Présentation
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Dix-huit Lustres. Hommages à Michel Butor
- Auteurs : Biglari (Amir), Desoubeaux (Henri)
- Pages : 7 à 8
- Collection : Rencontres, n° 277
Article de collectif : 1/75 Suivant
Présentation
Michel Butor est sans nul doute l’un des écrivains contemporains majeurs de la littérature mondiale. Un travail assidu et un esprit créatif ont donné naissance à une œuvre à la fois abondante et multiforme : romans, poèmes, livres d’artiste, essais, études, descriptions, opéras… Mieux encore : il n’a cessé de brouiller les frontières entre les genres pour créer des formes nouvelles et produire des registres inédits. Cette œuvre si originale et si « étoilée » incite à une critique particulière, faisant appel à une multiplicité de regards car elle ne cherche rien tant qu’à se déployer à l’ensemble des relations artistiques, qu’à pousser des ramifications dans les domaines les plus reculés de la relation au monde, comme la vie de son auteur n’a eu elle-même de cesse de chercher à s’élargir autour de la planète tout entière : tous continents visités, si certains pays lui restent peu connus, voire inconnus, beaucoup d’autres ont été longuement et amoureusement scrutés, et non content de parcourir la surface terrestre pour en découvrir la trame (« Découvrons d’autres Amériques »), son désir de connaître et d’explorer notre environnement s’étend jusqu’au ciel (« Franchir l’espace »).
À l’occasion de ses quatre-vingt-dix ans, ses amis, ses collaborateurs et ses admirateurs rendent hommage à l’homme et à l’œuvre. Un nombre important d’écrivains, de peintres, de photographes, de cinéastes, de musiciens, de critiques et d’universitaires, d’horizons géographiques variés, manifestent une vive sympathie pour l’homme et un remarquable intérêt pour l’œuvre.
L’ouvrage est composé de six parties. Dans un premier temps, sont abordées les relations multiples de Butor avec différents arts : la peinture, la photographie, le cinéma, le musée… La deuxième partie est consacrée à l’analyse de l’œuvre réalisée : le roman en premier lieu, qui continue d’intéresser les chercheurs malgré l’éloignement dans le temps (le dernier roman de Butor ne date-t-il pas de 1960 ?), mais aussi la poésie qui occupe une place centrale dans son travail, ainsi que diverses publications 8qui ont valu à leur auteur la réputation d’écrivain « difficile », celle que la parution de Mobile (1962) a inaugurée par le scandale que l’on sait. Viendront ensuite les nombreux témoignages et récits des rencontres de Michel Butor avec les artistes eux-mêmes qui se rejoignent tous dans la merveilleuse complicité qui préside infailliblement à leur travail en commun. D’autres participants ont voulu témoigner pour leur part de leur affection pour l’auteur sous une forme poétique. La partie suivante apporte des éclairages sur la pratique singulière de la correspondance dans la vie de l’écrivain-voyageur. Enfin, quelques artistes ont proposé des illustrations, ce qui s’offre comme la promesse d’un futur album riche et passionnant.
Nous remercions toutes celles et tous ceux qui nous ont fait confiance et ont ainsi permis que notre initiative aboutisse pour devenir ce gage commun de notre amitié et de notre reconnaissance à Michel Butor pour l’œuvre qu’il a accomplie et qu’il s’attache à poursuivre…
Mai 2016
Amir Biglari
Henri Desoubeaux