![La Lettre clandestine. 2024, n° 32. La littérature philosophique clandestine et l’Allemagne - Bibliographical bulletin](https://classiques-garnier.com/images/Vignette/RlcMS32b.png)
Bibliographical bulletin
- Publication type: Journal article
- Journal: La Lettre clandestine
2024, n° 32. La littérature philosophique clandestine et l’Allemagne - Pages: 297 to 362
- Journal: The Clandestine Letter
Bulletin bibliographique
Éditions de textes
Boulanger (Nicolas Antoine), Œuvres complètes, tome III : Recherches sur l’origine du despotisme oriental. « Lettre de l’Auteur à M. *** » et « Œconomie politique ». Édition critique établie et annotée par Pierre Boutin, Paris, Honoré Champion, Coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2023, 318 p.
« Écrite en janvier 1759, quelques mois avant sa mort, la Lettre de l’Auteur à M. ***[Helvétius] constitue le testament philosophique et politique de Boullanger. En la publiant en tête des Recherches en 1761, les éditeurs en ont pris acte, même si celles-ci ont été rédigées un peu plus de trois années avant les “quelques pages” adressées à Helvétius : testament philosophique en ce qu’il lègue à la jeunesse et au peuple éclairé les fruits de ses recherches sur les sources de la théocratie ; testament politique, parce que, contribuant aux “progrès des connaissances”, elle incite la “jeunesse” à renverser ce qu’il reste du despotisme du droit divin dans le royaume. Jusqu’à présent, les commentateurs de l’ouvrage ont ignoré le lien contextuel qui existe entre la Lettre de l’Auteur à M. *** et les Recherches. L’étude philologique des copies des Recherches que Boullanger avait mises en circulation dès 1750 permet désormais d’établir la chronologie de leur rédaction. Surtout l’on découvre que la toute première d’entre elles réfutait déjà à cette époque les arguments du Discours des arts et des sciences de Jean-Jacques Rousseau. »
– Avant-propos. Préambule.
– [Introduction :]Les Recherches sur l’origine du despotisme oriental, une histoire des anecdotes de l’homme en politique. Premiers pas de l’homme en politique. Les « quelques feuilles » de la lettre à Helvétius : Boullanger et Rousseau. Statut « newtonien » du « fait » chez Boullanger. La théocratie. L’Histoire commence en 538 : « Ésope fabuliste ». « Progrès des connaissances » et éducation. Explosion de la cause divine des phénomènes de la nature : le volcan de Lémery. Servitude volontaire et théocratie. Histoire de l’instauration de la théocratie et de la servitude. Le Grand Architecte de l’univers : Boullanger 298et le newtonianisme. L’exemple de Désaguliers. « Œconomie politique » et despotisme tyrannique de la monarchie. La monarchie tyrannique à la lumière du « Politique » de Platon. Les copies des Recherches sur l’origine du despotisme oriental, variantes et chronologie. La « signature » autographe de Boullanger. Cinq états connus des copies des Recherches sur l’origine du despotisme. Essai d’une chronologie des cinq copies des Recherches.
– Recherches sur l’origine du despotisme oriental : Lettre de l’auteur à M. ***. Recherches sur l’origine du despotisme.
– Œconomie politique.
– Éléments de bibliographie.
– Index des noms de personnes.
Diderot, Mélanges philosophiques pour Catherine II. Édition procurée par Georges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp, avec la collaboration de Didier Kahn : Œuvres complètes, Paris, Hermann, coll. DPV, t. XXI, 2023.
« Diderot, courbé devant la Tsarine, pauvre dupe ignorant tout de la Russie dont il rentra navré : cette misérable image a prévalu durant plus d’un siècle ! Au rebours de ces sottises, l’immense travail mené par G. Dulac, S. Karp et G. Goggi fait surgir un tout autre Diderot, véritable tête politique, analyste aigu de la Russie de Catherine II et de la France de Louis XV. Ce volume contient les Mélanges philosophiques pour Catherine II, l’énorme enquête contenue dans les Questions sur la Russie, à Catherine II, les Fragments politiques échappés du portefeuille d’un philosophe et bien d’autres textes, jusqu’àl’autographe de l’itinéraire du voyage. Cette édition révolutionne totalement nos connaissances et intéresse autant les diderotistes que les historiens de l’Europe politique du xviiie siècle. »
Diderot, Correspondance, t. I, 1742/42-1760. Édition préparée par Annie Angremy, Emmanuel Boussuge et Didier Kahn : Œuvres complètes, Paris, Hermann, coll. DPV, t. XXVIII, 2023.
« Enfin disponible, voici la nouvelle édition de la Correspondance de Diderot, préparé par A. Angremy, E. Boussuge et D. Kahn, qui vient combler l’immense vide succédant à l’édition Roth-Varloot des années 70. Englobant toutes les lettres du philosophe ou adressées à lui, jusqu’à la fin de l’année 1760, et notamment la fabuleuse correspondance amoureuse et philosophique avec Sophie Volland, cet ouvrage offre non seulement de nouvelles lettres et un texte entièrement vérifié, mais aussi des annotations d’ampleur exceptionnelle et de nombreuses identifications inédites : indispensable à tout diderotiste, à tout dix-huitièmiste, ce monument d’érudition renouvelle profondément notre connaissance de la vie et de l’œuvre de Diderot. »
299Lahontan (Louis-Armand de), Dialogues de M. le baron de Lahontan et d’un sauvage dans l’Amérique, éd. Henri Coulet, revue et actualisée par Érik Leborgne, postface de Stéphane Pujol, Paris, Éditions Desjonquères, coll. « xviiie siècle », 2023, 178 p.
« Satiriques et polémiques, les Dialogues de Lahontan annoncent avec vigueur les grands débats philosophiques des Lumières. Religion, politique, justice, mœurs : rien n’échappe à sa critique, qui met en cruelle évidence les vices de la civilisation européenne. Le “comment peut-on être Huron ?” que l’explorateur français est tenté de s’écrier suscite finalement l’interrogation : “comment peut-on être Européen ?”. Après Lahontan, le Vieux Continent ne cessera plus de se poser la question. Les débats contemporains en anthropologie redonnent toute sa pertinence à ce texte fondateur. »
La Vieuville (Charles Louis) et Mirabeau (Victor Riquetti de), Vies du comte de Plélo. Infortune d’un héros breton, éd. Catherine Hémon-Fabre, Pierre-Eugène Leroy, préf. John Rogister, P.U. de Rennes, coll. « Mémoire commune », 2023, 514 p.
« Suicide, acte héroïque ou insensé, trahison : la mort de Louis R. H. de Bréhan de Plélo, le 27 mai 1734 au siège de Dantzig a suscité bien des jugements. Pour y voir clair, plusieurs historiens ont depuis étudié sa carrière en s’appuyant sur des papiers de famille et sur des documents conservés aux Archives, notamment aux Affaires étrangères. Mais les deux textes “Vie de Plélo” écrits par Charles L. M. de La Vieuville et Victor Riquetti de Mirabeau, étaient restés inédits depuis le xviiie siècle.
Ce sont ces deux visions contrastées de la vie et de la mort d’un même personnage – mêlant souvenirs et reconstitution post mortem – dues à des intimes du comte et de son épouse Louise Fr. de La Vrillière, que propose cette édition, complétée par un important dossier de documents originaux. »
Rappelons que La Vieuville et Mirabeau sont aussi les principaux témoins – outre les Archives de la Bastille – de « l’affaire Guillaume ».
Lévesque de Burigny et Pouilly, Sur la vérité de la religion : voir ci-après parmi les « Études critiques » sous l ’ entrée « Benitez (Miguel) » : L ’ Antichristianisme des Lumières. Judaïsme et déisme dans les écrits clandestins des frères Lévesque , 2023.
Les Libraires de Hollande en correspondance avec Pierre des Maizeaux (1698-1744). La librairie de Hollande dans la première moitié du xviii e siècle. Texte établi, introduit et annoté par Hans Bots, Eugénie Bots-Estourgie, 300Sébastien Drouin et Jan Schillings, Paris, Honoré Champion, Coll. « Bibliothèque des correspondances, mémoires et journaux », 2023, 494 p.
« Ce volume recueille un dossier de 271 lettres : 233 lettres de vingt-sept libraires différents de Hollande adressées à Pierre Des Maizeaux (1673-1745) et 38 lettres de ce dernier à certains libraires. Ces documents s’étendent sur une période de plus de 40 ans, de 1698 à 1744 et offrent un regard privilégié sur l’histoire de la librairie de Hollande. En tant qu’intermédiaire culturel, Pierre Des Maizeaux a facilité le commerce entre les libraires d’Angleterre et ceux de Hollande, et a contribué à l’édition des œuvres de plusieurs grands auteurs, tels que Bayle, Saint-Évremond et Boileau, tout en jouant un rôle indispensable pour la presse périodique. »
– Introduction. 1. La correspondance des libraires de Hollande avec Pierre Des Maizeaux (Pierre Des Maizeaux, intermédiaire culturel. Les libraires de Hollande, correspondants de Des Maizeaux. Représentants des libraires de Hollande à Londres). 2. Les libraires les plus importants (Henri Du Sauzet. Les Mortier. Les Wetstein et Guillaume Smith. La parcimonie des libraires). 3. Les éditions principales (Pierre Bayle et les éditions de ses ouvrages. Les autres contributions de Pierre des Maizeaux. Un regard sur quelques journaux de Hollande). 4. Déclin de la librairie de Hollande : « la misère est générale ». 5. Établissement du texte (Transcription. Annotation).
– Sources citées dans cette correspondance.
– Liste des journaux figurant dans cette correspondance.
– Ouvrages consultés.
– Liste des Lettres.
– Lettres des libraires de Hollande et quelques réponses 1698-1744.
– Index des noms de personnes et de lieux.
Naigeon (Jacques André) et Paul-Henri Thiry d’Holbach, Il Militare filosofo. Obiezione sulla religione rivolte a Padre Malebranche. A cura di Mario Cosenza [avec en Postfazione : Alain Sandrier, « Ritratto dell’incredulo “militaro filosofo” : un tentativo di identificazione »], Milano, Udine, Coll. “Mimesis filosofia/Scienza” (no 36), 2023, 218 p.
Naigeon (Jacques André) et Paul-Henri Thiry d’Holbach, Il militare filosofo o difficoltà sulla religione. Proposte al R.P. Malebranche, padre dell’oratoria, da un ex ufficiale. Introduzione e traduzione a cura di Simone Billeci. Prefazione di Nicola Filippone, Caltanissetta-Roma, Salvatore Sciascia Editore, 2023, 170 p.
301Réflexions morales et métaphysiques sur les religions et sur les connaissances des hommes. Manuscrit clandestin attribuable à Camille Falconet (1671-1762). Édition et notes par Antony McKenna et Gianluca Mori, Paris, Honoré Champion, Coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2023, 724 p.
« Les Réflexions morales et métaphysiques sont connues d’abord par une lettre signée “Delaube” adressée à Reinier Leers et datée de Lyon du 13 août 1715, qui présente une œuvre philosophique que l’auteur souhaite faire publier. Il existe trois versions manuscrites d’un texte qui correspond à cette présentation. L’enquête porte sur l’identité de l’auteur et permet de remonter au Lyonnais Camille Falconet, éminent “bibliomane” qui s’établit à Paris et fréquente le milieu académique de Jean Terrasson, de Fontenelle et de Malebranche. Cette identification se révèle précieuse dans la généalogie des Réflexions, puisque le père de Camille Falconet, Noël, a été le protégé de Guy Patin : or celui-ci est l’auteur (avec Gabriel Naudé et Pierre Gassendi) du Theophrastus Redivivus (1659), premier traité athée connu composé en France, fondé sur le naturalisme classique (Lucrèce, Cicéron, Plutarque, Sénèque) et moderne (Machiavel, Pomponazzi, Campanella, Vanini). Les Réflexions reprennent de nombreux traits du Theophrastus, mais transforment l’athéisme de souche aristotélicienne de Patin en un spinozisme immatérialiste qui conjugue de manière très originale la métaphysique malebranchiste et le scepticisme de Montaigne. Source inédite et inconnue de Jean-Jacques Rousseau – comme le permettent de penser des témoignages historiques et de nombreux rapprochements textuels – les Réflexions se révèlent ainsi être un texte-clé de l’histoire de la libre pensée aux xviie et xviiie siècles, témoin de la transition du “libertinage érudit” aux “Lumières radicales”. »
INTRODUCTION.
I. Enquête sur l’auteur : de Delaube à Falconet. 1. Le mystère Delaube. 2. Autour de Jean Terrasson. 3. Camille Falconet : bref aperçu de sa vie et de ses œuvres. 4. Falconet et les Réflexions : une première approche. 5. Entracte : Falconet, Leers et Marchand. 6. Falconet et les Réflexions : deuxième approche. 7. Bilan de l’enquête. 8. Conclusion. Appendice.
II. La philosophie des Réflexions. 1. De « frère Michel » à « frère Benoît » (et retour). 2. Un autre « Anti-Fénelon » ? 3. De l’« être pensant » à « Dieu ». 4. L’immatérialisme.
III. La critique de la religion : du Theophrastus aux Réflexions. 1. Retour à la nature et « égalité » des êtres vivants. 2. Des Patin aux Falconet. 3. Noël Falconet chez Guy Patin. 4. Conclusion : la mue de l’athéisme.
VI. Autour desRéflexions : Tournemine, Lassay, Raby, Caraccioli. 1. Le père Tournemine. 2. L’utopie philosophique du marquis de Lassay. 3. Joseph-Claude Raby. 4. Louis-Antoine Caraccioli.
V. Les Réflexions morales et métaphysiques : une source inédite de Jean-Jacques Rousseau.
302VI. Histoire du texte et présentation de l’édition. 1. Les manuscrits connus. 2. Stemma codicum. 3. Une hypothèse sur l’archétype. 4. Principes d’édition.
Réflexions morales et métaphysiques
– Première partie. Préface. Chapitre 1. De la Concupiscence de l’Homme. Chapitre 2. Des Cieux. Chapitre 3. Des Plantes. Chapitre 4. Du Bonheur des animaux. Chapitre 5. De la Misère des Hommes. Chapitre 6. De l’égalité des bêtes aux hommes touchant la force, le courage et l’industrie. Chapitre 7. Du langage, et de la nature des hommes inférieure à celle des animaux. Chapitre 8. Des contradictions des hommes savants ou de l’obscurité impénétrable de leurs prétendues connaissances.
– Seconde partie. Avertissement. Chapitre 1. De l’âme et de l’existence d’un seul Dieu. Chapitre 2. Des Attributs divins. Chapitre 3. De la Liberté. Chapitre 4. De la contradiction et des preuves principales des religions. Chapitre 5. Des Défauts des Religions. Chapitre 6. De l’amour-propre, principe de la vie et des religions. Chapitre 7. De la politique des religions. Chapitre 8. Caractère d’un philosophe heureux. Chapitre 9. De quel œil on doit envisager ce monde. Chapitre 10. De la sécurité où l’on doit être touchant l’autre monde.
Appendices. I. La lettre de Delaube à Reinier Leers (13 août 1715). II. Anecdotes de Camille Falconet à Paris. III. Paratextes du manuscrit de Genève. IV. Erreurs de Raby sur les mots homophones (ms de Grenoble). Bibliographie. Index des doms propres. Liste des illustrations.
[Voir dans le présent volume, la recension de Jonathan Israel.]
Vallone (Yves de), La Religion du chrétien conduit par la raison éternelle. Édition critique établie par Antony McKenna et Gianluca Mori. Avec la collaboration d’Aurélia Delfino, Paris, Honoré Champion, 2023, 548 p.
« Les errements d’Yves de Vallone (1666/67-1705) et les péripéties de sa carrière sont remarquables. Engagé malgré lui dans la Congrégation de Sainte-Geneviève à l’âge de 16 ans, il s’enflamme lorsqu’il est informé qu’il existe une “petite Église” de sociniens au sein de son ordre. Il accuse les directeurs génovéfains d’hérésie et subit une persécution très éprouvante, mais finit par faire démettre le supérieur général et ses acolytes, non pas à cause de leur hérésie, mais à cause de la persécution qu’ils lui ont infligée. La nouvelle direction génovéfaine cherchant à venger l’ancienne, Vallone s’échappe en Suisse et en Allemagne et se convertit au protestantisme en 1697. Appelé à Zwolle aux Provinces-Unies, il s’érige en apologiste rationaliste de la doctrine calviniste de la prédestination dans deux écrits dirigés contre les luthériens. Cependant, ne voulant abandonner la métaphysique aux libertins, il se laisse emporter par la logique de sa propre conception malebranchiste de l’Être infiniment parfait et se heurte à la critique de Jacques Bernard et à la censure par un synode de l’Église réformée en 1703. Il abandonne alors, non pas son rationalisme 303malebranchiste, mais la doctrine du péché originel qui avait entraîné toutes ses difficultés : sous l’influence de Leenhof, et à l’aide des œuvres de Richard Simon, de Pierre Bayle et de Spinoza, il dresse une histoire accablante de la doctrine chrétienne et élabore un système philosophique où Dieu, principe intelligent de tout ce qui existe, agit par la nécessité de sa propre nature et finit par se confondre avec la Nature. »
– Introduction. 1. La vie d’Yves de Vallone. 2. Le conflit autour du « socinianisme ». 3. La conversion d’Yves de Vallone. 4. Les premières œuvres d’Yves de Vallone. 5. Les difficultés d’Yves de Vallone (a. Henri Basnage de Beauval et Gustave Philippe Morl. b. Jacques Bernard. c. Pierre Bayle). 6. La composition par Yves de Vallone de son traité La Religion du chrétien conduit par la Raison éternelle. 7. La philosophie d’Yves de Vallone : déisme ou athéisme ? 8. La question de l’âme. 9. La critique biblique et religieuse dans le manuscrit d’Yves de Vallone. 10. Conclusion. 11. État des manuscrits et principes d’édition.
– La Religion du chrétien conduit par la Raison éternelle. [1r] Chapitre i. De l’idée de Dieu, et de son existence. [64v] Chapitre i. De la nature de l’âme. [139r] Chapitre iii. De l’autorité à laquelle les hommes se doivent rendre. [279r] Chapitre cinquième [sic]. De la Religion.
– Notes critiques. Bibliographie. Index des noms propres.
Travaux critiques
Adam (Renaud) et Chiara Lastraioli (dir.), Lost in renaissance. Sept essais d’histoire du livre. Seven Essays on the History of the Book, Paris, Honoré Champion, 2023, 154 p.
« La thématique au cœur de ce volume Lost in Renaissance se propose d’explorer cette période en renversant le paradigme qui la définit. En effet, si la communauté scientifique s’accorde pour caractériser la Renaissance comme le temps de la redécouverte et de la résurrection de l’Antiquité, rares sont les études à privilégier une approche reposant sur le prisme de la disparition. Les contributions réunies ici ambitionnent de dépasser la simple énumération des différents points de ruptures avec les temps précédents pour se concentrer sur les pertes, voire les mutations, subies par le patrimoine intellectuel, littéraire, artistique et matériel en Europe au cours des xve-xviie siècles à la suite des grands bouleversements religieux, politiques, culturels et techniques qui secouèrent ce territoire. Le dénominateur commun de cette monographie est le livre, envisagé dans sa matérialité ou pour son contenu comme témoin, victime ou vecteur des bouleversements de son écosystème à la Renaissance. »
304Renaud Adam : Préface. Benito Rial Costas : « Experiences, dislocations and losses : The complex mechanisms of fifteenth century book technology » ; Shanti Graheli : « Losing touch with customers : Making Renaissance books from customised to massproduced » ; Frédéric Barbier : « La Renaissance, critique de l’imprimerie » ; Tania Van Hemelryck : « Le goût du Moyen Âge au début du xvie siècle. Les témoignages péritextuels des éditions parisiennes de textes littéraires médiévaux » ; Hubert Meeus : « Printers versus rhetoricians in the Low Countries » ; Renaud Adam : « Biblioclasme et théâtralisation de la censure sous Charles Quint : le cas des anciens Pays-Bas » ; Chiara Lastraioli : « Lost and found ou des démarches empiriques lors de recherches sur le livre renaissant en italien ». Index.
Addante (Luca), « Le libertinage de Tommaso Campanella, les libertins français et les hérétiques du xvie siècle », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 151-164.
« Grand dissimulateur et incrédule foncier, au point d’identifier Dieu et la nature, Tommaso Campanella fut l’un des libertins les plus radicaux. Ses idées et son statut de rebelle condamné par toutes les orthodoxies furent la clef de sa célébrité dans l’Europe du xviie siècle : les libertins français, critiques des orthodoxies, l’admiraient et partageaient avec lui un grand nombre d’idées dont les racines plongent dans la Renaissance et les courants les plus radicaux des hérésies du xvie siècle. »
Arato (Franco), « “Un Dio tutto gioviale”. Lorenzo Magalotti e i libertini », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 195-215.
