Voici ce que nous écrit Benoît Dufau, pour faire suite à l’article « ‘Ce pauvre Tristan que j’ai vu errer…’ : un témoignage sur la sexualité de Corbière dans une intrigante tribune en 1890 » (Cahiers Tristan Corbière, no 3) :
« L’hypothèse de Yann Bernal sur “L…” est la bonne : dans Le Parisien du 15 octobre 1890, la chronique ‘Lamartine à Paris1’ est attribuée à Robert Franc dans le sommaire et signée par Théodore Lefebvre à la fin de l’article (pas d’autre article de « Robert Franc » dans ce numéro). Mêmes préoccupations concernant les femmes, le mariage et la baisse de la natalité… Bref, Robert Franc = Théodore Lefebvre. Il s’agit à la fois du polygraphe breton et du candidat (républicain) aux élections locales dont parle Yann Bernal – et il était également employé à la Banque de France : « vérificateur des billets », selon La Presse du 1 mars 1892. Dans Les Catholiques et la question sociale – Morlaix 1840-1914, l’historien Vincent Rogard le présente comme un ‘candidat pour ainsi dire permanent’ qui obtient ‘des scores à la mesure de son extravagance’ (p. 341 : c’est tout ce que je peux voir sur Google Books). Son père, Jean Lefebvre, était professeur – et un article de L’Éclair du 25 septembre 1906 raconte que Théodore distribuait des poésies que son père avait écrites à son épouse2 … Mais le plus intéressant pour nous est qu’il est né le 13 janvier 1851 à Morlaix : il a donc bien dû voir ‘errer’ Tristan Corbière ! À noter qu’il évoque également le peintre Hamon dans un article sur ‘Les artistes en Bretagne’ (Le Parisien du 22 août 18903). »
1 Article consultable sur le site retronews.fr (consulté le 8 mai 2021).