Chronicals of Giralducie
- Publication type: Journal article
- Journal: Cahiers Jean Giraudoux
2023, 51. Le Paris de Jean Giraudoux - Pages: 341 to 353
- Journal: Jean Giraudoux Studies
CHRONIQUES DE GIRALDUCIE
INFORMATIONS DIVERSES
colloque international
Le prochain Cahier Jean Giraudoux sera intitulé : L’écrivain et le territoire : Giraudoux, Bellac et le Limousin (no 52 – 2024), et publiera les actes du colloque international des 30-31 mai 2024 (Médiathèque Jean Giraudoux, Bellac).
Organisé par l’Académie Giraudoux, l’Université de Pau et des pays de l’Adour (UR ALTER) et l’Université Bordeaux Montaigne (UR Plurielles) dans le cadre du programme de recherche « Les maisons d’écrivain en Nouvelle-Aquitaine » (MécriNA) financé par le CRNA.
Comme le souligne Alain Duneau dans la notice « Bellac, Limousin » du Dictionnaire Giraudoux (sous la dir. de S. Coyault et A. Job, Honoré Champion, 2018), la ville et la région natales de Jean Giraudoux sont devenues dans son œuvre « un véritable mythe de la province française ». Au-delà de l’ancrage biographique, ces lieux incarnent un paradis perdu que l’écrivain s’efforce de faire revivre en passant de l’intime à l’universel. « Bellac » est en outre un toponyme dont l’étymologie et les sonorités suscitent la rêverie et nourrissent l’imaginaire, au point qu’il resurgit çà et là au fil des textes avec autant de discrétion que d’obstination. Mais de quoi Bellac est-il le nom chez Giraudoux ? de la nostalgie de l’enfance, d’une certaine conception de la France ou d’une certaine conception de la vie ?
L’objet de ce colloque sera non seulement d’examiner la fortune de ces lieux que sont Bellac et le Limousin dans l’œuvre littéraire de Jean Giraudoux, mais aussi d’étudier très concrètement l’histoire de la maison natale de l’écrivain et la manière dont celui-ci a laissé une empreinte 342dans l’espace bellachon. On accordera une importance particulière à la « réinvention » récente de la maison à travers le projet « La Digitale », que l’on pourra comparer à diverses expériences menées dans d’autres maisons d’écrivain.
Les communications porteront donc de manière privilégiée sur les sujets suivants :
–Bellac et le Limousin dans l’œuvre de Giraudoux : résonances et variations sur un motif, entre mythe et réalité.
–Bellac et le Limousin dans le discours critique sur l’écrivain : ancrage biographique et construction d’un imaginaire ; Giraudoux écrivain « régionaliste » ?
–Giraudoux et les autres écrivains du Limousin (Robert Margerit, Pierre Bergounioux, Marcelle Tinayre, etc.)
–Giraudoux vu de Bellac : quelle présence aujourd’hui de l’écrivain dans l’espace public en Haute-Vienne ? quelles politiques, quelles actions pour rappeler qu’il est l’enfant du pays ?
–La maison natale de Bellac : histoire, statut, évolution et actualité. Quelles sont ses spécificités en tant que maison d’écrivain ? Quelles sont les caractéristiques de la catégorie « maison natale » dans la typologie des maisons d’écrivain ?
–Le projet « La Digitale1 » et autres exemples de « réinvention » d’une maison d’écrivain.
Comité d ’ organisation : Annie Besnard, Mireille Brémond, Hélène Laplace-Claverie, Christian Leroy, Anne-Marie Prévot.
Comité scientifique : Mireille Brémond, Caroline Casseville, André Job, Yves Landerouin, Hélène Laplace-Claverie.
La Folle de Chaillot à Athènes
(Théâtre Pallas, 5 rue Voukourestiou, Athènes)
Dès 1937, l’auteur et Louis Jouvet, son metteur en scène attitré, songeaient à une pièce dont Marguerite Moreno, monstre sacré à la Belle époque […], serait l’actrice principale. Il commence à l’écrire en 1941 343et termine sa version définitive quelques jours avant sa mort en 1944. La pièce sera créée l’année suivante par Louis Jouvet avec cette actrice.
[…] Pour Arthur Miller, Jean Giraudoux a écrit l’acte d’accusation le plus direct qu’on ait jamais dressé contre l’exploitation capitaliste. Les Français lui ont parfois préféré Paolo Paoli d’Arthur Adamov ou La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht, mais aujourd’hui, la modernité de cette pièce est plus dans un dialogue pétillant d’inventions loufoques. « À midi, tous les hommes, dit Aurélie, s’appellent Fabrice ». Ou encore : « Tout chien, sans son vrai nom, maigrit ». Et : « Vous ne devez pas caresser Dicky quand il n’est pas là, dit Constance. C’est mal… ». Bref, le premier Eugène Ionesco n’est pas loin.
