Citations en exergue au Journal
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Journal de l’éducation des princes d’Orléans, décembre 1777-janvier 1782
- Pages : 131 à 132
- Collection : Correspondances et mémoires, n° 42
Citations en exergue
au Journal
Omnia principibus statim adsunt : unum insatiabiliter parandum, prosperam sui memoriam. (Tacite, Ann[alium] l[iber] IV)
« Tout prévient les vœux des Princes mais il en est [un] qu’ils doivent renouveler sans cesse ; et c’est l’insatiable vœu de laisser une heureuse mémoire1. »
Solon disait : « Civibus, non suavissima, sed optima, consules… » Ce mot peut servir de leçon aux instituteurs des Princes. « Vous enseignerez aux hommes quels qu’ils soient non les choses les plus douces, mais les plus convenables2. »
« Romains, disait Fabius, je voudrais vous plaire, mais j’aime encore mieux vous être utile que d’obtenir vos suffrages. » Tite-Live, livre III, chap. 683.
Dicam illis quod non volunt audire, sed quod audisse semper volent. Sene[ca], de benef[iciis] l [iber]V, chap. 54.
Rarus enim ferme sensus communis, in illa fortuna. Juv[enalis]. Sat[ira] VIII5.
La vie de l’homme juste n’est qu’une fête continuelle, disait Salomon6.
132La joie viendra si tu sais l’attendre, et le repentir si tu te hâtes. SAA DY7.
Rex velit honesta nemo non eadem volet. Senec. Tragic[a]8.
Princ[ipes] plus exemplo quam peccato nocent. Cicero, de Leg[ibus], liv. III, chap. 139.
« On ne sent guère dans les divertissements de la cour que de la tristesse, de la fatigue et de l’ennui ; et le plaisir fuit à proportion qu’on le cherche. Nos Princes n’ont plus rien de nouveau à voir, parce qu’ils voient tout dans leur enfance : dès le berceau on leur prépare leur ennui. » (Mme de Maintenon, lettre10).
« Vous ne connaissez pas l’ennui qui dévore les grands, l’obsession où ils sont de cette multitude de valets dont ils ne peuvent se passer, l’inquiétude qui les porte à changer de lieu sans en trouver un qui leur plaise, la peine qu’ils ont à remplir leur journée et la tristesse qui les suit, jusque sur le trône. » (Lettre Mme de Maintenon11).
« Louer les princes des vertus qu’ils n’ont pas, c’est leur dire impunément des injures. » L[a]Roche]F[oucauld]12
1 La citation de Tacite est issue du livre IV, chap. 38 des Annales. La traduction est extraite de la Préface de Jean-Joseph Dussaulx, De la passion du jeu depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours, dédié à Monsieur, Paris, Imprimerie de Monsieur, 1779, p. xxvi.
2 Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, livre I. Bonnard a vraisemblablement tiré la citation de J.-J. Dussaulx, De la passion du jeu depuis les temps les plus anciens, op. cit., p. 116.
3 Cette citation est empruntée (ibid., p. 139). Elle est inexacte : le texte latin est celui d’un discours prononcé en l’an 309 de Rome (443 av. J.-C.) par le consul T. Quinctius Capitolinus devant l’assemblée du peuple : Vellem equidem vobis placere, Quirites : sed multo malo vos salvos esse, qualicumque erga me animo futuri estis.
4 Citation empruntée (ibid., p. 141). La référence est inexacte (comme chez J.-J. Dussaulx), puisque l’extrait vient du livre VI, chap. 33 du De Beneficiis de Sénèque et le texte original emploie l’impératif (Dic illis) plutôt que le futur (Dicam) : « Dites leur non ce qu’ils veulent entendre, mais ce qu’ils voudraient avoir toujours entendu. »
5 Juvénal, satire VIII, v. 73 : « Il est fort rare que l’on conserve le sens commun dans une si haute fortune. »
6 La citation est empruntée encore une fois à J.-J. Dussaulx, De la passion du jeu depuis les temps les plus anciens, op. cit., p. 133.
7 Cette citation a pu être empruntée à l’article « Sarrasins » de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, t. XIV, 1770, p. 677, dont Bonnard possédait un exemplaire. Cet article est dû à Diderot lui-même. Saadi est un poète persan du xiiie siècle, auteur du Golistan, souvent traduit par Rosarium.
8 Sénèque, Thyeste, acte II, scène i, v. 212 : « Qu’un roi veuille le bien, nul n’y contredira. »
9 Citation empruntée ibid., p. 248 : à propos de la corruption des Grands.
10 La citation de Mme de Maintenon est sans doute directement empruntée à Condillac, Cours d’études pour l’instruction du Prince de Parme aujourd’hui S.A.R. l’Infant D. Ferdinand…, t. II, Art d’écrire, de raisonner, Parme, 1775, p. 61. Elle est extraite de la lettre à M. de Noailles, cardinal archevêque de Paris, datée du 26 février 1702, H. Bots et E. Bots-Estourgie (éd.), Lettres de Madame de Maintenon, t. III, 1698-1706, Paris, H. Champion, 2011, p. 349, lettre no 301.
11 La citation a sans doute été directement empruntée à Condillac, Cours d’études pour l’instruction du Prince de Parme…, op. cit., p. 21. Elle est extraite de la lettre à Mme de Glapion, première maîtresse des Bleues à Saint-Cyr, datée du 9 novembre 1702, H. Bots et E. Bots-Estourgie (éd.), Lettres de Madame de Maintenon, op. cit., t. III, p. 376, lettre no 327.
12 La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, CCCXX, Œuvres, t. I, Paris, Hachette, (coll. « Grands Écrivains de la France »), 1868, p. 159.
- Thème CLIL : 3639 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Art épistolaire, Correspondances, Discours
- ISBN : 978-2-406-09211-7
- EAN : 9782406092117
- ISSN : 2261-5881
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09211-7.p.0131
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 17/12/2019
- Langue : Français