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- Publication type: Book chapter
- Book: Théâtre complet. Tome VII
- Pages: 777 to 789
- Collection: French Theatre Library, n° 104
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Édition séparée
Nous reproduisons l’édition séparée publiée par Jean Ribou en 1676. Notre exemplaire de référence est celui conservé à la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française (Rés. COR Inc 1676) :
1676-A L’INCONNU. / COMEDIE / MESLEE D’ORNEMENS / & de Musique. / PAR T. CORNEILLE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez JEAN RIBOU, au Palais, dans / la Salle Royale, à l’Image S. Loüis. / [filet] / M. DC. LXXXVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; [2] + 8 + 112 + [2] ; privilège, 14 novembre 1675 ; enregistré, [sans date], signé Thierry ; achevé d’imprimer, 17 janvier 1676.
Elle n’est pas la première édition, puisqu’il existe une édition de 1675 :
1675L’INCONNU. / COMEDIE / MESLEE D’ORNEMENS / & de Musique. / PAR T. CORNEILLE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez JEAN RIBOU, au Palais, dans / la Salle Royale, à l’image S. Loüis. / [filet] / M. DC. LXXV / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; [1] + 8 + 114 + [1] ; privilège, 14 novembre 1675 ; enregistré, [sans date] signé Thierry ; achevé d’imprimer, 17 janvier 1676.
Celle-ci a été publiée par Georges Forestier dans son recueil de pièces illustrant le procédé du théâtre dans le théâtre1. Nous l’avons cependant 778écartée, parce que le seul exemplaire que nous en avons pu trouver, conservé au site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France (Arts du spectacle, 8-RF-2737), celui même reproduit par Forestier, contient une feuille supplémentaire qui donne une description de la noce de village tirée du Triomphe des dames qui fut ajoutée à L’Inconnu pour remplacer le divertissement original de l’acte V en 1679.
Un des exemplaires de l’édition de 1676 que nous avons consultés contient, lui aussi, une feuille supplémentaire. Il est conservé au site Tolbiac de la Bibliothèque nationale de France (RES P-YF-69) :
1676-B L’INCONNU. / COMEDIE / MESLEE D’ORNEMENS / & de Musique. / PAR T. CORNEILLE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez JEAN RIBOU, au Palais, dans / la Salle Royale, à l’Image S. Loüis. / [filet] / M. DC. LXXVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; 8 + 114 p. ; privilège, 14 novembre 1675 ; achevé d’imprimer, 17 janvier 1676.
Il s’agit d’un recueil de pièces du xviie siècle. Le texte de L’Inconnu se termine à la p. 112 avec le mot « FIN », mais il est suivi d’une autre feuille paginée 113 et 114, qui commence « CHANSO.N » [sic] / « Si Claudine / Ma voisine ». Or, comme nous avons remarqué ci-dessus, cette feuille supplémentaire n’aurait pu y être ajoutée qu’en 16792. Nous avons donc choisi de reproduire la seule édition séparée que nous avons pu consulter qui ne contient pas cette page supplémentaire.
En 1704, suivant la reprise de la pièce en 1703 avec un nouveau prologue et de nouveaux divertissements par Dancourt et Jean-Claude Gillier, une nouvelle édition fut publiée par Pierre Ribou qui constitue une sorte de texte hybride en ce qu’elle contient le texte de Thomas Corneille mais où le prologue et les divertissements originaux sont remplacés par ceux de Dancourt. Nous en avons consulté l’exemplaire conservé au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France sous la cote 8-RF-2739 :
1704-TC/DAN L’INCONNU / COMÉDIE. / Par T. CORNEILLE. / AVEC / UN NOUVEAU PROLOGUE, & de nouveaux 779Agrémens. / Par Mr. DANCOURT. / [fleuron] / A PARIS, / Chez PIERRE RIBOU, sur le Quay / des Augustins, à la descente du Pont- / Neuf, à l’Image saint Loüis. / [filet] / M. DCCIV. / Avec Permission.
In-12 ; [2] + 4 + 120 + [2] ; privilège, 17 avril 1679 ; enregistré, 28 avril 1679, signé Couterot ; l’achevé d’imprimer n’est pas donné.
