Résumés et présentation des auteurs
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Le Roman contemporain de la famille
- Pages: 339 to 354
- Journal: Journal of Modern Literature
- Series: Écritures contemporaines, n° 12
Résumés
et présentation des auteurs
Dominique Viart, « Fictions familiales versus récits de filiation. Pour une topographie de la famille en littérature »
Dominique Viart, professeur de littérature à l’université Paris Ouest – Nanterre – La Défense, est critique, essayiste et directeur de la Revue des Sciences Humaines. Il a publié Anthologie de la littérature contemporaine française. Romans et récits depuis 1980 (Paris, 2013) et codirigé Pour Éric Chevillard (Paris, 2014), avec Pierre Bayard, Bruno Blanckeman et Tiphaine Samoyault.
Dominique Viart, a professor of literature at the University Paris Ouest – Nanterre – La Défense, is a critic, essayist, and director of the Revue des Sciences Humaines. He has published Anthologie de la littérature contemporaine française. Romans et récits depuis 1980 (Paris, 2013) and codirected Pour Éric Chevillard (Paris, 2014) with Pierre Bayard, Bruno Blanckeman, and Tiphaine Samoyault.
Cet article propose une approche générique des différentes formes de récits familiaux, mises en relation avec de grandes figures critiques et envisagées de manière diachronique. Récusant le terme de « roman familial » de Marthe Robert, cette topographie établit plusieurs catégories d’écriture : le roman de la famille, les sagas familiales, le roman domestique, etc. L’étude distingue les principales caractéristiques des récits de filiation qui construisent une véritable « éthique de la restitution ».
This article proposes a generic approach to the different forms of familial narrative, considered in relation to major critical figures and envisaged diachronically. Challenging Marthe Robert’s term “familial novel”, this topography establishes several categories of writing: the family novel, family sagas, the domestic novel, etc. The study distinguishes the principal characteristics of the tales of filiation which construct a veritable “ethics of restitution”.
Laurent Demanze, « Sang d’encre. Filiation et mélancolie dans la littérature contemporaine »
Laurent Demanze est maître de conférences en littérature française du xxe siècle à l’École nationale supérieure de Lyon. Ses recherches portent sur les devenirs de l’écriture de soi dans la littérature contemporaine. Il a publié Encres orphelines, Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon (Paris, 2008) et Gérard Macé, l’invention de la mémoire (Paris, 2009).
Laurent Demanze is a lecturer in twentieth-century French literature at the École nationale supérieure in Lyon. His research focuses on the development of autobiographical writing in contemporary literature. He has published Encres orphelines, Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon (Paris, 2008) and Gérard Macé, l’invention de la mémoire (Paris, 2009).
Les écritures de la famille dans le récit contemporain ont souvent, sans doute, la mélancolie en partage. Celle-ci, qui assombrit un grand nombre d’entre elles, est aussi une éthique faisant de l’écriture de la filiation une tentative de restitution qui refuse de faire son deuil des figures disparues de l’ascendance. Entre spectralité et culpabilité, la mélancolie donne à ces récits l’allure de textes lettrés, attentifs aux voix assourdies du passé.
Family writings in the contemporary narrative often have melancholy in common. The latter, which subsumes a number of them, is also an ethic which turns the writing of filiation into an attempt at restitution which refuses to mourn departed ancestors. Between the spectral and the culpable, melancholy gives these tales the look of literary texts, attentive to the muffled voices of the past.
Émilie Brière, « “Tous les héritages vides”. Crises de la transmission dans Mariage mixte de Marc Weitzmann »
Émilie Brière est docteur en lettres modernes des universités de Lille et de Montréal. Ses recherches portent sur les poétiques contemporaines et plus particulièrement sur l’épistémologie de la littérature, les enjeux éthiques de la fiction et la sémiologie sociale des textes. Elle a codirigé « Le roman parle du monde », publié dans le no 299 de la Revue des Sciences Humaines (Lille, 2010).
Émilie Brière is a doctor in modern literature from the Universities of Lille and Montreal. Her research focuses on contemporary poetics and, more specifically, the epistemology of literature, the ethical stakes of fiction, and the social semiology of texts. She has codirected “Le roman parle du monde”, published in no. 299 of the Revue des Sciences Humaines (Lille, 2010).
Cet article analyse le récit Mariage mixte de Marc Weitzmann, centré sur la figure de « l’enfant victime », représentatif du délitement de la structure familiale dans la seconde moitié du xxe siècle. La révolte des fils contre les pères pose la question de la transmission des valeurs, tant d’un point de vue psychologique que social. Brouillages énonciatifs et linguistiques sont ainsi les symptômes d’une interrogation inquiète sur la mémoire familiale.
