Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Images, pouvoirs et normes. Exégèse visuelle de la fin du Moyen Âge (xiiie-xve siècle)
- Pages: 403 to 406
- Collection: POLEN - Power, Literature, Norms, n° 8
Résumés
Sabine Berger, « La mise en scène du pouvoir par les arts. Commandes artistiques et grands programmes édilitaires des conseillers des derniers Capétiens autour de 1300 »
La commande artistique des conseillers royaux à l’orée du xive siècle révèle des personnalités cultivées et déterminées qui souhaitaient voir transposer, notamment dans la pierre, des messages à connotation politique. Témoignages matériels de la volonté affirmée de leurs commanditaires, déclinaisons d’un certain style officiel et reflets des idées du temps, les commandes architecturales et artistiques de ces individus illustrent pleinement le rôle de l’art comme outil de pouvoir.
Julien Lepot, « Reines et princesses dans un miroir enluminé du xive siècle : l’Avis aux roys (New York, Pierpont Morgan Library, ms. M. 456) »
Contenu dans cinq manuscrits, l’Avis aus roys est un « miroir des princes » méconnu, librement inspiré du De regimine principum de Gilles de Rome. Adressé à un jeune prince Valois au milieu du xive siècle, le manuscrit M. 456 de la Pierpont Morgan Library présente, dans son exceptionnel programme iconographique, un corps réginal en pleine métamorphose démontrant qu’une véritable réflexion sur la place que devaient occuper ces femmes a été entreprise par l’entourage des premiers Valois.
Colette Beaune, « Les statues royales de Compiègne et leurs pancartes (xiiie-xviiie siècle) »
Du xiiie au xviiie siècle, l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne a abrité des statues royales en bois peint et doré qui suscitaient la curiosité des pèlerins. Aussi, dans la seconde moitié du xiiie siècle, les moines dotèrent trois d’entre elles de pancartes peintes sur bois. À l’origine en latin, ces « escritures » furent traduites en français et modifiées au milieu du xive siècle pour justifier l’arrivée au pouvoir des Valois.
404Franck Collard, « Des idées politiques aux images du pouvoir. L’iconographie de la royauté dans le manuscript des Vigiles de la mort de Charles VII de Martial d’Auvergne offert à Charles VIII »
Le manuscrit français 5054 de la BnF, offert à Charles VIII pour qu’il s’inspire des hauts faits de son grand-père, contient une copie très richement illustrée des Vigiles de la mort de Charles VII de Martial d’Auvergne. Après avoir présenté l’œuvre littéraire et le manuscrit, produit sans doute en 1484, la contribution met en évidence la grande place des miniatures et les idées véhiculées sur la royauté, ainsi que les finalités assignables à un tel programme iconographique.
Benoît Grévin, « Color rhetoricus. Réflexions sur l’articulation entre culture visuelle et rhétorique médiévale (fin xie – fin xvie siècle) »
De multiples tentatives ont été faites pour comparer les techniques rhétoriques et les réalisations artistiques médiévales. Il reste toutefois beaucoup à faire pour explorer la conceptualisation par les médiévaux du discours comme une peinture mentale. L’article examine diverses sources en rapport avec l’ars dictaminis concevant les textes politiques comme une pictura traduisible en représentations picturales.
Gilles Lecuppre, « Images de la compétition royale à la fin du Moyen Âge »
Par opposition aux images de majesté usuelles, les enluminures qui mettent en scène la compétition royale aux xive et xve siècles montrent les dangers du pouvoir et la fragilité, voire la misère du gouvernant, à travers le spectacle de l’exil, de l’emprisonnement, ou de l’exécution. Sa condition tient au moins autant de l’orgueil, de l’envie et de la violence, que de la sage application des vertus.
Charles Brucker, « Philosophie du pouvoir et pouvoir de la philosophie. Double lecture du livre VII du Policraticus, texte et images »
Le livre VII du Policraticus (1159) de Jean de Salisbury est le seul livre à comporter des miniatures dans la traduction de Denis Foulechat (1372). Les manuscrits BnF, fr. 24287 et Bibliothèque Sainte-Geneviève 1145 mettent en évidence une certaine philosophie du pouvoir influencée par la Nouvelle Académie et, tout particulièrement, Cicéron.