Le département des Arts du spectacle en possède un second exemplaire (8-RF-5959) et ce sont toutes les deux des éditions séparées sans musique. Par contre, le volume 6 des Œuvres de Dancourt publiés par Pierre Ribou en 1705 (Arts du spectacle, 8-RF-5899 (6)), contient cette version du texte de L’Inconnu (avec la même page de titre) avec l’addition de la musique de Gillier (entre les p. 12 et 13). De la même façon, le volume V des Œuvres de Dancourt publiés par Pierre Ribou en 1708 (Bibliothèque de l’Arsenal, 8-BL-12961 (5)) contient lui aussi la musique pour les nouveaux divertissements.
Poèmes dramatiques
L ’ Inconnu figure dans le volume 5 des Poèmes dramatiques de Thomas Corneille publiés en 1682, 1692, 1698, et 1706. En ce qui concerne les Poèmes dramatiques de 1682, nous en avons utilisé l’édition conservée au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France sous la cote 8-RF-2652(5) :
1682-PD POËMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez GUILLAUME DE LUYNE, / Libraire Juré, au Palais, dans la Salle des / Merciers, sous la montée de la Cour des / Aydes, à la Justice. / [filet] / M. DC. LXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; [5] + 571 + 1 + [5] p. ; privilège, 17 avril 1679 ; enregistré, 28 avril 1679, signé Couterot ; achevé d’imprimer, 23 juillet 1682 ; L’Inconnu figure aux p. 387-501.
780Nous en avons consulté les exemplaires conservés au site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France (YF-2572(5)) ; aux Arts du Spectacle, site Richelieu-Louvois (8-RF-2652(5)) ; et à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-NF-4632(5)).
Une nouvelle édition des « Poèmes Dramatiques » fut procurée en 1692. L’adresse « Au Lecteur » qui figure dans le premier volume de celle-ci conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-BL-12743 (1)), mais qui manque dans celui conservé aux Arts du Spectacle (8-RF-2653 (1)), explique la nécessité d’une nouvelle édition :
Voici une édition des pièces de théâtre de Messieurs Corneille frères bien différente de celle qui s’en fit en 16823. La négligence de ceux qui se chargèrent d’en voir les épreuves, et qui pouvaient aisément les rendre correctes, puisqu’on les faisait sur une copie déjà imprimée, y laissa passer un si grand nombre de fautes, qui rien ne fut jamais plus défiguré. Il n’y a presque point de pages où il ne se trouve des mots oubliés, ou mis les uns pour les autres, […] ce qui change tellement le sens, qu’on a souvent peine à le trouver. Il y a même en beaucoup d’endroits des vers tout entiers omis, et quelquefois jusqu’à trois de suite ; et en d’autres ce qui se doit dire deux acteurs différents, est mis sous le nom d’un seul acteur, sans que les couplets soient séparés d’aucun titre. Les plaintes que le public en a faites, ont obligé de n’épargner aucuns soins pour réparer cette négligence par une nouvelle édition tout-à-fait correcte ; où l’on trouvera les pièces de feu Monsieur de Corneille séparées en cinq volumes, au lieu de quatre, comme elles étaient auparavant ; mais toujours sous le même titre de théâtre. […]
Quant aux cinq volumes des pièces de Monsieur de Corneille son frère, qui ont pour titre poèmes dramatiques, outre un très grand nombre de fautes d’impression dont l’auteur les a purgées, il a pris soin d’y changer tout ce qui lui a paru de moins correct pour la langue, qui n’était pas aussi épurée qu’elle l’est présentement. […] On a mis aussi à la fin du dernier volume les deux discours qu’il a prononcés à l’Académie Française.
En fait, il semblerait que l’initiative pour une nouvelle édition des œuvres des deux frères vint de Thomas lui-même, car le « privilège du roi » décrit comment l’imprimeur Guillaume de Luyne avait :
[…] fait remontrer que le sieur Thomas Corneille de l’Académie Française, aurait revu et corrigé les pièces de théâtre par lui composées, comme aussi celles du feu Pierre Corneille son frère, dans l’impression desquelles contenant 781en tout neuf petits volumes, il s’était glissé beaucoup de fautes, tellement qu’étant à présent dans leur perfection, et le dernier privilège que ledit exposant aurait obtenu de nous étant prêt d’expirer, il nous aurait très-humblement fait supplier de lui vouloir accorder encore un privilège pour la réimpression desdites pièces de théâtre.
Ce privilège fut accordé le 25 mai 1691 pour une période de dix ans, puis de Luyne fit part de son privilège « aux sieurs Pierre Trabouillet et Augustin Besoigne libraires à Paris, suivant l’accord fait entre eux », et les volumes furent « achevés d’imprimer » le 31 décembre 1691.