This article analyses Marc Weitzmann’s Mariage mixte, centred on the figure of the “child victim”, representative of the disintegration of familial structures in the second half of the twentieth century. The revolt of the sons against their fathers questions the transmission of values, from a psychological point of view as much as a social one. Enunciative and linguistic interferences are the symptoms of an anxious interrogation of familial recollections.
Jean-Bernard Vray, « L’héritage de François Bon. Trois générations ou “l’éternité ici-bas” »
Jean-Bernard Vray est professeur de littérature française à l’université de Saint-Étienne. Spécialiste de l’œuvre de Michel Tournier, ses recherches portent sur la littérature française des xxe et xxie siècles, dans sa dimension historique, intertextuelle et intersémiotique. Il a publié Michel Tournier et l’écriture seconde (Lyon, 1997) et codirigé Traces photographiques, traces autobiographiques (Saint-Étienne, 2004).
Jean-Bernard Vray is a professor of French literature at the University of Saint-Étienne. A specialist in the work of Michel Tournier, his research focuses on twentieth and twenty-first-century French literature in its historical, intertextual, and intersemiotic dimensions. He has published Michel Tournier et l’écriture seconde (Lyon, 1997) and codirected Traces photographiques, traces autobiographiques (Saint-Étienne, 2004).
Cet article analyse l’œuvre de François Bon, fruit d’un triple héritage : d’un côté le monde de la mécanique incarné par le grand-père et le père, de l’autre l’univers de la bibliothèque, transmis par la mère, institutrice. Si les rapports entre le père garagiste et le fils écrivain ont souvent été conflictuels, il n’en reste pas moins que la poétique propre à François Bon s’élabore à partir de la mémoire paternelle. L’auteur réconcilie un double legs et rend hommage au « paysage fer » originel.
This article analyses the work of François Bon, the fruit of a triple legacy: on the one hand, the world of the mechanic incarnated by the grandfather and the father; on the other, the universe of the library, transmitted by the mother, a teacher. If the rapports between the mechanic-father and writer-son were often conflictual, François
Bon’s poetics are nonetheless based on paternal memories. The author reconciles a double legacy and pays hommage to the original “iron landscape”.
Fabien Gris, « La maladie d’Alzheimer et l’oubli de la famille. On n’est pas là pour disparaître d’Olivia Rosenthal »
Fabien Gris, ancien élève de l’ENS de Lyon, est maître de conférences en littérature française à l’université Paris-Sorbonne. Il a soutenu une thèse intitulée « Images et imaginaires cinématographiques dans le récit français contemporain (de la fin des années 1970 à nos jours) », sur un corpus d’une trentaine d’écrivains. Ses recherches portent sur les relations entre la littérature contemporaine et les arts visuels.
Fabien Gris, a former student of the ENS in Lyon, is senior lecturer at the University Paris-Sorbonne. His thesis was entitled “Images et imaginaires cinématographiques dans le récit français contemporain (de la fin des années 1970 à nos jours)”, based on a corpus of some thirty writers. His research focuses on the relationship between contemporary literature and visual arts.
C’est une mémoire familiale morte, dissoute par la maladie d’Alzheimer, qu’autopsie le roman On n’est pas là pour disparaître d’Olivia Rosenthal. La maladie modifie les structures familiales et défamiliarise non seulement le malade mais aussi son entourage. Cette inquiétante et cruelle défamiliarisation fait vaciller les fondements du noyau familial ainsi que l’armature même de la langue. Olivia Rosenthal pose ainsi un regard sans concession sur les béances de la famille contemporaine.
The novel On n’est pas là pour disparaître by Olivia Rosenthal carries out an autopsy on defunct family memories, dissolved by Alzheimer’s. This disease modifies familial structures and defamiliarises not only the sufferer but also those around him or her. This cruel and disturbing defamiliarisation shakes the foundations of the family unit as well as the very framework of language. Olivia Rosenthal casts an uncompromising eye on the contemporary family and its gaping holes.
Véronique Léonard-Roques, « Le fils prodigue dans Vies minuscules de Pierre Michon »
Véronique Léonard-Roques est maître de conférences en littératures générales et comparées à l’université de Clermont-Ferrand. Ses recherches portent sur la réception des mythes, les relations entre Bible et littérature, l’écriture de l’Histoire et des violences extrêmes. Elle a publié Caïn et Abel, rivalité et responsabilité (Monaco, 2007) et codirigé Mythes de la rébellion des fils et des filles (Clermont-Ferrand, 2013).
Véronique Léonard-Roques is a senior lecturer in comparative literature at the University of Clermont-Ferrand. Her research focuses on the reception of myths, relationships between the Bible and literature, the writing of history, and extreme forms of violence. She has published Caïn et Abel, rivalité et responsabilité (Monaco, 2007) and codirected Mythes de la rébellion des fils et des filles (Clermont-Ferrand, 2013).
