Notices biographiques des correspondants
- Publication type: Book chapter
- Book: Correspondance. Tome III. Lettres à Marie
- Pages: 371 to 384
- Collection: Correspondence and Memoirs, n° 46
- Series: Le dix-neuvième siècle, n° 17
Notices biographiques
des correspondants
Ballanche, Pierre-Simon. Né à Lyon le 4 août 1776. Mort à Paris le 12 juin 1847.
D’abord imprimeur à Lyon, il se fixe à Paris à partir du Premier Empire pour faire œuvre de poète, d’essayiste et de philosophe. Penseur chrétien, il croit à une régénération et à une élévation des sociétés humaines, selon un cycle de chutes et de réhabilitations successives. Ses idées sur la palingénésie sociale ne sont pas sans influence sur son ami Charles Nodier, qu’il rejoint à l’Académie française en 1842. Dans la Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises, publiée en 1836, sous la direction d’Alfred de Montferrand, Ballanche rédige l’article « Mme Mennessier-Nodier ».
Béranger, Pierre-Jean de. Né le 19 août 1780 à Paris. Mort dans cette même ville le 16 juillet 1857.
Béranger est sans conteste le chansonnier le plus populaire de la première moitié du xixe siècle. Esprit libéral, chantre nostalgique de la Révolution et de l’Empire, il exerce sa verve caustique contre tout ce qui représente l’Ancien Régime et l’autoritarisme. Sous la Restauration, ses pamphlets lui valent quelques séjours en prison. Un dernier recueil de Chansons paraît en 1833, au moment où Béranger s’est retiré dans une petite maison de Bagneux.
Beuvain d ’ Altenheim, Gabrielle. Née le 17 mars 1814 à Paris, où elle meurt le 16 mai 1886.
Fille de l’homme de lettres Alexandre Soumet, familier de l’Arsenal, elle épouse Gaspard-Augustin Beuvain d’Altenheim en 1834. Elle fait des débuts poétiques remarqués avec les Filiales (1836), puis dans les années 1840, en collaboration avec son père, elle donne à la scène, avec succès, quelques tragédies ou comédies. Elle poursuit seule ensuite une œuvre de vers et de proses.
372Biré, Edmond. Né à Luçon le 13 mars 1829. Mort à Nantes le 15 mars 1907.
Juriste de formation, il se passionne pour l’histoire et la littérature. Comme historien, il publie plusieurs ouvrages sur la Révolution et sur l’Empire. Comme chroniqueur littéraire, il consacre ses études aux grands noms du xixe siècle. Chateaubriand, Balzac, Hugo… Il est également l’éditeur scientifique des œuvres de Musset. Chercheur scrupuleux, il a recours, par exemple, aux souvenirs et aux témoignages directs de Marie Mennessier-Nodier sur la littérature de la Restauration. Leur échange épistolaire s’étend sur une douzaine d’années de 1881 à 1893.
Boulanger, Louis. Né à Vercelli (Piémont) le 11 mars 1806. Mort à Dijon le 7 mars 1867.
Intime de Victor Hugo, Louis Boulanger appartient pleinement comme artiste à la nouvelle école romantique, où il s’illustre comme peintre, graveur et illustrateur. Dans ses souvenirs, Marie Mennessier-Nodier se souvient de cet « habitué » de l’Arsenal : « C’étoit Boulanger avec sa variété d’humeur, aujourd’hui triste, demain gai, toujours si grand peintre, si grand poëte, si bon ami. » Charles Nodier. Épisodes et Souvenirs de sa vie, 1867, p. 301. S’il publie peu de vers, il rime avec suffisamment d’élégance pour que Sainte-Beuve l’appelle « le poète des peintres ».
Boulay-Paty, Évariste. Né à Donges le 10 octobre 1804. Mort à Paris le 7 juin 1864.
Poète romantique de la première heure, il fréquente une « société d’amis » où se côtoient Sainte-Beuve, Mme Tastu, Vigny, Nodier, Hugo, Deschamps, Dumas, Fouinet… et des artistes comme Devéria, Roqueplan, Boulanger, Davis d’Angers… C’est en toute logique que Marie Mennessier-Nodier le sollicite pour une contribution à son anthologie de « poésie moderne » La Perce-Neige.
