi d’après l’édition originale (Paris, Barba, an 11 [1803], 56 p. in-8o) et suivant le protocole expliqué dans la « Note sur la présente édition ». La pièce a été éditée à deux reprises en 1803, sans doute en raison de son succès. La seule différence réside dans la pagination (Paris, Barba, an 11 [1803], 58 p. in-8o). Nous avons privilégié l’édition que Pixerécourt a retenue dans le troisième tome du Théâtre de René-Charles Guilbert de Pixerécourt, recueil colligé par ses soins vers 18401.
Les Mines de Pologne ont connu une nouvelle édition en 1816 (Paris, Barba, 1816, 51 p. in-8o), sans doute occasionnée par la reprise de la pièce à l’Ambigu-Comique dans le courant de l’année 1815. Cette édition présente quelques variantes avec l’édition originale, notamment une large coupure au cœur de la 11e scène de l’acte II et quelques ajustements effectués très certainement pour les besoins de la mise en scène. Ces variantes sont introduites dans les notes par le sigle Éd-1816.
La pièce figure aussi dans le premier tome du Théâtre choisi (t. 1, p. 339-418). Cette édition présente des variantes avec l’édition princeps : allègements partiels dans les dialogues et suppressions systématiques des indications liées à la mise en scène originale. Les écarts sont mentionnés en notes et introduits par l’abréviation TC.
Notre édition donne les variantes avec le manuscrit autographe (identifié par l’abréviation MsA), conservé à Nancy par la Société d’histoire de la Lorraine et du musée Lorrain (1 cahier relié et paginé, s. d., 115 x 180 mm, 66 fo écrits ro-vo). Il s’agit là du seul exemplaire manuscrit conservé pour cette pièce. Le texte présente d’importantes variantes avec la leçon retenue pour l’impression. En l’absence du manuscrit de la censure et de celui du souffleur, il n’est pas possible de distinguer les remaniements imposés par le comité de censure de ceux exigés par les besoins
de la représentation. Quelques-uns peuvent toutefois être devinés. Par exemple, il est très probable que la suppression d’une phrase telle que « tu n’as cessé depuis six ans de faire souffrir […] une femme dont le seul crime était d’en aimer un autre2 » a été souhaitée par un comité de censure, soucieux à cette époque d’évincer des pièces de théâtre toute indication de temps pouvant permettre le rapprochement entre les tyrans du mélodrame et des politiques réels. Les variantes concernant le découpage des scènes et la description du jeu en pantomime sont, en revanche, incontestablement liées au travail de mise en scène.
D’un format conforme aux cahiers habituellement utilisés par Pixerécourt, ce manuscrit correspond sans aucun doute à la première version du drame. Les étapes de l’écriture sont d’ailleurs facilement repérables. Le texte figure sur le recto de chaque feuillet. En regard, le verso du feuillet précédent mentionne les ajouts effectués après-coup. Il est possible également de distinguer les ratures imposées au fil de l’écriture de celles exercées dans un deuxième temps. Les premières sont identifiables dans la mesure où elles suppriment des passages que l’on retrouve reformulés de façon quasi identique quelques lignes plus loin. Les deuxièmes concernent en revanche des phrases entières de dialogues ou d’indications scéniques non retenues dans l’édition. Afin de permettre au lecteur de suivre les étapes de la genèse des Mines de Pologne, nous avons renseigné toutes les variantes entre le manuscrit et l’édition princeps, les ratures y compris. De manière à ne pas surcharger inutilement l’apparat critique, nous n’avons toutefois pas signalé les débuts de mots biffés lorsqu’ils n’apportaient aucun renseignement substantiel pour l’analyse génétique. Par exemple, dans la phrase citée plus haut, Pixerécourt a noté : « une femme [“qui n”, lettres biffées] dont le seul crime ». Ce type de biffure a été ignoré.
Ce manuscrit précise en outre les endroits où Pixerécourt avait envisagé de faire intervenir l’orchestre. Dans la mesure où la partition musicale n’a pas été conservée pour Les Mines de Pologne, il nous a semblé utile de mentionner, en note de bas de page, ces indications qui apparaissent sur le manuscrit sous la forme de numéros portés à des endroits précis de l’intrigue (voir fig. 6). Rien ne permet de savoir si la mise en scène a validé ensuite cette première ébauche. Certes, la bibliothèque municipale
de Lille conserve une partition manuscrite3. Celle-ci n’est toutefois pas datée et donne très probablement la musique jouée lors d’une reprise au théâtre de Lille dans les premières décennies du xixe siècle. De ce fait, cette partition ne correspond pas à celle jouée lors de la création à Paris et ne peut aucunement aider à authentifier les indications portées par Pixerécourt sur son manuscrit. Celles-ci sont malgré tout d’une importance capitale pour le lecteur actuel. Car elles permettent d’envisager la façon dont l’auteur intègre la musique de scène dans la genèse même du projet mélodramatique.
1 Sur ce recueil, voir la partie « Introduction » de la présente édition, t. 1, p. 37.
2 (III, 15), note d.
3 Les Mines de Pologne, partition musicale, ms., 300 x 230 mm, parties : violon répétiteur (26 p.), violino 1o (24 p.), violino 2o, 2 exemplaires (23 p. et 25 p.), alto (21 p.), basso, 2 exemplaires (20 p. et 24 p.), flauto (6 p.), clarinette (9 p.), corni (12 p.), bassons (16 p.), cote : 5166 Patrimoine musical.
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-8124-3350-4
- EAN : 9782812433504
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3350-4.p.0791
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 21/01/2015
- Langue : Français