À travers son récit Vies minuscules, Pierre Michon revisite la parabole du fils prodigue dans le sens d’une double défaillance, filiale et paternelle. Modèle culturel majeur de la relation entre père et fils en Occident, le texte biblique a valeur de modèle opératoire que le narrateur réinvestit pour donner sens au destin des « minuscules » comme à sa propre histoire. L’enfant prodigue apparaît comme une figure paradigmatique, que l’écriture contribue partiellement à rédimer à travers sa dimension oblative.
Through his Vies miniscules, Pierre Michon revisits the parable of the prodigal son in the sense of a two-fold failure, both filial and paternal. A major cultural model for the father / son relationship in the West, the Biblical text has value as an operational model that the narrator reinvests to give meaning to the destiny of “miniscules” as much as his own story. The prodigal son emerges as a paradigmatic figure that writing is partially able to redeem through its oblatory dimension.
Rennie Yotova, « Filiation, identité et appartenance dans Le Testament français d’Andréï Makine »
Rennie Yotova est maître de conférences à l’université de Sofia et dirige le centre régional francophone pour l’Europe centrale et orientale. Elle a publié Jeux de constructions. Poétique de la géométrie dans le Nouveau Roman (Paris, 2006), Écrire le viol (Paris, 2007) et La Trilogie des jumeaux d’Agota Kristof (Gollion, 2011).
Rennie Yotova is a lecturer at the University of Sofia and directs the Regional Francophone centre for central and eastern Europe. She has published Jeux de constructions. Poétique de la géométrie dans le Nouveau Roman (Paris, 2006), Écrire le viol (Paris, 2007), and La Trilogie des jumeaux d’Agota Kristof (Gollion, 2011).
Le Testament français d’Andreï Makine propose une réflexion sur l’héritage identitaire qui s’inscrit dans un contexte historique et dans une histoire familiale. Bien que la patrie russe y apparaisse comme étouffante et Staline comme tyrannique, les figures familiales permettent de reconfigurer les filiations. En se tournant vers sa grand-mère, qui parle le français, le narrateur échappe aux déterminismes historiques. La langue française donnera alors naissance à une vocation d’écrivain.
Le Testament français by Andreï Makine offers a reflection on the inheritance of identity, inscribed in a historical context and a familial history. Although the Russian homeland appears suffocating and Stalin appears tyrannical, familial figures allow for a reconfiguration of filiations. Turning towards his grandmother, who speaks French, the narrator escapes from historical determinism. The French language thus gives birth to a writer’s vocation.
Michel Lantelme, « “Tous les hommes naissent…”. Jean Rouaud et la question des origines »
Michel Lantelme est professeur de littérature à l’université de l’Oklahoma et rédacteur en chef de la revue André Malraux Review depuis 2005. Ses recherches portent sur le mythe de la fin et le mythe des origines, la figure du père et la notion d’héritage dans la littérature. Il a publié Le Roman contemporain. Janus postmoderne (Paris, 2009) et Lire Jean Rouaud (Paris, 2009).
Michel Lantelme is a professor of literature at the University of Oklahoma and has been the editor-in-chief of the journal André Malraux Review since 2005. His research focuses on myths of the end and origin myths, the figure of the father, and the notion of heritage in literature. He has published Le Roman contemporain. Janus postmoderne (Paris, 2009) and Lire Jean Rouaud (Paris, 2009).
Cet article étudie l’œuvre de Jean Rouaud à travers une éthique de la filiation, que l’on peut décliner en un triple paradigme : la famille démocratique, la famille freudienne et la famille chrétienne. Les proverbiales décapitations des figures de Dieu et du père font chez l’auteur l’objet d’une réhabilitation. À ces figures, il faut enfin ajouter celle de l’auteur – c’est-à-dire l’affirmation, irrésistiblement positive, de la création littéraire.
This article studies the work of Jean Rouaud in terms of an ethics of filiation that exists in three forms: the democratic family, the Freudian family, and the Christian family. The proverbial beheadings of God and and father are the object of rehabilitation in the work of this author. And to the other figures must be added that of the author: that is, the irresistibly positive affirmation of literary creation.
Claude Burgelin, « Nom de famille, nom propre, pseudonyme. Rivalités assassines »
Claude Burgelin est professeur émérite de littérature contemporaine à l’université Lumière – Lyon II. Ses recherches portent sur l’œuvre de Georges Perec et sur les
liens entre autobiographie et autofiction. Il a publié Georges Perec (Paris, 1988), Les mal nommés, Duras, Leiris, Calet, Bove, Perec, Gary et quelques autres (Paris, 2012) et codirigé Lire Duras (Lyon, 2001).
