Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Identité, mémoire, lieux. Le passé, le présent et l’avenir d’Amélie Nothomb
- Pages : 267 à 271
- Collection : Rencontres, n° 353
- Série : Littérature des xxe et xxie siècles, n° 33
Résumés
Frédérique Chevillot, « Écrire dans le frimas de la mémoire et du fantasme »
Cet article examine le lieu de mémoire du sentiment amoureux dans son rapport aux représentations du froid chez Amélie Nothomb. La nostalgie sentimentale accomplit une forme de déplacement et de condensation autour du froid et de la neige. L’expérience que fait Nothomb du refroidissement au moment d’écrire traduit et son angoisse d’écriture et le chagrin lié à la recherche du souvenir perdu.
Mark D. Lee, « D’Hiroshima à Shibuya. Nothomb, Duras et les topiques de la fiction »
À partir d’une lecture intertextuelle de Ni d’Ève ni d’Adam et d’Hiroshima mon amour cet article interroge l’inscription de l’histoire personnelle dans une histoire fictive, relatée autour d’un lieu de mémoire publique, Hiroshima. L’intertexte révèle un nœud de savoir et non-savoir chez Amélie Nothomb involontairement réactivée sur ce site public et littéraire et qui sous-tend une rupture amoureuse. Un ultime retour au Japon dans La Nostalgie heureuse dénouera cette méconnaissance au carrefour de Shibuya.
Thanh-Vân Ton That, « Lieux, mémoire et identité. Affinités et rencontres entre Amélie Nothomb et Marcel Proust »
D’un siècle à l’autre deux écrivains semblent dialoguer autour du récit d’enfance, de l’autobiographie qui affleure et des rapports entre mémoire et écriture. La lecture de la découverte du chocolat blanc à la lumière de l’épisode de la madeleine permettra de revisiter les figures familiales des deux univers et de le comprendre comme le point de départ à la fois parodique et sérieux d’une quête et d’une vocation.
268Yves-Antoine Clemmen, « Amélie Nothomb à la recherche du temps retrouvé »
Dans cet essai l’auteur introduit la possibilité d’un cycle accompli entre la publication d’Hygiène de l’assassin et celle de La Nostalgie heureuse. Tous deux 22e roman du personnage fictif pour le premier et de l’auteure elle-même pour le deuxième ; tous deux des promesses ouvertes sur l’avenir après avoir récupéré, digéré, mythifié et narratologisé le passé et le présent.
Nausicaa Dewez, « Attentat. Du souvenir de lecture à l’écriture du souvenir »
L’article propose de lire Attentat comme l’histoire d’un lecteur devenu auteur. Épiphane passe en effet de la lecture de Quo vadis ? à l’écriture de son histoire – celle du meurtre d’Éthel, sa bien-aimée, qu’il encorne à la manière des martyrs du livre de Sienkiewicz. Ces deux scènes, de lecture et d’écriture, placent la mémoire au centre de leur propos : celle du personnage qui plonge dans ses souvenirs, mais aussi celle de l’œuvre de Nothomb, dont plusieurs topoï sont convoqués.
Brenda Dunn-Lardeau, « Échos, pastiches et détournements des lieux de mémoire chez Amélie Nothomb. Dialogue avec Platon, Cicéron et Diderot dans Hygiène de l’assassin »
Dans le roman dialogué Hygiène de l’assassin, le stylisticien perçoit, comme en filigrane, des formes et des tonalités qui rappellent d’autres dialogues philosophiques et littéraires, tels ceux du Banquet de Platon et de Jacques le fataliste de Diderot, ou ce pastiche de Cicéron, avoué haut et fort. Dans ce dialogue avec la littérature, serait-ce pour faire jaillir de nouvelles possibilités de sens que Nothomb transpose ces emprunts, voire les détourne de leurs finalités premières ?
Marie-Claire Barnet, « Du vide ou de l’enfance “extensible”. Le pays d’Amélie Not Home »
Que représente l’auto-analyse conjuguée du lieu et du temps de l’enfance et de certains mythes fondateurs dans La Nostalgie heureuse (2013) ? Prenant pour point de départ une variante du pays barthésien et du non-lieu zen, cette étude analyse les incessants retours et détours de la géographie psychique d’Amélie Notomb. Les masques de l’identité hybride qui nous perdent sur les 269chemins de la lecture et de l’écriture dévoilent la profondeur philosophique rarement reconnue de l’auteur.
Caroline Verdier, « Centres et périphéries. Mouvements géographiques et identitaires dans Antéchrista d’Amélie Nothomb »
Lieux et identités sont des éléments clés de Antéchrista, et ce chapitre explore le jeu de centre et de périphérie géographique et identitaire qui rythme le roman tout en le mettant en parallèle avec les notions de centre, périphérie et liminalité généralement appliquées aux littératures francophones dites mineures. Ce schéma, s’apparentant à la situation géographique et à la posture identitaire d’écrivains belges par rapport à la métropole, permet une analyse originale du roman.
Francesca Cervellati, « “Jamais était le pays que j’habitais”. Amélie Nothomb au prisme de la critique postcoloniale »
Cet article propose d’insérer Amélie Nothomb parmi les auteurs de la littérature migrante, lisant en perspective postcoloniale des éléments-clés de son œuvre, comme la sensation de non-appartenance, la nostalgie, l’incapacité de se rapporter au temps qui passe.