« L’article est consacré à l’écrivain italien Lorenzo Magalotti (1637-1712), qui fit trois longs voyages en Europe en rencontrant dans les milieux libertins des hommes comme Spinoza et Saint-Évremond. Dans son ouvrage Lettres sur l’athéisme (publication posthume en 1719), Magalotti se présenta en brillant apologiste du catholicisme, mais il n’est pas difficile d’entrevoir dans ses pages une conception hétérodoxe de la religion, l’auteur étant fasciné par le déisme de ses interlocuteurs. »
Baldin (Gregorio), « Un “frère libertin” ? Paolo Sarpi et les libertins français du xviie siècle (Naudé, La Mothe Le Vayer, Patin et le cercle Dupuy) », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 165-194.
305« Cet article vise à étudier la présence de Paolo Sarpi dans le milieu libertin français du xviie siècle. Certaines références présentes dans les textes des libertins montrent que le frère vénitien était un auteur lu et apprécié dans ce milieu. En outre, Sarpi et les libertins proposent une interprétation similaire, caustique et perturbatrice, de la religion. Cependant, il convient d’analyser comment les libertins lisent Sarpi. De cette analyse émerge l’image d’un authentique “frère libertin” ».
Barbierato (Federico), « Croire en Dieu, croire aux démons. Histoires de libertinage, d’incrédulité et d’étranges alliances nouées contre le doute à Venise à l’époque moderne », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 67-91.
« L’essai traite de la coexistence de thèmes et de sensibilités libertins et magiques, avec ou sans références explicites au monde diabolique. En d’autres termes, il s’agit de montrer comment il existait des zones contiguës entre l’incroyance et les croyances magiques, souvent au point d’atteindre des contaminations originales tant au niveau culturel que populaire. Le cas analysé est celui de la République de Venise entre le xvie et le xviiie siècles. »
Baudry (Hervé), « Censures et frontières (xvie-xviie siècles) : questions d’histoire et de méthode », dans Claudine Nédelec et Marine Roussillon (dir.), Frontières. Expériences et représentations dans la France du xviie siècle. Articles issus de communications présentées lors du 16e colloque international du CIR 17, Université d’Artois, 19-22 mai 2021, Tübingen, Narr (Biblio 17, vol. 227), 2023, p. 49-65.
Benigni (Fiormichele), « Atheismus e superstitio nel dibattito sullo spinozismo di inizio Settecento », dans Lexicon Philosophicum. International journal for the history of texts and ideas, 9, 2021, Special Issue : Superstitio (Claudio Buccolini et Enrico Pasini, dir.), p. 109-124.
« La catégorie de l’athéisme, à l’époque moderne, est développée ici à partir de la discussion portant sur la philosophie de Spinoza. L’article retrace l’évolution de l’image du philosophe néerlandais dans certains débats académiques du début du xviiie siècle. Sont étudiées en particulier les notions d’“athéisme” et de “superstition”, telles que les critiques les mettent en avant, ainsi que l’équilibre entre religio et ratio telles qu’elles sont redéfinies dans le “spinozisme”, considéré de manière polémique comme l’emblème et l’aboutissement de la raison philosophique moderne et de ses excès. »
306Beniscelli (Alberto), « Reclusioni e fughe. Narrazioni libertine », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 255-275.
« Cette contribution examine des récits d’emprisonnement typiques de la culture non-conformiste des xviie et xviiie siècles, en mesurant l’écart entre, d’une part, l’approche dix-septièmiste, qui visait à décrire le cadre carcéral en reprenant les modalités de l’expérimentation baroque et le renversement profane du récit évangélique de la Passio, et, d’autre part, l’utilisation différente du chronotope [espace-temps] réclusion-fuite tout au long du xviiie siècle, comme preuve des changements du statut des récits libertins. »
Benítez (Miguel), L’Antichristianisme des Lumières. Judaïsme et déisme dans les écrits clandestins des frères Lévesque. Textes en grande partie inédits, présentés et annotés, Paris - Milan, S.E.H.A. - Arché, 2023, 3 vol., 1400 p.
« Cet ouvrage porte sur les travaux de jeunesse des frères Louis Jean Lévesque de Pouilly (1691-1750) et Jean Lévesque de Burigny (1692-1785), tous deux membres de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. M. Benítez étudie ainsi la collaboration de Burigny à L’Europe savante, le périodique fondé par Thémiseul de Sant-Hyacinthe, ses travaux sur l’autorité du pape et sur l’histoire de la philosophie païenne, les mémoires de Pouilly sur l’histoire ancienne de Rome (ici édités d’après les manuscrits conservés dans les Archives de l’Académie) et surtout les textes antichrétiens produits par les deux frères dans le premier tiers du siècle. Ces derniers textes attaquent le christianisme selon une double perspective, juive et déiste. Dans la première, les frères Lévesque exploitent des arguments trouvés dans la littérature juive rédigée en espagnol et en portugais, notamment les ouvrages d’Orobio de Castro et de Saul Levi Mortera, pour produire une Dissertation sur le Messie qui circula dans des copies manuscrites avant d’être imprimée vers 1770. Mais ils travaillèrent aussi à un second ouvrage, dont nous ignorons le titre et dont il ne reste que des fragments, en puisant chez des auteurs chrétiens tels que Richard Simon, Jacques Abbadie ou Jacques Basnage, qui tous avaient rapporté, d’une manière ou d’une autre, les critiques avancées par les juifs contre les chrétiens. Dans la seconde, les deux frères composèrent sous le titre Sur la vérité de la Religion un long traité d’inspiration déiste, achevé en 1733 et compilé à partir de nombreux ouvrages et extraits de périodiques. »
– Voir, dans le présent volume, le compte rendu de G. Artigas-Menant et la réplique de G. Mori et A. Mothu concernant la « captation », par M. Benítez, de nombreux écrits attribuables selon eux au curé Guillaume.
Volume I. Les travaux de jeunesse des frères Lévesque.
– Avant-propos : Un recueil de textes clandestins tirés pour la plupart du Traité sur la religion.
307– [Introduction] 1. Un long traité fragmentaire sur la religion. 2. L’identification du traité fragmentaire sur la religion ([a] Le traité des trois imposteurs du curé Étienne Guillaume. [b] Le traité Sur la vérité de la religion des frères Lévesque : §.1. La coterie des frères Lévesque, §.2. Le traité Sur la vérité de la religion). 3. Le traité Sur la vérité de la religion et les fragments du traité sur la religion : un seul traité Sur la vérité de la religion ou plusieurs textes différenciés ? Appendices : I. Le cas des traités sur l’âme. II. L’histoire des premiers siècles de Rome dans les mémoires de Lévesque de Pouilly à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : les versions manuscrites. III. La première version de la morale naturelle de pouilly. IV. Le calcul des probabilités à la rescousse de la théologie : Lévesque de pouilly et sa démonstration géométrique de l’existence de dieu.
– Les écrits clandestins antichrétiens des frères Lévesque. Édition, annotation et commentaire. 1re partie : la perspective juive de l’antichristianisme. La Dissertation sur le messie, plaidoyer juif contre le christianisme : 1. Une adroite exploitation de l’apologétique juive. 2. La diffusion des raisons qui assistent les juifs dans leur rejet du christianisme. 3. Établissement du texte et édition des fragments.
Volume II. Les écrits clandestins antichrétiens des frères Lévesque,
2e partie : La perspective déiste de l’antichristianisme.
Sur la vérité de la religion – fragments. Établissement du texte et édition. Préface du traité sur la Religion de M. …Que le Monde est éternel. Dissertation sur Moyse. De Jesus Christ. Histoire des suppositions d’ouvrages faites dans les premiers siecles. Sur les ouvrages apocryphes supposés dans les premiers siècles de l’Église. De la Trinité. Traité des Miracles. Traité des Oracles. [Des Démons. D’où est venue la croyance des Démons]. [De l’origine des Demons]. De la conduite qu’un honnête homme doit garder pendant sa vie. Sources.
Volume III. La religion des incrédules
I. Un ouvrage mosaïque. 1. Une compilation qui ne dit pas son nom. 2. L’identification des sources. 3. La complexité des sources : faire feu de tout bois (Le territoire hétéroclite de l’incrédulité. Les ambiguïtés du savoir. Le pillage des périodiques : un réservoir de matériaux… 4. L’exploitation des sources. 5. Un édifice difforme.
II. Panthéisme et antichristianisme. 1. un traité de la vraie religion [celle de la nature] contre la superstition : le monde comme émanation de Dieu, cause infiniment bonne ; improbable existence des esprits ; morale indépendante de la religion… 2. L’examen des religions : la raison comme instrument de l’examen ; l’évidence comme critère de vérité ; la raison et les dogmes… 3. L’imposture des législateurs :
le fourbe moïse ; Jésus-Christ, le prophète désarmé ; imposteurs et fanatiques… 4. L’assaut contre le christianisme : la fausseté de la doctrine ; l’histoire d’une supercherie (une histoire frauduleuse et incertaine, mystifiée…).
– Conclusions. Un antichristianisme déployé sur un double front. Bibliographie des ouvrages cités. Table analytique des matières. Index des noms.
308[Voir dans le présent volume, la recension de G. Artigas-Menant.]
Bianchi (Lorenzo), « Quarant’anni dopo la Ricerca dei libertini (1983). Problemi e prospettive di ricerca », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 43-65.
« L’article part de la Ricerca dei libertini de Spini (1983) qui a profondément influencé les études sur le libertinage en Italie. Depuis, la définition du libertinage s’est élargie chronologiquement et géographiquement et concerne non seulement la sphère religieuse ou philosophique, mais aussi politique, littéraire ou artistique. Les recherches récentes portent sur les cultures hétérodoxes européennes au xviie siècle, leur rapport à la philosophie, à la médecine, à la révolution scientifique. »
Billeci (Simone), Malebranche e il Militaire philosophe tra raison, conscience e nature. Prefazione di Ferruccio Ceragioli. Venezia, Marcianum Press, Coll. « Studi filosofici », 2022, 408 p.
« Dans son texte, Billeci nous offre l’opportunité d’entrer en contact avec deux positions qui ont émergé avec la modernité et qui concernent la foi chrétienne : d’une part, la tentative originale de Malebranche de proposer une formulation nouvelle de la foi ancienne, adaptée aux temps nouveaux ; d’autre part, sa contestation du déisme émergent, également inspiré, comme la pensée oratorienne, par le tournant cartésien. C’est là que réside l’un des principaux intérêts de cet ouvrage : grâce à lui, nous prenons davantage la mesure du fait que les débuts de la modernité étaient ouverts à différentes voies possibles et que, par conséquent, les jeux n’étaient pas encore faits. »
Bots (Hans), Eugénie Bots-Estourgie, Sébastien Drouin et Jan Schillings (dir.), Les Libraires de Hollande en correspondance avec Pierre des Maizeaux (1698-1744) : voir sous ce titre dans la section précédente.
Bretaudière (Patrice) et Isabelle Krier, (dir.), Les Matérialistes paradoxaux, Paris, Classiques Garnier, 2023, 269 p.
« Face aux approches classiques, qui se focalisent sur les figures centrales du matérialisme, cet ouvrage collectif propose une exploration d’auteurs se situant à la périphérie de ce courant, voire dans ses marges plus lointaines, dessinant ainsi les contours d’une mouvance qui contribue à sa vitalité. »
– Isabelle Krier : Prologue.
– I. Aux sources du matérialisme paradoxal. Fulcran Teisserenc : « L’invention de l’athéisme en Grèce antique (ve et ive siècles av. J.-C.), entre matérialisme, 309sophistique et rationalisme » ; Isabelle Krier : « Montaigne, le plaisir et les femmes. Une perturbation sceptique de l’hédonisme épicurien ou un matérialisme inédit ? » ; Patrice Bretaudière : « La matière et le plaisir dans l’ombre de Dieu. Peut-on considérer la pensée de Nietzsche comme un matérialisme paradoxal ? » ; Jean-Marc Durand-Gasselin : « La dimension matérialiste de la philosophie de Deleuze ».
– II. Le matérialisme dans la pensée critique contemporaine. Marxismes, féminismes et écologies ; Jean-Marc Durand-Gasselin : « Matérialisme interdisciplinaire et Théorie critique » ; Aurélien Berlan : « Pour une philosophie matérialiste de la liberté. Les Réflexions de Simone Weil en 1934 » ; Stéphane Haber : « Entre naturalisme philosophique et matérialisme historique » ; Sophie Gosselin : « Vers un matérialisme animique. Repenser les rapports entre la technique et la nature dans une perspective écologique » ; Irène Pereira : « Le féminisme matérialiste. Permanence et mutations ».
– III. Matérialisme et spiritualité. Juliette Grange : « Jaurès, au-delà du matérialisme et du spiritualisme » ; Laurence Lacroix : « Matérialisme et psychanalyse. De Freud à Lacan ou de Lacan à Freud ? Vers un nouveau matérialisme. ».
– Index des noms. Résumés.
Buccolini (Claudio) et Enrico Pasini (dir.), Superstitio. Section spéciale du Lexicon Philosophicum. International journal for the history of texts and ideas, 9, 2021, p. 3-146.
Voir https://lexicon.cnr.it/ojs/index.php/LP. Consulté le 21 février 2024.
Claudio Buccolini et Enrico Pasini (dir.) : « Superstitio : an Introduction to the Special Section » (Editorial) ; Dana Jalobeanu, « Superstition, Idolatry and the Advancement of Learning. From the Brotherhood of Light to the Solomon’s House » ; Daniel Garber : « Antropomorfismo, teleologia e superstizione. La politica dell’obbedienza nel Tractatus theologico-politicus di Spinoza » ; Manuel Galzerano : « Reversing the Invention of Religio. Lucretius’ First Eulogy of Epicurus (DRN 1.62-79) and the Sisyphus-Fragment (D.-K. 88B25) » ; Laura Cesco-Frare : « La superstitio nelle opere filosofiche di Girolamo Cardano » ; Marco Albertoni : « La lente del nunzio. Superstizione e occulto a Venezia nella prima metà del Seicento » ; Fiormichele Benigni : « Atheismus e superstitio nel dibattito sullo spinozismo di inizio Settecento » ; Andrea Costa : « L’impietas et la peur du noir de M. Hobbes. La superstitio dans l’œuvre de G.W. Leibniz ».
Campagnola (Francesco), « Disposer de soi-même / disposer de son corps dans la culture libertine italienne au xviiie siècle », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 295-314.
310« L’objectif de cet article est de réfléchir à l’évolution du statut du soi et aux limites de l’autodétermination dans l’histoire intellectuelle italienne à l’Âge classique et jusqu’à la fin du xviiie siècle, notamment dans les œuvres des penseurs libertins. Pour ce faire, l’article analyse l’évolution des sources philosophiques, juridiques et littéraires de cette période sur le suicide, l’automutilation et l’euthanasie, en les considérant dans le contexte européen plus large. »
Carella (Candida), « Tra materialismo e pitagorismo. La cultura eterodossa della Roma del xvii secolo », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 133-150.
« À partir des nouvelles lignes de recherche sur la Rome philosophique, hétérodoxe et nicodémite, les champs examinés sont la fortune de la tradition ficinienne, la diffusion de pythagorisme et celle de la philosophie brunienne. L’analyse des œuvres, des documents et des biographies d’intellectuels exemplaires, permet de voir si une Rome a jamais existé qui ait eu une sensibilité philosophique et religieuse, alternative aussi bien au mortalisme des matérialistes qu’à l’orthodoxie catholique. »
Cavaillé (Jean-Pierre), « Louis Machon, une carrière de secrétaire et d’homme de lettres brisée », dans Delphine Amstutz, Paul-Vicor Desarbres, Nicolas Schapira et Claire Sicard (dir.), Secrétaires écrivains en France (xvie-xviie siècles), Paris, Sorbonne Université Presses, 2023, p. 125-140.
Cavaillé (Jean-Pierre), « La raillerie blasphématoire au début de l’époque moderne », Littératures classiques, no 110, 2023-1 (La raillerie au xviie siècle), p. 173-186.
« Si l’accusation de blasphème est susceptible de porter sur toute forme d’offense au sacré, il est évident que la raillerie à l’égard de ce qui devrait être un objet exclusif de vénération entre dans une très grande partie des propos, gestes et comportement dénoncés comme blasphématoires au début de l’époque moderne. Refusant de juger a priori de ce qui est blasphématoire ou non, nous prenons dans cet article comme guide le réformé Henri Estienne et son Traité préparatoire à l’apologie pour Hérodote (1566). »
Une version préparatoire de 2021 a été versée sur HAL (hal-04218379).
Coissard (Guillaume), Lectures matérialistes de Leibniz au xviiie siècle, Paris, Classiques Garnier, 2003.
311« Théologique, métaphysique, idéaliste, la philosophie de Leibniz ne devrait pas intéresser les auteurs matérialistes du xviiie siècle. Pourtant, La Mettrie, Diderot, d’Holbach et Helvétius usent des matériaux du leibnizianisme pour construire une pensée radicale, qui nie l’immatérialité de l’âme, affirme l’inexistence de Dieu et critique férocement les institutions ecclésiastiques. La monade et sa force, le principe de raison suffisante et le principe des indiscernables deviennent des outils puissamment subversifs, qui permettent une explication intégrale de la nature en termes matériels. Ce livre retrace une réception oubliée de la philosophie de Leibniz et interroge ce que le devenir d’une pensée nous dit de ses potentialités théoriques. »
– Introduction (Leibniz et les « matérialistes ». Le corpus matérialiste comme lieu d’enquête. Devenirs du leibnizianisme. Tendances et potentialités. Lectures matérialisantes et lectures matérialistes).
– La physicalisation de la monade chez Christian Wolff (La méthode de lecture de Wolff. Substances simples et force active. Les modèles leibniziens de la substantialité).
– Du Châtelet : une articulation du monadisme et de l’atomisme (La correspondance et le problème irrésolu de la conception de la matière. Les Institutions de physique. Une articulation du monadisme et de l’atomisme).
– Le modèle monadologique chez Maupertuis (De l’impossibilité d’une mécanique intelligible à la possibilité d’une mécanique intelligente. Éléments de la matière et principe d’intelligence dans le Système de la nature. Le monadisme et son moment maupertuisien).
– L’idée d’un système leibnizien (La mise en système du leibnizianisme. Système et démembrement).
– Force et perception chez La Mettrie (L’origine de la perception comme problème de la philosophie leibnizienne. La force et le vivant. Sensibilisation de la perception).
– Leibnizianismes et interprétation de la nature chez Diderot (Leibniz et le finalisme métaphysique. Continuité, enchaînement, hétérogénéité, sensibilité. Le leibnizianisme et les postulats matérialistes. Leibniz critique de Leibniz dans le texte diderotien).
– Discernabilité des matières et cause suffisante chez d’Holbach (Le cas de l’histoire naturelle et de la Protogaea. Activité de la nature et hétérogénéité des matières. Leibniz radical ? Usage du lexique de la cause suffisante dans le Système de la Nature).
– Des traces de leibnizianisme dans l’anthropologie d’Helvétius ? (Mouvement, force et intérêt. Vers une théorie dynamique de l’esprit).
– Conclusion générale. Bibliographie. Index des noms.
Corréard (Nicolas), « Allégorie, dissimulation et métatextualité dans les satires lucianesques de la Renaissance », Revue de littérature comparée,XCVI, no 4, oct.-déc. 2022, p. 393-409.
312« La réception humaniste du spoudogeloion lucianesque conditionne son association à l’integumentum allégorique : le rire sera un voile d’autant plus adapté pour un propos sérieux qu’il a une portée critique ou polémique. Ainsi, les auteurs qui imitent de près ou de loin Lucien, en s’inscrivant dans la vogue sério-ludique de la Renaissance, comme Alberti, Erasme, Rabelais, Bonaventure Des Périers, Giordano Bruno, mais aussi l’auteur du Lazarillo de Tormes ou Cervantès, renouvellent une ancienne tradition de l’association rhétorique et philosophique de l’allégorie avec le sens oblique : certaines vérités peuvent être manifestées et dissimulées dans un même geste (littéraire). Nous examinons quelques cas de figure révélateurs de cette incitation à lire entre les lignes de l’allégorie, qui signale elle-même les contraintes limitant son énonciation. »
Delambre (Anaïs), Présences du spinozisme dans l’esthétique allemande du xviiie siècle, Paris, L’Harmattan, 2023, 410 p.
« Spinozisme et esthétique. Ces deux éléments majeurs de l’historiographie allemande ne semblaient pas faits pour se rencontrer. D’une part, la réception tourmentée du spinozisme est nourrie de critiques métaphysiques et théologiques, depuis les premières diffusions de certains écrits du vivant de Spinoza. D’autre part, l’esthétique naît officiellement en 1750 avec le souhait de réhabiliter la sensibilité au moyen du goût et de la connaissance sensible. Or, en dépit des apparences, l’ouvrage fait l’hypothèse qu’une rencontre s’est produite en des lieux précis que sont la théorie de l’imagination, l’art d’inventer ou la doctrine des affects, en un mot : l’anthropologie. Cette hypothèse conduit à affronter la problématique d’une “réception esthétique” du spinozisme et de son rôle dans la constitution de l’esthétique. La réponse proposée ici prend appui sur des “signes” au moyen desquels sont identifiées les “présences” du spinozisme dans l’esthétique rationaliste, de Tschirnhaus à Lessing. In fine, l’ouvrage s’attache à inclure Spinoza parmi les précurseurs de l’esthétique. »
Devellennes (Charles), Positive Atheism. Bayle, Meslier, d’Holbach, Diderot, Edinburgh University Press, 2022, 240 p.