Claude Burgelin is an emeritus professor of contemporary literature at the University Lumière – Lyon II. His research focuses on Georges Perec’s œuvre and on the links between autobiography and autofiction. He has published Georges Perec (Paris, 1988), Les mal nommés, Duras, Leiris, Calet, Bove, Perec, Gary et quelques autres (Paris, 2012) and codirected Lire Duras (Lyon, 2001).
Entre le nom de famille et le nom propre s’ouvre un lieu d’incertitude. La lutte entre l’individu et la famille se cristallise dans le nom qu’ils se partagent. Dans cette perspective, Romain Gary – Émile Ajar et Henri Calet sont de parfaits exemples d’écrivains à qui l’ancrage identitaire du nom ne convient pas, ou pas longtemps. À croire que ceux qui affrontent les problèmes transmis par leur nom en le changeant, sont aussi ceux qui, croyant revêtir des habits neufs, se mettent le plus à nu.
A space of uncertainty opens up between family names and proper names. The struggle between the individual and the family crystallises in the name they share. From this perspective, Romain Gary – Émile Ajar and Henri Calet are perfect examples of writers who do not suit the way a name anchors identities, or at least not for long. It seems that those who approach the problems transmitted by their name by changing it are also those who, while they believe they are putting on new clothes, in fact reveal themselves the most.
Ivan Farron, « Entre sans famille et en famille. L’exemple de Patrick Modiano »
Ivan Farron est docteur en littérature de l’université de Zurich et enseignant dans un lycée de Lausanne. Il est l’auteur de deux romans, Un après-midi avec Wackernagel (Carouge, 1995) et Les Déménagements inopportuns (Carouge, 2006), qui ont reçu les prix Michel-Denton et Fénéon. Il a également publié L’appétit limousin. Quelques réflexions sur Les Onze de Pierre Michon (Paris, 2011).
Ivan Farron holds a doctorate in literature from the University of Zurich and teaches at a secondary school in Lausanne. He is the author of two novels, Un après-midi avec Wackernagel (Carouge, 1995) and Les Déménagements inopportuns (Carouge, 2006), which won the Michel-Denton and Fénéon prizes. He has also published L’appétit limousin. Quelques réflexions sur Les Onze de Pierre Michon (Paris, 2011).
Cet article explore l’œuvre de Modiano, où le motif familial et ses liens avec l’autobiographie de son auteur sont constamment ressassés. La famille réelle de Modiano fonctionne comme point d’ancrage permettant à l’auteur de
s’aventurer dans une fiction familiale où le sujet s’invente tour à tour. Entre le rêve et le sordide, entre le parrainage de Nerval et celui de Balzac, la famille pour Modiano se joue également entre réalité et fiction.
This article explores the œuvre of Modiano, in which the familial motif and its links with the autobiography of its author are constantly reassessed. Modiano’s real family functions as an anchor which allows the author to venture into a familial fiction in which the subject invents himself by turns. Between the dreamlike and the sordid, between the patronage of Nerval and that of Balzac, the family plays out for Modiano somewhere between reality and fiction.
Wolfram Nitsch, « Vers la famille par le métro. Identité et transport dans La Petite Bijou de Patrick Modiano »
Wolfram Nitsch est professeur de littérature française et hispanique à l’université de Cologne. Ses recherches portent sur la prose française du xxe siècle, la littérature espagnole du Siècle d’or, la littérature argentine moderne et la médiologie du littéraire. Il a codirigé Lectures allemandes de Claude Simon (Lille, 2013) et Scénarios d’espace. Littérature, cinéma et parcours urbains (Clermont-Ferrand, 2014).
Wolfram Nitsch is a professor of French and Hispanic literature at the University of Cologne. His research focuses on twentieth-century French prose, Spanish literature of the Golden Age, modern Argentinian literature, and the mediology of literature. He has codirected Lectures allemandes de Claude Simon (Lille, 2013) et Scénarios d’espace. Littérature, cinéma et parcours urbains (Clermont-Ferrand, 2014).
Partant du constat que la famille dans l’œuvre de Modiano fait défaut, il s’agira d’observer sa reconstruction fictionnelle sur la base d’un moyen de transport fréquent dans ses romans – et en particulier dans La petite Bijou –, le métro. Il permet à la protagoniste de ce roman de reconstituer symboliquement la cartographie familiale qui lui manque et il prête une valeur tangible aux figures que ses néons blafards y découpent, et que la lumière du monde extérieur condamnait à la spectralité.
Beginning with the statement that families break down in the work of Modiano, the aim of this contribution is to observe their fictional reconstruction by way of a mode of transport which occurs frequently in his novels, and in particular in La petite Bijou: the metro. It allows this novel’s protagonist to reconstitute symbolically the family map he is missing, and it lends tangible value to the figures cut up by its neon lights, that the light of day had condemned to the realm of the spectral.
