Résumés et présentations des auteurs
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Lire Jean de Labadie (1610-1674). Fondation et affranchissement
- Pages : 291 à 294
- Collection : Rencontres, n° 165
- Série : Le Siècle classique, n° 5
Résumés
et présentations des auteurs
Nicolas Fornerod, « Pour une lecture renouvelée des vies de Labadie. Le cas des biographies exemplaires »
Nicolas Fornerod enseigne au département d’histoire générale de l’université de Genève et est chercheur à l’Institut d’histoire de la Réformation. Ses travaux portent sur l’institutionnalisation des Églises réformées de France, la conversion religieuse, le synode de Dordrecht et les stratégies d’accréditation dans les récits de voyage (xvie-xviie siècles). Il édite actuellement deux vies de Labadie.
Cette contribution étudie le régime d’auto/biographe de Labadie, en comparant le « Recueil de Histoire véritable de la vie de Jean de Labadie […] », texte inédit, – qui commence en 1610 pour s’arrêter au départ de Labadie de Montauban pour Genève en 1657 – à l’Abregé sincère de la vie et de la conduite et des vrais sentimens de feu Mr. De Labadie, attribué à Pierre Yvon, qui prolonge le récit de la vie jusqu’à son départ de Genève en 1666.
Pierre Antoine Fabre, « Haine de Labadie »
Pierre Antoine Fabre est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses travaux portent, depuis une trentaine d’années, sur le premier siècle de la Compagnie de Jésus et sur l’histoire de la spiritualité au xviie siècle. Il a notamment publié Décréter l’image ? La XXVe session du concile de Trente (Paris, 2013), et a coécrit avec P. Goujon Suppression et restauration de la Compagnie de Jésus (Namur, 2014).
Cet article montre le rôle que joue la rupture avec la Compagnie dans le dispositif de spiritualité écrite de Labadie. C’est une « relation continue et durable » de Jean de Labadie avec sa première appartenance jésuite que cette contribution met au jour, démontrant que la sortie de la Compagnie est la source même de son salut, à la différence par exemple d’un Pierre Jarrige qui quitte puis revient dans la Compagnie non sans dénier toute pertinence rétrospective à son premier choix. Labadie serait-t-il la figure « paradoxale » de la continuité ?
292Isabelle Brian, « Labadie à Amiens. Un prédicateur sous surveillance »
Isabelle Brian, agrégée et docteure en histoire, est maître de conférences habilitée à l’université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur la vie religieuse, la société et la culture matérielle d’Ancien Régime. Elle a publié Messieurs de Sainte-Geneviève, religieux et curés de la Contre-Réforme à la Révolution (Paris, 2001) et Prêcher à Paris sous l’Ancien Régime (Paris, 2014).
Cette contribution étudie le dossier judiciaire qui entoure les « sermons indiscrets » de Labadie et Dabillon à Amiens en 1644 : l’enquête est menée par l’intendant Jacques de Chaulnes – en Picardie entre 1643 et 1646, parce qu’il y a eu scandale, trouble ou désordre public. L’article montre comment l’intervention du pouvoir royal (et non de l’official) se saisit des effets de la prédication, conversations ou instructions familières sur les auditoires.
Patrick Goujon, « L’impossible résolution nécessaire : se décider à quitter la Compagnie. La Déclaration de Jean de Labadie »
Patrick Goujon, professeur aux Centre Sèvres de Paris, s’intéresse à l’histoire de la direction spirituelle des jésuites à l’époque moderne. Il a publié Prendre part à l’intransmissible. La communication spirituelle à travers la correspondance de J.-J. Surin (Grenoble, 2008), et a coécrit, avec P.-A. Fabre, Suppression et restauration de la Compagnie de Jésus (Namur, 2014).
Cet article relit à la lueur de l’élection la Déclaration de 1650, dans laquelle on peut lire une « vie mystique sans commencement », dont le début est comme oblitéré ; le vouloir étant de l’ordre d’une reddition et d’une résolution libre, de l’ordre d’un « je veux » comme dissout après coup dans le vouloir divin.
Jacques Le Brun, « Jean de Labadie et le joachimisme »
Jacques Le Brun est directeur d’études à l’École pratique des hautes études, et officie dans la section des sciences religieuses. Éditeur des Œuvres de Fénelon, on lui doit également La Jouissance et le trouble. Recherches sur la littérature chrétienne de l’âge classique (Genève, 2004) et Sœur et amante. Les biographies spirituelles féminines du xviie siècle (Genève, 2013).