« L’auteur examine la pensée religieuse, sociale et politique des quatre premiers penseurs du Siècle des Lumières français à avoir explicitement argumenté en faveur de l’athéisme entendu comme une philosophie positive. Celui-ci a considérablement évolué au cours du siècle, depuis la possibilité d’un athéisme vertueux à la fin du xviie s., jusqu’à une philosophie matérialiste bien enracinée aux ramifications sociales et politiques radicales, à la veille de la Révolution française. La métamorphose de l’athéisme, passé de phénomène purement négatif à une pleine conscience de lui-même, eut des conséquences profondes sur l’établissement d’une éthique sans Dieu et sur la montée du républicanisme en tant que philosophie politique. Culminant dans le travail de Diderot, il est devenu de plus en plus critique de sa propre position. Vers 313la fin du xviiie s., il avait déjà proposé de passer de sa formulation positive à une forme de métathéisme. Diderot, qui considère l’athéisme à la fois comme un outil critique permettant d’évaluer les institutions religieuses, sociales et politiques et comme l’objet de sa propre critique, préfigure la montée d’une conception post-Lumières de l’athéisme. »
1. The Birth of Positive Atheism. 2. Bayle and Virtuous Atheism. 3. Meslier the First Atheist. 4. D’Holbach’s Systematic Materialist Ontology. 5. Diderot the Metatheist. 6. The State of Atheism in France, 1789. Bibliography.
Frajese (Vittorio), « Les déniaisés et le Talmud », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 231-254.
« L’article met en lumière l’influence de la tradition juive sur la culture déniaisée ou libertine. La conversation juive a, dans les deux versions du Talmud et dans les Toledot, reformulé des résumés du contre-évangile énoncés dans le Discours de vérité de Celse, en offrant une version naturelle de l’histoire sacrée où les doutes des philosophes naturels se mêlent à la théorie de la cyclicité astrale des religions et aux attentes messianiques des Séfarades expulsés de la péninsule ibérique. »
Frascarelli (Dalma), « Dalle biblioteche alle quadrerie. Collezionismo e libertinismo nell’Italia del Seicento », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 277-294.
« L’étude du goût pour les collections est une base pour la recherche sur la montée du libertinage en Italie au xviie siècle. L’analyse de bibliothèques comme celle du cardinal Brancaccio, du maître de maison Girolamo Mercuri ou du dramaturge Giovanni Azzavedo, révèle le lien entre l’intérêt pour le libertinage et celui pour des genres picturaux comme la bambocciata, la peinture de paysage, la peinture animalière, ainsi qu’une subversion des critères traditionnels d’exposition des collections d’art. »
Hagengruber, Ruth Edith (dir.), Époque Émilienne. Philosophy and Science in the Age of Émilie Du Châtelet (1706-1749), Heidelberg, Springer, 2022, 547 p.
« Le présent ouvrage replace dans son contexte la contribution de Du Châtelet à la philosophie de son temps. L’éditeur propose cet hommage à une Époque Émiliennee sous la forme d’une collection d’articles novateurs sur la philosophie puissante d’Émilie Du Châtelet et sur l’héritage qu’elle nous a laissé. »
314Ruth Edith Hagengruber : « An Introduction to the Volume » ; Gianni Paganini : « Émilie Du Châtelet’s epistemology of hypotheses » ; Ruth Edith Hagengruber : « Du Châtelet and Kant : claiming the renewal of Philosophy » ; Katherine Dunlop : « The significance of Du Châtelet’s proof of the Parallelogram of Forces » ; Clara Carus : « Du Châtelet’s contribution to the concept of Time. History of philosophy between Leibniz and Kant » ; Andrea Reichenberger : « The reception of Émilie Du Châtelet in the German Enlightenment » ; Hanns-Peter Neumann : « Émilie Du Châtelet within the Correspondence between Christian Wolff and Ernst Christoph of Manteuffel » ; Hartmut Hecht : « Three French Newtonians and their Leibnizian background » ; Ansgar Lyssy : « Leibnizian Causes in a Newtonian World – Émilie Du Châtelet on Causation » ; Fritz Nagel : « “Les Corps agissent sur la lumière”. Émilie Du Châtelet’s deliberations on the Nature of Light in her Essai Sur l’optique » ; Michel Toulmonde : « Émilie Du Châtelet and Newton’s Principia » ; George E. Smith : « Du Châtelet’s Commentary on Newton’s Principia : An Assessment » ; Sarah Hutton : « Émilie Du Châtelet and Italy. The Italian Translation of her Institutions Physiques and the Issue of the Forces vives » ; Romana Bassi : « Émilie Du Châtelet and Antonio Conti. The Italian Translation of the Institutions Physiques » ; Gábor Boros : « Scientia Sexualis : Voltaire, La Mettrie and Du Châtelet on Love » ; Waltraud Ernst : « Natural Pleasure : Pierre-Louis Moreau De Maupertuis’s Contribution to a materialist conception of the Erotic » ; Ann Thomson : « Émilie Du Châtelet and La Mettrie » ; Andreas Blank : « Self-Deception and Illusions of Esteem : contextualizing Du Châtelet’s Challenge » ; Christophe Martin : « From one Marquise to another. Émilie Du Châtelet and Fontenelle’s Conversations on the Plurality of Worlds’ » ; Keiko Kawashima : « Anonymity and ambition : Émilie Du Châtelet’s Dissertation du feu (1744) » ; Maria Susana Seguin : « Madame Du Châtelet, Clandestine Philosopher » ; Bertram Eugene Schwarzbach : « Mme Du Châtelet, a Heterodox Philosopher reads the Bible » ; Natalia Speranskaya : « Émilie Du Châtelet’s manuscripts preserved at the National Library of Russia » ; Ronald K. Smeltzer : « Printing Du Châtelet’s Institutions De Physique : the variant Texts ».
Hunter (Michael), Atheists & Atheism before the Enlightenment. The English & Scottish experience, Cambridge University Press, 2023, 280 p.
« L’anxiété à propos de la menace de l’athéisme fut endémique au début de la période moderne, mais des exemples entièrement documentés d’opinions irréligieuses ouvertement exprimées sont étonnamment rares. L’Angleterre et l’Écosse n’ont connu qu’une poignée de cas avant 1750 et ce livre présente une analyse détaillée de trois d’entre eux. Thomas Aikenhead fut exécuté pour ses opinions athées à Édimbourg en 1697 ; Tinkler Ducket fut reconnu coupable d’athéisme par la cour du vice-chancelier à l’Université de Cambridge en 1739 ; enfin que le tract ouvertement athée d’Archibald Pitcairne, Pitcairneana, 315bien qu’évidemment compilé très tôt au xviiie siècle, ne fut publié pour la première fois qu’en 2016. S’appuyant sur ces cas, et sur l’apostasie plus connue de Christopher Marlowe et du comte de Rochester, Michael Hunter soutient que ces athées ont montré une réelle hardiesse (“assurance”) en promouvant publiquement leurs opinions. Cela contraste avec les doutes privés des croyants chrétiens, et ce livre démontre que les deux phénomènes sont tout à fait distincts, même s’ils ont parfois été mal compris. »
1. Introduction. The Nature of Atheism and the Assurance of Atheists.
2. The Problem of “Atheism” in Early Modern England.
3. Atheism among the Godly : The Covert History of Religious Doubt.
4. “This degenerate Age… so miserably over-run with Scepticism and Infidelity” : The Culture of Atheism after 1660.
5. “Aikenhead the Atheist” : the Context and Consequences of Articulate Irreligion in the Late Seventeenth Century.
6. An Atheist Text by Archibald Pitcairne : Introduction to Pitcairneana.
7. The Text of Pitcaineana : Houghton Library, Harvard, MS. Eng. 1114.
8. The Trial of Tinkler Ducket : Atheism and Libertinism in Eighteenth-Century England.
9. Conclusion.
– Bibliography. Index.
Jaffro (Laurent), et Morel (Pierre-Marie) (dir.), Matière, plaisir, bonheur. En mémoire de Jean Salem. Avec une préface d’André Comte-Sponville, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2023, 246 p.
« Matière, plaisir, bonheur sont sans aucun doute les trois thèmes essentiels de l’œuvre du philosophe Jean Salem, disparu en janvier 2018. Ce sont aussi trois champs du questionnement philosophique que partagent celles et ceux, collègues et amis, qui lui rendent hommage dans ces pages. L’ensemble que forment ces contributions porte sur les différentes périodes et questions dont Jean Salem était lui-même spécialiste, ou les aborde par des biais inattendus : l’atomisme et l’épicurisme de l’Antiquité, la philosophie classique et le matérialisme des Lumières, le matérialisme moderne et ses critiques, la tradition marxiste, le pragmatisme, la pensée économique, la philosophie du vin ou encore la lecture philosophique des œuvres littéraires. Ce volume propose ainsi un aperçu de l’état des recherches sur le matérialisme, sous ses différentes formes et dans ses interactions avec les autres traditions philosophiques. »
– Avant-propos par Laurent Jaffro et Pierre-Marie Morel ; Préface par André Comte-Sponville.
– Pierre-Marie Morel : « L’éthique de Démocrite : équilibre psychique et crédibilité morale » ; Pierre-François Moreau : « Tellus quod dura creasset : 316Lucrèce et les deux versants du matérialisme » ; Delphine Antoine-Mahut : « Philosophie et hygiène de l’âme : le cartésianisme “ramené sur terre” » ; André Charrak : « Généralisation et métaphorisation : sur un paradigme matérialiste chez Diderot » ; Élise Sultan-Villet : « Les libertins font-ils de bons amis ? Plaisirs d’amitié dans les romans libertins du xviiie siècle » ; Laurent Jaffro : « La métaphilosophie de Hume dans ses quatre essais sur le bonheur » ; Victor Bianchini : « Le calcul moral selon James et John Stuart Mill : un art de vivre ? » ; Daniel Diatkine : « La rencontre de Karl Marx et d’Adam Smith : travail salarié et lutte de classes » ; Philippe Büttgen : « Critique et confession : Marx » ; Christian Bonnet : « Matérialisme, critique du matérialisme et retour à Kant chez Friedrich Albert Lange » ; Jean-François Braunstein : « Canguilhem, Foucault, Kropotkine : histoire des sciences et politique » ; Pierre-Yves Quiviger : « In vino veritas : cinq variations sur la philosophie et le vin » ; Jocelyn Benoist : « Sans y penser ».
– Index des noms
Lattarico (Jean-François), « L’eros libertin des Incogniti », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 93-110.
« Le présent article analyse le lien que l’érotisme des académiciens libertins Incogniti entretient avec leur production fictionnelle et théorique. L’extrême variété de cette production, à la fois romanesque, poétique, théâtrale et discursive, manifeste à son tour une grande variété des pratiques érotiques, toutes marquées par un pragmatisme naturaliste, éloigné de tout dogmatisme religieux. »
Libertini italiani / Libertins italiens : voir Libertinage et philosophie à l’époque classique.
Son écriture polémique et liée aux modèles de la culture mondaine, cache le noyau dur d’un scepticisme radical qui ne renonce cependant pas à une confrontation ouverte avec la variété de l’expérience humaine.
Lieutaud (Marion), Giordano Bruno, la philosophie et la fureur. Archéologie d’un paradoxe, Paris, Classiques Garnier, 2023, 469 p.
« Quels schèmes de pensée singuliers, transmis, transformés et réinventés au cours des siècles, depuis l’Antiquité jusqu’à l’orée des Temps Modernes, ont rendu possible la conception philosophique et paradoxale des “héroïques fureurs” de Giordano Bruno (1548-1600) ? »
– Introduction. Le programme philosophique de Bruno. Des folies philosophiques ? Problématique et méthodologie de cette étude.
317– psychologia : un état des lieux au xvie siècle. Le mot et la chose. Le corpus psychologique ancien disponible (Le renouvellement de la tradition aristotélicienne. La disponibilité nouvelle des autres écoles antiques. Une permanence du fonds médiéval). Psychologie des facultés (Philosophie scolaire des facultés. Les facultés de l’âme chez les platoniciens. L’interprétation ficinienne de l’âme platonico-plotinienne). Conditions physiologiques des facultés (La doctrine hippocratique des humeurs et la doctrine galénique des tempéraments. Extension ambiguë de la mélancolie. Le spiritus). Remarques conclusives.
– Prémisses théoriques bruniennes. « Il fato della mutazione » (La vicissitude universelle. L’activité naturelle et l’action humaine. Le libre effort dans le changement nécessaire). Une transformation de la philosophie (La pluriformité de la sagesse. La dérive de la philosophie. Un renouvellement de la prisca philosophia). Une transformation par la philosophie (Une anthropologie fondée sur la main. La transformation de la fureur héroïque).
– Du pathos à l’êtos. Les perturbationes de Cicéron. Le topos antique des passions comme « maladies » de l’âme : une stricte analogie. Des traductions philosophiquement engagées : furor et melancholia. La liberté de la volonté. La médicalisation de la passion chez Galien (Médecine philosophique ou philosophie médicale ? Les données du problème. La dimension philosophique du problème : la passion n’est pas une erreur. Le diagnostic et le traitement : entre philosophie et médecine. La dimension médicale du problème : les tempéraments). Une reconsidération de la passion chez Thomas d’Aquin (Le cadre de la doctrine. Action et passion en général. La réévaluation du phénomène passionnel). Remarques conclusives.
– Du démon personnel au génie individuel. Le « démon de Socrate » selon Apulée (L’organisation de la nature supérieure. Le daimônion séméion socratique. La relation du genius et du daimôn). Daimôn personnel et esprits célestes (La psychologie du Traité 15 de Plotin. L’interprétation de Marsile Ficin). Le démonique et la question de la magie (La philosophie occulte d’Agrippa de Nettesheim. Spiritus mundi, spiritus coelitus, spiritus humanus). Les démons chez Bruno (Le démon reçu en partage : entre genius et ingenium. Psychologie et magie).
– De l’érôs cosmique à la fureur héroïque. L’amour comme cause et principe du mouvement naturel (D’une cosmogonie mythologique à la pensée d’un ordre du monde. De l’érôs de Parménide à la philia d’Empédocle. La lecture de Bruno). De l’amour platonicien à l’amor platonicus (La « synthèse amoureuse » platonicienne. La distinction ficinienne des amours). De l’amour platonique à l’amour héroïque (L’amour comme force universelle de la dynamique des contraires. Vinculum vinculorum amor est. L’amour comme principe d’unité).
– De la perception des choses à la transformation de soi. La question du sens interne (Les trois « visions » augustiniennes. La doctrine avicénienne. L’analyse du sens interne après Avicenne). « L’art de connaître » de Bruno (D’un art à l’autre. L’unification de l’esprit. Le circuit onto-gnoséologique. Être et connaître des 318ombres). La connaissance comme transformation (Transformer « la chose » et transformer « le soi ». Spiritus fantasticus).
– De la contraction du tout à la contraction philosophique de l’âme. Une rencontre élaborée entre la contractio cusaine et la vacatio animi ficinienne (La contraction ontologique et cosmologique chez le Cusain. Les « signes » de l’autonomie de l’âme chez Marsile Ficin. La notion de contraction chez Bruno). La typologie des contractions (De l’esprit du Sigillus sigillorum. Les acquis de l’exposé des dix premières espèces de contractions. Les onzième et douzième espèces de contraction de l’animus. Lévitation, possession et contraction philosophique de l’âme). Remarques conclusives.
– D’un soi à un autre. L’histoire de « Diane et Actéon » (Le mythe, son invariance et ses variantes. Diane, déesse des passages). Analyse du sonnet d’Actéon des Fureurs héroïques (La question du destin. La métamorphose d’Actéon. La mort d’Actéon. L’insatisfaction inhérente à l’entreprise héroïque). Connaître le paradis (Un paradis naturel et rationnel. Le prophète et le philosophe. L’auto-commentaire d’un Cantique. Une omniprésence distanciée de soi).
– Conclusion. Bibliographie. Index des noms.
Maia Neto (José R.), Pierre-Daniel Huet (1630–1721) and the Skeptics of his Time, New York, Springer, « International Archives of the History of Ideas » (vol. 238), 2022, xi-221 p.
« Cet ouvrage propose un examen historique et philosophique détaillé et érudit du scepticisme français, de Descartes au début des Lumières, à travers l’examen des opinions de Pierre-Daniel Huet (1630-1721). Il montre le rôle crucial joué par ce dernier dans la modification de la tradition sceptique des débuts de l’époque moderne, soit le passage d’une perspective pratique plus proche du scepticisme antique, représentée principalement par Montaigne et Charron, à une perspective épistémologique et métaphysique fortement influencée par le doute cartésien. Le livre examine et donne des interprétations originales des divers points de vue sceptiques (et semi-sceptiques) tenus à l’époque, et leurs liens avec le scepticisme de Huet. Outre les philosophes connus tels que Descartes, Gassendi, Pascal et Bayle, le livre aborde également les points de vue sceptiques adoptés par des personnalités secondaires, telles que La Mothe Le Vayer et Simon Foucher, ainsi que d’autres qui n’ont jusqu’à présent pas été rattachées à la tradition sceptique, comme Jean-Baptiste du Hamel et Madeleine de Scudéry. »
Introduction. “Traité Philosophique de la Faiblesse de l’Esprit Humain” : First Book of Huet’s planned “Alnetanae Quaestiones” in five Books. From Cartesian Physics to Cartesian Skepticism against Cartesian Metaphysics. French Skeptics in the Second Half of the Seventeenth Century. Conclusion.
319Makari (Georges), L’Âme Machine. L’invention de l’esprit moderne. Traduction [de Soul Machine. The Invention of the Modern Mind, 2015] par Anne-Sylvie Homassel, Postface de Régis Marion-Veyron, Genève, BHMS éditions, coll. « Bibliothèque d’histoire de la médecine et de la santé », 2023, 672 p.
Ce livre « expose l’histoire de la naissance de l’esprit moderne, un processus issu d’une tension très vive entre les défenseurs de l’âme et les protagonistes de la science moderne, adeptes d’une vision mécaniste de la vie intérieure. George Makari retrace ce parcours, mobilisant les figures centrales de la philosophie mais tout autant les anatomistes, les physiologues, les aliénistes ou encore les quakers. Son ouvrage, fresque vivante et richement argumentée, permet de saisir la place fondamentale des débats autour de l’esprit dans la constitution de la modernité occidentale. »
Mangili (Adrien), « La doctrine curieuse de Gaffarel. Lecture politique des Curiositez inouyes (1629) », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 317-330.
« Lorsque Jacques Gaffarel publie en 1629 ses Curiositez inouyes, il opère un geste éditorial qui n’est pas sans scandaliser la Sorbonne. Si cet ouvrage contient bien des éléments philosophiques problématiques du point de vue confessionnel, c’est surtout son rapport à la notion polymorphe de curiosité qui invite à produire une lecture politique. Gaffarel profite en effet d’une zone lexicale floue pour se positionner contre la Doctrine curieuse de Garasse (1624). »
Matton (Sylvain), compte rendu de Gianluca Mori, Athéisme et dissimulation au xviie siècle. Guy Patin et le “Theophrastus redivivus” (Paris, Honoré Champion, 2022), dans Kritikon Litterarum, vol. 50, 3/4, 2023, p. 220-236.
Mothu (Alain), Une philosophie des Antipodes. Athéisme et politique dans le “Cymbalum mundi”, Genève, Droz, Coll. « Courant critique », 2023, 432 p.
« Publié anonymement à la charnière de 1537 et 1538, le petit Cymbalum mundi de Bonaventure des Périers fut aussitôt condamné et presque entièrement supprimé : trois exemplaires seulement subsistent de ses deux éditions faites à Paris puis à Lyon. Pour cause, ce livre cryptique, quoique nullement conçu 320pour demeurer indéchiffrable, véhiculait sous ses dehors de comédie joyeuse une pensée que son audace condamnait a priori à un silence définitif : une “philosophie des Antipodes” (comprenons : des “Antipodes inférieurs”) qui annonce que le Christ fut un imposteur, que Dieu n’est pas et que l’un et l’autre sont des instruments de domination sociale au service d’Antipodes “supérieurs” intéressés à faire valoir que certains hommes ne sont ni véritablement du même monde, ni tout à fait humains. »
– Introduction : une philosophie des Antipodes . 1. Un « plus hault sens » ?2. L’auteur.3. Analyse du Cymbalum. 4. La censure de 1538.5. Feuille de route.
– I. Les fables canines . 1. Cave canem.2. Fabulations chrétiennes : A. La fable de Prometheus ;B. La fable du grand Hercules de Libye ; C. La fable du Jugement de Pâris ; D. La fable de Saphon ; E. La fable de Erus qui revesquit ; F. La chanson de Ricochet.3. Des chiens en conflit ?
– II. Les visages mercuriens du christ . 1. L’amateur de bon vin.2. Le missionnaire et le rénovateur de l’Alliance.3. Le porteur de la Bonne Nouvelle.4. L’Homme-Dieu : Mercure schizophrène ?5. Le Sauveur, ou Mercure et ses dames.6. Le dieu d’amour.
– III. La face obscure de mercure. 1. Retour à l’auberge : le blasphémateur.2. Le fauteur de discorde.3. Le porteur d’une vaine Parole.4. Mercure l’enchanteur : le magicien et l’illusionniste.5. Le vaurien ou l’homme de rien.6. L’imposteur : A. Mercure et les « trois imposteurs » ; B. Retour sur Protée.