Encore une fois, L’Inconnu figure au volume cinq. Nous avons surtout utilisé le volume conservé au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France (Rf 2653(5)) :
1692-PD POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez PIERRE TRABOÜILLET, au Palais, / dans la Gallerie des Prisonniers, à l’Image saint / Hubert : Et à la Fortune, proche le / Greffe des Eaux & Forests. / [filet] / M. DC. LXXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; [5] + 598 + [5] p. 1 ; L’Inconnu figure aux p. 387-501.
Cette émission ne contient pas l’adresse intitulée « Le Libraire au lecteur », et les dates suivantes sont incluses à la fin du premier volume : privilège, 25 mai 1691 ; enregistré, 6 juin 1691, signé P. Auboin ; achevé d’imprimer, 31 décembre 1691.
Nous avons également consulté l’émission produite par Antoine Besoigne, conservée à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-BL-12743(5)) :
POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez AUGUSTIN BESOIGNE, dans la Grand’ Salle / du Palais, vis-à-vis la Cour des Aydes, / aux Rozes vermeilles. / M. DC. LXXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Il se trouve en plus à l’Arsenal un volume qui semble être un autre exemplaire du volume cinq, mais qui ne possède pas de page de titre (8-NF-4642(10)).
782Il en existe également une troisième émission que nous n’avons pu consulter :
POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / A PARIS, / Chez GUILLAUME DE LUYNE, Libraire / Juré, au Palais, dans la Salle des Merciers, / sous la montée de la Cour des Aydes, / à la Justice. / M. DC. LXXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Une nouvelle édition des Poèmes dramatiques parut à Lyon en 1698 :
1698-PD POËMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A LYON, / Chez LAURENS BACHELU fils, / ruë Neuve, à ST. Joseph. / [filet] / M. DC. XCVIII. / AVEC PRIVILÈGE DU ROY.
In-12 ; privilège, 25 mai 1691 ; achevé d’imprimer, 4 février 1698 ; L’Inconnu figure aux p. 387-501.
La genèse de celle-ci est explicitée à la fin du premier volume, où, après la reproduction de privilège de 1691 (voir ci-dessus) nous trouvons ce qui suit :
Et ledit sieur Guillaume de Luyne à qui le privilège ci-dessus a été accordé, a cédé les droits dudit privilège aux sieurs Pierre Trabouillet, Augustin Besoigne, Guillaume Cavelier et Charles Osmont, soussignés, pour en jouir en son lieu et place, chacun pour un quart suivant les traités faits entre ledit sieur de Luyne et les soussignés, lesquels ont remis la présente copie collationnée dudit privilège, pour être envoyée au sieur Laurens Bachelu fils libraire à Lyon, et lui servir ce que de raison, conformément au traité fait avec ledit Bachelu fils, à Paris le deuxième mars mil six cent quatre-vingt-dix-sept. Signé P. Trabouillet, A. Besoigne, G. Cavelier, C. Osmont.
Nous en avons consulté l’exemplaire conserve à la Bibliothèque Georges Ascoli et Paul Hazard (T-131(5)).
Huit ans plus tard, celle-ci fut suivie d’une nouvelle édition parisienne (privilège, 18 juillet 1698 ; enregistré, 28 juillet 1698, signé C. Ballard ; sans achevé d’imprimer). Encore une fois, L’Inconnu figure au volume 5. Nous en avons surtout utilisé l’exemplaire conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-BL-12744(5)) :
7831706-PD POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / NOUVELLE EDITION, / revûë, corrigée, & augmentée. / CINQUIÈME PARTIE. / A PARIS, / [fleuron] / Chez la Veuve de PIERRE TRABOÜILLET, / Gallerie des Prisonniers, à S. Hubert, / proche le Greffe des Eaux & Forêts. / [filet] / M. DCCVI. / AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
In-12 ; [4]+2+551+ [3] p. ; sans date du privilège et de l’achevé d’imprimer ; sur la page de titre, les mots « POEMES », « T. CORNEILLE. », « CINQUIÉME PARTIE. », et « PIERRE TRABOÜILLET, » sont imprimés en rouge. Ce volume est paginé de la façon suivante : Circé, p. 159-282 ; L’Inconnu[Au lecteur, Acteurs du prologue, Décoration du prologue], p. 283-288 ; « Nouveau Prologue et Nouveaux Divertissements pour la Tragédie de Circé Remise au Theatre en 1705 », p. 289-302 ; L’Inconnu[texte], p 289-306 ; « Nouveau Prologue et Nouveaux Divertissements pour la Comedie de l’Inconnu, Remise au Theatre en 1703 », p. 387-406.
