Résumés des contributions
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Les Récits de destruction en Méditerranée orientale ancienne
- Pages : 255 à 258
- Collection : Kaïnon - Anthropologie de la pensée ancienne, n° 26
- Série : Symposia, n° 11
Résumés des contributions
Avant-propos
Cet ouvrage représente l’aboutissement final d’un projet de recherche post-doctorale financé par le LabEx Hastec en 2020 et mené au sein de l’UMR 8210 – AnHiMA (Anthropologie et histoire des mondes antiques).
Ilaria Calini, « Il était une fois, un monde détruit … En guise d’introduction »
Les essais réunis dans ce volume interrogent les modes de production narratifs, les éléments linguistiques et les conceptions mobilisés afin de décrire ce qui détruit – mais aussi, en contre-jour, ce qui fonde – l’identité d’une société et de ses institutions au sein de différentes civilisations du pourtour de la Méditerranée orientale ancienne, avec un accent particulier sur les sources du Ier millénaire av. J.-C. et une perspective comparatiste.
Lorenzo Verderame, « La destruction d’une ville mésopotamienne. Une étude des lamentations sumériennes »
Les Lamentations sumériennes décrivent la destruction des villes mésopotamiennes comme dissolution sociale et matérielle. Les liens familiaux et sociaux se dissolvent, tandis que la matière brute, dont la potentialité (ME) a été réalisée par les artisans en la transformant en objets qui distinguent l’homme faber urbain mésopotamien du barbare non-constructeur, retourne à ses origines.
Martina Weingärtner, « La double reconfiguration du monde. Les récits bibliques du déluge »
Les récits du Déluge comptent parmi les plus répandus dans le patrimoine religieux de l’humanité. Ce sont des mythes, ou plutôt des anti-mythes qui 256mettent en scène la disparition d’un monde, avec des variantes importantes entre les récits proche-orientaux et bibliques. Qu’est-ce qui relie et différencie les récits bibliques de ceux du monde mésopotamien ? Quelle est la signification des deux versions bibliques et quelle réalité ce mythe raconte-t-il ?
Jérôme Pace, « Deluge and royal ideology: on the edge of imagination. An alternative reading of Asag’s death »
Le motif du déluge est, dans la tradition du Proche-Orient ancien, ambivalent : à la fois destructeur et purificateur, il est ce moment qui anéantit le monde mais qui le régénère aussi. Expression d’une transition, il ouvre la voie à une (re)création du cosmos. À cet égard, un épisode du mythe du IIIe millénaire Lugal.e offre un objet d’étude intéressant, comme topos de l’idéologie royale syro-mésopotamienne et en tant qu’expression de l’idée de (re)fondation.
Bernardo Ballesteros, « The relieved earth in Greek, Babylonian and Sanskrit myths of destruction »
La destruction de l’humanité dans la mythologie babylonienne a été comparée aux mesures prises par Zeus pour mettre fin à l’âge héroïque dans la tradition épique grecque. Plusieurs discussions ont abouti à des théories de dérivation, avec un angle comparatif supplémentaire offert par le Mahābhārata sanskrit. Cet article reconsidère la question en ajoutant une perspective folklorique et globale et en comparant la signification de ce mythe de destruction dans chacun des trois contextes culturels.
François dePolignac, « Poséidon, les séismes et la mise en mouvement du monde »
Le dieu Poséidon est généralement associé à une violence destructrice, en particulier sous la forme de séismes, de tempêtes, de raz-de-marée et autres déchaînements de forces aux effets dévastateurs. Mais ne doit-on voir qu’un aspect négatif dans cette forme d’action ? En sachant à la fois dompter et libérer des forces extrêmes, le dieu participe à sa façon à la construction du monde habitable et habité. Jusque dans l’ordre du politique, l’action brutale du dieu a une fonction créatrice.
257Lionel Marti, « Les Assyriens de “ l’apocalypse”. Les récits de destruction assyriens dans leur contexte culturel »
Le roi assyrien matérialisait la colère divine s’abattant sur les parjures et sur leurs résidences tel le Déluge. Si la plupart des récits de destruction suivent une trame concordante, certains semblent sortir de l’ordinaire. L’analyse de ces récits interroge la notion de destruction exceptionnelle par rapport à celle standard et le fait que les Assyriens puissent être porteurs de la fin d’un monde.
Renaud Gagné, « La fortune de Mégalopolis. Quelques cités détruites chez Pausanias »
Noms, lieux et temps sont la matière première des mises en récit de la destruction en Grèce. En prenant le rite comme fil conducteur, l’article propose d’aborder cette problématique de la destruction d’un lieu par le biais de Pausanias, en regardant de plus près comment cet auteur écrit la destruction des villes dans sa Périégèse, et notamment de Mégalopolis dans le Péloponnèse.
Stéphanie Anthonioz, « Le livre d’Amos. La fin du royaume d’Israël ou la narration d’une autodestruction »
Le livre d’Amos est l’un des témoins précieux de la fin du royaume du Nord et montre un intérêt particulier pour la question sociale. Si l’histoire biblique dite « primitive » (Gn 1–11) rend compte de la fin d’un monde par une succession de séquences narratives qui plongent leurs racines dans le mythe (Déluge, Babel), la fin du royaume du Nord, telle qu’elle est présentée dans le livre d’Amos, ne relève pas du mythe, mais d’oracles qui ne sont autre qu’une interprétation de l’histoire.
Ilaria Calini, « L’envers de l’endroit. La destruction comme déchirement de la trame sociale dans le poème d’Erra et les Travaux et les jours d’Hésiode »
L’analyse du poème akkadien d’Erra et de la narration hésiodique sur les hommes de fer montre les concordances et divergences entre des techniques de mise en discours qui représentent les composantes fondamentales de la société et de ses institutions à travers leur renversement. Dans la perspective d’un comparatisme historiquement recontextualisé, cette étude propose 258d’inscrire les parallèles identifiés dans un univers conceptuel partagé centré sur la Méditerranée orientale à l’âge du Fer.
Johannes Haubold, « Catastrophe, repeated. On reworking foundational catastrophes in greek and mesopotamian literature »
Une destruction totale est, par définition, unique. Que se passe-t-il lorsque la plus grande catastrophe d’une tradition mythique se répète ? Comment expliquer une telle répétition et comment affecte-t-elle les structures existantes de la mémoire collective ? Cet article cherche à établir ce qu’implique le fait de revisiter les mythes fondateurs de la destruction à travers l’étude de l’épopée d’Erra et des Perses d’Eschyle.
- Thème CLIL : 3127 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie antique
- ISBN : 978-2-406-15829-5
- EAN : 9782406158295
- ISSN : 2428-713X
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-15829-5.p.0255
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 21/02/2024
- Langue : Français