Petros Zoulias met en scène à nouveau ce chef-d’œuvre classique mais le ramène, en soulignant sa pertinence, aux temps actuels. Cette pièce fut l’un des grands succès de Katína Paxinoú avec Alexis Minotis, au Théâtre National d’Athènes en 1966. Quinze ans plus tard, Andreas Voutsinas, pour le Théâtre National du Nord de la Grèce, lui donne une nouvelle vie avec Despo Diamantidou. Une interprétation historique… Antigone Valakou en 2003, mise en scène par Koraïs Damatis, puis Anna Panagiotopoulou, dirigée en 2014 par Petros Zoulias, ont aussi joué Aurélie au Théâtre National d’Athènes.
Ici, Petros Zoulias accentue l’esthétique du conte joyeux et onirique, avec un décor majestueux très coloré, de beaux costumes de Deni Vachlioti, une musique originale de la grande compositrice Evanthia Reboutsika, les lumières de Melina Masha et une traduction avec références discrètes au monde contemporain : mails, s.m.s., réseaux sociaux… comme aux féminicides et autres fléaux.
Elissavet Konstantinidou crée une Aurélie sensible, romantique et prête à changer le monde. La dernière scène nous restera en mémoire : quand les exploiteurs la menacent avec une arme, elle descend du plateau, s’avance vers le public et l’incite à suivre ses rêves. Et la scène du procès est aussi remarquable avec Nikos Moutsinas (Le Chiffonnier) dans un excellent monologue. Petros Zoulias est arrivé à garder l’esprit politique du texte et pour lui, Jean Giraudoux est une sorte de Brecht parisien. Il a également adouci une langue parfois académique et a rendu accessible l’œuvre de cet écrivain à un large public. Le metteur en scène a aussi essayé de simplifier sans trahir – le mal est puni, le bien triomphe –, de divertir sans recettes faciles et de faire réfléchir, tout en 344n’étant pas ennuyeux… […] un riche programme-livret avec textes sur Jean Giraudoux, la pièce et ses mises en scène, et de nombreuses photos.
Nektarios-Georgios Konstantinidis
Le metteur en scène : Petros Zoulias
Ma rencontre scénique avec La Folle de Chaillot est un voyage créatif d’hier jusqu’à aujourd’hui, de la connaissance théâtrale à la recherche d’une restitution contemporaine d’une pièce classique, un cheminement du fantastique au pragmatique. De l’ombre à la lumière. Un processus acrobatique entre deux pôles qui limitent éternellement notre univers. L’un, la logique de ceux qui détiennent le pouvoir, des technocrates, des ceux qui possèdent la puissance économique, et l’autre, la révolution des visionnaires, des romantiques, des humanistes. La nécessité de l’écrivain pour un lendemain meilleur est constante et puissante.
Par le moyen du théâtre et de sa magie, Giraudoux donne des leçons de déontologie politique. C’est pour cela que son texte est actuel et nous concerne.
Traduction Mireille Brémond
Aix-Marseille Université
Élément de bibliographie giralducienne
À la riche Bibliographie de l’œuvre de Jean Giraudoux 1899-1982 du regretté Brett Dawson, qu’il nous soit permis d’ajouter, après d’autres, un item. Il s’agit de la publication dans la revue Triptyque-Lettres. Arts. Sciences de juin-juillet 1928, d’un long « fragment » d’Adorable Clio. C’est aux pages 16 à 24, la plus grande partie de « Nuit à Châteauroux » (d’abord parue dans la NRF en 1919 puis en tête d’Adorable Clio en 1920), de l’arrivée à Provins à la traversée nocturne de Châteauroux – étant non reproduites les pages, centrales, sur l’hospitalisation et les échanges par lettres avec l’ami russe Pavel.
Le mensuel Triptyque, destiné au corps médical, exista de 1927 à 1940. Financé par le groupe pharmaceutique Scientia, il lui servait de support publicitaire tout en se voulant ouvert à la vie intellectuelle et 345artistique de son temps qu’il faisait ainsi pénétrer jusqu’en province dans les cabinets de ces notables qu’étaient encore les médecins : en 1933, Triptyque publia ainsi des extraits de Voyage au bout de la nuit de Céline.