Nous en avons également consulté l’émission suivante conservée au site François Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France (YF-2587(5)) :
POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / NOUVELLE EDITION, / revûë, corrigée, & augmentée, / CINQUIÈME PARTIE. / A PARIS, / Chez CHARLES OSMONT, ruë S. Jacques, / au coin de la ruë de la Parcheminerie, / à l’Ecu de France. / MDCCVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROI.
In-12 ; privilège, 18 juillet 1698. L’Inconnu figure aux p. 303-386, et le « Nouveau prologue et nouveaux divertissemens » de Dancourt aux p. 387-406.
Encore une fois, le privilège explique le fait des émissions différentes :
Notre bien aimé Augustin Besoigne, libraire à Paris, nous a très humblement remontré qu’il a acquis de Guillaume de Luyne les exemplaires des œuvres des sieurs Corneilles, lesquelles il désirerait réimprimer avec des augmentations et 784des estampes à chacune des pièces, et autres embellissements, pour lesquels il est obligé de faire des avances considérables.
On accorda à Besoigne un privilège pour quinze ans le 18 juillet 1698, ensuite de quoi, tout comme de Luyne :
[…] ledit sieur Augustin Besoigne a cédé et transporté le droit du présent privilège aux sieurs Pierre Trabouillet, Guillaume Cavelier, Henry Charpentier, Michel David, et Charles Osmont, libraires à Paris, pour en jouir en son lieu et place, suivant les traités faits entre eux.
Nous en avons également consulté un exemplaire dans une collection privée4. Bien que publié également par les soins de la veuve de Pierre Trabouillet, celui-ci est légèrement différent du précédent et ne contient pas le nouveau prologue et les nouveaux divertissements :
1706-MAB POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / NOUVELLE EDITION, / revûë, corrigée, & augmentée. / CINQUIÉME PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez la Veuve de PIERRE TRABOÜILLET, / Gallerie des Prisonniers, à S. Hubert, / proche le Greffe des Eaux & Forêts. / [filet] / M. DCCVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROI.
In-12 ; [2]+2+551+[3] p. ; les mots « POEMES », « T. CORNEILLE. », « CINQUIÉME PARTIE. », « A PARIS, », « PIERRE TRABOÜILLET, » « M. DCCVI. » sont imprimés en rouge ; Circé figure, aux p. 159-282, L’Inconnu aux p. 283-386 et le « Nouveau Prologue, et Nouveaux Divertissemens pour la Comedie de l’Inconnu » aux p. 387-406 ; le Nouveau Prologue et les Nouveaux Divertissements pour Circé ne sont pas donnés.
785Manuscrits
La Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française possède cinq manuscrits ayant un rapport avec L’Inconnu (pour nos hypothèses quant à leur datation, voir ci-dessus5) :
Ms 1 Une copie manuscrite de la plus grande partie du texte de L’Inconnu avec les divertissements de Dancourt de la main du copiste Minet qui exerça ses fonctions entre 1721 et 1754. Il s’agit donc d’une « copie du souffleur » du xviiie siècle. L’acte III manque, mais le « rôle » du Bohémien, qui figure à la scène 6 de cet acte, également de la main de Minet, a été relié avec le manuscrit ultérieurement. Le Ms 1 donne la nouvelle version du dialogue de l’Amour et de la Jeunesse produit par Favart en 1752 (voir ci-dessus), ce qui indique qu’il fut produit entre cette date et 1754 quand Minet quitta ses fonctions.
Ms 2 I La nouvelle version du dialogue de l’Amour et de la Jeunesse produit par Favart en 1752 (Dancourt avait réutilisé celui de Thomas et de Visé) (fo 1-7 [numéros de page ajoutés ultérieurement]) ; une version légèrement adaptée de la noce de campagne qui se réfère à la convalescence du Dauphin en 1752 (voir ci-dessus) (fo 13-22), toutes les deux de la même main que nous supposons être celle de Favart ; une feuille séparée d’une main différente qui donne une distribution de rôles où il est question d’acteurs du xviiie siècle.
