Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Les Écritures paradoxales de la passion. Pour Bernard Alazet
- Pages : 241 à 245
- Collection : Carrefour des lettres modernes, n° 10
Résumés
Mireille Calle-Gruber, Jonathan Degenève, Midori Ogawa, « Faire écho »
Mettant en exergue le séminaire de Bernard Alazet « Questions de voix », l’introduction place le volume collectif sous le signe du « faire écho ». S’annonce ainsi un livre en résonances avec les recherches d’Alazet sur la fabulation romanesque et ses champs d’énonciation problématiques. La traversée de diverses œuvres contemporaines conduit à ce constat : le roman, c’est la passion de la littérature en partage.
Anaïs Frantz, « Écrire, dit-il »
Cet article reconstitue la scène de lecture et d’écriture alazetienne à partir d’une étude du roman Les Belles Images de Simone de Beauvoir.
Mirei Seki, « Tout a commencé avec l’écriture de l’effacement »
L’article porte sur l’analyse de la notion présentée par Bernard Alazet relative à l’effacement de l’écriture dans les œuvres de Marguerite Duras.
« Bernard Alazet à Rikkyô en 2014 »
Bernard Alazet fut l’invité d’honneur du Colloque international du centenaire de Marguerite Duras, organisé par l’Université Rikkyô, à Tokyo, le 1er mars 2014. Les extraits du Bulletin de la section française de la faculté de Lettres reproduits ici présentent le programme de l’événement, et le début de la conférence spéciale de Bernard Alazet, « Marguerite Duras : S’inscrire dans la légende ».
242« Marguerite Duras à Tokyo »
Le colloque international du centenaire de Marguerite Duras, « Pour écrire, dit-elle », organisé à l’Université Rikkyô le 1er mars 2014, a donné lieu à un compte-rendu de Minako Kono, publié dans le Bulletin de la Société Internationale Marguerite Duras. Ici reproduit en japonais et en français, il évoque la conférence de Bernard Alazet qui eut lieu la veille à la Maison franco-japonaise, « Marguerite Duras, écrire sur fond d’absence », et sa lecture novatrice du Marin de Gibraltar.
Robert Harvey, « Rêveries d’un promeneur solidaire »
Le pari sera que pour rejoindre l’étranger à soi, il faut pouvoir être étranger à soi-même. La thèse, qui s’inspire de Bernard Alazet, sera que le couple formé par la mendiante de Battambang et le vice-consul de Lahore s’approche asymptotiquement de la dynamique qui lie Jacques et son maître. Le passeur sera donc Diderot : le Diderot non pas des contes philosophiques, cependant, mais Diderot critique d’art.
Mireille Calle-Gruber, « Épiphanies de la philia »
Nous cheminerons dans le sillage de la phrase de Duras (Le Vice-Consul) retournée par Bernard Alazet : « La phrase marcherait, et le personnage, l’histoire avec elle ».
Jonathan Degenève, « Si le récit existe, c’est comme à regret »
Il s’agit, dans cet article, de mesurer la portée de la phrase suivante de Bernard Alazet, extraite du Navire Night de Marguerite Duras (PUL, 1992) : « Si jamais le récit existe, c’est comme à regret ».
Anne Cousseau, « Écrire la banalité de l’amour »
Partant du constat que Marguerite Duras est généralement considérée comme « l’écrivain de l’amour », et que ce thème de l’amour est monnaie courante en littérature, l’étude s’attache à montrer comment Marguerite Duras se saisit précisément de la banalité de l’amour pour en faire le motif 243majeur de ses récits, et comment elle prend le contre-pied des idées reçues en faisant de la banalité le contraire d’une banalisation du sentiment amoureux.
Sylvie Loignon, « L’amour au conditionnel. Histoire d’amour de Régis Jauffret »
Histoire d’amour de Régis Jauffret donne à voir une histoire d’amour paradoxale, fondée sur le viol de Sophie Galot par un personnage-narrateur anonyme. De l’amour inconditionnel, il en fait un amour qui impose ses conditions : réécrivant l’histoire au conditionnel, le narrateur met en œuvre une sorte de macro-fiction. Enté sur le vide et l’absence, le récit navigue entre réel et irréel. Cette alliance entre absence, érotisme et fantasme fait basculer ce récit d’une agression vers la mélancolie.