– IV. Le titre du cymbalum mundi. 1. Un titre latin ? 2. Un monde-cymbale ? 3. Un livre-cymbale ? 4. Évidences textuelles. 5. L’homme-cymbale. 6. Le surhomme : Jésus in Cymbalis. 7. Athées et blaireaux. Du Fils au Père.
V. Jupiter et son diable de livre . 1. L’horizon biblique.2. La bibliotheque divine : A. Chronica rerum memorabilium quas Jupiter gessit antequam esset ipse ; B. Fatorum praescriptum : sive, eorum quæ futura sunt, certæ dispositiones ; C. Calalogus Heroum immortalium, qui cum Jove vitam victuri sunt sempiternam.3. L’improvidence divine : A. Anatomie interne de Jupiter ;B. Le Destin meurtrier ; C. Jupiter en épouvantail. 4. Le théâtre divin.5. Fama Jovis.6. Quelques mots sur l’athéisme au xvie siècle.
– VI. La Colère qui monte. Politique du Cymbalum mundi. 1. Phlégon ou l’élévation manquée. 2. La fin du « serf » Actéon. 3. La menace des Antipodes. 4. La vérité d’en-bas. 5. Bonaventure antipode ? 6. Religion et trahison : A. L’ennemi Luther ; B. Une prophétie de Des Périers. 7. Omnia sunt communia ? 8. Et François dans tout cela ?
– Conclusions.
– Bibliographie (A. Éditions du Cymbalum mundi. B. Études concernant le Cymbalum mundi. C. Sources anciennes, xvie-xviiie s. D. Critique moderne, xixe-xxie s.). Index.
321Mulsow (Martin), The Hidden Origins of the German Enlightenment. Translated by H.C. Erik Midelfort, Cambridge, Cambridge University Press, 2023, 414 p.
Il s’agit là d’une traduction révisée, augmentée et mise à jour de Radikale Frühaufklärung in Deutschland, 1680-1720 (2019). « Les premières Lumières allemandes sont regardées comme un mouvement de réforme qui s’est affranchi des liens traditionnels sans tomber dans des positions anti-chrétiennes et extrémistes, assis sur un droit naturel séculier, une épistémologie antimétaphysique et une nouvelle éthique sociale. Mais comment sont nées les œuvres radicales et critiques de la religion au cours de cette période ? Et comment celles-ci se situent-elles par rapport aux Lumières “modérées” dominantes ? M. Mulsow apporte des réponses nouvelles et surprenantes à ces questions en retraçant l’émergence et la diffusion de certains écrits radicaux qui naissent entre 1680 et 1720. Son livre part à l’exploration de libres penseurs peu connus, d’auteurs persécutés et de manuscrits circulant sous le manteau à l’époque, en appliquant une perspective interdisciplinaire. En s’intéressant à ces textes clandestins et transrégionaux, c’est une image riche et renouvelée des premières Lumières allemandes qui émerge, avec ses liens étroits avec l’expérience du reste de l’Europe. »
Paganini (Gianni), De Bayle à Hume. Tolérance, hypothèses, systèmes, Paris, Honoré Champion, coll. « La vie des huguenots », 2023, 670 p.
« Ce livre naît de la conviction qu’il est impossible de saisir le sens de la philosophie de Pierre Bayle sans la mettre en contexte dans les grands débats du siècle. Dans cette perspective, le scepticisme n’était pas pour lui incompatible avec le rationalisme, si l’on entend le premier comme raison critique exigeante et le second comme recherche qui fait éclater tout dogmatisme. C’est la notion et la méthode d’hypothèse qui gagnent du terrain, en fondant la tolérance et annonçant la polémique contre l’esprit de système. David Hume est l’un des lecteurs majeurs de Bayle : de la phase pyrrhonienne du Treatise à celle, académique, de la First Enquiry, du refus des hypothèses aux conjectures de plus en plus audacieuses dans l’étude des rapports body-mind et dans la critique du théisme expérimental avancée dans les Dialogues. On découvre ainsi des côtés radicaux dans la pensée tant de Bayle que de Hume, sans les ramener simplement l’un au scepticisme, l’autre à l’empirisme. »
– Introduction .
Première partie.
La grande conversation de Pierre Bayle.
Tolérance, philosophie, religion.
– I. Job, Bayle et la Théodicée. 1. Les interprétations philosophiques du livre de Job. 2. Le problème de Job à l’époque moderne : Bodin, Grotius, Hobbes et 322Spinoza. 3. Bayle, Job et le Guide des perplexes. 4. L’autre branche de la tradition jobienne : Bayle et la lecture théologico-politique. 5. Bayle, Leibniz et l’usure de la référence à Job. 6. Conclusion : Job et la théodicée
– II. Les fondements de la tolérance et la politique de la raison. Bayle, Malebranche et Rawls. 1. Tolérance et « lumière naturelle ». 2. Les fondements de la morale. 3. Le Malebranchisme « appliqué ». 4. Le Traité de morale et la politique de la raison. 5. La réforme radicale du Malebranchisme : la justice comme équité. 6. La tolérance, de Bayle à Rawls et retour. 7. La tolérance, le « raisonnable » et ses paradoxes
– III. « Hypothèses » et systèmes. Bayle et l’autre voie du théologico-politique. 1. La tolérance et le théologico-politique au xviie siècle : Hobbes, Locke, Spinoza. 2. Bayle : théologico-politique et « athéologico-politique ». 3. Hypothèses et théologies. 4. Articles fondamentaux, hypothèses et systèmes. 5. Bayle et Saurin : le statut épistémique faible de la croyance. 6. Hypothèses, science et croyances : Bayle et Descartes. 7. Probabilité et examen : Bayle vs Locke. 8. Conclusions : scepticisme, pluralisme et raison critique.
– Annexe I. Bayle et le théologico-politique des modernes : Grotius et Hobbes. 1. Grotius et le « droit des gens entre les religions ». 2. L’apologie baylienne de Hobbes. 3. Questions d’anthropologie et refus du « système ». 4. Le théologico-politique de Hobbes et les intérêts transcendants. 5. L’unique nécessaire et l’autorité du souverain. 6. Bayle et le Dieu corporel. 7. Une digression apparente : Hobbes et sa peur des fantômes. 8. Du matérialisme mécaniste au matérialisme vital et animé. 9. Matérialisme et théologie politique.
– Annexe II. Bayle et le Tractatus theologico-politicus de Spinoza. 1. La critica sacra et le biblicisme de Bayle. 2. Bayle lit le Tractas. 3. Spinoza en débat : Bayle, Simon, Le Clerc. 4. Bayle aux prises avec le Tractatus : la méthode de l’exégèse. 5. Le miracle. 6. La loi donnée à Adam et le péché originel. 7. L’intolérance mosaïque. 8. Théocratie et modèle érastien : l’exemple de Hobbes. 9. L’alternative spinoziste et Bayle. 10. L’exception juive.
– IV. La puissance, la justice et la cause de Dieu. Bayle, Arnauld, malebranche et Leibniz. 1. Le cas Bayle et les interprétations des « rationaux ». 2. Bayle et Malebranche : l’Ordre des perfections et ses antinomies. 3. La réponse de Malebranche. 4. Dieu dans le miroir éclaté des théologies. 5. La critique de Leibniz : Bayle change les « règles du combat ». 6. Leibniz confronté à Bayle : liberté et choix du meilleur. 7. Le possible et le nécessaire. 8. Principe de plénitude et pénurie des possibles : le scandale de la rareté du salut.
– V. Les déterminations philosophiques de l’idée de Dieu. L’“Éclaircissement sur les Manichéens” et les “Entretiens de Maxime et de Thémiste”. 1. Les tentatives d’unification des perfections divines. 2. Les Entretiens de Maxime et de Thémiste et la solution cartésienne. 3. Le « philosophe zoroastrien » et les échecs de la théodicée.
Deuxième partie. Problèmes historiques et critiques
– VI. Pierre Bayle et l’hétérodoxie juive. 1. Le cas Bodin et le Colloquium Heptaplomeres. 2. Uriel da Costa du marranisme à la religion naturelle. 3. Déisme ou athéisme ? 4. La dynamique de la « religion rationnelle » et le cas Spinoza.
323– VII. Le moment machiavélien. 1. Le réalisme politique de Bayle. 2. L’article « Machiavel » et la « vertu » républicaine dans le Dictionnaire. 3. Politique et religion : le cas Savonarola. 4. Bayle et les républiques des anciens et des modernes.
– VIII. Scepticisme, athéisme et croyance. 1. Une conception « restreinte » ou « élargie » de l’athéisme. 2. Quel théisme, quel athéisme ? La réflexion de Bayle. 3. Une phénoménologie sceptique du scepticisme. 4. Une conception non dogmatique de la croyance.
Troisième partie : Hume et Bayle
– IX. Le scepticisme, maladie ou remède ? Bayle, Crousaz et Hume sur le problème de l’apraxia. 1. Pierre Bayle et la réhabilitation du scepticisme moral. 2. Jean-Pierre Crousaz : le scepticisme comme pathologie de l’esprit. 3. La moralisation de la critique du scepticisme. 4. Jean-Baptiste de Monier : apologie de Bayle et du scepticisme. 5. Scepticisme vivable et invivable dans le Treatise de Hume. 6. Scepticisme et nature humaine : de Bayle à Hume.
– X. Du doute pyrrhonien au scepticisme « académique » : Hume lecteur de Bayle. 1. Itération du doute, régression et critique du critère dans le pyrrhonisme du Treatise. 2. Raison « dogmatique » et raison « sceptique ». 3. Le doute « antérieur » et la dynamique du scepticisme. 4. Le scepticisme pris au sérieux. 5. Le passage au scepticisme « académique » et la médiation de Pierre Bayle. 6. L’action « indirecte » du scepticisme. 7. Le scepticisme académique, l’empirisme et la philosophie comme « réflexion sur le cours normal de l’expérience ».
– XI. Perceptions et qualités, mind et body : « Of the Immateriality of the Soul » de Hume.
1. Bayle comme source de Hume : l’état présent de la recherche. 2. Un autre apport de Bayle à la section de Hume « Of the Immateriality of the Soul ». 3. Immatérialité et localisation : une question ouverte dans la Réponse aux questions d’un provincial de Bayle. 4. L’hypothèse lockienne de la matière pensante chez Bayle, du Dictionnaire à la Réponse. 5. Hume et le problème de la conjonction locale entre corps et perceptions. 6. Le dilemme de Bayle et le trilemme de Hume. 7. Théologiens et free-thinkers dans la dispute sur matérialité et immatérialité. 8. Hume reprend le défi de Bayle : de la question de la substance à celle de la cause. 9. Bayle et le « new Hume ». 10. Conclusion : l’empiriste et le sceptique.
– XII. Les Dialogues de Hume et Bayle : sur les attributs moraux de la divinité. 1. Les attributs moraux de la divinité et le problème du mal. 2. « Epicurus’s old questions » : Hume, Malebranche et Bayle. 3. « Anthropomorphisme » vs « mysticisme » : le dilemme de Bayle dans les Dialogues. 4. Dieu « auteur du péché » ? Une prétérition de Hume et son contexte chez Bayle. 5. « Dispute of words » et « dispute de mots ». 6. La cause première de Hume et le « centre de réunion » de Bayle : une clé pour la palinodie de Philon ? 7. Bayle et 324Hume sur la religion et la morale. 8. De Hume à Bayle via Ramsay : le dieu « tyrannique » des théologies chrétiennes.
– XIII. Bayle, Hume et la « nouvelle hypothèse de cosmogonie ». 1. Les hypothèses sur la composition de la matière dans le Dictionnaire. 2. Atomes, plein et vide. 3. Le chaos et l’ordre. Bayle entre Descartes et Newton. 4. Bayle dans la « guerre des mondes ». 5. Hume et la genèse des Dialogues. 6. Liberté de philosopher et regulae philosophandi. 7. De l’orthodoxie newtonienne à l’usage limité des hypothèses. 8. Le tournant des Dialogues. 9. La « nouvelle hypothèse de cosmogonie ». 10. La libéralisation des hypothèses et Bayle.
– XIV. Appendice. Réflexions sur l’activité de l’historien de la philosophie, entre Bayle, Kant et Musil.
– Index nominum.
[Paganini. Gianni – Mélanges]. Philosophie et scepticisme de Montaigne à Hume. Mélanges en l’honneur de Gianni Paganini. Sous la direction d’Antony Mckenna et Gianluca Mori, Paris, Honoré Champion, coll. « Libre pensée et littérature clandestine », 2023, 594 p.
« Les essais rassemblés dans ce volume se déploient sur une constellation de thèmes et d’auteurs très proches de ceux étudiés par Gianni Paganini, en témoignant de la vivacité du débat actuel sur ces mêmes questions qu’il a eu le mérite de poser parmi les premiers : la centralité du scepticisme philosophique à l’âge moderne, le lien entre la philosophie moderne et la philosophie de la Renaissance, l’importance des sources continentales pour la pensée britannique, les relations cachées entre la pensée clandestine et la grande tradition de la philosophie occidentale, de Descartes à Spinoza, jusqu’à Hume et aux Lumières. Ce volume constitue ainsi un hommage digne des travaux d’un chercheur qui a toujours su allier la profondeur de l’analyse philosophique à la maîtrise historique des courants de pensée et des auteurs – les grands et les minores – qui y ont trouvé leur terrain d’élection. »
– Avant-propos. Bibliographie des écrits de Gianni Paganini.
– I. D’Érasme à Hobbes. John Christian Laursen : « Erasmus, Comenius, Thomasius, and christian cynicism » ; Jil Muller : « Eritis sicut dii, scientes bonum et malum : sin, sride, and curiosity in the moral philosophy of Montaigne and Descartes » ; Silvia Fazzo : « L’Aristotelismo lombardo del xvi secolo, questo sconosciuto » ; Sabrina Ebbersmeyer : « Telesio’s vitalistic conception of the passions » ; Gregorio Baldin : « “Beyond the name of God” : the infinite, the causa prima, or an “empty name” ? The foundations of Hobbes’ philosophical atheism » ; Sarah Hutton : « Anne Conway and Thomas Hobbes. A conversation with Henry More ? ».
– II. Les cartésiens et Spinoza. Delphine Antoine-Mahut : « Pré-textes à histoires cartésiennes » ; Steven Nadler : « Caute : some reflections on Spinoza’s virtue » ; Pierre-François Moreau : « La Clef du sanctuaire. Note sur une 325traduction libertine de Spinoza au xviie siècle » ; Martine Pécharman : « Se faire un langage, ou Lamy scénographe de Port-Royal » ; Emanuela Scribano : « Fénelon e Malebranche. Un rapporto contrastato » ; Maria-Cristina Pitassi : « Spinoza chez les genovéfains. Autour d’un manuscrit inédit conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève » ; Antonella Del Prete : « Wandering into Régis’s Système : some remarks on his theory of causation and the mind-body union » ; Denis Kambouchner : « Dubos, Descartes et l’histoire du génie » ; Carlo Borghero : « L’anti-Spinoza del cartesiano Gerdil ».
– III. Les sceptiques et les clandestins. Sylvia Giocanti : « La Mothe Le Vayer et la rhétorique sceptique de la distanciation à l’égard de la politique » ; Lorenzo Bianchi : « Entre Telamon et Orontes. Scetticismo e politica nel De la politique di La Mothe Le Vayer » ; Jean-Michel Gros : « Qu’est-ce qu’un philosophe rêveur ? » ; Alain Mothu : « Lucien de Samosate dans le Theophrastus redivivus » ; Nicole Gengoux : « Le rôle de l’interprétation dans le Theophrastus Redivivus » ; Francesco Tomasoni : « Motivi scettici nella filosofia eclettica di Christian Thomasius » ; Maria Susana Seguin : « Scepticisme et arguments sceptiques dans le dispositif rhétorique d’un manuscrit philosophique clandestin attribué à Fontenelle » ; Martin Mulsow : « The earliest distribution of the Traité des trois imposteurs ».
– IV. Hume et les lumières. Emilio Mazza : « Stuck in a bog (“hume, the atheist”) » ; Luc Foisneau : « Le puzzle de la justice : Hobbes et Hume » ; José R. Maia Neto : « Hume’s distinction between popular and philosophical skepticism corresponds to the distinction between pre and post Cartesian skepticism » ; Jacopo Agnesina : « La discussione storiografica intorno alla questione “did hume ever read berkeley ?” » ; Paola Rumore : « Images of Christian Wolff in a royal Correspondence. A philosophical Disagreement between Frederick the great and Wilhelmine von Bayreuth” » ; Jonathan Israel : « Condorcet’s dilemma ».
– Index des noms.
[On trouvera une Table plus détaillée sur le site des éditions Honoré Champion].
Paganini (Gianni), « L’Italie et le libertinisme. Du “proto-libertinisme” au “libertinisme radical” », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 27-41.
« Cet article met en rapport la libre pensée du début du xvie siècle avec celle du xviie siècle. Le cas de Pomponace est exemplaire : ses textes peuvent être lus comme proto-libertins. Un siècle plus tard, le Theophrastus redivivus ira jusqu’à défendre la thèse de la “destruction de toutes les lois”, au début d’un nouveau cycle de l’univers et des civilisations. Nous avons donc besoin de deux catégories historiographiques nouvelles : celle de proto-libertinisme, l’autre de libertinisme radical. »
326Roudière-Sébastien (Carine), Figures de la Bible dans les Cinq Livres de François Rabelais, Paris, Classiques Garnier, 2023, 457 p.
« L’œuvre rabelaisienne est nourrie de références et citations issues de la Bible. De la typologie traditionnelle, des grandes figures bibliques, Rabelais fait une pâte nouvelle pour modeler ses personnages romanesques. »
– Introduction. La culture chrétienne de Rabelais. Les Bibles de Rabelais. Abrégé d’exégèse rabelaisienne. Recenser les citations bibliques. Identifier les figures bibliques. Figure et fiction. Figure et personnage
– I. La figure biblique, objet « littéraire » rabelaisien. [1] Les figures bibliques, un réservoir de matière narrative : Métamorphoses romanesques (Job, Zachée-Élisée, Hérode) ; modalités comparatives (Ismaël, Élie, Saül) ; modélisations structurelles (Jonas, Joseph, Sennachérib). [2] Paroles de figures, discours sur les figures : Langues bibliques des personnages rabelaisiens ; paroles de personnages : paroles d’autorités ? ; discours sur les figures et processus d’élaboration des personnages. [3] Portrait de Pantagruel en figures de l’Ancien Testament : Pantagruel sans les patriarches ; Pantagruel, Samson et Moïse, des « forces qui vont » ; Pantagruel, nouveau Salomon.
– II. Roman de la Bible ou Bible du roman ?[1] Macrostructures pour un roman de la bible : Dive Bouteille et Jérusalem Céleste (Le Jardin d’Éden. La tour de Babel. Le temple de Salomon. Le Jour des Noces) ; une Vie de Jésus (L’annonce du Christ et son avènement. La naissance de Jésus (Son baptême. Son enfance. Ses disciples. Son parcours. Ses miracles. La mort de Jésus. La résurrection du Christ). [2] Pierres de scandale et tables de la réception : évangélisme et système des personnages ; « Entende qui a des oreilles ! » ; « Ne vous scandalisez ». [3] Alliance nouvelle avec le lecteur : Absalom et l’art rhétorique (Frère Jean-Absalom ou le mauvais sort. Eudémon/Absalom ou le mauvais choix) ; l’Architriclin de la fiction romanesque ; arc-en-ciel auteur-lecteur.
– Conclusion.
– Introduction aux annexes. Annexe 1 : La Bible imaginaire de Rabelais. Annexe 2 : Répartition des citations bibliques par chapitre des Cinq Livres. Annexe 3 : Liste des extraits rabelaisiens mentionnant des figures bibliques. Annexe 4 : Liste des versets bibliques liés aux figures chez Rabelais.
– Bibliographie. Index des noms propres.
Ruggiero (Raffaele), « Ferdinando Galiani, un économiste salonnier », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 217-229.
« L’œuvre et l’activité politique de Ferdinando Galiani (1728-1787) suscitent un questionnement concernant son adhésion à la culture libertine et la rigueur de sa critique de l’influence des Lumières, notamment dans les sciences sociales et économiques. »
327Sciuto (Ruggero), Determinism and Enlightenment. The Collaboration of Diderot and d’Holbach, Oxford, Oxford University Studies in the Enlightenment, 2023, 336 p.