Ms 2 II Une copie faite par Minet d’une partie des divertissements de Dancourt avec quelques répliques et d’autres qui signalaient quand les acteurs en question devaient 786intervenir, plus des noms de quelques acteurs du xviiie siècle (Dubois, Mlle Gaultier, Mlle Clairon [Claire-Josèphe Léris]). Ce fragment ne comprend pas le nouveau dialogue de l’Amour et de la Jeunesse contenu dans Ms 2 I et Ms 1, et semblerait donc être antérieur à ces deux fragments. Le Ms 2 II comprend les préliminaires de la noce de village mais non pas la noce elle-même. Des numéros de page sont indiqués qui semblent se référer à une édition des Œuvres de Dancourt, mais nous n’avons pu identifier laquelle6 : p. 415 pour la fin du Dialogue de l’Amour et de la Jeunesse et « Dulle sponde del mar » ; p. 437 pour une partie de la scène 8 de l’acte II comprenant « L’âme la plus fière » ; et p. 457 pour une partie de la scène 6 de l’acte III, commençant avec le vers « À faire un compte en l’air l’âge lui sert d’excuse » et se terminant avec « J’admire également et la voix et la danse ». Une autre indication de page (p. 477) est incluse avant le début du dialogue d’Alcidon et d’Aminte, décrit comme faisant partie de la scène 4 de l’acte IV, mais a ensuite été biffée. Ce fragment comprend aussi les scènes 1 et 2 et une partie de la scène 3 de l’acte V (sans indication de page), qui se termine avec le vers « Quoi ! déjà de retour ? », et il est écrit en bas de la page, « Voyez l’imprimé de Dancourt ». Les deux dernières feuilles du document sont remplies de distributions de rôles écrites au crayon et à l’encre, qui ont ensuite été biffées ou effacées, mais où on peut distinguer le titre « La Noce » et les noms de certains comédiens : Drouin, Dangeville, Legrand, Mlle Clairon, Mlle Dumesnil [Marie-Françoise Marchand], Mlle Lavoy [Marie-Anne-Pauline Dumont], Mlle Gaultier, Mlle Dangeville [la jeune], plus l’indication « Les 4 danseurs ».
Ms 2 III Une copie de la version modifiée de la noce de campagne qui fait allusion à la convalescence du Dauphin (Ms 2 I) de la main de Minet.
787Ms 2 IV Une partie du « rôle » de la comtesse de la main de Minet qui contient des vers provenant de la noce de campagne modifiée pour fêter la convalescence du Dauphin (par exemple « je vais y prendre part de grand cœur »), qui ne figurent pas dans les autres versions de la noce.
Ces manuscrits eux-mêmes furent sujets à des modifications à travers le temps, ce que nous avons essayé de montrer dans les notes. Certains contiennent aussi des noms d’interprètes que nous avons utilisés en essayant de les dater. Nous donnons les informations que nous avons récupérées à propos de ces personnes dans notre Appendice 7.
Orthographe et variantes
En ce qui concerne la préparation des textes, nous avons modernisé l’orthographe, sauf dans de rares circonstances que nous signalons dans les notes, et les quelques fois où nous avons corrigé la ponctuation sont également signalées dans les notes. Nous avons pourtant supprimé les points après les chiffres. Nous suivons les conventions de la maison d’édition en donnant des variantes tirées des éditions publiées du vivant de l’auteur mais seulement en ce qui concerne les différences textuelles sans prendre en compte les différences de ponctuation entre les textes publiés. Nous avons cependant écarté toutes les éditions publiées en dehors de la France, où l’auteur n’aurait pas pu jouer un rôle. De la même façon, nous ne donnons pas non plus des variantes tirées des éditions de la musique. Certains critiques ont récemment souligné l’importance de la ponctuation dans les œuvres dramatiques du xviie siècle, qu’ils voient comme une représentation du « souffle de l’acteur », indiquant des pauses d’une durée plus ou moins longue7. C’est pour cette raison que 788Georges Forestier a rétabli, autant que possible, la ponctuation originale (ou du moins la ponctuation des premières éditions) dans ses éditions pour la Bibliothèque de la Pléiade du théâtre de Molière et de Racine8. Mais celle-ci n’est qu’une solution imparfaite car même une première édition ne représente que d’une façon imprécise le texte qui fut joué9. Or, une « copie du souffleur » et des documents semblables sont par leur nature même plus proches de la représentation que la première édition, et même si elle est tardive (comme c’est le cas pour les manuscrits ayant un rapport à L’Inconnu), elle représente un texte qui fut certainement joué. Dans la préparation des éditions actuelles, j’ai cherché de prime abord à offrir des variantes de ponctuation provenant des manuscrits conservés à la Comédie-Française, mais ceci n’a eu comme résultat que de longues listes de variantes plutôt incompréhensibles. J’ai été donc obligée avec beaucoup de regret de renoncer à cette tentative, en attendant que la technologie numérique nous fournisse la possibilité d’éditions plus « souples » où les différentes versions d’un texte pourraient se voir plus facilement.
