[Introduction de la troisième partie]
- Publication type: Book chapter
- Book: Des aliments en quête d’acteurs. L’École nationale des industries agricoles (1880-2014)
- Pages: 387 to 388
- Collection: History of Technology, n° 23
La théorie est le moyen le plus simple, le plus efficace et le moins coûteux d’aborder un problème pratique.
Marcel Loncin, Génie industriel alimentaire, aspects fondamentaux1.
À la fin des années 1950, la nécessité d’un savoir commun pour appréhender les différentes filières des industries agricoles et alimentaires s’est imposée. C’est le « génie industriel », lui-même issu du génie chimique, qui va dans un premier temps s’imposer comme le savoir fédérateur permettant d’aborder scientifiquement ces différentes industries. La mise en place de l’enseignement correspondant à l’installation définitive de l’école sur le site de Massy (Essonne) va donner à l’école un nouveau dynamisme. C’est cette ambition collective que l’on peut qualifier de « projet du génie industriel alimentaire » qui va animer l’école pendant les années 1960 et 1970. La reconnaissance officielle à l’égard et de l’action pédagogique de l’institution se concrétise par l’obtention, aux termes de la loi du 2 août 1960, du titre d’« École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires ».
Cependant il apparaît vers la fin des années 1970, d’une part, qu’il est indispensable pour donner plus de cohérence à l’enseignement de restructurer complétement celui-ci pour prendre acte de la prééminence de l’approche transversale, d’autre part de donner à cet enseignement, dont la qualité est largement reconnue, un cadre institutionnel plus large.
C’est pourquoi cette troisième partie comprend trois chapitres.
Le septième chapitre intitulé : « Le projet du génie industriel alimentaire » expose à la fois la genèse et la nature de ce cet enseignement ainsi que les conditions dans lesquelles il s’est implanté dans l’ENSIA.
Le huitième chapitre consacré au « projet d’Institut des sciences et techniques du vivant » présente comment, presque simultanément, vont se mettre en place, d’une part dans l’école une nouvelle organisation de 388l’enseignement et d’autre part, plusieurs nouvelles structures, permettant une meilleure coordination des enseignements dispensés dans plusieurs autres établissements. Ces structures ne font que répondre au besoin auquel les initiatives rassemblées sous le terme de projet d’école centrale des industries alimentaires avaient précédemment essayé de répondre.
Il apparaissait déjà depuis quelques années que ce secteur de l’économie, désormais désigné sous le terme d’« agro-alimentaire », pouvait représenter un atout économique majeur pour notre Pays. C’est pourquoi d’autres établissements qui, mis à part l’Institut national agronomique ainsi que l’École centrale des arts et manufactures de Paris, ne disposaient pas de la même antériorité que l’ENSIA, avaient cru utile de dispenser également des enseignements dans ce domaine.
La première de ces structures sera l’« Institut supérieur de l’agro-alimentaire » (ISAA). L’intérêt du rapprochement ainsi réalisé étant apparu insuffisant, plusieurs années après, il sera élaboré un projet beaucoup plus ambitieux, le projet d’« Institut des sciences et techniques du vivant » (ISTV) proprement dit. Ce dernier ne se réalisera pas sous sa forme initialement prévue mais conduira en 2007 à la création de l’« Institut des sciences et des industries du vivant et de l’environnement », dénommé AgroParisTech. Toutes ces étapes permettront de donner à l’enseignement de l’agro-alimentaire un cadre institutionnel plus large.
Précédemment, a été présentée la population des ingénieurs des industries agricoles et alimentaires formés respectivement avant 1940 puis de 1941 à 19682. Plus généralement, les ingénieurs ENSIA participent, qu’ils l’investissent ou non, à l’acte alimentaire, activité qui, comme il a été exposé en tête de cet ouvrage3, est chargée d’une forte dimension symbolique et qui donc ne peut être réduite à ses dimensions nutritionnelle et économique. C’est pourquoi il convient, maintenant et compte tenu de ce contexte, de prendre une vue d’ensemble des ingénieurs issus de cette école et d’examiner quelle est leur place dans le système industriel et plus généralement dans la société. C’est l’objet du neuvième chapitre intitulé : « Le paradoxe des ingénieurs des industries agricoles et alimentaires ».
- CLIL theme: 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- ISBN: 978-2-406-11930-2
- EAN: 9782406119302
- ISSN: 2264-458X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11930-2.p.0387
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 12-01-2021
- Language: French