« Ce livre examine les points de vue de Diderot et de d’Holbach sur le déterminisme afin d’éclairer certains des débats les plus importants qui eurent lieu dans l’Europe du xviiie siècle. En insistant sur des aspects de la pensée de Diderot et d’Holbach qui, à ce jour, n’ont reçu que peu, sinon aucune attention de la part des chercheurs, il propose de redonner à ces deux penseurs la place qu’ils méritent dans l’histoire de la philosophie. Le livre problématise l’athéisme de Diderot et d’Holbach en montrant que leur philosophie est profondément enracinée dans la tradition chrétienne et offre une interprétation plus nuancée et historicisée de ce que l’on appelle les “Lumières radicales”, remettant en question l’idée que ce mouvement peut être considéré comme un ensemble d’idées parfaitement cohérent et qu’il représente une rupture totale avec “l’ancien”. En examinant les œuvres de Diderot et de d’Holbach comme formant un tandem et sans préjugés post-romantiques concernant l’originalité et la paternité unique de chacun, il soutient que les textes des deux philosophes devraient être considérés comme le produit d’une fascinante forme collaborative de recherche philosophique qui reflète parfaitement la nature sociable de la production intellectuelle au cours des Lumières. Le livre propose en outre une nouvelle interprétation de textes aussi cruciaux que le Système de la nature et Jacques le fataliste et son maître et il dévoile un réseau de concepts clés qui aideront les chercheurs à mieux comprendre la philosophie et la littérature des Lumières dans leur ensemble. »
– Introduction. 1. One question, two thinkers (Determinism. Diderot. D’Holbach). 2. Linking everything together (Diderot and d’Holbach. D’Holbach and determinism. Diderot and determinism). 3. Synopsis (Building blocks. Of Individuals and Societies. Determinism, complexity, and atheism). 4. Further aims of this book. 5. N.B. (Determinism vs fatalism. Corpora and chronology).
– Chapter I. Three Fundamental Principles. 1. Background (The Causal Principle. The Causal Principle under attack. The Principle of Sufficient Reason. Causal Principle, Principle of Sufficient Reason, and Cosmological Argument. Hume’s criticisms of the Cosmological Argument. The Nihil ex Nihilo Principle). 2. Diderot and d’Holbach (Diderot, d’Holbach, and the Nihil ex Nihilo Principle. Diderot, d’Holbach, and the Causal Principle. For the sake of determinism and science. Diderot, d’Holbach, and the Principle of Sufficient Reason. Causa sive ratio. Cause and reason in Diderot’s and d’Holbach’s writings. Why do Diderot and d’Holbach endorse the Principle of Sufficient Reason ?). 3. Conclusion
– Chapter II.Causal Necessitation. 1. Background (Causal Necessitation. Causal and Logical Necessitation. The argument from essence. The argument from total cause. No Necessary Connection Arguments). 2. Diderot and d’Holbach on Causal Necessitation (Suites et effets nécessaires. Additional evidence. Causal Necessitation in the moral world. Diderot and d’Holbach on the equivalence of 328Causal and Logical Necessitation. D’Holbach and the argument from essence. Diderot : the argument from essence and the argument from ‘cause une’). 3. Causal Necessitation and theology. The reasons behind it all. 4. Conclusion.
– Chapter III. Laws of Nature. 1. Background (Laws of nature in eighteenth-century France. The Top-Down View. The Bottom-Up View. Spinoza). 2. D’Holbach and the laws of nature (D’Holbach and the Bottom-Up View. D’Holbach’s compromise). 3. Diderot and the laws of nature (Two arguments against Diderot’s belief in the laws of nature. A glance at the texts. Diderot and mathematics. Diderot and the Bottom-Up View). 4. Conclusion.
– Chapter IV. Moral Freedom. 1. Background (‘Liberté naturelle’, ‘liberté civile’, and ‘liberté politique’. Moral freedom. The Alternative Possibilities Model. The Source Model. Moral Freedom and determinism). 2. Diderot and d’Holbach on Moral Freedom (Diderot and d’Holbach on the Source Model. Internal and external causes. External causes. Internal causes. Internal and external causes reconsidered. Diderot and d’Holbach on the Alternative Possibilities Model. Outright rejection of Moral Freedom. Moral responsibility). 3. Conclusion.
– Chapter V. Individuals and Society. 1. A deterministic theory of human life (Machines de chair. Pensées décousues. Dreaming. Madness. Scientific discoveries. Artistic production. Aesthetic experience). 2. No man is an island (Love. Machines d’hommes. Causal Necessitation and Laws of Nature. Of climate and rulers. Social change in a deterministic world). 3. Conclusion.
– Chapter VI.Paradoxes of Determinism. 1. Determinism and complexity (Diderot and complexity. D’Holbach and complexity. Against the Argument from Design. Determinism vs complexity. A complex theory of determinism). 2. Of Predictability, chance, (dis)order, and atheism (Determinism and predictability. Determinism and chance. Determinism or (dis)order. Diderot and d’Holbach’s atheism reconsidered). 3. Jacques le fataliste et son maître (Les chainons, le grand rouleau, et le dieu de Malebranche. The mirage of freedom and the Leibnizian God. Jacques, Hume, and superstition). 4. Conclusion.
– Conclusion. Bibliography.
[Voir dans le présent volume, la recension de Guillaume Coissard.]
Sciuto (Ruggero), « “Un tout lié, dont les parties ont une correspondance nécessaire” : l’édition numérique de d’Holbach », Dix-huitième siècle, no 55, 2023, p. 503-511.
Spruit (Leen), « La controversia su atomismo e ateismo a Napoli (1688-1697) », Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle), no 20, 2023 : Libertins italiens / Libertini italiani, p. 111-132.
« Dès sa diffusion au xviie siècle, la philosophie corpusculaire apparut aux milieux catholiques comme un danger mortel pour la création, la providence, 329le libre arbitre et, en particulier, les fondements philosophiques de la doctrine de la transsubstantiation de l’eucharistie. Cette contribution retrace et analyse le débat concernant la relation complexe entre atomisme et athéisme dans les dernières décennies du xviie siècle à Naples, notamment pendant le procès contre les prétendus athées (1688-1697). »
Tomaszewska (Anna), (dir.), Between Secularization and Reform : Religion in the Enlightenment, Leiden, Brill, « Brill’s Studies in Intellectual History » (no 340), 2022, 372 p.
« L’ouvrage propose une réévaluation critique de l’idée selon laquelle les Lumières sont à l’origine de la sécularisation. Les auteurs analysent les controverses religieuses des débuts de la modernité, la signification de la foi dans les contextes nationaux, la philosophie clandestine, différents types de religion rationnelle et le mélange d’hétérodoxie et d’incrédulité dans les écrits de penseurs clés comme de figures moins célèbres. L’ouvrage incite à revisiter les descriptions de l’“Âge des Lumières” qui utilisent des catégories telles que “modéré / radical” et “religieux / séculier”. Illustrant la profonde transformation subie par la religion au siècle des Lumières, il trace une ligne ténue entre les réformes religieuses et les tentatives d’éliminer la foi religieuse de la sphère publique et de la vie des individus. »
1. An Introduction, by Anna Tomaszewska et Hasse Hämäläinen.
– I : Enlightenment and Secularization. 2. Jeffrey D. Burson : « Theological Revolution and the Entangled Emergence of Enlightenment Secularization ». 3. Dominic Erdozain : « “If Men Were Angels” : Reason and Passion in the Enlightenment ». 4. Damien Tricoire : « The Triumph of Theocracy : French Political Thought, God, and the Question of Secularization in the Age of Enlightenment ». 5. Wiep van Bunge : « Secularization in the Dutch Enlightenment : The Irrelevance of Philosophy ».
– II : The Religion(s) of the Enlightenment. 6. Gianni Paganini « The Ways of Clandestinity : Radical Cartesianism and Deism in Robert Challe (1659-1721) ». 7. Mathias Sonnleithner : « More Voltaire than Rousseau ? Deism in the Revolutionary Cults of Reason and the Supreme Being ». 8 Hasse Hämäläinen : « D’Holbach and Deism ». 9. Ian Leask« “A Matter of Dangerous Consequence” : Molyneux and Locke on Toland ».
– III : Religious Enlighteners and Radical Reformers. 10. Diego Lucci « Locke’s Reasonable Christianity : A Religious Enlightener’s Theology in Context ». 11. Stephen R. Palmquist : « Does Quakerism Qualify as Kantian Enlightened Religion ? ». 12. Anna Tomaszewska : « Radical Critics and Religious Enlighteners : The Cases of Edelmann and Kant ». 13. Wojciech Kozyra : « The Gospel of the New Principle : The Marcionian Leitmotif in Kant’s Religious Thought in the Context of Thomas Morgan and the German Enlightenment ».
– Index.
330Vallée (Jean-François), « Métamorphoses d’un livre. Le cas du Cymbalum Mundi (première partie, xvie-xviiie siècles) », dans Sophie Abdela, Nicholas Dion et Maxime Cartron (dir.), Histoire de l’édition. Enjeux et usages des partages disciplinaires (xvie-xviiie siècle), Paris, Classiques Garnier, 2023, p. 135-154
« L’article se penche sur les transformations matérielles, contextuelles et herméneutiques qui s’attachent à la publication de plusieurs éditions du Cymbalum mundi. En suivant la trace de ce recueil depuis sa première publication jusqu’au xviiie siècle, l’enjeu est de montrer la pérennité de l’opposition entre deux lectures radicalement différentes de cette œuvre : la première l’envisage comme libertine et dissidente, la seconde y voit au contraire un texte relativement inoffensif. »
Van Damme (Stéphane), LesVoyageurs du doute. L’invention d’un altermondialisme libertin (1620-1820), Paris, Fayard, 2023, 368 p.
« Des conquêtes d’Alexandre le Grand, qui suscitent l’éclosion du pyrrhonisme sur les rives du Gange, à la critique des ravages de la colonisation pointés par Montaigne lors de la Renaissance, les savoirs sceptiques ont souvent émergé dans des moments d’expansion impériale. Parti sur les traces des savants voyageurs de l’époque moderne, de François Bernier au marquis de Sade, Stéphane Van Damme livre une histoire globale du scepticisme à l’heure de la construction de la France-Monde. Géographie, astronomie, médecine, cartographie, chimie, géologie, botanique ou encore archéologie : tout est bon aux libertins pour critiquer cette nouvelle globalisation française mise en œuvre par la monarchie absolutiste. Mais ils promeuvent aussi par là une autre vision du monde, opposant aux logiques de la domination et de l’appropriation les promesses de la rencontre. Porteurs d’une contestation scientifique inédite de l’universalisme occidental, ces voyageurs du doute élaborent le premier altermondialisme. »
– Introduction : les archipels du scepticisme (De l’anti-colonialisme à l’altermondialisme. L’Europe, l’empire et le monde français. Les ruses de l’incertitude).
– I. La mappemonde sceptique. 1. Les paradoxes d’une géographie pour le prince (La fable des origines : Pyrrhon et Alexandre sur le Gange. L’englobement français, une éducation princière. La géographie comme savoir politique. Vers un scepticisme organisé ? Usages de savoirs sceptiques : traditions, éthique et tactiques. Les sciences libertine, des sciences discrètes). 2. Miroirs curiaux de l’absolutisme savant (Le point de fuite : anatomie du voyage sceptique. Voir l’absolutisme en action : l’autopsie curiale. La figure du roi savant. Politiques du cosmopolitisme savant asiatique. La diplomatie incrédule des astres au Siam. De Bornéo à la 331Laponie : utopies et art de l’éloignement). 3. Impostures, scandales et prudences cartographiques (Forges, fraudes et impostures cartographiques. La Rivière longue du baron de Lahontan : un scandale cartographique. La mappemonde plausible : la prudence des Delisle. La généralisation du doute cartographique). 4. Les Indes sont-elles fiables ? (L’inutilité du voyage : l’expérience en question. Description : décrire l’improbable, susciter le croyable. La relation édifiante : conversion et écriture missionnaire. Tableaux, listes, planches : la logique de l’inventaire. Un art de lire le monde : assembler, compare et collectionner. Dénoncer l’histoire universelle des Nouveaux Mondes).
– II. La nature du doute. 5. Ensauvager les confins de l’Europe (Magistrats, médecins et naturalistes : faut-il croire aux monstres ? De Mykonos aux Balkans : les épidémies de vampirisme. Un art du discernement sceptique. Frontières de civilité, frontières impériales). 6. Un pyrrhonisme physique ? (La spéculation coloniale : les pathologies de la logique. Dépayser le scepticisme cosmologique. Pluraliser les cieux : la mécanique du monde. Orientalisme astronomique et ruines scientifiques. Contester les origines bibliques de la Terre : antiquité, géologie et société civile. Exotisme chymique : savoirs d’État et ressources naturelles).
– III. Sémiophores équivoques. 7. Tous les savoirs du monde ? (Bibliothèque du roi et savoirs lointains. Bibliothèque sélective ou bibliothèque universelle ? Copier les manuscrits orientaux : un empire virtuel. Concurrence des réseaux de collecte. L’enrichissement de la bibliothèque : un mercantilisme bibliophile. Une philologie de plein air pendant la guerre de Sept Ans). 8. Savoirs antiquaires et orientalisme sceptique (Antiquités, géopolitique naturaliste et Grand Tour asiatique. Archéologiser le voyage : l’ombre portée de Caylus. De la démystification à la grandeur de l’Inde). 9. Scandaliser les antiquités (Sadiser la culture antiquaire : une pornographie savante. Les choses qui parlent mal : collectionner le lingam. L’impossible patrimonialisation parisienne. La fin des intermédiaires).
– Épilogue. Notes. Index.
Nouveaux manuscrits
Cette rubrique, une nouvelle fois, fourmille de trouvailles. Nous les devons presque toutes, comme en 2022 et 2023, à l ’ ingénieuse Maria Teresa Bruno, qui a accepté de diriger cette chronique annuelle. L ’ étendue de sa prospective et la qualité de son expertise n ’ échapperont à aucun connaisseur. L ’ inventaire qui suit distingue : a) Les recueils ; b) Les manuscrits individuels, précédés des numéros que leur a attribués M. Benítez dans La cara ocultade las luces (Valencia, Generalitat Valenciana, 2003) ; c) Quelques autres pièces dignes d’intérêt.
332Recueils
– [Recueil 1, perdu]. Bayeux (Calvados), Médiathèque intercommunale « Les 7 lieux », Ms no 461.
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:D40270648 (consulté le 21 février 2024) qui rapporte : « Manuscrit en déficit (d’après une fiche d’ancien catalogue) : “No 18. Recueil manuscrit composé des pièces suivantes :
1o. Pantheisticon sive formula celebrandae sodalitatis Socraticae (auctore Jano Junio Eoganesio, Joanne Tolando), Cosmopoli, 1734. Cet ouvrage a été publié à Londres en 1720. Le Pantheisticon est l’univers divinisé. [Benítez no 139]
2o. Traduction de la pièce précédente.
3o. Le philosophe, 1732. [Benítez no 144]
4o. Essais de métaphysique sur l’âme.
5o. Épîtres de Voltaire, etc. 1 vol. in-4o rel.” »
– [Recueil 2], Manuscrit, 1 + 160 + 1 p., 232 × 167 mm, « 1760-1766 data espressa a cc. 117r, 1r ». Brescia, Biblioteca Civica Queriniana di Brescia, Manoscritti, ms. D. VI.
Voir
https://manus.iccu.sbn.it/risultati-ricerca-manoscritti/-/manus-search/detail/588128?monocampo=meslier&n=v&monocampo%3Atipo=OR&
Consulté le 21 février 2024.
Description du contenu :
1r-138r : « L’Evangelio della religione filosofica »
2r-37r : « Testamento di Giovanni Meslier » [Benítez no 93]
38v-50r : « Catechismo dell’Omo onesto ouer Dialogo fra un Caloyero, e un Omo da bene tradotto dal greco volgare » [Benítez no 19]
50v-66r : « Sermone delli cinquanta. 1766. Viene attribuito al signor Martaine, ouero Massay delli altri a il sig.nor Metrie ma esso e d’un Prencipe grande assai dotto » [Benítez no 171]
66v-117r : « Esame della religione della quale di buona fede si cerca da chiarezza. Opera attribuita al signor de Sant Euremond. Traduzione dal francese. 1766 » [Benítez no 85]
117v-138r : « Saul & Dauidde hyperdrama. Tradotta dall’inglese intitolata The man aster God’s own heart e stampata da Roberto Freeman in Pater noster Row 1760 ».
– À noter aussi : « Numerazione coeva a penna non completa nel margine superiore esterno. Numerazione moderna a matita nel margine inferiore esterno attribuita in fase di catalogazione. Bianche le cc. 139-160 ».
333Manuscrits individuels
[1]Abregé de l’histoire universelle. Manuscrit, non daté [début du xviiie siècle], 2 parties en 1 vol. gr. in-4 (362 x 231 mm). Reliure de l’époque, veau marbré, inscription « histe univ par Boulainvilliers Manuscrit du xviiie siècle appt à M. Manteil » au premier plat, pièce de titre en maroquin rouge, dos à nerfs richement orné, tranches rouges (mors fendus, plats partiellement détachés, reliure frottée, accrocs au second plat, coiffes arrachées, coins abimés avec manque de cuir). Passé en vente chez Christie’s (« Livres rares et Manuscrits, incluant une sélection de la bibliothèque de la famille Rothschild ») le 22 novembre 2023 (lot no 151). Estimé au départ entre 2500 et 3500 euros, vendu 2520 euros.
Voir https://www.christies.com/lot/lot-6456527?ldp_breadcrumb=back&intObjectID=6456527&from=salessummary&lid=1
Consulté le 21 février 2024.
Commentaire du vendeur :
« Encre brune sur papier, écriture très lisible de copiste. Pagination continue par partie, quelques erreurs de pagination corrigées à l’encre. Deux notes manuscrites à l’encre au titre. […]
Rare copie manuscrite de l’Abrégé d’histoire universelle de Boulainvilliers, cet exemplaire en reliure de l’époque : on ne recense qu’une dizaine d’exemplaires en institutions publiques. Tous textes confondus, il existe une centaine de copies manuscrites des écrits de Boulainvilliers en institutions publiques. On ne connaît aucun manuscrit autographe de l’auteur.
Philosophe et historien issu de la noblesse picarde, Boulainvilliers s’attache dès 1689 à établir une théorie de la connaissance humaine. Afin de proposer des solutions aux problèmes politiques de son époque, il accorde une grande importance à l’analyse du passé. Boulainvilliers laisse derrière lui une œuvre hétérogène, l’Abrégé d’histoire universelle lui permettant par exemple de “donner un aperçu de la naissance d’un monde fondé sur des sources bibliques et profanes liées à un certain rationalisme” (O. Tholozan). Il s’appuie pour cela sur son éducation et ses lectures, guidé par “l’amour sincère qu’[il] porte à la vérité, à la justice, et à une morale droite” (Avertissement). De son vivant, la diffusion de ses idées se fait sous forme de copies manuscrites ; quelques ouvrages seront édités de façon posthume. O. Tholozan, Henri de Boulainvilliers : L’anti-absolutisme aristocratique légitimé par l’histoire, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 1999.
“Je tacherai de concilier les Miracles, même ceux de la Création et du Déluge, avec les idées que nous donne la Philosophie naturelle, persuadé que c’est aider la vérité” (Avertissement).
Le manuscrit se compose comme suit : titre, [3] ff. d’avertissement, 324 p. formant la première partie (“Division des âges du monde”, “Histoire du 2e334âge appelé le Temps fabuleux”, “Histoire d’Egypte”, “Histoire des Patriarches depuis la vocation de l’Abraham jusqu’à l’Exode”), [1] f. blanc, titre de la seconde partie, 376 p. formant la seconde partie (“Histoire de l’ancienne Grèce”, “Histoire d’Argos”, “Histoire d’Athènes”, “Histoire de Thèbes”, “Histoire d’Arcadie”, “Histoire de Troye”, “Histoire de l’ancienne Italie”, “Histoire ancienne de la Sicile”, “Histoire ancienne de l’Afriq.”, “Histoire ancienne de l’Espagne”, “Histoire ancieñe de Sardaigne”, “Histoire ancieñe de l’Isle de Corse”, “Histoire ancieñe des Isles Baleaïres”, “Histoire ancieñe de l’Isle de Malte”, “Histoire ancieñe de l’Europe”, “Histoire ancieñe de la Gaule”, “Histoire ancieñe de l’Angletterre”), plus 2 tables généalogiques dépliantes et 4 pages de tables intégrées à la seconde partie mais non paginées, [8] ff. de tables.
Provenance : M. Manteil (inscription au premier plat). »
Fig. 1 – Bibliothèque de la Sorbonne. Nubis.
335Fig. 2 – Bibliothèque de la Sorbonne.
[8]Amphitheatrum aeternae providentiae, aut. J.-C. Vanino., Manuscrit, 1726. 368 p., 160 × 100 mm. Paris, BnF, Latin 11186 (Anciennes cotes : Ancien supplément 1246 ; Supplément latin 307).
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadbam:EADC:NE0069628_FRBNFEAD00007280563429 qui se demande « Acq. 1777 ? » en remarquant que l’« estampille : 1815-1830 » est « proche de JB no 21bis ». Consulté le 21 février 2024.
[8]Amphitheatrum aeternae providentiae divino-magicum, christiano-physicum, necnon astrologo-canonicum, adversus veteres philosophos atheos, epicureos, peripateticos et stoïcos ; auctore Julio-Caesare Vanino philosopho, theologo ac juris utriusque doctore, ad illustrissimum Franciscum de Castro, comitem Castri, ducem Taurisani, serenissimi Hispaniarum regis ad Summum Sacerdotem legatum. – Lugduni, apud viduam Anthonii de Harsii, 1615. Manuscrit, xviiie siècle. 263 f., 206 × 161 mm, cartonné. Médiathèque de Montbéliard. Doubs, Ms. no 113.