Nelly Chabrol-Gagne, « Dans la famille nombreuse de la littérature de jeunesse, je ne demande que quelques orphelin(e)s »
Nelly Chabrol-Gagne est maître de conférences de littérature à l’université de Clermont-Ferrand. Ses recherches portent sur la littérature jeunesse des xxe et xxie siècles et les albums. Elle a publié Filles d’album, les représentations du féminin dans l’album (Le Puy-en-Velay, 2011) et « Les représentations de l’intime en littérature jeunesse » dans le no 43 des Cahiers Valery Larbaud (Clermont-Ferrand, 2008).
Nelly Chabrol-Gagne is a senior lecturer of literature at the University of Clermont-Ferrand. Her research focuses on twentieth and twenty-first-century children’s literature and albums. She has published Filles d’album, les représentations du féminin dans l’album (Le Puy-en-Velay, 2011) and “Les représentations de l’intime en littérature jeunesse” in no. 43 of the Cahiers Valery Larbaud (Clermont-Ferrand, 2008).
L’histoire moderne, en effaçant l’autorité du père, a donné à la littérature de jeunesse une alternative : celle d’entériner la condition d’orphelins de ses héros. D’une part au niveau de la filiation littéraire : les auteurs J.-C. Mourlevat et M.-A. Murail reconnaissent les influences de Perrault et de Dickens. D’autre part chez les enfants représentés dans la fiction : quels que soient les destins du jeune héros chez ces deux auteurs, son statut d’orphelin reflète la société de laquelle il est issu.
By effacing the authority of the father, modern history has provided children’s literature with an alternative: that of validating the orphaned condition of its heroes. On the one hand, this occurs at the level of literary filiation –the authors J.-C. Mourlevat and M.-A. Murail recognise the influence of Perrault and Dickens– and, on the other, at the level of the children represented in fiction; regardless of the young heroes’ destinies in the work of these two writers, their orphan status reflects the society which they are a product of.
Annie Besnard, « L’individu face à la famille. Femmes à la (re)conquête de leur identité »
Annie Besnard, professeur agrégé de lettres modernes à l’université de Lorraine, est secrétaire générale de l’académie Giraudoux. Ses recherches portent sur l’œuvre de Jean Giraudoux et sur le roman des xxe et xxie siècles. Elle a publié l’édition critique des Aventures de Jérôme Bardini dans les Œuvres romanesques complètes de Jean Giraudoux (Paris, 1994).
Annie Besnard, a professor agrégé of modern literature at the University of Lorraine is the general secretary of the Giraudoux academy. Her research focuses on Jean Giraudoux’s
œuvre and on the novel in the twentieth and twenty-first centuries. She has published the critical edition of Aventures de Jérôme Bardini in Jean Giraudoux’s Œuvres romanesques complètes (Paris, 1994).
Comment la figure de l’héroïne, confrontée à un cadre familial aliénant, parvient-elle à en échapper ? Les femmes au centre des récits de Sylvie Germain (L’Inaperçu) et de Hélène Lenoir (Son nom d’avant) cherchent à s’individualiser. Chez l’une, cette évolution se fonde sur le retrait progressif de l’héroïne dans une ataraxie maîtrisée, chez l’autre sur une fuite en avant violente et incohérente. Le désir d’émancipation de ces femmes trouvera son écho dans la dimension esthétique du projet romanesque.
How does the heroine, faced with an alienating familial setting, manage to escape? The women at the centre of the narratives by Sylvie Germain (L’Inaperçu) and Hélène Lenoir (Son nom d’avant) seek to turn themselves individuals. For one, this evolution is based on the heroine’s progressive retreat into mastered ataraxia; for the other, a violent and incoherent forwards-facing escape. These women’s desire for emancipation finds an echo in the aesthetic dimension of the novelistic project.
Dominique Rabaté, « La gloire de l’infamille »
Dominique Rabaté est professeur de littérature française à l’université Paris Diderot – Paris 7. Membre de l’institut universitaire de France, il dirige la revue Modernités. Il a publié Marie Ndiaye (Paris, 2007), Le Roman et le sens de la vie (Paris, 2010) et Gestes lyriques (Paris, 2013).
Dominique Rabaté is a professor of French literature at the University Paris Diderot – Paris 7. A member of the Institut universitaire de France, he directs the journal Modernités. He has published Marie NDiaye (Paris, 2007), Le Roman et le sens de la vie (Paris, 2010), and Gestes lyriques (Paris, 2013).
Bien que la famille soit le lieu d’une inquiétante étrangeté, qui tout ensemble aliène et déréalise l’expérience de l’individu, les écrivains contemporains ne peuvent reprendre le mot de Gide, « Familles, je vous hais ». L’individu est ainsi condamné dans le roman contemporain à l’ambivalence d’une injonction contradictoire : entre restitution et destitution, hommage et mise à distance, l’écrivain contemporain pourrait bien davantage s’écrier « Familles, je vous haime ».