Brayer, Alfred. Né à Cologne le 31 mai 1807. Mort à Paris le 3 octobre 1863.
Son mariage avec Isaure Chassériau, en 1841, l’apparente à la famille Guyet-Desfontaines que fréquentent les Mennessier-Nodier. Comme Jules, il est nommé receveur particulier des Finances et trouve à s’illustrer dans la Garde nationale où il est nommé chef d’escadron en 1849.
373Brohan, Madeleine. Née à Paris le 21 octobre 1833. Morte à Paris le 24 février 1900.
Elle marche sur les pas de sa mère, la comédienne Suzanne Brohan, avec la même précocité et le même succès. En 1850, elle entre à la Comédie-Française, où elle joue Molière, Marivaux ou Musset. Son talent et sa beauté contribuent à son exceptionnelle réussite. Elle prend sa retraite en 1885.
Brohan, Suzanne. Née à Paris le 22 janvier 1807. Morte à Fontenay-aux-Roses le 16 août 1887.
Entrée très tôt au Conservatoire où elle obtient plusieurs prix, Suzanne Brohan parachève sa formation d’actrice en province. Elle s’impose sur les scènes parisiennes à partir de 1832, à l’Odéon et au Vaudeville. Le public est conquis par son irrésistible séduction. Elle est sociétaire de la Comédie-Française en 1834, mais elle doit quitter la scène pour raison de santé en 1842. Elle se retire alors à Fresnes, puis à Fontenay-aux-Roses. Elle eut deux filles : Augustine et Madeleine toutes deux comédiennes.
Canel, Urbain. Né le 1er janvier 1789 à Nantes. Mort à Paris le 17 décembre 1867.
Il est l’éditeur des grands écrivains romantiques à leurs débuts : Balzac, Hugo, Lamartine, Musset, Sand, Sainte-Beuve, Vigny… Il connaît des difficultés financières à plusieurs reprises et il au bord de la faillite quand il propose un contrat d’édition à Marie Mennessier-Nodier. Dans ses Souvenirs, elle se souvient de lui comme d’« un libraire qui vouloit aimer ce qu’il publioit et qui l’aimoit quelquefois au point de ne pas tenir outre mesure à le vendre. » Op. cit., p. 266.
Daloz, Lieutenant.
Nous ne possédons pas d’information sur le lieutenant Daloz qui semble remplir, auprès de M. de Peyronnet, ancien ministre emprisonné au fort de Ham, les fonctions d’ordonnance et de secrétaire.
Deschamps, Émile. Né à Bourges le 20 février 1791. Mort à Versailles le 22 avril 1871.
Fondateur avec Hugo de La Muse française (1823), Émile Deschamps s’affirme comme une des figures dominantes de la nouvelle école romantique. Marie Nodier se souvient : « Nous avions acclamé… Roméo et Juliette, 374chez Émile Deschamps, l’éblouissant poëte qui sait raconter les Voyages de la reine Mab comme un sorcier qu’il est. » Op. cit., p. 315. Sa production littéraire est abondante : poésie, nouvelles, articles critiques, portraits, traductions, mais elle reste dispersée dans divers journaux, revues ou recueils. En 1866, il intègre le groupe du Parnasse contemporain. Retiré à Versailles, attisant les braises du passé, en ami fidèle, il entretient avec Marie Mennessier-Nodier une correspondance régulière.
Dumas, Alexandre. Né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts. Mort à Puys (près de Dieppe) le 5 décembre 1870.
Par son entrain, sa verve et sa gaité, Alexandre Dumas est une figure essentielle de l’Arsenal. D’ailleurs, son couvert est toujours mis à la droite de la maîtresse de maison. Dans son roman La Femme au collier de velours (1850), le premier chapitre « L’Arsenal » est tout entier un vibrant hommage à Charles Nodier et une évocation pleine de nostalgie du salon de l’Arsenal en fête. Toute sa vie, Dumas fut pour Marie une sorte de bon géant tutélaire. Elle voyait en lui « le plus charmant et le plus dévoué des amis ».
