Résumés des articles
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Diderot et l’archéologie
- Pages : 261 à 264
- Collection : Rencontres, n° 620
- Série : Le dix-huitième siècle, n° 45
Résumés des articles
Fayçal Falaky et Zeina Hakim, « Avant-propos »
Diderot a tissé une familiarité profonde avec le monde classique, influençant sa philosophie, son esthétique et ses conceptions politiques. Depuis les travaux de Jean Seznec en 1957, de nombreuses études ont abordé l’empreinte de l’Antiquité sur Diderot. Ce volume a pour spécificité de mettre en lumière l’intérêt de Diderot pour l’archéologie matérielle en tant que complément à sa vision littéraire de l’Antiquité, révélant ses méthodes de recherche et son utilisation critique des sources.
Alain Schnapp, « Introduction. Diderot, l’antiquaire devient archéologue »
Dans sa relation à l’archéologie, Diderot perçoit les ruines et les vestiges comme les témoins d’une histoire souvent altérée par les élites et comme des clés d’accès à une vérité historique plus nuancée. Il refuse le monumentalisme et considère les ruines comme révélatrices d’une histoire plus vaste que celle encadrée par la chronologie biblique. Cet article interroge sa vision sur les ruines et sa réflexion philosophique sur la culture.
Robert Bedon, « L’archéologie gallo-romaine dans les articles de l’Encyclopédie réalisés par Diderot »
Dans quelques articles de l’Encyclopédie, anonymes ou marqués d’une croix, donc attribuables à Diderot, figurent des données sur l’archéologie gallo-romaine. Elles consistent en diverses mentions d’édifices, d’objets, ou encore d’inscriptions. Cette présence nous fournit un témoignage sur les connaissances possédées à l’époque dans ce domaine, et nous informe sur les interprétations de celles-ci effectuées par Diderot, et où se mêlent l’exactitude et les erreurs.
262Matteo Campagnolo, « Un rôle pour la monnaie et la pierre gravée antiques dans le combat social, culturel et politique de Diderot ? »
La pensée philosophique de Diderot se développe à un moment où l’intérêt du public pour la monnaie antique et l’engouement pour la médaille commémorative sont grands. Ce sont les articles sur la monnaie et sur les pierres gravées dans l’Encyclopédie qui témoignent de l’intérêt porté par Diderot au phénomène monétaire depuis l’Antiquité. La raison pour laquelle la monnaie en tant que témoin archéologique n’est pas mise en avant dans le grand œuvre fait ici l’objet d’un examen attentif.
Virginie Nobs, « Des chiffres et des formes. La sculpture antique selon l’Encyclopédie »
Quelle place occupe la sculpture en général et la sculpture antique en particulier dans l’Encyclopédie ? Cet article considère les différentes entrées où des sculptures sont représentées dans l’œuvre des Encyclopédistes. Il met notamment en exergue le fait que la reproduction des planchent permet au public savant de l’époque d’appréhender le processus de création de l’œuvre et plus seulement l’œuvre en tant que résultat final.
Lorenz E. Baumer, « Diderot und das antike Kaiserporträt. Eine archäologische Spurensuche »
Bien que des bustes et des portraits antiques d’empereurs romains se soient retrouvés dans de nombreuses collections depuis la Renaissance et que d’autres exemplaires soient venus s’ajouter au xviiie siècle avec les fouilles d’Herculanum, l’Encyclopédie n’y consacre pas d’entrée spécifique. Toutefois plusieurs entrées mentionnent des portraits d’empereurs romains. Cet article fera l’analyse des sculptures citées, notamment autour de la polémique de Falconet sur le cheval de Marc Aurèle.
Raphaëlle Merle, « Diderot, l’Antiquité et la matière des voyages dans le Levant »
Alors que le rapport livresque et littéraire de Diderot à l’Antiquité a, de longue date, été mis en évidence par ses historiographes, cette contribution explore le statut attribué aux témoignages et aux représentations associées aux voyages dans le Levant dans le cadre de l’élaboration de la « poétique 263des ruines » du philosophe. En étudiant ses écrits, elle décrypte l’attitude ambivalente de Diderot à l’égard des voyageurs et de la matière provenant de ces explorations.
Manuel Royo, « Entre spatialisation du temps et objets mémoriels. Statut des ruines archéologiques chez Diderot »
S’il n’ignore pas les découvertes d’Herculanum et de Pompéi, Diderot a une culture essentiellement littéraire où l’archéologie de son contemporain et adversaire le Comte de Caylus n’a pas de place, tout au contraire des représentations picturales de ruines chez un Hubert Robert ou un De Machy. De fait on parlera de « poétique des ruines » à propos de Diderot plutôt que d’archéologie au sens actuel du terme.
Saul Anton, « Diderot’s Anarcheological Museum »
L’article analyse la description critique de l’art par Diderot dans le contexte de l’archéologie des années 1750-1760. En rejetant l’archéologie hellénistique de Winckelmann, Diderot façonne une poétique des ruines qui préfigure une histoire de l’art nationale. Cette anarchéologie défend la liberté artistique contre l’idéologie esthétique nationale.
Markus A. Castor, « Das Artefakt, Geschichte und der Fortschritt der Kunst bei Denis Diderot und Anne Claude Philippe de Thubières, Comte de Caylus »
L’opposition, qui va jusqu’à l’hostilité, entre Diderot et le comte Caylus révèle des intérêts proches lorsqu’il s’agit de renouveler l’art, mais des objectifs et des méthodes divergents. Cet article examine la vision fondamentalement différente de la constitution matérielle des artefacts et des œuvres d’art chez ces deux auteurs, ainsi que leur appréciation contraire de la transmission matérielle de l’histoire.
François Queyrel, « Caylus et Diderot : deux visions de l’Antiquité »
L’antagonisme entre Diderot et Caylus s’inscrit dans une chronologie. L’affrontement entre les deux hommes se déroule sur le terrain des antiquaires, 264puis après la disparition de Caylus en 1765, Diderot sonne la charge contre cet amateur honni. Deux visions de l’Antiquité s’opposent : Caylus privilégie le document archéologique, tandis que Diderot met le respect de la nature au-dessus de toute connaissance érudite.
Eric M. Moormann, « The Parallel Lives of Denis Diderot and Johann Joachim Winckelmann »
Diderot et Winckelmann, emblèmes des Lumières, ne se sont pas rencontrés mais partagent des idées similaires. Cet article étudie leurs quelques écrits communs et leurs parallèles artistiques. Ils divergeaient sur l’art, mais Diderot respectait l’approche de Winckelmann. Tous deux étaient séduits par la liberté spirituelle qui a formé l’esprit grec.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-16579-8
- EAN : 9782406165798
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-16579-8.p.0261
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 15/05/2024
- Langue : Français