Although the family is a place of anxiety-inducing strangeness which alienates and derealises the experience of the individual, contemporary writers cannot adopt Gide’s expression: “Families, I hate you”. In the contemporary novel, the individual is thus
condemned to the ambivalence of a contradictory injunction; between restitution and destitution, hommage and distancing, the contemporary writer is more likely to cry: “Families, I love/hate you”.
Jutta Fortin, « La famille entre guillemets dans les romans de Tanguy Viel »
Jutta Fortin est professeur de littérature française et italienne à l’université de Vienne. Elle a publié Method in Madness : Control Mechanisms in the French Fantastic (Amsterdam, 2005) et codirigé L’Imaginaire spectral de la littérature narrative française contemporaine (Saint-Étienne, 2013) et Alain Fleischer écrivain (Paris, 2013).
Jutta Fortin is a professor of Italian and French literature at the University of Vienne. She has published Method in Madness: Control Mechanisms in the French Fantastic (Amsterdam, 2005) and codirected L’Imaginaire spectral de la littérature narrative française contemporaine (Saint-Étienne, 2013) and Alain Fleischer écrivain (Paris, 2013).
Les romans de Tanguy Viel font du « foyer » le centre névralgique de son écriture. Le foyer est celui de la famille, où la figure maternelle apparaît cruellement mise en scène, c’est elle qui brûle le manuscrit de son fils dans Paris-Brest. Destruction et manipulation sont les éléments qui structurent les fondements archaïques de la maison familiale dans l’œuvre de l’écrivain. À travers ses récits, l’auteur pose la question de l’identité du sujet hanté par les spectres et les fausses apparences.
The novels of Tanguey Viel make the “home” the nerve centre of his writing. The home is the heart of the family, in which the maternal figure is cruelly dramatised; it she who burns her son’s manuscript in Paris-Brest. Destruction and manipulation are the elements which structure the archaic foundations of the family house in the writer’s œuvre. Through his narratives, the author questions the identity of the subject haunted by ghosts and false appearances.
Gaspard Turin, « “Devenir escargot”. L’hyperbole comme axiologie de la représentation familiale chez Marie NDiaye et Régis Jauffret »
Gaspard Turin est maître assistant à l’université de Lausanne, où il a obtenu un doctorat sur la question de la liste littéraire au sein du roman français contemporain. Il a publié plusieurs articles, notamment sur Pascal Quignard (Littérature no 153, 2009 ; Lendemains no 136, 2009 ; L’Esprit créateur no 52, 2012), Éric Chevillard (Revue Europe no 1026, 2014) ou encore Georges Perec (Cahiers Perec no 11, 2011).
Gaspard Turin is a lecturer of literature at the University of Lausanne, where he obtained a doctorate on the question of the literary list in the contemporary French novel. He has published diverses articles, in particular about Pascal Quignard (Littérature no. 153, 2009; Lendemains no. 136, 2009; L’Esprit créateur no. 52, 2012), Éric Chevillard (Revue Europe no. 1026, 2014) or Georges Perec (Cahiers Perec no. 11, 2011).
Cet article analyse comment les romanciers du tournant du xxie observent le changement social de la famille, quand les représentations, notamment médiatiques, de celle-ci semblent faussées par les fantasmes et les peurs. C’est gràce au phénomène même qui les fausse : l’hyperbole, et sa rhétorique dans laquelle Marie NDiaye et Régis Jauffret sont passés maîtres et par laquelle se manifeste le pouvoir intense de la fiction littéraire sur d’autres types de discours.
This article analyses how writers at the turn of the twenty-first century observe social change in the family when representations of it, notably in the media, seem to be distorted by fantasies and fears. The same phenomenon distorts them: hyperbole and its rhetoric, which Marie NDiaye and Régis Jauffret are masters of, and through which the intense power of literary fiction over other types of discourse is manifested.
Noël Cordonier, « La famille, le cloaque, la langue chez Noëlle Revaz »
Noël Cordonier est professeur de littérature à l’université de Lausanne. Ses recherches portent sur les représentations de la langue et de la culture françaises et sur la littérature jeunesse. Il a publié « L’alternance au service des objets de savoirs disciplinaires, de l’objet de formation à l’objet d’enseignement » dans la revue Alternance en formation (Paris, 2007).
Noël Cordonier is a professor of literature at the University of Lausanne. His research focuses on the representations of the language and French culture and children’s literature. He has published “L’alternance au service des objets de savoirs disciplinaires, de l’objet de formation à l’objet d’enseignement” in the review Alternance en formation (Paris, 2007).