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:D19260296 qui ajoute qu’il s’agit d’une « copie d’un livre imprimé, faite par Marc-David Morel, pasteur à Stuttgard, originaire de Montbéliard ». Consulté le 21 février 2024.
[15]La beatitude des chrestiens ou le fleo de la foy par Geoffroy Vallee natif d’Orleans[…], dans Extrait du Registre-Journal de Pierre de l’Estoile. 3361574-1589, xvie siècle, 244 f., 310 × 220 mm. Paris, Bibliothèque du Sénat, 3FPM0278, fol. 5 bis (Ancienne cote : Ancien 9128).
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:SEN011012A2
Consulté le 21 février 2024.
Ce manuscrit apparemment antérieur au xviiie siècle, inséré dans un journal (fin xvie ou début xviie) qui contient lui-même quelques informations inédites sur Geoffroy Vallée, est en cours d’analyse et fera l’objet d’une description plus précise dans le prochain volume de La Lettre clandestine.
[15]La beatitude des chretiens ou le fléo de la foi par Geoffroy Vallée, Manuscrit, xixe siècle, 11 f., 17 cm. Médiathèque d’Orléans, MS 2556 (Anciennes cotes : H6040 ; H6298.2).
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:a79132173
Copie numérisée ici :
https://mediatheques.orleans-metropole.fr/ark:/77916/FRCGMNOV-452346101-S0R/A79132173/v0001.simple.selectedTab=record
Consulté le 21 février 2024.
Une note en début d’ouvrage (f. 2) rapporte : « L’exemplaire qui existe seul aujourdui [sic], se trouve à la bibliothèque d’Aix, fond de Mejanes : c’est, dit on celui qui servit à instruire le procès de l’auteur. Cette copie a été faite sur l’original et vérifiée exacte. Orleans 15 Xbre 1863 », suivi d’une signature que nous n’avons pas su lire.
[19]Catechismo dell’Omo onesto ouer Dialogo fra un Caloyero, e un Omo da bene tradotto dal greco volgare. Voir supra, « Recueils », no 2, f. 38v-50r.
[25]Le chemin du ciel ouvert à tous les hommes. Systéme appuyé sur la Sainte ecriture, les peres de l’Eglise et soutenu par la raison. Manuscrit. xviiie siècle. 220 p., 18 cm. Chicago, The Newberry Library, Special Collections – John M. Wing Collection ; VAULT Wing MS ZW 7391.001ch.
« Manuscript. Text within stenciled borders » ajoute le site du catalogue https://i-share-nby.primo.exlibrisgroup.com/permalink/01CARLI_NBY/i5mcb2/alma992921518805867. Consulté le 21 février 2024.
Aucune variante de ce titre (« chemin du ciel ouvert ») ne semble avoir été répertoriée (ni par Paolo Cristofolini dans son édition critique de Il cielo aperto di Pierre Cuppé. Con un’edizione critica del Le ciel ouvert à tous les hommes, Florence, L.-S. Olschki, 1981, p. 99, note 1 ; ni par Miguel Benítez, La cara 337oculta …, 2003, p. 39, no 25, qui mentionne la variante « Le Paradis ouvert à tous les hommes. Nouveau système de religion chrétienne, ou le Ciel ouvert à tous les hommes. Traité théologique »).
En revanche, on retrouve un titre similaire dans le Catalogue de la Bibliothèque des livres de feu l’Abbé Rive, Acquise par les Citoyens Chauffard et Colomby, Mis en ordre par C.F. Achard, M.D.M., Marseille, 1793, p. 43 : « 254 Le Chemin du Ciel ouvert à tous les hommes, par le P. Cuppé, Genovefain. Mst. in-4o. broché. Ce Manuscrit est plus correct et plus ample que l’imprimé fait en 1768 format in-8o. sur une mauvaise copie remplie de fautes énormes. (Voy. Debure, no 753) ». Cf. François Moureau, « Clandestinité et ventes publiques : le statut du manuscrit », dans De bonne main. La communication manuscrite au xviiie siècle, Paris-Universitas, Oxford-Voltaire Foundation, 1993, p. 164 et p. 173 ; voir aussi dans La Plume et le Plomb. Espaces de l’imprimé et du manuscrit au siècle des Lumières, Paris, PUPS, 2006 :« Censurer les censeurs : la polémique de presse », p. 338 et « Un homme-bibliophile : l’abbé Rive », p. 650 (mais ici nous lisons : « Le ciel ouvert à tous les hommes » sans « le chemin du » comme dans « Clandestinité et ventes publiques : le statut du manuscrit », art. cité, p. 173).
[25]Le ciel ouvert a tous les hommes, ou, Traité theologique, dans lequel sans rien deranger des pratiques de la religion, on prouve solidement par l’Ecriture sainte et la raison que tous les hommes sont sauvés. Manuscrit, xviiie siècle. [22], 266 p., relié, 25,3 cm. Montréal, Université de Montréal, MAB SEM-B.
Voir https://umontreal.on.worldcat.org/oclc/869086157. Consulté le 21 février 2024.
[85]Examen de la Religion. Par Mr***, in-12, 235 p., veau fauve granité de l’époque, dos lisse à la grotesque, pièce de titre rouge, un mors fendillé, frottements, triple filet doré encadrant les plats, filet doré sur coupes, coins émoussés. Passé en vente chez Briscadieu-Bordeaux, le 14 avril 2023 (lot no 378). Estimé entre 100 et 150 euros, adjugé 100 euros au marteau.
Voir https://www.briscadieu-bordeaux.com/lot/129312/21116914-manuscrit-manuscrit-religion-esearch=& qui ajoute que le manuscrit comporte « 20 lignes par page, écriture fine bien lisible » et donne la table des matières : « S’il doit être permis à un chacun d’examiner sa religion – Ce que c’est que la religion et des preuves qu’elle doit avoir – De l’écriture sainte – De Jésus-Christ – De l’Église et de ses conciles – Des pères de l’église et de ses martyrs – Des prophètes – De la Trinité et du péché originel – De l’idée que nous devons avoir 338de Dieu – Que la R. C. n’est pas nécessaire pour la société civile – Qu’il y a un être suprême. ». Voici la transcription de la première page, visible sur le site : « Examen de la / Religion / Chapitre 1.er / S’il doit être permis a un chacun / d’examiner la religion, et s’il est / necessaire de le faire / 1.er / Il semble qu’il doit etre permis, et qu’il / est même necessaire que chacun examine sa / religion : car que peut-il y avoir depuis le commencement / de nôtre vie jusqu’au moment de nôtre mort, qui / nous jnteresse davantage, que l’etat ou nous / devons être aprés la fin de nos jours ? l’Etat / ». Consulté le 21 février 2024.
Fig. 3 – Crédits Briscadieu-Bordeaux.
[85]Esame della religione della quale di buona fede si cerca da chiarezza. « Opera attribuita al signor de Sant Euremond. Traduzione dal francese. 1766 ». Voir supra, « Recueils », no 2, f. 66v-117r.
[93] « Extrait du testament du curé Meslier », dans Recueil de pièces en vers et en prose des xviie et xviiie siècles, Manuscrit fin du xviiie siècle, Reliure veau marbré, 453 f., 245 × 190 mm. Paris, BnF, NAF 25247.
339Voir la notice qui précise que « aux f. 357-374 » se trouve un « extrait du testament du curé Meslier ». Suivi « aux f. 380-449 » par « Histoire critique de [Jesus-Christ] en 17 chapitres ».
Lien : https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadbam:EADC:NE009295_FRBNFEAD00001247140370
Manuscrit provenant d’un « achat, 1991. A. 91-02. Cf. Catalogue vente Paris, Hôtel Drouot, 27 janvier 1991, no 197 ». Consulté le 21 février 2024.
[93]Testamento di Giovanni Meslier. Voir supra, « Recueils », no 2, f. 2r-37r.
[93][Recueil détruit lors de l’incendie de 1915]. Extraits des pensées et sentimens de Jean Meslier, prestre, curé d’Estrepigny en Champagne, sur les erreurs et superstitions de toutes les religions, et principalement de la religion chrétienne, adressées à ses paroissiens. Manuscrit xviiie siècle. II-XXII-118-5 (table) p., 195 × 132 mm. Reliure du temps en parchemin vert, tranches rouges. Arras, Médiathèque de l’Abbaye Saint-Vaast, Fonds Victor Advielle, Advielle 253 (Autre cote : 1301).
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:D40170653
Consulté le 21 février 2024.
« Belle copie, ornée de têtes de chapitres et culs-de-lampe faits à l’aide de plaques découpées à jour ».
[110]Lettre de Trasibule à Leucippe. Traduite de la version angloise. Manuscrit, xviiie siècle. 244 p., 122 ℓ. [sic] 21 cm. Chicago, The Newberry Library, Special Collections, VAULT Case MS C 52.3115.
Voir https://i-share-nby.primo.exlibrisgroup.com/permalink/01CARLI_NBY/i5mcb2/alma993819868805867.
Consulté le 21 février 2024.
Sur la page de garde se trouve l’ex-libris « Bibliotheca Lamoniana. D. 20 » et une note manuscrite indiquant : « manuscrit autographe par Diderot ». D’après un rapprochement avec les autographes de Diderot, l’écriture de ce manuscrit est manifestement différente (voir la photo ci-dessous). Son appartenance à la bibliothèque de Lamoignon est également confirmée par le Catalogue des livres de la bibliotheque de feu M. de Lamoignon, garde des sceaux de France, Paris, Chez Merigot jeune, Libraire, quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, 1791, tome I, section « Catalogue particulier des manuscrits. Théologie », p. 2, où on lit « 16. Lettre de Thrasybule à Leucippe, par Nic. Freret. Vol. in-4 ». Ensuite, on le retrouve dans la bibliothèque de Monmerqué : voir le Catalogue des livres imprimés manuscrits et autographes faisant partie de la bibliothèque de feu M. de 340Monmerqué[…], Paris, J. Techener, Libraire, Rue de l’Arbre-sec, 52, 1861, « Deuxième partie. Manuscrits et autographes », p. 418, où l’on lit : « 3957. Lettre de Trasibule à Leucippe, traduite de la version anglaise ; ms. sur pap. de 244 pag. in-14 [sic], v[ieux] m[aroquin] du temps. Manuscrit autographe de Diderot ; il renferme un résumé de la philosophie du xviiie siècle et provient de la bibliothèque de Lamoignon1 ». Il passa ensuite dans la bibliothèque de Lassize : voir le Catalogue des livres rares manuscrits et imprimés composant la Bibliothèque de M. H. de Lassizedont la vente aura lieu Le mercredi 30 janvier 1867[…], Paris, L. Potier, Libraire, Quai Malaquais, 9, 1867, section « Théologie », p. 112 : « 858. Lettre de Trasibule à Leucippe, traduite de la version anglaise. In-4, v[ieux] mar[oquin]. Manuscrit sur papier, de 244 pages, provenant de la bibliothèque Lamoignon. L’étiquette porte : Manuscrit autographe par Diderot. Cet ouvrage est attribué communément à Fréret. »
Dans L’intermédiaire des chercheurs et curieux du 25 décembre 1881, no 327, col. 777, on lit la réflexion suivante signée par « La Maison Forte » :
« Lettre de Trasibule à Leucippe – traduite de la version anglaise ; ms. sur papier de 244 pag. in-14 (sic), v. m. du temps. Manuscrit autographe de Diderot ; il renferme un résumé de la Philosophie du xviiie siècle et provient de la bibliothèque de Lamoignon. (no 3957 du Catalogue des livres … de feu M. de Monmerqué, Paris, Téchener, 1861, in-8.). Cette lettre a-t-elle été imprimée ? – La Lettre de Thrasybule à Leucippe, ouvrage posthume de M. F.…. (Fréret), Londres (1768), petit in-8, n’a, ce me semble, aucun rapport avec le manuscrit de Diderot ? »
341
Fig. 4 et 5 – Crédits Newberry Library, Chicago.
[110]Lettre de Trasibule à Leucippe traduite sur la version Anglaise par Frairet. 144 f., 195 × 140 mm. Reliure basane marbrée. Grasse, Bibliothèque Patrimoniale de la Ville de Grasse, MS. 119.
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:Ms_119 qui ajoute : « Copie manuscrite de l’œuvre imprimée ». Consulté le 21 février 2024.
Sur la page de garde, on lit la note manuscrite suivante (écrite par une main différente de celle du recueil) : « Ce Manuscrit impie a passé sans le nom de Nicolas Freret, de l’Académie des inscriptions & belles lettres de Paris, mort en 1749. L’examen des Apologistes de la Religion chrétienne, ouvrage posthume du même Auteur, n’est pas moins téméraire que le précédent ».
[110]Lettre de Thrasibule à Leucippe, in-4o relié plein maroquin grenat, dos à nerfs orné de fleurons et roulettes dorées fleurdelisées, triple filet doré en encadrement des plats, double filet aux coupes, roulette dorée int., tr. dorées (Reliure de l’époque). Passé en vente chez Piguet (Genève) le 8 juin 2021 (lot no 23). Estimé au départ entre 300 et 500 CHF, vendu 2000 CHF.
Voir https://www.piguet.com/fr/lots/1455929 qui ajoute : « Plaisant manuscrit sur papier hollande de cette œuvre attribuée à Nicolas Fréret écrite en 1722 342qui circula sous forme manuscrite pendant plusieurs années avant sa première impression en 1766. Très bel exemplaire dans une reliure de grande qualité. Provenance : collection d’un bibliophile bâlois ». Consulté le 21 février 2024.
Fig. 6 et 7 – Crédits Piguet, hôtel de ventes.
343[112]Lettre de M. de Voltaire sur Locke, 1736 dans « Recueil d’arrêts, de pièces diverses, de lettres, d’épîtres, odes, chansons et autres pièces fugitives, des années 1728 à 1734, relatifs principalement aux affaires religieuses ». Manuscrit, xviiie siècle. 364, 367 et 317 f. (290 × 200 mm). Paris, Bibliothèque de l’Assemblée nationale, cote 1423, tome III (Années 1735 et 1736), division 2o, f. 291.
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:CHD018502
Cette copie a-t-elle été déjà signalée ou étudiée ? Mentionnée dans Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Paris. Chambre des Députés. Par E. Coyecque et H. Debraye. Paris, Plon-Nourrit, 1907, p. 531. Consulté le 21 février 2024.
[120]Meditationes philosophicæ de Deo, mundo et homines. Lau. Manuscrit, [1732]. [14] f. 4o, 24 × 19 cm. Biblioteca Centrală Universitară “Lucian Blaga” Cluj-Napoca (Roumanie), Fond Collectii Speciale, Ms. 582.
Voir http://aleph.bcucluj.ro:8991/F/9AUN4GRD7D9YTDD7HEICNHVEYLFK7G7NM2AL81QME2TRHJ51LY-06658?func=full-set-set&set_number=009111&set_entry=000001&format=999
Consulté le 21 février 2024.
[127]Le Nazaréen ou Le christianisme des juifs, des gentils et des mahometans. Manuscrit, « Not before 1735 », 1 vol., 334 f., 22 cm. Universiteit van Amsterdam, Bibliotheek, Allard Pierson Depot, PH 443.
Voir https://pid.uba.uva.nl/ark:/88238/b19940447327405131 qui précise « Also contains : Dissertations, l’une sur les Nazaréens & l’autre sur le christianisme, tel qu’il se pratiquoit en Irlande dans les premiers siècles / par M. Toland, a Londre [sic] 1718. » et ajoute : « Translated from the English. Texts paginated 1-102, 1-562. Contemporary calf binding. ».
Ce volume fait partie de la Bibliotheca Philosophica Hermetica State collection et a été acquis en 2020 via Rijksdienst voor het Cultureel Erfgoed. Ancienne cote : M 376. Consulté le 21 février 2024.
[139]Pantheisticon, ou, Formule pour celebrer une Societé Socratique diviseé en trois parties … Manuscrit, ca. 1720. [59] f., 24 cm. University of Illinois at Urbana-Champaign Library, MS 0289.
Voirhttps://i-share-uiu.primo.exlibrisgroup.com/permalink/01CARLI_UIU/gpjosq/alma99585528412205899
344qui ajoute : « Anonymous French translation of Toland’s Pantheisticon, sive, Formula celebrandae Sodalitatis Socraticae. Bound before the Pantheisticon are 26 leaves containing “Formule pour celebrer la Societé Socratique …”. Binding : Contemporary calf over pasteboards ; red edges ; marbled endpapers. Provenance : From the Henry Clinton Hutchins Collection. Former shelfmark: Hutchins 55 (University of Illinois at Urbana-Champaign Library). » Consulté le 21 février 2024.
[139]Pantheisticon, 1734. Voir supra, « Recueils », no 1, pièces 1 et 2.
[143]Pensées philosophiques, Manuscrit xviiie siècle, Yale Library, W. S. Lewis Collection of Marie du Deffand, Series III : Other Papers, 1710-1858, LWL MSS 11, Series III.
Voir https://archives.yale.edu//repositories/8/archival_objects/3339075. Consulté le 21 février 2024.
Manuscrit de [6] + 37 + [11] + 12 + [2] feuillets non numérotés, 24 cm × 17 cm, provenant des papiers de Marie du Deffand de la collection Wilmarth Sheldon Lewis (1895-1979), aujourd’hui à la bibliothèque de Yale (The Lewis Walpole Library). Cette collection est en cours de traitement par les conservateurs. Nous remercions Susan Walker et Kristen McDonald pour leur aide.
D’après un rapprochement textuel entre cette copie et les Pensées philosophiques, telles qu’elles ont été éditées (en collationnant toutes les éditions parues du vivant de Diderot et en en relevant toutes les variantes) par Robert Niklaus (texte établi et présenté par lui ; commenté avec Yvon Belaval) dans les Œuvres complètes de Diderot, Paris, Hermann, 1975 (désormais DPV), II, p. 17-55, ce manuscrit présente des variantes importantes, inconnues jusqu’à aujourd’hui.
En particulier, il présente deux couches rédactionnelles : (1) La première rapporte les pensées no 1-9 ; 11-13 ; 15-24 ; 28 ; 30-31 ; 33-34 ; 36 ; 38-46 ; 50-58. La pensée 58 est précédée par le titre « Profession de foy ». Les pensées n’ont été numérotées que dans un deuxième temps. Il est possible qu’à ce stade elles ne fussent séparées que par un trait horizontal. (2) La deuxième ajoute le préambule ; dans les marges, la pensée no 37 (remplaçant deux pensées qui ont été biffées) ainsi que, sous la partie « Profession de foy », les pensées no 59-62 ; et intègre, dans une partie titrée « Supplement », située à la fin, les pensées no 10 ; 14 ; 25-27 ; 29 ; 32 ; 35 ; 47 ; 48 ; 49. Elle intervient sur la première couche, en ajoutant la numérotation des pensées, en biffant et en apportant des ajouts ou corrections.
Voyons quelques exemples (les mots de la deuxième couche sont en gras) :
– Titre : « Pensées diversesPhilosophiquespour servir d’eclaircissements a quelques endroits des principes de la philosophie morale ou de l’essai sur le merite & sur la vertu. »
– Pensée no 1 : « les beaux arts retournent en enfance & la vertu devient monacaleminutieuse. »
345– Pensée no 3 : « Plus d’excellence en poesie, en peinture, en musique, lorsque la religion superstition aura fait sur le temperament l’ouvrage de la vieillesse ».
– Pensée no 15 : « parce qu’un homme a tort de ne pas croire en Dieu, avons nous raison de l’injurier ? quand nous n’aurons que des invectives a dire a un athée, taisons nous et prenons le parti de prier dieu pour son salut : c’est presque trahir la verité que d’injurier ses ennemis : on n<‘>a recours aux injuresinvectives que quand on manque de preuves. »
– Pensée no 36 : « S’il est vrai que le christianismecertain qu’un culte vray pour étre embrassé,[; a. c.]que le judaisme et les autres fauxet qu’un faux cultes pour étre abandonnés, n’ont besoin que d’étre bien connus ».
Ces deux couches, comme on le voit, correspondent à deux états du texte : le premier est à ce jour inconnu, alors que le deuxième est, lui, conforme à l’édition dite princeps de 1746 (désormais A1), sauf quelques variantes éparpillées mais significatives (significatives, du moins en ce qu’elles nous suggèrent qu’une nouvelle intervention a été faite dans la suite). Par exemple :
– Pensée no 6 : « Cepandant il feroit beau voir une province entiere pénétrée des dangers de la societé » : entière effrayée des dangers A1 (DPV, II, p. 19)
– Pensée no 9 : « si l’on étoit bien assuré que l’on n’a rien a esperer ni a craindre dans l’autre » : a esperer ni om. A1 (DPV, II, p. 20)
– Pensée no 21 : « un nombre infini d’arrangements admirables, il ne s’en soit rencontré aucun dans la multitude infinie » : il ne se soit rencontré aucun de ces arrangements admirables dans la A1 (DPV, II, p. 29-30)
– Pensée no 53 : « J’arrive à peine, que j’entends crier, miracle ! miracle ! J’ouvre de grands yeux ; je regarde, et je vois un petit boiteux » : miracle ! J’approche, je regarde et A1 (DPV, II, p. 47)
– Pensée no 61 : « & la multitude des sectes du christianisme fondre sur le Catholique ; & le sceptique » : fondre sur le chrétien, et le sceptique A1 (DPV, II, p. 51).