Bruno Clément, « Bergson, un peu avant et un peu comme Sarraute »
À partir de similitudes repérées entre certains textes de Nathalie Sarraute et quelques autres d’Henri Bergson, cet article s’efforce de comprendre ce que peut être, textuellement, une coïncidence.
Midori Ogawa, « Quelque part entre la jungle et la mer. Henry James et Marguerite Duras »
Quelle est la place de l’adaptation dans l’œuvre de Duras ? Quelle est sa dette envers la littérature du passé ? Cet article se penche sur ces questions à travers la confrontation entre Marguerite Duras et Henry James.
Sarah-Anaïs Crevier-Goulet, « Du travestissement zoomorphe en littérature. Michel Butor et les animaux, ses autres »
En suivant le motif du travestissement en animal et de la métamorphose, en d’autres mots de la modification du corps et de la forme, nous tâcherons de montrer en quoi l’œuvre de Butor est non seulement tout entière dédiée à l’animal, cet autre, mais également en quoi elle donne au lecteur une autre façon de voir, en quoi elle lui permet de changer d’yeux, comme si le lecteur lui-même se métamorphosait.
244Johan Faerber, « L’amour à mort. Ou la passion maternelle comme image dans l’œuvre de Chantal Akerman »
Chantal Akerman ne filme jamais rien d’autre que la désapparence à l’horizon de soi de toute passion. C’est ce postulat qui est au principe de l’étude, laquelle analyse en quoi la quête obscure fait scène. En particulier dans deux films de la cinéaste : No Home Movie (2015), le dernier, film testament, huis clos qui est le film de la mère ; et News From Home (1977) qui est un home movie pour apatride en forme de dialogue à distance entre mère et fille.
Sabine Quiriconi, « Obscure clarté. L’ombre de l’écriture à la lumière du théâtre »
Cet article se propose d’analyser comment les dispositifs lumineux du metteur en scène Claude Régy, caractérisés par la prédominance de l’obscurité, fondent pour le spectateur une expérience singulière propre à faire entendre l’énigme d’écritures paradoxales, qui « écrivent l’effacement », selon la formule de Bernard Alazet.
Dominique Combe, « Yves Bonnefoy, passion de la langue. “Ils ne lurent pas davantage…” »
Pour le poète Yves Bonnefoy, la rencontre charnelle avec l’auteur, la commotion produite par le langage qui s’interrompt pour laisser la place à la passion, fonde l’expérience vécue d’où naît la poésie. Avant de se faire écriture, la poésie procède de la vie elle-même et du déchiffrement des signes.
Marie-Hélène Boblet, « Sans merveille, un art d’aimer futuriste ? »
Quelle attente le titre du scénario de Sans merveille révèle-t-il ? Lire les archives du scénario de Duras, le comparer au dialogue final du film de Michel Mitrani, c’est faire l’expérience de la force paradoxale qui anime ses personnages : leur aptitude au ravissement ne les préserve pas de la déceptivité du réel, mais ils l’assument. Leur désir de dialogue n’ignore rien du risque du mensonge et du secret, mais c’est par là-même qu’ils tentent de communiquer.
245Chloé Chouen-Ollier, « L’entre de l’intime »
Il s’agit de montrer que l’intime dans L’Été 80 est étroitement lié au poïétique. L’écriture, à mesure du texte, donne à voir une expérience intérieure où la parole devient geste. Duras dramatise l’énonciation afin de faire entendre, paradoxalement, le plus en-dedans de son écriture.
Aline Bergé, « Lune de jade »
Hommage au compagnon du Dictionnaire universel des créatrices, ces fragments d’un journal de bord se muent en une recherche action aux confins des francophonies. A la rencontre des vertus de l’amphibole et de la serpentine, « mère de la pierre » (M. Leenhardt), alliée vitale du coquillage en divers lieux du monde, la mémoire exhumée d’un usage féminin, dansant et nomade de l’objet rituel se fait jour pour saper le « bâton d’autorité » et pendre ou enfouir la « hache-ostensoir » du colonisateur.
Charlotte de Florange, « Des vies éphémères »
La présentation de nouveaux avant-textes du Marin de Gibraltar (1952) permettent de modifier l’appréhension qu’on peut avoir de la genèse du roman à travers les ébauches du personnage du marin.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-08979-7
- EAN : 9782406089797
- ISSN : 2494-7520
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08979-7.p.0241
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 02/11/2020
- Langue : Français