Escamps, Henri d’. Né à Pointe-à-Pitre le 27 novembre 1815. Mort à Passy le 23 octobre 1891.
Protégé par Victor Hugo, il débute une carrière administrative et se fait remarquer par son Histoire et Géographie de Madagascar (1846). Mais c’est en tant qu’historien de l’art que Henri d’Escamps est reconnu. L’ensemble de son œuvre critique est regroupé sous le titre d’Histoire générale et spéciale des Arts du Dessin en France. En 1862, il est nommé Inspecteur des Beaux-Arts, c’est à ce titre qu’il entre en relation avec Marie Mennessier-Nodier, à propos d’un projet de buste de Charles Nodier.
Fontaney, Antoine. Né à Saint-Denis le 22 septembre 1801. Mort à Paris le 11 juin 1837.
Il fait ses débuts poétiques avec la publication en 1829 de Ballades, mélodies et poésies diverses. Introduit par Sainte-Beuve à l’Arsenal, il tombe sous le charme de Marie Nodier et même après le mariage de celle-ci en 1830, il continue de lui envoyer des vers et de longues lettres amicales. Nommé plusieurs fois en mission diplomatique en Espagne, il s’y ennuie et, de retour en France, il peine à se faire un nom dans la nouvelle littérature. Il publie dans les journaux et revues ses souvenirs de voyage et des 375articles de critique littéraire. Amoureux de Gabrielle Dorval, il l’enlève d’un couvent où sa mère l’avait fait enfermer et en 1834 il part vivre à Londres avec elle. Fontaney subsiste au prix d’un labeur journalistique éreintant et sans gloire. Le couple, malade, rentre à Paris : Gabrielle meurt en avril 1837, Antoine en juin. Son Journal intime et sa correspondance avec Marie Mennessier-Nodier ont été publiés par René Jasinski en 1925.
Guiraud, Alexandre. Né à Limoux le 24 décembre 1788 et mort à Paris le 24 février 1847.
Appartenant au premier cénacle romantique, il est l’un des fondateurs de La Muse française. Poète élégiaque, romancier, dramaturge, il est élu à l’Académie française en 1826. Il apporte sa contribution amicale à La Perce-Neige de Marie Mennessier-Nodier.
Guttinguer, Ulric. Né le 31 janvier 1787 à Rouen. Mort à Paris le 21 septembre 1866.
Guttinguer fait partie de la cohorte conquérante des jeunes romantiques qui se réunissent chez Nodier à l’Arsenal. Lui-même reçoit ses nombreux amis sous ses lilas de la rue de Courcelles ou dans son chalet de Saint-Gatien-des-Bois. Il publie quelques recueils poétiques et un roman évoquant sa conversion religieuse : Arthur (1837). Considérant Marie Mennessier-Nodier comme sa « pupille », il lui témoigne dans sa correspondance une fidèle et constante amitié.
Heylli, Georges d’ (pseudonyme d’Edmond-Antoine Poinsot). Né le 16 août 1833 à Nogent-sur-Seine et mort le 5 octobre 1902 à Neuilly-sur-Seine).
Auteur de nombreuses publications, il fonde en 1876 le bimensuel la Gazette anecdotique. C’est en tant que responsable de cette publication qu’il entre en relation épistolaire avec Marie Mennessier-Nodier.
Hugo, Adèle. Née le 27 septembre 1803 à Paris. Morte de 27 août 1868 à Bruxelles.
Adèle Foucher épouse Victor Hugo en 1822. Le couple fréquente assidument l’Arsenal, Adèle Hugo et Marie Nodier deviennent vite deux amies inséparables. Dans ses Souvenirs consacrés à son père, Marie laisse longuement la parole à son amie qui fut, dit-elle « le témoin affectionnée de la vie de Charles Nodier. » Op. cit., p. 339. En dépit de 376l’exil, Adèle appartient toujours à la famille de cœur de Marie. Adèle Hugo fait revivre aussi les jours heureux de l’Arsenal dans Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863).