L’intérêt de cette copie est, comme on le voit, de nature généalogique. Une étude historique et matérielle (écriture, papier et d’autres éléments internes) détaillée est en cours. Concernant le texte lui-même, il conviendrait de partir, non pas comme ici du texte établi par DPV, mais des sources imprimées et manuscrites.
Rappelons que nous ne connaissons, à ce jour, aucun manuscrit des Pensées philosophiques antérieur à leur édition. L’édition DPV ne prend en compte aucune copie manuscrite et ne semble en connaître qu’une seule. Ainsi affirme-t-elle : « Nous ne possédons pas le manuscrit des Pensées philosophiques et il est peu probable qu’un manuscrit aussi dangereux pour son détenteur ait été conservé » (DPV, II, p. 9) et plus haut, nous lisons : « L’ouvrage se rattachait d’emblée au courant anti-catholique [sic] de la littérature clandestine du dix-septième et du début du dix-huitième siècle, qui circulait sous forme de copies manuscrites et qui ne vit souvent l’impression que dans la seconde moitié du siècle. Une copie manuscrite du texte imprimé des Pensées a été retrouvée, ce qui souligne, si besoin est, une parenté indéniable. » (DPV, II, p. 3). Ce qui n’a toutefois pas empêché à quelques éditeurs postérieurs d’affirmer qu’« il n’existe aucun manuscrit ni aucune copie de ce texte » (Paris, Flammarion, 2007 et 2008).
346Quoiqu’il en soit, aujourd’hui nous en connaissons beaucoup plus : sept en tout (dont cinq dans des bibliothèques publiques et deux dans collections privées, pour autant que nous le sachions) : mais que nous apprennent-elles ? Quelqu’un les a-t-il étudiées ? Ont-elles été toutes faites d’après les imprimés ? Voici l’ensemble des copies manuscrites qu’il nous a été possible de réunir pour le moment, en grande partie grâce aux recherches et aux signalements concernant la littérature philosophique clandestine.
Bibliothèques publiques :
1) Bowes Museum à Barnard Castle, Comté de Durham au Royaume-Uni : Barnard Castle-Bowes Museum FO 91/Re.
[Signalé par M. Benítez, 1996, p. 45]
2) Bibliothèque Municipale de Lyon : Lyon-B.M. 6318.
[Signalé par M. Benítez, 1996, p. 45]
3) Bibliothèque Jacques Villon. Rouen : Rouen-B.M. O 57.
[Signalé par M. Benítez, 1996, p. 45, qui précise, ibid., note 167, qu’il s’agit d’« extraits »]
4) Bibliothèque historique de la ville de Paris : Paris-B. Historique de la ville 561.
[Signalé par M. Benítez, La Lettre clandestine no 15 (2007), p. 473]
5) Paris, Manuscrits et archives de la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne : Bis, MS 2581, f. 47-123.
Lien : http://calames.abes.fr/pub/ms/Calames-201811301311318321 consulté le 21 février 2024.
Pièce numérisée : https://nubis.univ-paris1.fr/ark:/15733/khgm. Consulté le 21 février 2024.
[Non répertoriée ; cette copie semble tardive, mais une étude ponctuelle serait utile. Elle se trouve dans un Recueil de textes déistes ou sceptiques dus à Voltaire et Diderot, comprenant aussi « Voltaire. La religion naturelle, poème en quatre parties. Au roi de Prusse. Par M. de V***. Paris, le 19 juillet 1772 » (f. 1-36) et « Voltaire. Epître à Uranie » (f. 37-46)].
Collections privées :
6) Paris, collection François Moureau.
[ Cf. M. Benítez, 1996, p. 45 (signalement) ; F. Moureau, La Plume et le Plomb. Espaces de l’imprimé et du manuscrit au siècle des Lumières, Paris, PUPS, 2006, p. 664, donne une photo (ill. 170) de la page de titre : « Pensées / Philosophiques / Piscis hic non est omnium / A La Haye / aux Depens de la comp.ie / M. DCC. XLVI » ; la photo est reproduite aussi dans la notice suivante de Jacques Cormier].
3477) Bruxelles, collection Jacques Cormier.
[Signalement et description (avec photos) par J. Cormier dans La Lettre clandestine no 19 (2011), p. 457-459. Cormier y affirme que la copie est « sans variante notable » (p. 457)]
Ventes :
– Librairie Pierre Castagné (Paris), actuellement en vente.
Lien : https://www.librairiecastagne.com/nos-livres/philosophie/diderot-denis/pensees-philosophiques-denis-diderot-1776/ Consulté le 21 février 2024.
[Elle a été signalée l’année dernière, lors de son passage en vente sur Ebay, avec fiche et description, dans La Lettre clandestine no 31 (2023), p. 360-361. Cf.Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie no 58 (2023), p. 222-223, la rubrique « Autographes et documents », par Emmanuel Boussuge et Valérie Neveu : « Une copie manuscrite des Pensées philosophiques », signalée par Eric Vanzieleghem].
– Piasa enchères, « Manuscrits et autographes », Paris, Hôtel Drouot, 20-11-2013, lot no 41. Estimé 1000 euros ; adjugé 1500 euros.
Lien : https://www.gazette-drouot.com/en/lots/3437493-denis-diderot-1713-1784- Consulté le 21 février 2024.
[Voir la rubrique « Autographes et documents » (par Anne-Marie Chouillet, Irène Passeron et François Prin), Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, no 48 (2013), p. 360]
Fig. 8 – Courtesy of The Lewis Walpole Library, Yale University.
348[144]Le philosophe, 1732. Voir supra, « Recueils », no 1, pièce 3.
[149]Professione di fede / scritta da Pietro Giannone al P. D. Giuseppe Sanfelice Giesuita dimorante in Roma per la santità, e fervoroso zelo e calde esortazioni si è il medesimo convertito à quella credenza, che ei inculca nelle sue Riflessioni morali, e teologiche, con dubbi propostoli intorno alla medesime. Manuscrit, 96 p., 306 × 208 (232 × 150) mm lié à 313 × 220 mm. Philadelphia, University of Pennsylvania, Penn Libraries, Ms. Codex 606.
Voir https://franklin.library.upenn.edu/catalog/FRANKLIN_9924865633503681
Pièce numérisée : https://colenda.library.upenn.edu/catalog/81431-p31n7xn82. Consulté le 21 février 2024.
La notice complète du catalogue donne les renseignements supplémentaires suivants :
« Title from caption title (f. 1r). Foliation : Paper, ii + 96 + ii ; 1-28 310 414 510 614 710 814 98 ; 1-96, contemporary foliation in ink, upper right recto. Layout : Written in 25 long lines. Script : Written in cursive script by a single hand. Binding : Contemporary (18th-century) parchment. Origin : Written in Italy in the second half of the 18th century. […] Formerly owned by Henry Charles Lea (signature in ink, dated 1888, and notes in pencil, first flyleaf ; bookplate, inside upper cover). […] Described in Zacour, Norman P. and Hirsch, Rudolf. Catalogue of Manuscripts in the Libraries of the University of Pennsylvania to 1800 (Philadelphia : University of Pennsylvania Press, 1965), p. 185 (Ms. Lea 188). »
Ainsi que le résumé suivant :
« Copy of ironical statement of faith, originally written following the publication in 1728 of the criticism of the Jesuit Giuseppe Sanfelice, while the author was in Vienna. Followed by Abbiura del Doctor Pietro Giannone (f. 89r-96v), a record of interrogations and retractions, including statements by Giannone and Vicar General Joannes Albertus Alferius, originally written in 1738 (f. 96v) while Giannone was imprisoned in Turin. Both were published among Giannone’s posthumous works beginning in 1755 ».
[149]Opere in difesa della sua storia de regno di Napoli. Manuscrit, 220 p., 294 × 205 (260 × 150) mm lié à 308 × 220 mm. Philadelphia, University of Pennsylvania, Penn Libraries, Ms. Codex 669.
Voir https://franklin.library.upenn.edu/catalog/FRANKLIN_9924874553503681
Pièce numérisée : https://colenda.library.upenn.edu/catalog/81431-p3028pg1r. Consulté le 21 février 2024.
349La notice complète du catalogue décrit les pièces contenues de la façon suivante :
1o f. 1r-21v : « Risposta … ad una lettera … nella quale l’avvisava la poca sodisfazione d’alcuni in leggendo nel l.13 della di lui storia civile del regno di Napoli … »
2o f. 31r-58v : « Dell’ufficio del magistrato secolare ».
3o f. 59r-117v : « Delle false imputazioni, che contro à libri della storia civile del regno de Napoli … »
4o f. 122r-199r : « Professione de fede scritta da P. J. al P. Gioseppe Sanfelice Gesuita … nelle sue Riflessioni morali, e theologiche ».
Et ajoute les renseignements suivants :
« Title supplied by cataloger (Zacour-Hirsch). Foliation : Paper, i (contemporary paper) + 201 + i (contemporary paper) ; [cxxi], 1-78, contemporary foliation in ink, upper outer corner ; [1-201], modern foliation in pencil, upper right recto. Script : Written in a cursive script by two hands. Binding : Contemporary boards. Origin : Written in Italy, 1729-circa 1750. Presumably prepared before the publication of the Opere postume (1755), with variances. […] Purchased, 1963. […] Described in Zacour, Norman P. and Hirsch, Rudolf. Catalogue of Manuscripts in the Libraries of the University of Pennsylvania to 1800 (Philadelphia : University of Pennsylvania Press, 1965), Supplement A (2) Library Chronicle 36 (1970), p. 17 (Ms. Lea 403 Italian) ».
[149]Professione di fede. Manuscrit, [ca. 1740]. I, 191 h. ; 32 × 22 cm. Madrid, Biblioteca Nacional de España, MSS/13128.
Voir http://catalogo.bne.es/uhtbin/cgisirsi/x/0/0/5/?searchdata1=(OCoLC)740371296. Consulté le 21 février 2024.
[149]Professione di fede. Manuscrit xviiie siècle. Roma, Biblioteca Casanatense, Ms. 385.
Voir https://casanatense.on.worldcat.org/oclc/1322102281. Consulté le 21 février 2024.
[149]Ritrattazione di Pietro Gioannone intorno all’Istoria civile del Regno di Napoli, [Trattato del concubinato anticamente permesso, Professione di fede, e altri scritti], Manuscrit. [1738 ?], [4] f. ; 2o (27 cm). Barcellone, Biblioteca de la Universitat de Barcelona, XVII-3364.
Voir https://cercabib.ub.edu/permalink/34CSUC_UB/13d0big/alma991002538199706708. Consulté le 21 février 2024.
350[149]Professione di Fede : Abbiura di Pietro Giannone ; Nota per il Doctor Pietro Giannone, Manuscrit.
Waltham, Brandeis Library, Special Collections, Rare Manus 14.
Voir https://search.library.brandeis.edu/permalink/01BRAND_INST/6qibql/cdi_globaltitleindex_catalog_145629180. Consulté le 21 février 2024.
[149][Recueil] Manuscrit xviiie siècle, 1 volume. Roma, Biblioteca Casanatense, Ms. 1062.
Voir https://casanatense.on.worldcat.org/oclc/1322105886. Consulté le 21 février 2024.
- f. 1r-268v « Trattato de rimedi contro alle scomuniche invalide e proibizioni de libri che si decretano in Roma, 1 luglio 1723 »
- f. 269r-351v « Professione di fede scritta da Pietro Giannone Giureconsulto Napoletano al P. Giuseppe Sanfelice Gesuita dimorante in Roma, per la cui santità, fervoroso zelo e calde esortazioni si è il medesimo convertito a quella credenza che egli inculca nelle sue riflessioni morali e teologiche ».
[149][Recueil] Manuscrit [circa 1745], 375 p., 282 × 200 (245 × 150) mm relié à 290 × 210 mm. University of California, Berkeley. Robbins Collection. MS 12.
Voir https://lawcat.berkeley.edu/record/215414?ln=en (consulté le 21 février 2024)qui détaille :
– 1o f. 1r-228v : « Trattato de’ rimedi contro le scomuniche invalide e proibizioni de libri che si decretano in Roma scritto da Pietro Giannone giurisconsulte, ed avvocato Napoleta[no] coll’occasione dell’invalida censura contro di lui fulminata dal Vicario di Napoli per aver fatto quivi imprimere i libri della storia civile di quel regno senza sua licenza e della proibizione de med[esim]i decretata da Roma il dì p[ri]mo luglio 1723 »
– 2o f. 229r-298v : « Professione di fede scritta da Pietro Giannone al P. Giuseppe Sanfelice Gesuita dimorante in Roma ; per la cui santità fervoroso zelo, e calde esortazioni si è il medesimo convertito a quella credenza, ch’egli inculca nelle sue riflessioni morali, e teologiche, co’ dubbi propostigli intorno la sua morale. »
– 3o f. 299r-325r : « Risposta di Pietro Giannone giureconsulto, ed avvocato Napoletano ad una lettera scrittagli da un suo amico, nella quale l’avvisava la poca sodisfazione di alcuni in leggendo nel Libro XIII, della di lui istoria civile del Regno di Napoli al cap. I. la pretenzione de Napolitani intorno al dominio del mare Adriatico, e l’istoria de trattati seguiti in Venezia con Federico I. imperadore, ed atto di Papa Alessandro III ».
351– 4o. f. 326r- 370v : « Brievi addizioni, correzioni, ed annotazioni del signor Pietro Giannone alla sua storia del Regno di Napoli stampara [sic] in Francese l’anno 1723 : ed or tradona [sic] nell’italiano idioma l’anno 1743. »
– 5o. f. 371r-373v : « Table of contents ».
Et ajoute-t-il :
« Title from title page. Collation : Paper (watermark: three circles, not in Briquet), fol. 372 + 3. Leaves 2-372 foliated 1-193, 184-360 by a contemporary hand ; leaves 196-375 foliated 194-373 in pencil by a modern hand. Collation impractical due to tightness of binding. Layout : Written in 24-29 long lines. Script : Fol. 1r-180v (i.e. parts I & II) written in a very neat cursive script ; fol. 181r-end written in a much more rushed hand. Origin : Written in Italy after 1743 ».
[163]Copie d’un manuscrit philosophique clandestin intitulé “La Religion chrétienne analysée”, [2e tiers du xviiie siècle], 1 registre, 222 p. Bibliothèque de Genève. Manuscrits et archives privées. Archives de la famille de Saussure – Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799) – Papiers divers, principalement scientifiques, Arch. de Saussure 216.
Voir https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vtaaf9ee0672337af07 qui donne la description suivante : « 20 chapitres. L’auteur de ce manuscrit n’a pas encore été identifié. Une autre copie, conservée à Rouen, l’attribue à Fréret. La copie de la Bibliothèque nationale désigne Voltaire, mais les exemplaires conservés à Montivilliers, à Orléans et le manuscrit 3564 de la Bibliothèque Mazarine, entre autres, l’attribuent à un mystérieux auteur désigné de manière crypté : “C.F.C.D.F.”. Les contemporains l’attribuaient tantôt à Fréret, tantôt à Dumarsais, mais le cryptonyme et ses variantes les plus significatives (“C.f.C.D.f.” ou “C.F.C.D.T.”) rendent l’attribution à ces auteurs très incertaine. Les indices textuels relevés par Ira O. Wade indiquent que le traité a dû être composé après 1732 et au plus tard vers 1742 » et renvoie en bibliographie à Maria Susana Seguin, « Les manuscrits philosophiques clandestins : une pensée en mouvement. L’exemple de La religion chrétienne analysée et de ses paratextes », Tangence, numéro 81, été 2006, p. 77–952 ; Ira O. WADE, The Clandestine Organization and Diffusion of Philosophical Ideas in France from 1700 to 1750, Princeton University Press, 1938. Consulté le 21 février 2024.
[171]Sermone delli cinquanta. 1766. « Viene attribuito al signor Martaine, ouero Massay delli altri a il sig.nor Metrie ma esso e d’un Prencipe grande assai dotto ». Voir supra, « Recueils », no 2, f. 50v-66r.
352[178]Extrait d’un manuscrit intitulé : « Nouveau système du monde, ou Entretiens de Telliamed [De Maillet], philosophe indien, avec un missionnaire françois », xviiie siècle. 67 p. (numérotées de 3 à 69), 190 × 130 mm. Demi reliure. Paris, Institut de France, Ms 1771.
Voir http://www.calames.abes.fr/pub/ms/IF2B12560 qui signale comme ancien possesseur Antoine Moriau (1699-1759) et la Bibliothèque de la ville de Paris (1760-1797). Consulté le 21 février 2024.
[185]Traitté de la liberté, composé par M. de Fontenelle. Na. Cet écrit imprimé avec plusieurs autres brochures a été bruslé environ en 1700 par arrest du Parlement dans « Recueil », xviie-xviiie siècles, BnF-Arsenal, Ms-2858 (Ancienne cote 184 J. F), 10o, f. 278
Lien https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadbam:EADC:d0e28480411_FRBNFEAD0000835882109. Consulté le 21 février 2024.
[189]Traité des T*** I*** Traduit du Latin Par J. H. B. L. H. À Francfort sur le Mein. In-8, 199 × 123 mm. Manuscrit sur papier, titre et 1623 p. [sic !], encre brune. Veau marbré, dos lisse orné, tranches rouges (reliure de l’époque). Passé en vente chez Pierre Bergé & Associés, le 30 novembre 2021 (lot. no 85). Estimé au départ entre 100 et 150 euros, vendu 2860 euros.
Voir https://www.pba-auctions.com/lot/118381/16646119-holbachtraite-des-trois-impostsearch=manuscrit&sort=num& qui ajoute : « Très joli manuscrit, orné d’un beau titre dans un encadrement à la plume, et de 6 vignettes et 6 initiales finement dessinées et coloriées à l’époque. Bel exemplaire. » ainsi que le commentaire suivant : « Voir Vercruysse, p. 44-45. Manuscrit anonyme de ce traité parfois attribué au baron d’Holbach, attribution refusée par Vercruysse. “Il a été prouvé depuis longtemps que le fameux Traité des trois imposteurs souvent réédité au xviiie siècle n’a rien en commun avec le célèbre De tribus impostoribus d’origine plus ancienne. L’examen du texte montre qu’il s’agit d’une réfection d’un texte célèbre qui circula en manuscrit sous le titre différent d’Esprit de Spinoza … Le Traité ne peut en aucun cas être attribué à Holbach” (Vercruysse). » Consulté le 21 février 2024.
[189]Les trois imposteurs : manuscript. Circa 1720. 1 volume, 116 p., 23 × 18 cm. Yale Library, LSF-BEINECKE, GEN MSS VOL 700.
353Voir https://search.library.yale.edu/catalog/13353228 qui précise « Title from title page. Binding : 18th-century full calf, treated : six-compartment spine, gilt. Red leather spine tag : Les trois impost. […] Ex libris Viollet Le Duc. Purchased from Athena Rare Books on the Margaret Deakers and Eugene Mercereau Waith Fund, 2011. […] Manuscript copy, in a single professional italic hand, unidentified, of this attack on Judaism, Christianity and Islam. The text is presented as a translation of a Latin work, De tribus impostoribus (The Three Imposters), otherwise unknown and presumed non-existent. The author argues that the founders of all three religions lacked credibility and authority, established their religions from purely political motives, and owed their success to the fear they instilled in their followers. The author proceeds to argue that Nature is the only divine principle that can be seen to operate in the universe. » Consulté le 21 février 2024.
[189]Traité des trois imposteurs, Chapitres i et ii. Manuscrit xviiie siècle. 19 p., 20 × 17 cm, Yale Library, OSB MSS FILE.
Voir https://archives.yale.edu//repositories/11/archival_objects/411604 qui précise : « manuscript in French, incomplete […]. Preceded by Abstract of Chronology begun Aug. ye [sic] 4th 1720, anonymous manuscript in English, 6 p. ». Consulté le 21 février 2024.
[252]Épitre á Vranie, Manuscrit, xviiie siècle, Yale Library, W. S. Lewis Collection of Marie du Deffand, Series III : Other Papers, 1710-1858, Voltaire, LWL MSS 11, Series III : Other Papers, 1710-1858, Box : 10, Folder : 18.
Lien : https://archives.yale.edu/repositories/8/archival_objects/3339156. Consulté le 21 février 2024.
Quelques autres pièces dignes d ’ intérêt
– Reflexions Sur moi même Et Sur Les Diferentes Circonstances Où je me Suis trouvé Dans ma vie, vers 1752, un volume in-4 (15,5 × 20,5 cm), 211 f. (plus quelques feuillets vierges), rel. maroquin vert olive, triple filet doré d’encadrement sur les plats, dos à nerfs en six caissons dorés et ornés d’une fleur, tranches dorées (reliure de l’époque). Passé en vente chez Ader le 14 mars 2023 (lot no 328). Estimé au départ entre 8.000 et 10.000 euros, vendu 10.240 euros.
Voir https://www.ader-paris.fr/lot/137209/20784486-charleslouismarie-de-coskaer-csearch=& ou le catalogue de la vente « Lettres et manuscrits autographes. Lundi 13 et mardi 14 mars 2023 », p. 124-125. Consulté le 21 février 2024.
