Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Le Démon de l’analogie. Analogie, pensée et invention d’Aristote au xxe siècle
- Pages : 377 à 380
- Collection : Rencontres, n° 162
- Série : Littérature générale et comparée, n° 13
Résumés
Christian Michel, « Introduction. Petite histoire d’une disgrâce »
Après un rappel des différents temps qui composent un raisonnement par analogie (proportion ; étude des différences et des ressemblances ; transgression), deux formes, et usage, de l’analogie sont distinguées, typologiquement et historiquement : l’analogie de ressemblance, l’analogie de proportion – la seconde régulant la première.
Jean-Baptiste Renault, « Métaphore et analogie. Aristote et les métaphores du troisième et du quatrième type »
Penser, en écho à celle qui frappe l’analogie, la dépréciation subie par la métaphore impose d’observer le conflit chez Aristote entre une conception substitutive, sémiotique, et une approche proportionnelle, relevant davantage d’une sémantique de la phrase.
Jean Céard, « “In homine nihil non”. La doctrine de l’homme-microcosme
et l’analogie à la Renaissance »
L’idée d’analogie commande la représentation de la nature à la Renaissance. C’est par elle que le monde, tout en étant infiniment varié, peut rester un. Par elle, les divers cantons de la nature se reflètent l’un l’autre et se répondent. Résumé du tout, l’homme-microcosme, mundi copula, assure, entretient et accomplit activement son unité.
Audrey Duru, « La poétique du for intérieur dans la poésie française d’amour profane et saint (1574-1610) »
Dans la poésie affective (1574-1610), suivant une analogie politique médiévale, le je est doublement incorporé, au royaume et à son corps propre, et doublement sujet. Par transposition de l’analogie du gouvernement du public au privé, les poèmes formulent la délibération conflictuelle du for intérieur.
Bénédicte Boudou, « L’analogie dans l’Apologie pour Hérodote d’Henri Estienne »
Dans l’Apologie pour Hérodote, l’analogie fournit à Henri Estienne une méthode historique qui rapproche les récits d’Hérodote des realia du xvie siècle, contrairement à l’allégorisme des livres catholiques.
Pouneh Mochiri, « Le modèle analogique du paragone à la Renaissance »
Quand, à la Renaissance, le paragone ouvre à la question de l’invention, les anecdotes picturales alors mobilisées court-circuitent son fonctionnement analogique, par l’assomption du visuel. Où l’on voit que la peinture, dans sa part la plus vile, le corps et la matière, réduit finalement la poésie au silence.
Yoann Dumel-Vaillot, « “Peu de temps aprés Pantagruel ouyt nouvelles…”. Disjonction narrative et continuité analogique dans le Pantagruel de François Rabelais »
L’étude s’intéresse à la continuité analogique qui contrecarre la discontinuité diégétique et narrative entre deux passages successifs du Pantagruel : l’un concerne Panurge, l’autre le héros éponyme. Elle aborde ainsi l’écriture stéganographique de Rabelais.
Olivier Schefer, « Novalis, poésie et philosophie de l’analogie »
Cet article examine les notions d’analogie et de ressemblance dans la pensée et l’œuvre de Novalis. En instaurant un dialogue critique avec la dialectique idéaliste, tout en étudiant la pensée néoplatonicienne et les sciences de la nature, Novalis élabore une « imagination analogique », destinée à suppléer le défaut moderne de sens et d’unité.
Laurent Cassagnau, « L’analogie romantique et sa reprise critique dans Les Affinités électives de Goethe »
L’analogie romantique dit l’unité du réel au-delà des catégories du rationalisme : reposant sur une logique de participation, elle relie des niveaux hétérogènes. Dans Les Affinités électives, Goethe met en scène son naufrage comme figure globale de pensée mais la sauve comme figure locale à usage métaphorique.
Jocelyn Vest, « “Tu lui ressembles, et pourtant, tu n’es pas elle !” Sur quelques aspects de l’analogie chez Joseph von Eichendorff »
L’étude comparée de deux récits du romantique allemand Joseph von Eichendorff, Un voyage en mer et L’Enlèvement, rend compte dans ces textes du fonctionnement singulier de l’analogie, principe organisateur de la diégèse comme de la conception du monde de l’écrivain.
Verónica Estay Stange, « (Im)pertinente analogie. Du romantisme allemand au symbolisme français »
La polyvalence de la notion d’analogie est liée à la configuration du plan de pertinence qui la fonde. Cette hypothèse soutient l’examen de son rôle épistémique dans le passage du romantisme allemand au symbolisme français.
Olivier Kachler, « L’analogie des symbolistes, un “rythme entre des rapports”. Baudelaire, Mallarmé, Maeterlinck »
En s’interrogeant sur le retour de l’analogie à l’époque symboliste, cet article tente de rendre compte du déplacement de la notion comme correspondance puis comme sémantique rythmique dans les écrits théoriques et les poétiques particulières de Baudelaire, Mallarmé et Maeterlinck.
Christoph Groß, « Orphée aux enfers. Évidence, trace et ressemblance dans Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach »
Fondé sur l’association d’idées, le roman Bruges-la-Morte de Rodenbach est une longue réflexion sur la notion d’analogie. Oscillant entre présence et absence, entre évidence et évocation, l’analogie symboliste s’y inscrit comme ambiguïté inquiétante, voire démoniaque.
Irène Gayraud, « L’apprentissage de la mort dans la poésie orphique de Rainer Maria Rilke »
L’apprentissage orphique de la mort dans les Sonnets à Orphée de Rilke s’appuie sur une figure d’analogie entre le végétal et l’humain, dont la formule à quatre termes pourrait s’expliciter ainsi : les racines sont au végétal ce que les morts sont aux vivants.
Catherine Grall, « “L’image du monde” dans quelques récits littéraires contemporains. Vers une nouvelle rhétorique du visuel ? »
Les images littéraires portent le même nom que des images plastiques. La littérature contemporaine friande de référence réaliste convoque diverses sphères du savoir (histoire, géographie, ethnologie, mais aussi art et fait divers) : elle y retrouve la complexité de l’analogie picturale ou photographique, où la visibilité articule idéologie et fantasme.
Benjamin Simmenauer, « Juste un montage. L’analogie dans l’œuvre cinématographique de Jean-Luc Godard »
La singularité du cinéma de Jean-Luc Godard s’explique par son style de montage, analogique. En faire l’analyse implique de définir l’analogie comme une syntaxe qui s’applique à l’image autant qu’au texte. Plusieurs types d’analogies sont distingués au sein du corpus godardien.
Anne Duprat, « Ressemblance/analogie. L’image et le paradigme critique »
L’analyse porte sur le fonctionnement de l’analogie dans la constitution des paradigmes critiques utilisés dans le cadre des études de littérature comparée. Tout en relevant la fragilité structurelle qu’elle y introduit, l’article souligne le rôle irremplaçable qu’elle joue dans leurs processus heuristiques.
- Thème CLIL : 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
- ISBN : 978-2-406-05799-4
- EAN : 9782406057994
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05799-4.p.0377
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 30/05/2016
- Langue : Français