Hugo, Victor. Né à Besançon le 26 février 1802. Mort à Paris le 22 mai 1885.
La rencontre de Hugo et de Nodier date de 1823. Pendant quelques années, le jeune poète et dramaturge fait peu ou prou figure de fils spirituel de son aîné. Cette proximité intellectuelle se concrétise par des projets littéraires communs, des voyages : à Reims pour le sacre de Charles x, à Chamonix et en Suisse, avec une mémorable étape à Saint-Point chez Lamartine. Marie Mennessier-Nodier se souvient des soirées littéraires chez les uns ou chez les autres : « Nous avions acclamé tour à tour : Cromwell, Marion Delorme et Hernani, chez Victor Hugo. » Op. cit., p. 315. Hugo est le parrain de Thècle Mennessier-Nodier, le troisième enfant de Marie. Mais les liens se distendent à partir de 1830, quand Hugo prend son essor et que Nodier reste dans l’ombre, toutefois, ils ne sont jamais rompus. Après la mort de Charles Nodier et en dépit de son exil, Hugo continue de correspondre avec Marie, et d’aimer celle qu’il avait consacrée « Notre-Dame de l’Arsenal ».
Jal, Auguste. Né à Lyon le 12 avril 1795. Mort à Vernon le 1er avril 1873.
L’amitié de Jal et de Nodier remonte à l’année 1822, quand ils habitaient tous deux rue de Provence. Dans les années 1820, Jal collabore à de nombreux journaux comme critique d’art. En 1831, il devient historiographe officiel de la Marine et publie des ouvrages d’envergure : une Archéologie navale, un Glossaire nautique, un Dictionnaire critique de biographie et d’histoire. Il est nommé conservateur des Archives de la Marine de 1852 à sa retraite en 1862. Auguste Jal et son épouse Aspasie restèrent toujours pour Marie, qui les appelait « les Jaux », des amis très proches.
Janin, Jules. Né à Saint-Étienne le 16 février 1804. Mort à Paris le 19 juin 1874.
Comme journaliste, il collabore à la Revue de Paris, au Figaro, à la Revue des Deux Mondes et ses trente-quatre années passées au Journal des Débats lui valent le titre de « prince des critiques ». Polygraphe fécond, il est aussi l’auteur d’essais historiques, de contes, de romans. Il a toujours gardé en mémoire sa première rencontre avec Marie Nodier, quand elle 377avait dix-huit ans et, dans ses vieux jours, il s’adresse encore à elle avec la même tendresse admirative et respectueuse.
Lacretelle, Henri de. Né le 21 août 1815 à Paris. Mort le 17 février 1899 à Paris.
Comme Lamartine dont il est l’ami et le secrétaire, Henri de Lacretelle est à la fois un homme de lettres et un homme politique. Son œuvre littéraire aborde tous les genres : poésie, nouvelle, roman, théâtre. Il est régulièrement réélu député de Saône-et-Loire de 1871 à 1898 et siège sur les bancs de la gauche radicale.
Lamartine, Alphonse de. Né le 21 octobre 1790 à Mâcon. Mort le 28 février 1869 à Paris.
À ce prestigieux commensal de l’Arsenal un peu intimidant, à ce roi de la poésie portant « la couronne de l’ode et de l’élégie », Marie Mennessier-Nodier témoignera toujours la plus sincère admiration et le plus grand respect. Bien qu’il ait décliné l’offre d’être le parrain du deuxième enfant de Marie et qu’il n’ait pas souhaité figurer dans son recueil poétique La Perce-Neige, il a conservé des rapports cordiaux avec la famille de Nodier. Vers la fin de sa vie, au moment où il publie son Cours familier de littérature, Marie et ses enfants viennent lui rendre visite à son domicile parisien.
Latouche, Henri de (Hyacinthe Joseph Thabaud, dit). Né à La Châtre le 2 février 1785. Mort à Chatenay-Malabry le 9 mars 1851.
