Établissement du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Correspondance
- Pages : 25 à 26
- Collection : Correspondances et mémoires, n° 39
- Série : Le Grand Siècle, n° 12
Établissement du texte
Les critiques ont très tôt réalisé la qualité des lettres de Mme de Scudéry : ils y ont été d’autant plus attentifs que malgré sa réputation d’esprit, l’on ne lui connaît pas d’autre œuvre, et que l’on ne possède guère que ses lettres à Bussy. Ludovic Lalanne a procuré en 1858-1859 une édition de la correspondance de celui-ci qui continue à faire référence.
La première édition avait paru en 1697, sous la surveillance d’Amé-Nicolas de Bussy-Rabutin, de sa sœur, Mme du Dalet, et du P. Bouhours. Les éditions se sont ensuite succédé, toujours incomplètes, d’où l’intérêt du Supplément aux mémoires et lettres de M. le comte de Bussy. Bien qu’établies à partir des manuscrits de Bussy, les premières éditions étaient partielles : le texte avait été repris avec des bonheurs divers ; en outre les noms propres avaient souvent été supprimés. Il était donc nécessaire de revenir aux manuscrits disponibles.
Si plusieurs bibliothèques de province conservent des copies de la correspondance, aucune n’est autographe et les fautes de lecture y sont aussi nombreuses que les coupes. Lalanne s’est quant à lui appuyé sur les manuscrits de la main de Bussy : en premier lieu, il a consulté les trois volumes conservés de la Suitte autographe des Mémoires, utilisées par le P. Bouhours et les enfants de Bussy pour les premières éditions des lettres ; il a ensuite fait usage d’un manuscrit de l’Institut établi par Bussy à l’intention de Louis XIV ; il s’est enfin référé au manuscrit Brottier, conservé à la Bibliothèque nationale de France. Pour le reste, c’est-à-dire pour les années 1666-1673 et à partir de décembre 1686, il a été tributaire des anciennes éditions de lettres, à partir desquelles il a accompli un remarquable travail éditorial, éliminant les doublons, mentionnant au besoin les fragments retrouvés dans le Supplément imprimé. Au total, ses choix ont été remarquablement exigeants et cohérents : il n’a pratiquement pas laissé échapper de texte et aucun ne concerne Mme de Scudéry – il en est de même pour les lettres autographes de Bussy que nous avons recensées
26Aussi avons-nous repris l’édition en vérifiant le texte sur les manuscrits disponibles1. La nature même du document explique qu’il y ait peu de variantes significatives : nous n’avons retrouvé qu’une version différente d’une même lettre ! Nous avons modernisé la ponctuation lorsqu’elle ne répondait plus aux normes actuelles. Nous avons également replacé à leur ordre des lettres sans date mais dont le contenu contenait des informations suffisamment précises.
Nous avons en outre totalement renouvelé l’annotation en nous efforçant d’identifier les personnages cités, afin que cette édition soit également un outil de connaissance.
Enfin, nous avons reproduit en annexe les lettres connues de Mme de Scudéry à Mme de Maintenon et restitué une lettre oubliée au maréchal de Noailles.
1 D.-H. Vincent vient de découvrir une copie de lettres de Bussy en 1673, précédées d’un extrait de lettre de Mme de Scudéry. Daté du 5 juillet 1673 à Paris, ce fragment de nouvelles de la cour et de la guerre est révélateur du travail de centon auquel se livraient les premiers éditeurs de l’épistolier (BUSSY-RABUTIN, Lettres inédites, Dijon, E.U.D., 2018, p. 73).
- Thème CLIL : 3639 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Art épistolaire, Correspondances, Discours
- ISBN : 978-2-406-07805-0
- EAN : 9782406078050
- ISSN : 2261-5881
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07805-0.p.0025
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/07/2019
- Langue : Français