Le premier roman de Noëlle Revaz, Rapport aux bêtes, s’ancre dans un monde rural archaïque où la famille est placée sous le signe du cloaque. Cette vision violente et pessimiste met à nu les pulsions primitives et sexuelles qui agitent les individus. Elle révèle l’animalité fondamentale qui structure les rapports humains et la férocité rageuse qui règne au sein du couple. La langue, marquée par une rhétorique de l’outrance, propose un regard sans concession sur les monstruosités familiales.
The first novel of Noëlle Revaz, Rapport aux bêtes, is rooted in an archaic rural world where the family is considered in terms of a cesspit. This violent and pessimistic vision exposes the primitive and sexual impulses which trouble individuals. It reveals the fundamental animality which structures human rapports and the raging ferocity which reigns at the heart of the couple. Its language, marked by a rhetoric of excess, offers an uncompromising look at familial monstrosities.
Christine Jérusalem, « Coucher du cœur sur le carreau. Mère et fils dans l’œuvre d’Anne Godard et de Marie NDiaye »
Christine Jérusalem est maître de conférences à l’École supérieure du professorat et de l’éducation de Lyon. Ses recherches portent sur la littérature narrative contemporaine. Elle a publié Jean Echenoz : géographies du vide (Saint-Étienne, 2005) et de nombreux articles sur les romanciers contemporains, notamment Yves Ravey, Pierre Bergounioux, Christian Gailly, Tanguy Viel, Laurent Mauvignier.
Christine Jérusalem is a senior lecturer at the École supérieure du professorat et de l’éduction de Lyon. Her research focuses on contemporary narrative literature. She has published Jean Echenoz : géographies du vide (Saint-Étienne, 2005) and many articles about french contemporary novelists, in particular Yves Ravey, Pierre Bergounioux, Christian Gailly, Tanguy Viel, Laurent Mauvignier.
Mon Cœur à l’étroit de Marie NDiaye et L’Inconsolable d’Anne Godard sont des romans violents qui donnent une représentation singulière et dérangeante des rapports entre mère et fils. Les réseaux intertextuels et les dispositifs métaphoriques mettent ainsi à nu une mémoire familiale mortifère, hantée par des femmes présentées tour à tour comme des mères vampires ou cannibales. C’est dire si les « liens du sang » prennent dans ces récits la couleur sombre d’une mélancolie furieuse et amère.
Mon Cœur à l’étroit by Marie NDiaye and L’Inconsolable by Anne Godard are violent novels which offer a singular, disturbing representation of the mother-son relationship. Intertextual networks and metaphorical devices reveal mortifying familial memories, haunted by women who are presented in turn as vampirish and cannibalistic mothers. This shows the extent to which “bloodlines” take on the dark tones of furious, bitter melancholy in these narratives.
Nathalie Fontane Wacker, « La fratrie. De la fusion à l’enfermement et l’aliénation »
Nathalie Fontane Wacker est professeur agrégé de littérature. Elle est auteur d’une thèse de doctorat intitulée « L’étrangeté du quotidien dans l’œuvre de Marie NDiaye. Fantaisie et subversion », soutenue à l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. Elle a contribué à plusieurs ouvrages collectifs consacrés à la littérature contemporaine, dramatique et romanesque.
Nathalie Fontane Wacker is a professor agrégé of literature. She is the author of a doctoral thesis entitled “L’étrangeté du quotidien dans l’œuvre de Marie NDiaye. Fantaisie et subversion”, which she undertook at the University Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand. She has contributed to several collected volumes dedicated to contemporary literature, both dramatic and novelistic.
Dans un espace à la fois familier et marginalisé, la fratrie apparaît comme une relation fusionnelle et profondément aliénante, qui pose en des termes nouveaux les questions de l’identité singulière, de la morale ou encore de la mémoire familiale. Dans les trois romans envisagés Splendid hôtel de Marie Redonnet, L’Enfant méduse Sylvie Germain et Rosie Carpe de Marie NDiaye, se dessine ainsi le spectre inquiétant d’une gémellité tout aussi fascinante que cruelle.
In a space which is at once familiar and marginalised, to be a sibling appears as a fusional and yet profoundly alienating relationship which frames questions of singular identity, morals, or even familial recollections in new terms. In the three novels considered here –Splendid hôtel by Marie Redonnet, L’Enfant méduse by Sylvie Germain, and Rosie Carpe by Marie NDiaye– we see emerge the anxiety-inducing spectre of a twinning as fascinating as it is cruel.
Madalina Grigore-Muresan, « Le drame familial dans les romans de Richard Millet »
Madalina Grigore-Muresan est docteur en lettres modernes et enseignante titulaire dans le secondaire. Ses recherches portent essentiellement sur l’œuvre d’Albert Camus. Elle a publié « L’art et l’argent dans “Jonas ou l’artiste au travail” d’Albert Camus » dans la revue Inter-Lignes (Toulouse, 2014).