Ami de Charles Nodier, il fait comme lui ses débuts littéraires sous le Premier Empire. Outre sa participation à plusieurs journaux comme directeur ou rédacteur, il fait jouer avec succès quelques comédies et publie des vers inspirés en partie de son Berry natal. Il met son imagination au service de l’écriture romanesque et même de quelques mystifications littéraires. Il revendique le mérite d’avoir publié les œuvres d’André Chénier et d’avoir soutenu les débuts de George Sand.
Latour, Antoine de. Né à Saint-Irieix le 30 août 1808. Mort à Sceaux le 27 avril 1881.
Il fait des débuts poétiques auprès des jeunes poètes romantiques. Marie Nodier fait sa connaissance à cette époque et reste en relation avec lui, quand il est nommé précepteur du duc de Montpensier (1832), 378puis son secrétaire particulier (1843). Grand connaisseur de l’Espagne, il en fait découvrir les richesses littéraires au public français grâce à ses nombreux essais et à ses traductions.
Laurentie, Pierre-Sébastien. Né le 21 janvier 1793 au Houga (Gers) et mort à Paris le 9 février 1876.
Journaliste et historien, il est un défenseur actif de la liberté de l’enseignement pendant la Restauration. Sous la monarchie de Juillet, il devient un penseur influent du légitimisme et devient le conseiller secret du comte de Chambord. Il n’obtint jamais de mandat électif, mais défendit par ses nombreuses publications ses idées catholiques et traditionnalistes.
Marmier, Xavier. Né à Pontarlier le 22 juin 1809. Mort à Paris le 11 octobre 1892.
Compatriote et ami de Charles Nodier, Xavier Marmier est un grand voyageur et un homme de lettres aux multiples facettes. Poète et romancier, il publie aussi de très nombreux récits inspirés de ses fréquents voyages en Europe du Nord et en Europe centrale essentiellement. Comme traducteur, il contribue à une meilleure connaissance en France des littératures germanique et scandinave. Il est élu à l’Académie française le 19 mai 1870.
Mennessier-Nodier, Jules. Né à Nancy le 13 avril 1802 et mort à Fontenay-aux-Roses le 6 mars 1877.
Il épouse Marie Nodier le 17 février 1830 et de ce mariage naissent quatre enfants. En 1844, un décret royal l’autorise ainsi que sa famille, à porter le nom de Mennessier-Nodier. Receveur particulier des Finances, il connaît plusieurs affectations : Château-Chinon (1844), Saint-Pol-sur-Ternoise (1848), Pont-Audemer (1853), où il prend sa retraite en 1869 avant d’aller se fixer à Fontenay-aux-Roses en 1874. Des lettres échangées entre les époux, ne restent que celles de Marie (un peu plus de 200) que nous avons publiées dans les tomes I et II de sa Correspondance. De ce que Jules a pu écrire directement à sa femme, nous n’avons retrouvé, dans les archives de la famille, qu’une seule lettre, qui nous fait regretter la disparition de toutes les autres, car son contenu n’est pas moins riche ni intéressant que celui des lettres de Marie.
379Mérimée, Prosper. Né le 28 septembre 1803 à Paris. Mort à Cannes le 23 septembre 1870.
Son œuvre littéraire lui vaut d’être élu à l’Académie française au siège de Charles Nodier, en mars 1844. Mérimée n’appréciait guère l’écrivain Nodier et il ne peut s’empêcher d’émailler son discours de réception (6 février 1845) de remarques ironiques et désinvoltes. Les amis de Nodier en sont scandalisés. En l’apprenant, Marie, qui n’a pas eu la force de se rendre à la cérémonie, est effondrée. Finalement la famille et les proches de Nodier jugent prudent de renoncer à poursuivre la polémique : Mérimée est influent.
Michelot, Paul. Né le 26 avril 1817 à Paris, où il décède le 19 juillet 1885.
Il fait une carrière d’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et accomplit quelques missions pour le ministère de l’Instruction publique. Lointain cousin de Marie Nodier par sa filiation, mais proche d’elle par son affection, il ne manque pas une occasion de lui manifester son intérêt en l’étourdissant de valses dans des fêtes parisiennes ou en l’accablant de sonnets galants de sa façon.