Au-delà de la simple reproduction de fragments d’œuvres, la revue proposait en même temps une présentation de l’auteur – sous la plume de Jean Cabanel – et des études plus générales comme, dans ce « numéro Giraudoux », celle, sur deux pages, consacrée par Claude Barjac à la vogue, dans les années 20, du genre de l’« essai », « où quelques-uns des écrivains les plus spirituels de ce temps se plaisent à développer de divertissants paradoxes, ou à traiter plaisamment de graves sujets, gravement des thèmes frivoles ».
Et le critique de mentionner les collections où ces essais paraissent (Caractères de notre temps, Vies amoureuses, Collections des muses, Éloges, Nuits) et de souligner que « le public prend goût à ces jeux de fumoir et de boudoir » au risque qu’il s’en fatigue, même si de grands noms, Abel Hermant, Francis de Miomandre, François Mauriac, André Maurois, Jean Giraudoux (avec « Sport ») s’y adonnent – peut-être au détriment de leur œuvre sérieuse, suggère l’auteur. En effet, il ne s’agit pas tant de produire pour produire que de créer des livres « qui doivent nous représenter à l’étranger », le problème étant fondamentalement celui d’« aider à leur diffusion » comme élément de l’activité de propagande nationale hors des frontières. On verra là un écho à la création du Service des Œuvres françaises en 1920, dont, précisément, Giraudoux avait pris la direction de 1921 à 1924 pour voir son action à la tête de cette institution critiquée par Henri Béraud, en 1922.
Christian Leroy
Giraudoux, Commissaire général à l’Information :
quelques précisions sur le contexte de sa nomination
L’arrivée au pouvoir d’Hitler a amené, comme dans tous les autres domaines, de profondes modifications dans les pratiques diplomatiques allemandes. Si, en un premier temps, le corps des ambassades ne comporte pas de membres de premier plan du parti nazi, les choses changent à partir de novembre 1936, quand Joachim von Ribbentrop est nommé ambassadeur à Londres, tout en conservant des responsabilités 346dans la politique étrangère de son pays : par exemple, en 1937, il va en Italie assister à la signature de l’adhésion de Mussolini au pacte germano-japonais. Avec lui, la diplomatie tend à se faire propagande en développant des liens avec les milieux anglais déjà germanophiles. À partir du Congrès des Allemands de l’Étranger (août-septembre 1937) et sous l’impulsion d’Ernst Bohle, chef du service étranger du NSDAP, cette activité va chercher à s’appuyer sur l’aide d’« attachés culturels », représentants du parti nazi dans les ambassades et censés bénéficier d’un statut diplomatique. Leur fonction serait de répandre l’idéologie nazie auprès des Allemands résidant à l’étranger, en l’occurrence en Grande-Bretagne tout d’abord et aux USA, puis en France (cf. Robert Pelloux, « L’évolution récente du parti national-socialiste allemand », Politique étrangère, no 2, 1938, p. 128-143).
Dans le numéro de la NRF d’octobre 1937 où Giraudoux fait paraître « À propos de Charles-Louis Philippe », le traditionnel « Bulletin » à la fin de la revue se fait l’écho de ce bouleversement des mœurs diplomatiques. Une première rubrique note ainsi :
Berlin. La presse officielle annonce la prochaine adjonction, aux ambassadeurs allemands, d’« attachés culturels ». Il est tout à fait caractéristique de notre époque qu’un pays puisse espérer tirer davantage encore de la « surveillance spécialisée » de la « culture » des autres que de celle de leur armée, ou de leur commerce.
Une deuxième rubrique rapporte la réaction de la Cour de Saint James, où Ribbentrop s’était à plusieurs reprises distingué en faisant le salut nazi lors des réceptions du roi Georges VI : « Londres. Le Foreign Office fait savoir, officieusement, qu’il n’acceptera pas d’“attachés culturels” en Grande-Bretagne ». Une dernière rubrique évoque alors la France et éveille notre intérêt par des lignes où Jean Giraudoux est mentionné : « Paris. À la suite de la création d’“attachés culturels” aux ambassades allemandes, Marianne réclame l’institution au Quay d’Orsay, d’un service de propagande sous les ordres de Giraudoux ».