Cette étude évalue, à partir de deux séries d’écrits situés dans le temps des ruptures (avec la Compagnie ; avec les milieux calvinistes orthodoxes), la place du joachimisme chez Labadie.
293Daniela Solfaroli Camillocci, « Labadie et la question du bon pasteur, de Genève à Middelbourg. Les écrits de 1667-1668 »
Daniela Solfaroli Camillocci, chercheuse à l’Institut d’histoire de la Réformation, enseigne l’histoire moderne à l’université de Genève. Membre fondatrice du groupe international de recherches EMoDIR, ses travaux portent sur la relation entre spiritualité, controverses et construction des identités confessionnelles, sur l’histoire des femmes et du genre.
Cette contribution étudie une série d’écrits labadions qui en appellent au réveil des pasteurs : elle montre l’importance du pastorat, son rôle pivot dans le discernement des esprits au moment de sa sécularisation et professionnalisation.
Julien Gœury, « Le rôle de la poésie dans la Réformation générale du christianisme selon Jean de Labadie »
Julien Gœury est professeur de littérature française à l’université de Picardie Jules Verne. Spécialiste de poésie, il s’intéresse au néo-pétrarquisme profane et chrétien et à la position occupée dans le champ littéraire par les poètes de confession réformée des origines jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes. Il dirige la publication des Œuvres d’André Mage de Fiefmelin (Paris, 2015).
Cet travail montre comment, loin de toute fureur, la poésie de Labadie est au contraire mnémotechnique et didactique, adressée aux femmes et aux enfants, « religieuse » parce que non qualifiée : où l’on voit comment le discours des opposants est retourné en un usage poétique spécifique. C’est cet usage de la poésie que cet article parcourt pour y saisir un auteur, un lyrisme collectif pour la communauté des fidèles.
Sophie Houdard, « La “liberté parfaite” chez Jean de Labadie. Une notion piégée »
Sophie Houdard est professeure de littérature du xviie siècle à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Ses travaux portent sur les écrits spirituels, religieux et irréligieux à l’époque moderne. Elle a notamment publié Les Sciences du diable. Quatre discours sur la sorcellerie (Paris, 1992) et Les Invasions mystiques. Spiritualités, hétérodoxies et censures à l’époque moderne (Paris, 2008).
Cette contribution étudie quelques-uns des écrits où la notion de liberté parfaite est mobilisée, chez les opposants et chez Labadie lui-même. Si l’étude doctrinale de ce motif reste à faire, on voit que les notions ne valent jamais 294que selon des régimes d’usage, qui varient en fonction des énonciations de chacun, de leurs lieux et de leur temps.
Adelisa Malena et Xenia von Tippelskirch, « Le Genre des “âmes élues”. Labadie et ses lectrices, entre attaques polémiques et héritage spirituel »
Adelisa Malena enseigne l’histoire moderne à l’université Ca’ Foscari de Venise. Ses domaines de recherche et de publication sont l’histoire religieuse, sociale et culturelle des xvie et xviie siècles, et l’histoire des femmes et du genre. Elle est membre fondatrice du groupe international de recherches EMoDIR (Research Group in Early Modern Religious Dissents & Radicalism).
Xenia von Tippelskirch enseigne l’histoire de la Renaissance à la Humboldt-Universität de Berlin. Ses recherches actuelles portent sur l’histoire croisée des mouvements mystiques en France et dans le Saint-Empire romain (xviie-xviiie siècles), et sur l’histoire de l’enfance spirituelle ; elle s’intéresse aussi à l’histoire de la lecture, des transferts de savoirs et de genre à l’époque moderne en Europe.
Les femmes ont lu Labadie, elles l’ont écouté et suivi, elles ont constitué ce qu’on pourrait appeler le « noyau dur » du groupe spirituel. Cette étude éclaire la place des femmes dans les pratiques spirituelles de direction, dans les réseaux sociaux dans lesquels elles sont actives et dans la symbolique féminine qui entoure la question de l’âme et des états de vie.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-05887-8
- EAN : 9782406058878
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05887-8.p.0291
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 25/07/2016
- Langue : Français