Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Fortune de la philosophie cartésienne au Japon
- Pages : 189 à 191
- Collection : Rencontres, n° 300
- Série : Études de philosophie, n° 5
Résumés
Andreas Thele, « Les milieux intellectuels au Japon au temps de Descartes »
Descartes est fortement influencé par son époque et son environnement spirituel : scepticisme face à l’échec de la Renaissance et de la Réforme d’établir des nouvelles valeurs en Occident, quêtes spirituelles dans un contexte de guerre de religions et d’une église catholique réaffirmant son dogme. La comparaison de cette philosophie avec certains aspects de la pensée japonaise de l’époque, remettra en question l’universalité présumée de Descartes en tant que père de la philosophie moderne.
Jaime Derenne, « Fortune de la philosophie cartésienne dans la philosophie de Nishida Kitarō »
La présente étude montre la manière dont se justifie la recommandation de Nishida de revenir à la méthode cartésienne du doute en tant que méthode philosophique pour rendre compte du problème de la véritable réalité, principe premier de la philosophie, tout en sachant que la logique de Nishida a l’intention de dépasser les principes de la philosophie cartésienne. Cet article montre que, malgré la critique de Nishida, la substance cartésienne est compatible avec sa notion fondamentale d’éveil à soi.
Raquel Bouso Garcia, « Descartes’ reception in Japanese Philosophy. Towards a deconstruction of the subject within a topology of emptiness »
Cet essai examine la réception de la philosophie cartésienne à la lumière de la conception de l’objet mis en avant par Nishida Kitarō et d’autres philosophes influencés par lui : Nishitani Keiji, Yuasa Yasuo et Sakabe Megumi. Dans les écrits de ces philosophes, la pensée de Descartes apparaît comme une expression typique de l’esprit occidental moderne et du paradigme du dualisme. Pourtant, leur point de vue n’était pas réductionniste ou purement négatif, mais plutôt critique et créatif.
190Takako Tanigawa, « Descartes et la philosophie moderne au Japon. À travers Nishida, Watsuji et Miki »
Nishida tient en grande estime le cogito cartésien, mais remarque ses limites. La logique cartésienne est celle du sujet et s’écarte de la situation concrète vécue. Watsuji part du terme ningen qui signifie « être humain » en relation, et critique la position du cogito. Selon Miki, c’est la société qui est au cœur des relations interpersonnelles. Il montre une certaine sympathie envers le doute cartésien et pose la question de l’éclairage des sources des idées, dans son œuvre inachevée.
Takeshi Morisato, « Hyperbolic Skepticism. Tanabe Hajime’s Response to Cartesian Metaphysics »
Contrairement aux autres membres de l’école de philosophie de Kyoto, Tanabe Hajime n’est pas connu pour ses analyses scientifiques ou ses réflexions philosophiques sur les œuvres de Descartes. Cet article réévalue cette absence apparente de tout croisement conceptuel entre la philosophie Tanabéenne et cartésienne en référence aux œuvres complètes de Tanabe. L’étude examine également les défis cruciaux que le penseur japonais énonce contre le cadre de la pensée cartésienne.
Pierre Bonneels, « Lecture d’une Mathesis Universalis chez Ōmori Shōzō »
Cette recherche ausculte la communauté d’intention du projet cartésien et ōmoricien d’une mathesis universalis. Dans cette quête de fondement, les deux instruments de la pensée cartésienne seront les règles de la méthode que l’esprit se forge. Ōmori énonce aussi la possibilité d’une mathesis qui donne des règles. Qu’en est-il de leurs statuts ? Sommes-nous face au même projet disciplinaire cartésien ? Tels sont les questions qui guident cette étude.
Marc Peeters, « La philosophie naturelle de Descartes selon Michio Kobayashi et la géométrie des solides de Tarski »
L’objectif de cette étude consiste à montrer comment la philosophie naturelle de Descartes selon Kobayashi peut être en isomorphisme de structure avec la géométrie des solides de Tarski.
191Laurentiu Andrei, « Yuasa Yasuo et le rapport corps-esprit en pratique. Une distinction cartésienne dans le miroir du Zen »
Cet essai revisite la question cartésienne du rapport entre l’âme et le corps à l’aune de la philosophie de Yuasa Yasuo. Le philosophe japonais l’aborde, en effet, à travers le prisme de la pratique du Zen. Cherchant à pallier la prééminence accordée à l’esprit dans la perception de soi et du monde du sujet connaissant, il forge une théorie du corps à partir d’une conception non-duelle du corps et de l’esprit. Il s’agit d’interroger en quel sens celle-ci reflète la distinction cartésienne.
Bernard Stevens, « La critique nishitanienne de Descartes dans “Qu’est-ce que la religion ?” »
Dans « Qu’est-ce que la religion ? », Nishitani tend à montrer que la position cartésienne, établit une séparation artificielle entre la conscience et le monde. Et le doute cartésien, loin d’ébranler cette position, ne fait qu’en réintroduire tous les constituants. Ce qu’il faut, par-delà le doute méthodique, c’est le « grand doute », dont parle le Zen, qui ébranle l’existence jusque dans son tréfonds et peut ouvrir un nouveau regard sur le monde environnant.
Chikako Osako, « Le Compendium musicae et la théorie de la musique japonaise »
L’objectif de cet article est d’examiner les traces de fusion, dans l’histoire de la théorie de l’harmonie japonaise, des éléments occidentaux de la musique d’héritage cartésien d’une part et japonais d’autre part. En analysant l’influence du Compendium sur Rameau et le processus de la formation de la théorie de l’harmonie au Japon, cette étude envisage la possibilité d’une interprétation cartésienne, si pas directe, dans les résurgences au sein des théories de la musique japonaise.
- Thème CLIL : 3916 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Histoire de la philosophie
- ISBN : 978-2-406-05841-0
- EAN : 9782406058410
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05841-0.p.0189
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 17/07/2017
- Langue : Français