En ce qui concerne les scènes où l’on reproduit le dialecte des paysans qui figurent dans la noce de village, j’ai suivi la logique que j’emploierai dans mon édition du Festin de pierre de Thomas Corneille. C’est-à-dire, que j’ai modernisé l’orthographe là où il me semblait possible, tout en cherchant à respecter son aspect phonétique. Or, comme je remarquerai dans mon introduction au Festin, j’ai été confortée dans cette décision par le fait que le texte que je reproduirai figure avec l’orthographe originale en appendice aux Œuvrescomplètes de Molière publiées par Georges Forestier et Claude Bourqui, tandis que Alain Niderst dans son édition du même texte a modernisée l’orthographe mais sans prêter une attention particulière au parler des paysans. Il m’a semblé donc préférable d’offrir une autre approche, à mon sens plus claire, mais qui peut être 789facilement comparée avec les deux autres. Il me semble également que cette approche s’aligne avec les objectifs de la présente collection en ce qu’elle sert l’accessibilité des textes10.
1 Forestier, Aspects du théâtre dans le théâtre.
2 À part la page supplémentaire, il y a une seule différence entre 1676-B et 1675 et 1676-A en ce que le mot « Et » manque au début du v. 1768 dans RES-P-YF-69, mais non pas dans les deux autres.
3 Le Théâtre de Pierre Corneille, revu et corrigé par l ’ auteur fut également publié en cinq volumes en 1692 (Pierre Corneille, Théâtre, 5 vol., Paris, Guillaume de Luyne, 1692).
4 Je tiens à remercier Professor Richard Maber qui a eu la gentillesse de me communiquer ce volume.
5 Dans mon livre sur la production à Guénégaud des pièces à machines de Thomas Corneille, j’ai déclaré imprudemment que ces manuscrits se rapportent à la reprise de L’Inconnu à Guénégaud en janvier 1679 (Clarke, Guénégaud III, p. 302). Je sais maintenant que ceci est loin d’être le cas et je suis très heureuse de pouvoir corriger cette faute ici.
6 Nous avons pu cependant écarter les éditions de 1711, 1729, et 1742 des Œuvres de Dancourt.
7 Voir Georges Forestier, Lire Racine, dans Jean Racine, Œuvres complètes I Théâtre – Poésie, dir. Georges Forestier, Paris, Gallimard, 1999, p. lix-lxviii ; Sabine Chaouche, « La Poésie racinienne : chant ou déclamation », dans Racine poète, dir. Bénédicte Louvat-Molozay et Dominique Moncond’huy, Paris, La Licorne, 1999, p. 235-256 ; Julia Gros de Gasquet, « Les Enjeux de la ponctuation du vers racinien : étude comparée de deux tirades de Bajazet », dans Racine poète, p. 219-234 ; Michael Hawcroft, « Reading Racine : punctuation and capitalization in the first editions of his plays », Seventeenth-Century French Studies, 22, 2000, p. 35-50 ; Eugène Green, La Parole baroque, Paris, Desclée de Brouwer, 2001.
8 Jean Racine, Œuvres complètes I Théâtre – Poésie ; Molière, Œuvres complètes, dir. Georges Forestier et Claude Bourqui, 2 vol., Paris, Gallimard, 2010.
9 Par exemple, Michael Hawcroft a découvert un morceau du rôle d’Hippolyte utilisé lors d’une production de la Phèdre de Racine, et dans l’article qu’il lui consacre, il montre combien ce texte est différent de la première édition de la pièce (Hawcroft, « Comment jouait-on le rôle d’Hippolyte »).
10 Charles Mazouer, dans son édition du Festin de pierre, écrit que « Le lecteur rétablira aisément, derrière des déformations comiques du patois savoureux des paysans des environs de Paris, les formes correctes » (Molière, Dom Juan, ou Le Festin de pierre, dir. Charles Mazouer, Paris, Classiques Garnier, 2022, p. 92, n. 88). Malheureusement, cela n’a pas été l’expérience de cette éditrice et de ses étudiants anglophones.
- CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN: 978-2-406-16692-4
- EAN: 9782406166924
- ISSN: 2261-575X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-16692-4.p.0777
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 03-20-2024
- Language: French