Musset, Alfred de. Né le 11 décembre 1810 à Paris, où il meurt le 2 mai 1857.
Musset franchit les portes du salon de l’Arsenal, « presque enfant, rêvant ses Contes d’Espagne et d’Italie », selon les Souvenirs de Marie Mennessier-Nodier. Entre les deux jeunes gens se noue une complicité poétique et amicale jamais démentie, malgré les éclipses. Ses succès poétiques et dramatiques l’imposent comme un grand acteur du romantisme. Dans des pages longtemps inédites, Marie fait le portrait et l’éloge d’« un poète qui n’a jamais fait de mal qu’à lui-même, et qui a légué à son pays une gloire assez belle, assez française pour acheter à ses chagrins le silence et à sa mort le respect. »
Nodier, Charles. Né à Besançon le 29 avril 1780 et mort à Paris le 27 janvier 1844.
Nous avons très peu de lettres de Charles Nodier à sa fille qu’il aimait tant. Ceci s’explique peut-être en partie par le fait que même une fois mariée, Marie resta toujours à l’Arsenal, avec son époux et ses enfants, 380jusqu’à la mort de son père. Elle eut avec celui qu’elle considérait « comme un maître, comme un frère, comme un fils et comme un camarade », une immense complicité et des discussions infinies mais pas ou peu de lettres échangées.
Ortigue, Joseph d’. Né le 22 mai 1802 à Cavaillon. Mort le 20 novembre 1866 à Paris.
Il fréquente les milieux littéraires et musicaux parisiens à l’époque du romantisme naissant représenté par Nodier, Hugo, Sainte-Beuve… Sur le plan religieux, il est très influencé par Lamennais. Il se consacre à des travaux de musicologie et devient un critique musical reconnu : il prend la défense de Berlioz et de Liszt. Il contribue à la redécouverte de la musique religieuse du Moyen Âge, en particulier du plain-chant grégorien.
Pavie, Georges. Né le 23 avril 1847 à Angers. Mort le 12 février 1914 au Mans.
Fils de Victor Pavie, il fait une carrière dans la magistrature en province.
Pavie, Victor. Né le 26 novembre 1808 à Angers. Mort le 17 août 1886 à Saint-Melaine-sur-Aubance.
Lors de sa jeunesse estudiantine à Paris, Victor Pavie qui fait des vers, est introduit dans divers cénacles littéraires (dont l’Arsenal) et il devient l’ami de Lamartine, Victor Hugo, Sainte-Beuve, Dumas. De retour à Angers en 1835, il reprend l’imprimerie-librairie familiale et soutient activement les artistes romantiques. Dans les colonnes des Affiches d’Angers, il contribue à une meilleure connaissance du romantisme en province ; il publie Gaspard de la nuit d’Aloysius Bertrand en 1842. Ses publications personnelles, poèmes critiques, mémoires, récits de voyage témoignent d’une grande qualité de plume que l’on apprécie aussi dans ses lettres à Marie Mennessier-Nodier.
Pichot, Amédée. Né à Arles le 3 novembre 1795. Mort à Paris le 12 février 1877.
De formation scientifique, reçu docteur en médecine en 1817, il publie, en collaboration avec Charles Nodier un Essai critique sur le gaz hydrogène et les divers modes d’éclairage artificiel (1823). Mais il se consacre 381bientôt exclusivement à sa passion des lettres. Il est rédacteur à la Revue de Paris, au Mercure du xixe siècle et à la Revue britannique. Outre quelques ouvrages d’histoire ou de fiction, il publie un nombre considérable de traductions. Marie Mennessier-Nodier, dans ses Souvenirs, le définit comme « le traducteur érudit de lord Byron et de Walter Scott. »
Plon, Henri. Né le 25 avril 1806 à Paris, où il meurt le 25 novembre 1872.
Henri Plon et ses trois frères (Hippolyte, Auguste et Charles) ajoutent leur activité d’imprimeurs celle d’éditeurs à partir de 1852. La nouvelle maison Plon devient officiellement « Libraire-Imprimeur de l’Empereur ». Marie Mennessier-Nodier eut à correspondre occasionnellement avec Henri Plon, mais ils ne furent jamais en relation d’affaires.