Et, de fait, la « une » de Marianne du 8 septembre 1937 évoque bien, sous le titre « Le Monde comme il va », l’affaire des « attachés culturels » nazis. L’article, après avoir signalé l’expulsion du correspondant du Times à Berlin s’inquiète de « l’enrégimentement des Allemands (sous-entendu “de l’étranger”) dans des associations organisées sous le contrôle étroit 347et direct de Berlin ». Que de telles fonctions puissent être admises en France, « voilà qui serait plus qu’un scandale » continue l’article, avant d’en venir à la réaction diplomatique à adopter :
Et tout ceci nous conduit, naturellement, à essayer de connaître quels services vont se trouver adjoints au bureau des « œuvres » du Quai d’Orsay et ce que devient le projet de confier à notre ami Jean Giraudoux la direction d’une vaste entreprise de propagande, destinée, s’il en est temps encore, à contrebattre les influences qui se dressent devant la France à l’étranger.
En matière de tourisme, M. Roland Marcel a déjà accompli une façon de miracle. Il convient de s’attacher désormais à un autre tourisme aussi passionnant et aussi nécessaire, si nous osons nous exprimer ainsi, celui de la pensée française, de la diplomatie et de la politique françaises.
Qui, en effet, mieux que Jean Giraudoux, pourrait donner à cette initiative l’impulsion qu’elle mérite ?
Ainsi, lorsque Giraudoux fut nommé Commissaire général à l’Information en juillet 1939 (dans une lettre à sa mère du 23 juillet, l’écrivain parle d’un « Haut-Commissariat à la propagande »), l’idée de lui confier un tel poste était déjà dans l’air depuis au moins deux ans. Autant que les qualités littéraires de l’écrivain, c’est bien aussi son expérience diplomatique dans le domaine de la « propagande » qui est mis en exergue et pourra expliquer qu’en 1939 on l’ait préféré à un Jules Romains également pressenti (cf. Guy Tessier et Mauricette Berne, Les Vies multiples de Jean Giraudoux, Grasset, 2010). Il est vrai aussi que la question de la propagande avait été abordée par Giraudoux lui-même précisément dans Marianne dès février 1933 (cf. Jacques Body, Giraudoux et l’Allemagne, Didier, 1975, « Face à Goebbels », p. 414). On voit que dans les années 30, Giraudoux est d’emblée perçu, loin de toute complaisance pour le régime en place en Allemagne, comme un défenseur de notre pays.
Christian Leroy
348Une lettre de Jean Giraudoux à Eirik Labonne
Ambassadeur de France, Grand-Croix de la Légion d’honneur, Eirik Labonne avait été reçu, comme Paul Morand, en 1913, au grand concours du Quai d’Orsay.
Chez les parents de Paul, Marie-Louise et Eugène Morand, à Paris, rue de l’École de médecine, il fut un habitué du club dit des Cordeliers, aussi ouvert, entre autres, à Édouard Bourdet et à Jean Giraudoux. Ensemble, ils pratiquaient là une « vieille et coutumière truculence », perpétuant ainsi des « rites adolescents ». Leurs liens étaient forts, au point que l’absence d’Eirik à une de leurs réunions fut presque considérée par Bourdet comme une trahison2.
En 1931, Eirik allait épouser Noélie Marie-Louise Charrier, nièce de madame Eugène Morand, entrant ainsi dans une famille dont il était proche depuis longtemps. En atteste la lettre ci-dessous, que lui adressa Jean Giraudoux après la disparition d’Eugène Morand, survenue le 2 janvier 1930. L’amitié et les rencontres entre Cordeliers se perpétuèrent cependant, qui durent beaucoup à Édouard et à Jean. Giraudoux mort, Eirik en porta témoignage, évoquant une « nostalgie familiale », et les « membres de cette intimité brisée par tant de coups3 ». Il écrit : « Lorsque les autres reviendront sans eux, ce sera dur de les oublier. Nous serons un peu comme des automates4 ».
