Préface
- Publication type: Book chapter
- Book: Des aliments en quête d’acteurs. L’École nationale des industries agricoles (1880-2014)
- Pages: 13 to 14
- Collection: History of Technology, n° 23
PRÉFACE
La technologie a été et demeure un facteur clé du progrès matériel de la société. Au fur et à mesure que les nations communiquent et se mondialisent, un fait est évident : dans un monde chaque fois plus informé, donc compétitif, les économies les plus efficaces sont celles qui mettent en œuvre les meilleures technologies. Selon l’économiste américain Richard Easterlin le principal facteur des différences du niveau de vie entre les États développés réside dans l’extraordinaire croissance du changement technologique dans un petit nombre de pays ; en particulier dans la mutation scientifique et technique de l’agriculture et de ses transformations.
Ceci se réalise à partir de l’analyse du rôle des acteurs et des instructeurs ; d’où l’importance d’une étude du rôle joué par la formation des agents du changement scientifique et technique au cours des années de 1880 à nos jours.
Dégager la place occupée par la formation et la recherche technologiques dans la mutation des industries liées à l’agriculture constitue un travail complexe pour de nombreuses raisons. En premier lieu parce que leur fonction a été longtemps mal définie, ensuite parce que les canaux par lesquels la technique influe sur l’économie sont variables et difficiles à cerner. Enfin par la rareté et l’insuffisance des statistiques et des indicateurs disponibles concernant l’investissement dans les hommes et les technologies industrielles de l’agriculture.
Pour ces raisons, le fil directeur de l’ouvrage de Pierre Vigreux est constitué par la recherche du lien entre la formation des acteurs, le progrès technique, sa contribution à la croissance économique et à la satisfaction des besoins de l’homme et de son activité.
À la fois recherche sur l’histoire, combien difficile, de l’émergence et surtout de l’acceptation en France d’une formation scientifique de l’agriculture, de son industrie et de son intégration au sein de l’élite des Grandes Écoles, caractéristiques de l’enseignement supérieur français, 14l’ouvrage de Pierre Vigreux décrit et analyse un chapitre essentiel et jusqu’à nos jours peu connu et incompréhensiblement négligé de l’histoire économique de la France.
Il s’agit d’un ouvrage dense, d’une grande abondance documentaire et analytique, riche d’un impressionnant ensemble de faits et de données que l’auteur a analysés avec science, patience et rigueur sans que l’agrément de la lecture en soit affecté.
Il n’y a pas le moindre doute que cet ouvrage trouvera rapidement sa place dans les bibliothèques scientifiques et se convertira rapidement en un classique de l’histoire des techniques et de l’histoire économique de la France contemporaine.
Albert Broder
Professeur Émérite d’Histoire Économique
Université de Paris – Val de Marne (UPEC)