† Osamu Hayashi, « Être japonais(e) chez Amélie Nothomb »
Pour Amélie Nothomb le Japon n’est pas un pays exotique mais une réalité autobiographique. En examinant Stupeur et tremblements, Métaphysique des tubes et La Nostalgie heureuse cet article examine ce qui pourrait être japonais dans le moi et dans sa structuration telle qu’ils s’articulent dans et par l’écriture de Nothomb.
Tara Collington, « La chambre noire. Espace privé et relations interpersonnelles dans l’œuvre d’Amélie Nothomb »
Les relations interpersonnelles entre les personnages nothombiens s’inscrivent souvent dans l’espace métaphorique de la « chambre noire ». Cette étude examinera la représentation de l’espace et son importance pour la formation de l’identité des personnages et le développement des relations interpersonnelles. 270Ce travail aura recours à certaines notions théoriques tirées du domaine de la psychologie environnementale et étudiera en détail deux textes : Barbe bleue et Antéchrista.
Matthias Kern, « “L’embonpoint gagnant du terrain”. Les correspondances corporelles et identitaires d’Amélie Nothomb dans Une forme de vie »
Le corps humain prend la place centrale dans l’œuvre d’Amélie Nothomb et donne lieu à la mise en question de l’identité. Dans Une forme de vie, ouvrage autofictif et roman à lettres, le corps, l’obésité et ses déformations corporelles n’apparaissent pas seulement comme récurrence thématique, mais le corps entre dans une symbiose paradoxale avec l’écriture. Cet article explore le lien entre l’écriture, l’image du corps et l’imaginaire identitaire à l’aide du concept de l’abjection (Kristeva).
Laureline Amanieux, « Amélie Nothomb, une vie entre deux eaux. Un documentaire métaphorique »
En 2012, dans le premier documentaire qui lui est consacré, la romancière part sur les traces de ses romans autobiographiques au Japon, après des années d’absence et de malentendus. Notre équipe l’accompagne du pays traditionnel de sa petite enfance à un Tokyo frénétique, jusque dans la région ravagée de Fukushima : autant de lieux métaphoriques pour dire son identité, sa vocation d’écrivain et son engagement. Entre émotion et humour, Amélie Nothomb révèle une part de sa mythologie personnelle.
Vera Klekovkina, « Chemin transmédiatique d’Amélie Nothomb. Souvenirs transmis, retransmis et retranscrits »
Au moyen de quelques notions de Jacques Rancière cet article propose d’analyser les micro-événements sensibles qui forment l’enchaînement narratif nothombien. Les souvenirs autobiographiques ou autofictionnels, imagés et narrativisés sont marqués par des moments d’irruption du réel. Ils sont analysés selon leur pensivité et leur rapport à la quête d’identité qu’entreprend Amélie Nothomb à travers l’écriture et la médiatisation de sa vie.
271Paola Cadeddu, « Au-delà de la traduction miroir. Amélie Nothomb auprès de lecteurs italiens »
La diffusion pour le moins impressionnante d’une œuvre protéiforme comme celle d’Amélie Nothomb, traduite dans maintes langues et étudiée par les critiques des quatre coins du monde, impose de revoir la réception de cette auteure à travers la loupe de la traduction. À partir de la version italienne de celui qui est peut-être son roman le plus célèbre, Hygiène de l’assassin, nous essayerons de comprendre comment le filtre de la traduction a agi sur l’identité de cette écrivaine en Italie.
Patricia Reynaud, « L’homme traditionaliste est-il le propriétaire idéal ? »
En reprenant le récit de Perrault dans son ouvrage de 2012 Barbe bleue, Amélie Nothomb s’approprie un conte célèbre pour mieux en détourner la légitimité. Elle fait d’ailleurs tomber le propriétaire dans son propre piège et inverse les polarités du conte. Dans un jeu subtil entre bourreau et victime, la narratrice rend les rôles interchangeables. Ce texte s’inscrit dans une post-modernité désenchantée où l’aristocrate espagnol ne trouve plus ses repères et n’est plus à même de dominer.
Carine Fréville, « Retours et réécritures nothombiennes de l’enfance et du Japon. Du “choc fondateur” à la “nostalgie heureuse” »
Cet article analyse les rapports entre identité, mémoire et lieu au travers de l’espace récurrent, fondamental et fondateur qu’est le Japon et des problématiques de l’identité et des (ré)écritures du moi chez Amélie Nothomb, dans sa tentative de surpasser la « nostalgie triste » à l’occidentale afin d’atteindre la « nostalgie heureuse » japonaise [natsukashii].
Mark D. Lee et Amélie Nothomb, « D’hier à aujourd’hui. Entretien avec Amélie Nothomb »
Cet entretien de mai 2014 aborde des sujets difficiles et joyeux dans l’écriture et la vie d’Amélie Nothomb : les manifestations de sa crise identitaire, les lieux et le poids de la mémoire, l’impact du viol sur sa vie adolescente, son activité épistolaire débordante, la place des nouvelles dans son œuvre et ses rapports avec la Belgique.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-07170-9
- EAN : 9782406071709
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07170-9.p.0267
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 01/08/2018
- Langue : Français