Prat, Henri. Né à Lyon le 19 octobre 1814. Mort le 27 avril 1885 à Boulogne-sur-Seine.
Il est reçu à l’Arsenal dans sa jeunesse et en conserve un inaltérable souvenir. Il fait une carrière de précepteur et enseigne à Paris la littérature et l’histoire à un public de jeunes filles. Ses cours sont regroupés en plusieurs volumes dans des Études historiques et des Études littéraires. En 1841, il est le fondateur du Mémorial catholique qui paraît jusqu’en 1870. Si Fontaney fut l’ami amoureux des jeunes années de 1830, il semble que Henri Prat, reprenne ce rôle de soupirant dans les années 1870, au crépuscule d’une vie.
Racot, Adolphe. Né à Lectoure en 1840. Mort à Paris le 14 mai 1887.
Après des débuts poétiques sous la bannière des Parnassiens, Adolphe Racot fait carrière dans le journalisme, comme critique théâtral de la Gazette de France, collaborant aussi au Figaro et au Gaulois. Journaliste le jour, romancier la nuit, il publie un assez grand nombre de romans. Il laisse aussi des biographies contemporaines : Portraits d’hier et Portraits d’aujourd’hui (posthumes).
Rességuier, Jules de. Né le 28 janvier 1788 à Toulouse et mort dans cette même ville le 7 septembre 1862.
Militaire dans sa jeunesse par tradition familiale, mais homme de lettres par goût, Jules de Rességuier est un des premiers fidèles de l’Arsenal romantique. Il est romancier et surtout poète. Il est aussi un 382homme du monde recherché et il tient lui-même salon dans son hôtel de la rue Taitbout. Nombre de ses poèmes sont mis en musique par ses contemporains, dont Marie Mennessier-Nodier, qui entretiendra toujours avec lui des rapports respectueux et cordiaux.
Richard de La Vergne, François. Né à Nantes le 1er mars 1819 et mort à Paris le 28 janvier 1908.
Ordonné prêtre en 1844, il est nommé évêque en 1872, puis archevêque de Paris en 1886 et promu cardinal en 1889. Il fut un ardent défenseur du catholicisme et de la monarchie. Il est inhumé dans la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, pour laquelle il a beaucoup œuvré et qu’il a consacrée en 1891.
Robinet de Cléry, Adrien. Né à Metz le 18 août 1836. Mort à Anhée (Belgique) le 13 septembre 1914.
Issu d’une famille de magistrats, il fait lui-même une brillante carrière comme magistrat et avocat, d’abord en Algérie, avant la guerre de 1870, puis à Lille et Lyon, avant d’être nommé avocat général à la Cour de Cassation en 1876. Mais à cause de ses convictions légitimistes, il est démis de ses fonctions. Il reprend alors la robe d’avocat. Il est l’auteur de nombreuses publications juridiques et historiques.
Rossigneux, Charles. Né le 7 février 1818 à Paris, où il meurt le 22 décembre 1907.
Il est architecte-décorateur et dessinateur d’art appliqué. Sa correspondance témoigne de la solide amitié qui exista toujours entre les familles Nodier et Rossigneux.
Sainte-Beuve, Charles-Augustin. Né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer. Mort le 13 octobre 1869 à Paris.
Abandonnant ses études médicales en 1827, Sainte-Beuve se tourne vers les lettres, fréquente l’Arsenal et devient l’ami de Nodier et de Hugo. Marie met alors en musique certains de ses poèmes. Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme (1829) sont un jalon important de la poésie romantique. Mais le nom de Sainte-Beuve est surtout associé à son colossal travail de critique littéraire regroupé en partie dans les volumes de ses Portraits et de ses Causeries du lundi.
383Stassart, Goswin de. Né à Malines le 2 septembre 1780. Mort à Bruxelles le 16 octobre 1854.