405Martine Clouzot, « Les images de la folie et de la musique au miroir du pouvoir royal dans les manuscrits enluminés (1350-1480) »
L’association antique de la folie aux thématiques de la musique et de l’art du prince et de gouverner a repris une acuité durant le conflit anglo-franco-bourguignon. Les images peintes dans les manuscrits entre 1350 et 1480 l’expriment à partir de principes mathématiques (proportio) et rhétorique (inversio). Certains princes ont fait l’expérience de la folie. La musique a alors été une pratique culturelle, thérapeutique et un modèle d’harmonie au service d’un ordre politique et universel.
Lindy Grant, « The Castle of Castile. An image of power, or the power of an image? »
Blanche de Castille eut recours aux armes de son père, le roi de Castille, afin de se présenter comme la fille d’un héros de la chrétienté, plutôt qu’une princesse de la famille angevine. Bien que la simplicité puissante de l’image transforme le château de Castille en un signifiant générique du pouvoir en France, plutôt qu’en une image spécifique du pouvoir de Blanche de Castille, elle reflète le pouvoir et l’influence exceptionnels de cette reine médiévale.
Anne D. Hedeman, « Le pouvoir des images saintes dans les Grandes Chroniques de France. Le cas de Saint Louis »
Cet article explore la manipulation de l’image de Saint Louis pour affirmer le pouvoir royal dans deux exemplaires importants des Grandes Chroniques de France : le premier est le manuscrit des Grandes Chroniques présenté vers 1280 à Philippe III par Mathieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, le second est la luxueuse copie que Charles V fit faire vers 1375-1380, en partie d’après le modèle de manuscrit de Philippe III.
Olivier de Laborderie, « La représentation du pouvoir royal dans les manuscrits consacrés à l’histoire de l’Angleterre du milieu xiiie siècle au milieu du xive siècle »
Cet article établit un inventaire des trois principales familles de manuscrits copiés en Angleterre entre 1259 et 1350 dont le sujet est l’histoire du royaume d’Angleterre et qui ont été fréquemment illustrés (Flores Historiarum, 406généalogies en rouleau et « abrégés en images ») et analyse leurs principales caractéristiques iconographiques et leur mise en scène de la royauté.
Thierry Lassabatère, « Le connétable, la guerre et la paix. La geste de Bertrand du Guesclin dans les miniatures du manuscrit BnF Arsenal 3141 »
Le programme iconographique du manuscrit BnF Arsenal 3141 de la Chanson de Bertrand du Guesclin révèle de surprenantes leçons : concentration sur la période de la connétablie, faible représentation personnelle du héros dans les scènes guerrières, valorisation de ses gestes de paix. Malgré l’apparente prééminence des princes, il semble promouvoir un rôle politique entier et autonome du connétable.
Lydwine Scordia, « La statue funéraire de Louis XI. Les trois corps du roi »
Dès 1467, Louis XI décide d’être enterré dans l’église de Notre-Dame de Cléry et non dans la nécropole royale de Saint-Denis. L’élaboration du monument funéraire dure une dizaine d’années. Là encore, le roi rompt avec la tradition puisqu’il commande une statue de lui, habillé en chasseur, en position d’orant, ayant ses traits, mais embelli. La méticulosité royale autant que l’opacité des motivations ont intrigué. L’article propose une exégèse visuelle superposant les interprétations des trois corps du roi.
Gisela Naegle, « Pouvoir, mémoire et imprimerie. Maximilien Ier forge son image »
Pour construire sa mémoire, à laquelle il attacha une importance centrale, l’empereur Maximilien Ier sut utiliser les nouveaux médias et les inventions de son temps, dont l’imprimerie. Il inventa une architecture en papier sous forme de gravures en bois monumentaux. Ses œuvres autobiographiques combinant textes et images ont rendu sa mémoire plus vive que celle d’autres empereurs.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-06737-5
- EAN: 9782406067375
- ISSN: 2492-0150
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-06737-5.p.0403
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 02-09-2018
- Language: French