Au terme de cette longue enquête, il sera intéressant de réunir dans un espace physique unique les différents éléments de l’ensemble constitué pour les mettre en dialogue, et faire de cette réunion un événement global. Cet événement pourra comporter, outre une exposition et son catalogue, un cycle de films, des tables rondes, un colloque, des concerts et des lectures scénarisées.
La cartographie poétique que je fournis ici est un premier pas vers ce processus de rassemblement des œuvres éparses. Résultat d’une collaboration avec une graphiste et une géographe, cette cartographie créative prend appui sur l’idée d’une trame à composer à partir de différents motifs de broderie palestinienne. Ces motifs sont disposés sur la carte partout où des œuvres évoquant le massacre de Sabra et Chatila ont été identifiées.
Cette idée doit beaucoup à deux inspirations majeures : d’une part, le goût de Jean Genet pour la broderie palestinienne, goût dont on trouve la trace notamment dans Le Captif amoureux, et que Leïla Shahid analyse avec pertinence dans ses entretiens ; d’autre part, l’usage que fait Mona Hatoum dans ses œuvres à la fois de la cartographie (Present Tense, 1996) et de la broderie palestinienne (Twelve Windows, 2012-2013).
Cette cartographie est l’un des dispositifs créatifs de visibilisation que j’envisage de mettre en œuvre dans le cadre de l’exposition à venir. On peut imaginer que cette cartographie poétique soit participative, et donc évolutive, à mesure que d’autres éléments du puzzle sont identifiés par les lecteurs et les spectateurs.