Chez Annie Ernaux, la revendication d’une écriture objective, sociologique, ethnographique du sexe doit composer avec le désir de sauver l’image, le souvenir, la mémoire du moment érotique. L’ambition d’objectivité empruntée aux sciences humaines et appelée à mettre en procès la littérature, est donc habitée d’un projet plus anthropologique et, disons-le, plus sacré : écrire le désir qui est la vie même. C’est cette dualité du projet d’Annie Ernaux que cette étude esquisse à grands traits.
Mots-clés : Autobiographie objective, événement érotique, journal, commentaire, écriture de la mémoire, sexualité, photographie, Roland Barthes, Georges Bataille