Acquis aux idées des Lumières, le baron de Stassart occupe, sous le Premier Empire, diverses responsabilités administratives dans l’Europe napoléonienne et en France. À partir de l’indépendance belge (1830), il joue un rôle politique de premier plan dans son pays, comme premier président du Sénat et grand-maître du Grand Orient de Belgique. Comme écrivain, il rédige de nombreux textes politiques et maçonniques, des pensées et des maximes. Il est aussi un poète reconnu et apprécié en particulier pour ses Fables. Il est président de l’Académie royale de Belgique. Ses Œuvres complètes sont publiées en France en 1855. Charles Nodier et Goswin de Stassart se rencontraient à Paris où le baron séjournait souvent.
Tastu, Amable. Née à Metz le 30 août 1795. Morte à Palaiseau le 11 janvier 1885.
Amable Voïart épouse l’imprimeur perpignanais Joseph Tastu en 1816. Ils se fixent à Paris en 1819. Les vers d’Amable Tastu parviennent à s’imposer dans un champ littéraire dominé par les hommes. Marie Nodier lui voue une grande admiration et met en musique quelques-uns de ses poèmes. Les noms d’Amable Tastu et de Marie Mennessier-Nodier se trouvent associés dans plusieurs recueils poétiques, anthologies ou albums des années 1830. Après la faillite de son mari, elle doit se consacrer à des travaux de prose alimentaire. Mais elle est reconnue par ses pairs pour sa poésie et elle s’impose comme une des grandes muses du romantisme.
Thierry, Augustin. Né à Blois le 10 mai 1795. Mort à Paris le 22 mai 1856.
Son travail d’historien se distingue par son souci de s’appuyer sur des sources originales et par une narration très vivante. Malgré la maladie qui le rende aveugle et le paralyse peu à peu à partir de 1828, il accomplit une œuvre et recherche et de publication considérable. En 1841, une polémique l’oppose ponctuellement à Charles Nodier. Augustin Thierry, par souci d’authenticité et de clarification, choisit une « onomatologie franke » pour désigner Merowig (Mérovée) ou Chlodowig (Clovis). Nodier se gausse de l’académique historien Theodoric qui émaille sa prose d’« horribles noms ostrogoths ».
384Vatel, Charles. Né le 5 décembre 1816 à Versailles, où il meurt le 30 janvier 1885.
Avocat de formation, il exerce d’abord à Paris, puis à Versailles. Il se consacre à de longues recherches documentaires et historiques sur Charlotte Corday, les Girondins, Madame Du Barry. Il semble que la correspondance de Vatel et de Marie Mennessier-Nodier se limite à quelques lettres échangées en 1873-1874, à propos de la montre de Vergniaud, dont Charles Nodier fut un temps le dépositaire.
Vigny, Alfred de. Né le 27 mars 1797 à Loches. Mort le 17 septembre 1863 à Paris.
Par ses Poèmes (1822), son roman historique Cinq-Mars (1826), son drame Chatterton (1835), Vigny s’affirme comme une figure majeure du romantisme naissant. Dans les années où il fréquente assidument l’Arsenal, il se lie d’amitié avec Marie Nodier avec qui il échange poèmes et musique. Dans ses Souvenirs, Marie Mennessier-Nodier se rappelle, parmi les nombreux habitués, « Vigny, qui, doutant de sa future transfiguration, daignoit encore se mêler aux hommes. » Op. cit., p. 301.
Weiss, Charles. Né le 15 janvier 1799 à Besançon, où il meurt le 11 février 1866.
Ami d’enfance de Charles Nodier, il est son alter ego, comme en témoigne leur abondante correspondance. Il est nommé conservateur administrateur de la bibliothèque de Besançon de 1811 à 1866 et se consacre à d’importants travaux de bibliographie. Il publie une Biographie universelle en 1841. Son Journal, commencé en 1815, est en cours de publication.
- CLIL theme: 3639 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Art épistolaire, Correspondances, Discours
- ISBN: 978-2-406-11239-6
- EAN: 9782406112396
- ISSN: 2261-5881
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11239-6.p.0371
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 07-21-2021
- Language: French