Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Kant et les Empirismes
- Pages : 217 à 219
- Collection : Rencontres, n° 270
- Série : Le dix-huitième siècle, n° 19
Résumés
Antoine Grandjean, « La politique empiriste de la raison. Anarchisme ou despotisme ? »
Cet article rappelle que la conséquence de l’épistémologie empiriste est selon Kant un scepticisme général. Mais il montre ensuite que l’empirisme relève pour lui d’un rationalisme métaphysique paradoxal, de par son horizon doctrinal naturaliste et son fondement dans une ontologie de la représentation. L’empirisme suppose et promeut une double équation, foncièrement métaphysique : l’une, de la nature et de l’être ; l’autre, de toute pensée véritable et de la connaissance de / d’un quelque chose donné.
Pascal Taranto, « Kant et la défense de la “bonne cause”. La “conséquence” de l’empirisme »
Le rapport de la philosophie transcendantale à l’empirisme est complexe. Si l’intérêt spéculatif de la raison se trouve renforcé par l’unité de la maxime empiriste, l’intérêt pratique de la raison ne saurait, lui, être défendu sur le même fondement. Le cas singulier de Priestley permet d’analyser le point de tension où les deux intérêts de la raison, trouver les bonnes causes dans la science et défendre la bonne cause dans la pratique, menacent de divorcer irrémédiablement.
Matthieu Haumesser, « Le jeu du “Je pense” dans Locke et Kant. L’entrecroisement des facultés dans l’aperception empirique »
Dans la Déduction transcendantale, Kant souligne à quel point sa démarche se distingue d’une investigation psychologique. Cet article montre toutefois que cette déduction empirique de style lockien n’est pas sans signification pour Kant : puisque ce n’est que dans l’aperception empirique que les facultés trouvent leur usage, cette démarche, non seulement n’est pas rendue caduque par la philosophie transcendantale, mais constitue pour elle un complément nécessaire et une ressource incontournable.
218François Calori, « Des plaisirs et douleurs. Approche empirique et perspective transcendantale (Verri, Burke et Kant) »
Cet article place la question du rapport de la philosophie kantienne aux empirismes sur le terrain de la compréhension du sentiment de plaisir et de peine, en mesurant l’importance de l’adhésion aux thèses d’inspiration lockienne de Verri et de leur reformulation dans le vocabulaire de la force vitale. Prolongée par l’examen des rapports de Kant à Burke, cette analyse dévoile dans l’affectivité un lieu privilégié pour penser l’articulation de l’anthropologique et du transcendantal.
Günter Zöller, « Possibiliser l’expérience. Kant sur la relation entre le transcendantal et l’empirique »
Cette contribution cherche à élucider la relation multiforme et complexe qui se noue entre l’a priori et l’a posteriori dans la philosophie transcendantale de Kant. Elle procède en six sections qui se rapportent aux différents aspects de cette relation : 1) empirique et méta-empirique 2) commencement empirique et ingrédient non empirique 3) origine pure et emploi empirique 4) occasion empirique et génération a priori 5) genèse et validité 6) emploi a priori et emploi a posteriori.
Mai Lequan, « Empirie et expérience selon Kant. Une épistémologie de l’hypothèse à l’épreuve des écrits scientifiques »
Cet article montre comment les écrits scientifiques de Kant illustrent les trois temps de l’expérience : obervation-description ; hypothèse ; expérimentation. Mais il établit aussi que Kant, confronté à des phénomènes exceptionnels ou incommensurables, est contraint de déroger à sa propre règle méthodologique et de formuler des hypothèses, certes empiriquement observables, mais invérifiables expérimentalement.
Michel Malherbe, « Kant et le réel de la sensation »
La philosophie transcendantale reposerait-elle sur un sol empiriste ? La réponse de Kant est dans les anticipations de la perception. Mais comment ce réel de la sensation qui est le reste inassimilable au système transcendantal peut-il être lui-même pris sous une condition de possibilité ?
219Olivier Tinland, « Hegel critique de Kant. Éléments pour la généalogie d’un empirisme de la raison »
Cette étude prend pour fil conducteur la critique de Kant développée par Hegel dans le « Concept préliminaire » de l’Encyclopédie. C’est l’occasion de prendre la mesure de son caractère post-fichtéen, ainsi que de l’une de ses motivations profondes : déterminer les conditions de détermination des « pensées objectives ». La philosophie critique y apparaît comme le résultat d’un double rapport empirique à la pensée.
Raphaël Ehrsam, « Approche épistémique vs. approche génétique des connaissances a priori. Vers une relecture empiriste de la philosophie kantienne ? »
La philosophie transcendantale kantienne ne rend pas toute forme d’empirisme caduque. 1) De l’avis de Fries, les propositions transcendantales ne se voient garanties qu’au sein de la psychologie empirique. 2) De l’avis de Kant, il n’existe aucune représentation innée, de sorte que l’acquisition de toutes les représentations a priori doit pouvoir être étudiée de façon empirique. Cet article confronte ces deux approches, épistémique et génétique, des connaissances a priori.
Claudia Serban, « A priori, nécessité, facticité, ego. Husserl critique de Kant »
Cet article montre que Husserl attribue à Kant une situation théorique ambiguë, en le plaçant en deçà à la fois de Descartes et de Hume. Nous analysons ensuite le sens de la réhabilitation husserlienne de l’ontologie et de son projet d’une logique dépsychologisée, libre de toute restriction anthropologique. Pour finir, nous formulons quelques questions qui pourraient être adressées à l’idéalisme transcendantal de Husserl depuis le point de vue de la finitude propre à l’idéalisme critique.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-05936-3
- EAN : 9782406059363
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05936-3.p.0217
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 11/08/2017
- Langue : Français