Madalina Grigore-Muresan is a doctor in modern literature and teaches at secondary school level. Her research focuses on Albert Camus’ œuvre. She has published “L’art et l’argent dans ‘Jonas ou l’artiste au travail’ d’Albert Camus” in the journal Inter-Lignes (Toulouse, 2014).
Les romans de Richard Millet font de la désagrégation de la famille un motif majeur. À l’origine du drame familial, le divorce des parents qui condamne l’enfant à un exil intérieur. Abandonné par le père, laissé aux soins d’une mère affectivement absente, l’enfant trouve secours dans des figures maternelles de substitution. Grand-mères, tantes et sœurs parviennent ainsi à compenser les défaillances originelles en laissant entrevoir la possibilité d’une nouvelle forme de « vivre-ensemble ».
The disintegration of the family is a major motif in the novels of Richard Millet. At the root of the family drama is the divorce of the parents that condemns the child to an internal exile. Abandoned by the father and left to the care of an emotionally absent mother, the child is rescued by figures of maternal substitution. Grandmothers, aunts, and sisters thus manage to compensate for original failings by giving us a glimpse of the possibilities of a new form of “living together”.
Frédéric Martin-Achard, « Deuil et reconfigurations familiales dans deux récits de François Bon »
Frédéric Martin-Achard est professeur de littérature française à l’université de Genève. Ses recherches portent sur la prose narrative des xxe et xxie siècles et la représentation de la vie intime dans la littérature. Il a publié « Réduction ou amplification : quelques remarques sur le système appositif dans Mémoires d’Hadrien » (2015), dans le no 144 de la revue en ligne L’Information grammaticale.
Frédéric Martin-Achard is a professor of French literature at the University of Geneva. His research focuses on prose narratives of the twentieth and twenty-first centuries and the representation of private life in literature. He has published “Réduction ou amplification: quelques remarques sur le système appositif dans Mémoires d’Hadrien” (2015) in no. 144 of the online journal L’Information grammaticale.
Cette étude suit la représentation de familles endeuillées dans deux récits de François Bon, C’était toute une vie et L’Enterrement. La famille, face à l’abîme, semble presque irreprésentable et c’est dans un rapport d’intermédialité entre texte, peinture, sculpture et photographie, qu’elle se donne à voir. Le deuil n’a cependant pas pour seul effet de catalyser l’effondrement de la famille, il montre aussi que sa fragmentation la rend plus préparée aux adaptations exigées par la société contemporaine.
This study traces the representation of mourning families in two tales by François Bon: C’était toute une vie and L’Enterrement. The family, staring into the abyss, seems almost impossible to represent; it is by way of an intermedial relationship between
text, painting, sculpture, and photography that it can be shown. The effects of mourning are not, however, limited to catalysing the collapse of the family: its fragmentation renders it better prepared to adapt to the demands of contemporary society.
Isabelle Dangy, « Mères, tantes et sœurs dans l’œuvre d’Anne-Marie Garat »
Isabelle Dangy est agrégée de lettres classiques et docteur en littérature contemporaine. Ses recherches portent sur l’œuvre de divers écrivains contemporains comme Jean Echenoz, Christian Garcin ou Anne-Marie Garat. Elle a publié sa thèse L’Énigme criminelle dans les romans de Georges Perec (Paris, 2002) et Étude sur Lambeaux, Charles Juliet (Paris, 2006).
Isabelle Dangy holds an agrégation in classical literature and a doctorate in contemporary literature. Her research focuses on the work of diverse contemporary writers like Jean Echenoz, Christian Garcin, and Anne-Marie Garat. She has published her thesis L’Énigme criminelle dans les romans de Georges Perec (Paris, 2002) and Étude sur Lambeaux, Charles Juliet (Paris, 2006).
L’univers romanesque d’Anne-Marie Garat est peuplé de femmes qui enchevêtrent de manière complexe les légendes familiales. Adoptions, avortements, engendrements : c’est toute l’ambivalence d’un monde matriarcal qui s’écrit en interrogeant l’image de la transmission, placée sous le signe presqu’exclusif du féminin. S’appuyant sur les archétypes du roman populaire, l’écrivain réinvente le roman généalogique en dévoilant tous les paradoxes de la maternité, mélange d’amour sacré et de haine profane.
The novelistic universe of Anne-Marie Garat is populated with women who interweave family legends in a complex manner. Adoptions, abortions, engenderings: all these ambivalences of the matriarchal world are written while interrogating the image of transmission, concerned almost exclusively with the feminine. Based on the archetypes of the popular novel, the writer reinvents the genealogical novel by revealing the paradoxes of maternity, which is a mixture of sacred love and profane hatred.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-8124-3813-4
- EAN: 9782812438134
- ISSN: 0035-2136
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-8124-3813-4.p.0339
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 02-12-2016
- Periodicity: Monthly
- Language: French