354Commentaire : « Remarquable manuscrit de Mémoires du milieu du xviiie siècle, complété par un bel ensemble d’autres manuscrits de mélanges et œuvres philosophiques du comte de La Vieuville. Les Mémoires du comte de La Vieuville ont été publiés en 2007 chez Champion, par les soins de Catherine Hémon-Fabre et Pierre-Eugène Leroy, avec une préface de Marc Fumaroli, affirmant que “la littérature française du xviiie siècle vient de s’accroître d’un de ses chapitres inconnus, obligeant à revoir bien des schémas, des hiérarchies, voire des préjugés reçus”. Selon les éditeurs, “ce texte dense, écrit dans un français coloré, laisse entrevoir une personnalité originale : celle d’un grand seigneur, benjamin d’une de premières familles de France. Mal aimé par sa mère, il souffre en plus de sa position peu enviable de dernier-né. Son récit de la première moitié du siècle est plein de péripéties : il a mené ses “caravanes” de chevalier de Malte en Méditerranée ; il a participé aux dernières campagnes du règne de Louis XIV en Allemagne ; il s’est diverti dans la vie parisienne de la Régence et des premières années du règne de Louis XV. Ses jugements, très proches de ceux de Saint-Simon sur le système de Law et ses conséquences, sur la crise janséniste, ont l’intérêt, formulés au milieu du siècle, de lever pour nous le voile sur les causes premières de la Révolution française”. D’une écriture nette et régulière, très lisible, le manuscrit, réglé en rouge, est soigneusement présenté, avec une page de titre peinte, et des lettrines aux trois premiers feuillets. Citons-en le début, en forme de prologue : “Peut’on mieux employer son tems, quand on achève la dernière année du onzième lustre, qu’à réflêchir sur soi-même, et travailler à se rendre aussi heureux qu’il est possible à l’homme de l’être ? J’ai passé ma jeunesse dans les plaisirs, ou plutost dans l’égarement ; car on ne peut, ni on ne doit, appeler un tems de plaisir celui où l’on n’est point à soi-même, et où l’on croit tous ses momens le mieux employés, lorsqu’ils le sont le plus mal. Cette fougue tempérée, je me suis adonné à la lecture, au travail, aux réflexions, que les plaisirs, même les plus vifs, n’ont jamais fait que suspendre en moi. Je suis né avec ce goût, et dans le tems où je me livrois le plus à mes caprices, je sentois toujours une nouvelle satisfaction, quand je me retrouvois avec moi-même, et que je pouvois employer quelques momens à l’étude. J’ai été livré à moi de trop bonne heure. Je sais que l’éducation ne donne point un heureux naturel à qui ne l’a pas, et qu’elle ne corrige point les mauvais. Mais il est certain qu’elle sert à perfectionner le bon. On ne m’a point élevé comme j’aurais dû l’être, quoique je sois né d’une famille noble et illustrée, tant du côté de mon père, que de celui de ma mère, qui descendoit incontestablement de quelques branches cadettes d’une maison souveraine. J’ai des défauts que l’éducation auroit pu corriger, et si je vaux quelque chose, je puis dire que c’est à moi, en partie, que je le dois” ».
Le lot est augmenté d’autres pièces dont voici la description : « On joint un bel ensemble de manuscrits d’œuvres et recueils manuscrits de La Vieuville, certains probablement autographes, plusieurs portant l’ex-libris manuscrit : “Ex manuscriptis operibus, Caroli Mariæ, Comitis de Lavieuville” (il a été 355découpé sur certains volumes). – 8 volumes in-8 d’Œuvres mêlées (rel. d’époque veau marbré, dos ornés ; certains volumes ont été censurés par arrachage de pages) : Traduction de différents auteurs anglois par le comte de La Vieuville (dont Shaftesbury, Swift) ; Lettre sur l’enthousiasme ;Traité sur le sens commun avec un essai sur la liberté de l’esprit, et de l’humeur ;Essai sur les guerres civiles de France, et sur la poésie épique, d’après Voltaire ; Lettres à Mme… sur mon voyage de Hollande et Pensées libres sur différents sujets ;Le Calloandre fidelle traduit de l’italien ;Remarques sur différens passages des auteurs et des philosophes tant anciens que modernes ; copie de l’Anti-Sénèque ou le souverain bien, vertueux sans mérite et vicieux sans crimes de Lamettrie, etc. – 9 volumes in-8 ou in-12 de Miscellanea (rel. d’époque veau vert olive, large dentelle dorée sur les plats avec couronne ducale aux angles) : Anecdotes historiques du règne de Louis XIV, sur le duc d’Orléans et la Régence, nouvelles italiennes, anecdotes, poèmes, épigrammes pornographiques, etc. – un volume in-4 de mélanges (rel. d’époque maroquin vert olive, dos lisse orné) : Dialogues traduits de l’italien, Histoire abrégée… des rois de la seconde race, études diverses sur le génie, les mœurs du siècle, etc. – 8 volumes in-8 et 3 volumes in-4, richement reliés au xixe s. (maroquin rouge à dentelle) : Epitres (2 vol.), Œuvres tant en prose qu’en vers (2 vol.), Imitations libres de quelques poësies grecques et latines (4 vol.) ; Notes critiques et philosophiques avec tables (3 vol. in-4). – Recueil de 5 cahiers in-4 de notes philosophiques, plus des papiers divers, sous corps de reliure formant chemise (semblable à la rel. des Mémoires). Plus un cahier in-8 de notes, et un cahier in-4, épître en vers du comte de Plelo à La Vieuville. »
G. Mori et A. Mothu, dans La Lettre clandestine no 12 (2003, p. 59 sq. et 311 sq.), et encore supra, dans le présent volume, ont souligné l’importance du témoignage de La Vieuville pour la compréhension de l’affaire Guillaume et la détermination (controversée) de sa production clandestine.
– Remarques, Tirées, Du livre des Mondes, Composé par Mr de Fontenelle, 12 f. n.n., suivies de différentes pièces (sonnets, épîtres, maximes, chansons). Manuscrit in-4, reliure plein cuir d’époque. Mis en vente sur ebay (avec un certain nombre de photos, nous disposons de clichés supplémentaires) au prix de 250 euros. Signalé par Sylvain Matton.
Lien : https://www.ebay.fr/itm/335182475706?hash=item4e0a6eb1ba:g:Ka0AAOSwLEJkqtYH&amdata=enc:AQAIAAAA8KE/WarTm+kyviJ2Nnvfm4OpmR0jHq0zHbZLRX/
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Notice du vendeur :
« Superbe et rarissime manuscrit intitulé : Remarques tirées du livre des mondes, compose par M. de Fontenelle, suivi de nombreuses pièces manuscrites, incluant des sonnets, épitres, maximes, chansons, … reliure plein cuir d’époque en assez bon état de conservation. Manques de matière en bas du dos, coins émoussés. Frottements et taches sur les plats. Mors fendus sur quelques cms. Dos à 5 nerfs richement orné, pièce de titre en maroquin. Toutes tranches marbrées. Intérieur sur papier épais, jauni avec des rousseurs, taches et mouillure claire ancienne. Très belle écriture ancienne. Des feuillets cornés. La première page est déchirée sur la partie basse […] avec petit manque de texte. Les noms des deux premiers propriétaires de ce manuscrit [sont] mentionnés en dernière page de garde. Format in-4 ». Consulté le 21 février 2024.
Fig. 9 – Collection privée.
– Henri de Boulainvilliers, Pratique abrégée des jugements astrologiques sur les nativités, xviiie siècle, in-4, [540] p. Veau marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre en basane rouge, tranches rouges. Reliure de l’époque. Mis en vente (4000 euros) par le libraire Hugues de Latude (Villefranche de Lauragais).
357Lien : https://www.latude.net/loc/fr_FR/pages/books/17792/henri-de-boulainvilliers/pratique-
Notice du libraire :
« xviiie siècle. *** Manuscrit d’une belle écriture ronde, très lisible, d’évidence de la main d’un copiste professionnel du xviiie siècle. Henri de Boulainvilliers, qui a compulsé plus de deux cents ouvrages pour rédiger son traité, a repris le titre et l’ordre du manuel d’astrologie d’Auger Ferrier de 1550, tout en tenant compte de la nouvelle place assignée au soleil, au centre des planètes. Le manuscrit s’achève par une traduction partielle du “Petit Ptolomée, par Argole”, probablement le “Ptolomaeus parvus in genethliacis junctus Arabibus”, d’And<r>ea Argoli (1652). Le Comte de Boulainvilliers (1658-1722) a laissé une quantité de manuscrits, car il ne se souciait que fort peu de faire publier ses ouvrages ; il laissait volontiers ses amis en prendre copie. Il est célèbre pour ses recherches historiques, qui le conduisirent à déclarer que le système féodal est le chef-d’œuvre de l’esprit humain. On lui attribue aussi des textes athéistes et anti-religieux. Celui-ci, sur l’astrologie, écrit en 1717, a circulé sous forme de manuscrit pendant plus de deux siècles. Il n’a été publié qu’en 1947 ! Il semble ne subsister de ce manuscrit que trois exemplaires dans les bibliothèques publiques (2 à la BN et un à la BM d’Angoulème). Charnières fendillées, manque à la coiffe supérieure. Bon exemplaire, très frais intérieurement. *** In-4 de (540) pp. Veau marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre en basane rouge, tranches rouges. (Reliure de l’époque.) »
– Une autre copie manuscrite de ce texte, retenue autographe par le vendeur, est passée en vente récemment (aperçue sur abebooks), mais le lien noté ne fonctionne plus. Consulté le 21 février 2024.
358Fig. 10 – Crédits Librairie Hugues de Latude.
– Cristianesimo svelato, o, Esame dei principi e delli effetti della religione Cristiana. Manuscrit, « between 1761 et 1803 ». 276 p., 30 cm. Washington-Library of Congress Rare Books Th. Jefferson Lib. LJ239.
Voir https://lccn.loc.gov/2013656445 qui précise « Most of the pages are folio ; two insertions measure 23 cm and appear to be quarto. Forms part of the Jefferson Exhibit Collection. Holograph manuscript translation of Holbach’s Christianisme dévoilé into Italian by Charles Bellini. Authorship of the original French edition is disputed ; Jefferson attributed it to Boulanger. […] Thomas Jefferson’s copy, with the Library of Congress’s 1815 bookplate » et renvoie à Sowerby, Catalogue of the Library of the Thomas Jefferson, 1275.
Une seule copie en portugais de ce texte était connue jusqu’à présent, signalée par M. Benítez dans La Lettre clandestine no 15 (2007, p. 474) et répertoriée sous le numéro 331 sur http://philosophie-clandestine.huma-num.fr (consulté le 3 avril 2024). Pour les copies italiennes, voir aussi la pièce suivante. Une première édition de ce texte en italien a paru récemment : Paul Henri Thiry d’Holbach, Il cristianesimo svelato. Analisi dei principi e degli effetti della religione 359cristiana. Traduzione di Franco Virzo. A cura di Carlo Tamagnone, Diderotiana Editrice, 2017, 142 p. Nous n’avons pas contrôlé si cette copie et la suivante sont signalées dans cette édition. Consulté le 21 février 2024.
– Il Cristianesimo svelato, o esame dei principj, e degl’effetti della religione cristiana. Manuscrit xviiie siècle, 494 f., 212 × 152 mm. Palermo, Biblioteca centrale della Regione siciliana Alberto Bombace, Manoscritti B.C.R.S., IV.C.12.
Voir https://manus.iccu.sbn.it/risultati-ricerca-manoscritti/-/manus-search/detail/741657?monocampo=cristianesimo+svelato+&n=v&monocampo%3Atipo=AND& qui précise que la date de « 1785 » est « espressa a c. 1r » et que « Nella prefaz. si contesta l’attribuzione all’autore. Tit. orig. : “Le christianisme dévoilé, ou Examen des principes & des effets de la religion chrétienne” ». La notice ajoute également un renseignement sur la provenance : « Il manoscritto pervenne alla Biblioteca Nazionale in seguito alla legge di soppressione delle Corporazioni religiose del 1866, confluì nel Vecchio Fondo della Biblioteca, costituitosi nel 1871 ». Consulté le 21 février 2024.
– Espirito do sistema da naturessa / obra posthuma de Helvetyio, 1790, Manuscrit. Reliure : plein maroquin vert de l’époque, dos doré. 1 v. (circa 250 p.) ; 13 cm. Yale Library, LSF-Beinecke, GEN MSS VOL 582.
Voir https://search.library.yale.edu/archives/11090854 qui précise « Manuscript copy of an anonymous Portuguese translation of this summary of Holbach’s Système de la nature[…] Purchased from Amanda Hall Rare Books on the Charles J. Rosenbloom Fund, 2011 » et « This anonymously published work, a summary of Holbach’s Système de la nature (1774), has been attributed to Helvetius, to Holbach himself, and to Diderot ». Consulté le 21 février 2024.
– Religion des Indiens et leur Christianisme, Manuscrit, 1 v. ([280] p.) ; 23 cm. Cornell University Library, Archives 4600 Bd. Ms. 583.
Voir https://catalog.library.cornell.edu/catalog/5707628 qui ajoute « Manuscript which begins with a thorough description of the religion, customs, dress, and rites of the Indians of the Coromandel Coast in India, and then proceeds to discuss the Christian missions in that region and in China. The text criticizes the Jesuit missions, and especially the Malabar and Chinese rites, for incorporating pagan or Confucian elements ; it also criticizes the Compagnie des Indes. This manuscript is evidently a copy of the original text, with words that were illegible in the original left blank. Bound in calf with elaborately gilt spine, contrasting spine label, and marbled endpapers. Title taken from 360spine label. […] Provenance : Comte de Quénetain (bookplate) ». Consulté le 21 février 2024.
– Traité spirituel et moral sur la naissance du christianisme. [ok. 1676 – ok. 1725] | Francja, Biblioteka Narodowa, Rps 3534 III. 235 f., 37,5 × 24 cm.
Voir https://katalogi.bn.org.pl/discovery/fulldisplay?context=L&vid=48OMNIS_NLOP:48OMNIS_NLOP&search_scope=NLOP_IZ_NZ&tab=LibraryCatalog&docid=alma991021111009705066 ; consulté le 21 février 2024.
– Épitre á l’auteur du liv<r>e des trois imposteurs, Manuscrit, xviiie siècle, Yale Library, W. S. Lewis Collection of Marie du Deffand, Series III : Other Papers, 1710-1858, Voltaire, LWL MSS 11, Series III : Other Papers, 1710-1858, Box : 10, Folder : 18.
Voir https://archives.yale.edu/repositories/8/archival_objects/3339157.Consulté le 21 février 2024.
– Sentiments sur le traité des trois imposteurs, dans « Mémoires divers », Manuscrit, xviie – xviiie siècles, Bibliothèque municipale de Bordeaux, cote Ms 1696, division XVII, pièce no 21.
Voir https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:D50040730 qui ajoute qu’au début de cette pièce on lit : « Ce ms. est tiré du cabinet de M. Chibert ». Consulté le 21 février 2024.
– Mahomet, tragedie et Ode à Uranie dans Les œuvres de Mr. de Voltaire. Manuscrit, 1743. 1 v. (216 p.) ; 17 cm. Princeton University Library, C0199 no. 1097.
Voir https://catalog.princeton.edu/catalog/9933280643506421 qui donne la description suivante « two works by Voltaire, written in unknown hand (“Mahomet, trag<e>die” and “Ode a Uranie”). Includes an engraved portrait of Voltaire at front. Notes : “Me. Luillier Avocat” – Label, p. [2] of cover ». Consulté le 21 février 2024.
– Receuil [sic] de Poësies et Secrets. dont Philotanus. Epitre à Uranie, par Voltaire. Diverses poësies faites à Bruxelles en 1756. Explications des essays, alliages et affinages des matieres d’or et d’argent. Recettes de differends Vernis, Vinaigres, et autres secrets plus curieux les uns que les autres. 361Le Cour Amplement detaillé dans 2a Table … 1757. 172 p. ; 238 × 180 (163 × 100) mm relié à 247 × 185 mm. Philadelphia, Penn Librairies, Kislak Center for Special Collections – Manuscripts Ms. Codex 513.
Voir https://franklin.library.upenn.edu/catalog/FRANKLIN_9915809583503681 (consulté le 21 février 2024) qui ajoute : « French miscellany containing poetry, essays relating to the history of chemistry, and recipes for chemical and medical preparations » dont voici le contenu : « 1o p. 1-50 : Philotanus / J.B.J. Willart de Grécourt. 2o p. 51-57 : Epitre à Uranie / Voltaire. 3o p. 65-113 : Essays et affinages d’or et d’argent avec la manière de retirer successivement des eaues-fortes, l’argent et le cuivre après avoir fait le départ de l’or, et des tables pour l’alliages de l’or et l’argent sur le pied de la refonte faite en France en 1726. 4o p. 117-179 : Poësies diverses faites à Bruxelles dans l’année, 1756. 5o p. 181-325 : Plusieurs recettes de très beaux vernis, vinaigres des quatre voleurs et autres ; depart et affinage des métaux, etc. [final section has medical prescriptions], also called recettes et secrets. » […] « Pagination : Paper, 172 ; [iv], 1-15, [i], 1-324, [ii] ; contemporary pagination in ink, upper outer corners. Script : Written in a cursive script by a single hand, with a few medical recipes on the last leaves in different hands. Decoration : Full page illustration of a furnace (p. 67) ; tables (p. 111-113). Binding : Contemporary half parchment. Origin : Written in France, 1757 (p. iii). Provenance : Formerly owned by Bibliothek Otto Rothschild, Berlin (stamp, f. i recto). Sold by Brandes Auction, 1960. […] Described in Zacour, Norman P. and Hirsch, Rudolf. Catalogue of Manuscripts in the Libraries of the University of Pennsylvania to 1800 (Philadelphia : University of Pennsylvania Press, 1965), p. 241 (Ms. E.F. Smith 36) ».
– Copie numérisée ici : https://colenda.library.upenn.edu/catalog/81431-p3sf2md06 ; consulté le 21 février 2024.
– Poesies choisies par J. B. A. Benoist avocat en Parlement. Conseiller du Roi et son procureur en la prevoté de Meaux. En 1738. 177 p., 201 × 134 mm relié à 208 × 148 mm. Philadelphia, Penn Librairies, Kislak Center for Special Collections – Manuscripts Ms. Codex 998.
Voir https://franklin.library.upenn.edu/catalog/FRANKLIN_9937601253503681 ; consulté le 21 février 2024. La notice précise qu’il s’agit d’une « collection of poems in a variety of forms such as contes, epitaphes, epitres, idilles, odes, and sonnets. Includes poems attributed to Racine (Poème sur la grace), Rousseau (Ode pindarique sur la destruction du Port Roial des Champs), Voltaire (Epitre à Uranie), and Mlle. Malevais de la Vigne. Also included are several French translations of classical works such as odes by Anacreon, the Batrachomyamachia (translated by the abbé de Louvois), and the fourth book of the Aeneid (translated by M. Boileau). A poem about events following the Treaty of Aix-la-Chapelle in 1749 (f. 3v-5r 362at end) has been added after the index (f. 1-3 at end). ». Et ajoute : « Title and compiler from title page (f. 3r) ; date from title page and p. 321. Pagination : Paper, i (contemporary paper) + 177 + i (contemporary paper) ; [iii], 1-71, 71-254, 245-321, [xiv] ; contemporary pagination in ink, upper outer corners, with modern pencil corrections. Script : Written in a cursive script. Binding : Contemporary calf (Hirsch). Origin : Written in France in 1738 and 1739. Provenance : Puchased, 1967. […] Described in Zacour, Norman P. and Hirsch, Rudolf. Catalogue of Manuscripts in the Libraries of the University of Pennsylvania to 1800, Supplement A(1). The Library Chronicle, 1969, p. 27 (Ms. French 127) ».
– Copie numérisée ici : https://colenda.library.upenn.edu/catalog/81431-p3m902536 ; consulté le 21 février 2024.
1 Un autre manuscrit autographe de Diderot et provenant, lui aussi, de la bibliothèque de Lamoignon est signalé dans le très intéressant Catalogue des livres rares, précieux, singuliers et curieux[…]provenant des bibliothèques de MM. Deville et Dufour[…] Paris, Chez Bonaire, 1841, p. 69, no 710 : « Manuscript courant dans la societé, sous le nom de Meslier, curé de Trépigny en Champagne ; 97 pages. = Réflexions sur l’existence de l’âme et de Dieu ; 14 pages, pet. in-4, v. Ce manuscrit, de la main de Diderot, a été acheté le mardi 9 novembre 1819, à une vente de livres provenant de l’ancienne librairie de feu Mérigot. Ce libraire l’avait trouvé avec la Promenade du sceptique ou les Allées, 1747, in-4, ouvrage inédit de Diderot ; dans la bibliothèque de M. Lamoignon, qu’il fut chargé de vendre en 1789 ». Ce manuscrit est aujourd’hui conservé à Fécamp, no 12 (Benítez 2003, no 162). – https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:D08040004. Consulté le 21 février 2024.
2 La copie que nous décrivons n’est pas mentionnée dans cet article de M.S. Seguin.
- CLIL theme: 3129 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie moderne
- ISBN: 978-2-406-17200-0
- EAN: 9782406172000
- ISSN: 2271-720X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-17200-0.p.0297
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 06-26-2024
- Periodicity: Annual
- Language: French