François Escoube
34966, RUE BOISSIÈRE (XVIe)
Téléphone : Passy 46-15
- 46-165
Paris, le 21 janv. 1930
Cher Eirick6, je te suis bien reconnaissant de ta lettre. Je savais que tu serais très ému par le départ de cet homme dont le cadre intérieur était si grand. Tu lui devais ta famille parisienne. Je lui devais mon goût et ma déférence pour la vie, et peut-être lui devrai-je dans quelques années mon indifférence pour elle. J’ai eu beaucoup de peine déjà ces derniers temps de voir que cette indifférence était devenue chez lui une sorte de haine, qui s’accordait d’ailleurs par un miracle avec son incomparable courtoisie. Je le comprenais… Il n’aimait que la paix et il avait eu la guerre. Il n’aimait que le succès dû à l’amour envers son art, à l’admiration des femmes considérées comme des anges, à un vocabulaire choisi et poli, et le succès était venu dans sa maison par l’insulte aux femmes et le viol de toute syntaxe. Il avait une âme assez large pour comprendre malgré cela le talent de Paul, sa vérité, et qu’il avait maintenant raison, – et jamais son amour paternel n’en avait été affecté. Mais renoncer au cœur de son cœur pour croire à son fils exige un sacrifice dont lui seul était capable à ce point… Nous aurons l’occasion de reparler bien souvent de lui et de tout cela. Paul est très triste. C’est peut-être le seul deuil dont il ne puisse sortir que mutilé. Il est en Suisse ces jours-ci auprès de sa femme, dont la fille est malade7. Il revient mercredi ou jeudi. Penses-tu venir nous voir bientôt ? Je crois que Suzanne attend ton retour pour t’écrire. Plusieurs fois j’ai vu sur sa table des « mon cher Eirick » que les démêlés de Jean-Pierre avec 350Agathe8 ou Grisechatte avaient dû interrompre. Mais tu sais que nous pensons bien à toi et que nous te regrettons.
Affectueusement
Jean
La maison voisine de la tienne est démolie. De la rue on voit une palissade gigantesque sur laquelle est collée l’affiche d’Amphitryon 38.
351BELLAC ET LA MAISON NATALE DE JEAN GIRAUDOUX
« Ma ville natale est Bellac, Haute-Vienne. Je ne m’excuserai pas d’y être né. » (Jean Giraudoux, Littérature). Bien qu’il y ait vécu peu de temps, Bellac reste pour l’écrivain le paradis perdu de l’enfance, et de nombreux passages de ses romans évoquent la beauté des paysages du Limousin.
Sa maison natale, désormais nommée La Digitale, située 4 avenue Jean Jaurès, est le lieu où vous pouvez découvrir toutes les facettes de sa vie et de son œuvre, dans des espaces aménagés en 2023 par le Collectif Or Normes, qui propose aux visiteurs des installations numériques et des rendez-vous artistiques, ludiques et culturels. Vous trouverez les informations sur les jours et heures d’ouverture, et sur les manifestations ponctuelles, sur le site www.ladigitale-giraudoux.fr.
La Médiathèque Jean Giraudoux : un fonds Giraudoux est installé dans la médiathèque intercommunale du Haut-Limousin, place du Palais, à Bellac. On y trouve des livres dédicacés qui appartenaient à l’écrivain, ainsi que des éditions rares de ses œuvres. Ce fonds peut être visité sur demande (téléphoner à la médiathèque : 05 55 60 69 33).
Le festival annuel de Bellac, organisé depuis 1953, mêle actuellement théâtre, musique, spectacles de rue, marionnettes, ateliers pour enfants. La programmation est faite par l’équipe du Théâtre du Cloître, qui propose des spectacles toute l’année à Bellac. Le festival a lieu en général le deuxième week-end de juillet. Renseignements, programme et réservations : www.theatre-du-cloitre.fr. En parallèle du festival, des animations autour de Jean Giraudoux sont souvent organisées.
352LA DIGITALE, MUSÉE NUMÉRIQUE
Depuis 2020, l’Académie Giraudoux et la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux ont rassemblé et organisé les données (textes, iconographies, documents) que le Collectif Or Normes utilise dans tout son dispositif.
Le Collectif Or Normes présente dans les différentes pièces de la maison une ou plusieurs installations, qui donnent accès à un aspect de la vie ou de l’œuvre de l’écrivain. Le public peut visiter librement la maison, en tant que « spect-acteur », invité à interagir avec les animations ou les supports qui lui sont proposés. Il peut aussi être accompagné par une personne chargée de la médiation culturelle.
Lorsque le public entre dans le musée, il découvre, au rez-de-chaussée, une table numérique et une simulation de standard téléphonique, avec lesquelles il peut interagir pour se familiariser avec la vie et l’œuvre de l’écrivain.
Sur le palier du premier étage, il est accueilli par des citations formulées par le buste de Giraudoux, augmenté technologiquement. Une « consultation giralducienne » lui est alors proposée par un comédien, une comédienne, ou par des membres de l’Académie Giraudoux ou de la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux : il est invité à prendre soin de sa « santé littéraire » suite au diagnostic établi à partir de ses connaissances sur l’auteur. Il a également la possibilité de participer à un escape game autour d’une énigme qui entoure la mort de Giraudoux, et de découvrir Lectures pour une ombre, récit d’un épisode de la Première Guerre mondiale vécu par l’écrivain, au sein d’un dispositif technique qui exploite des archives stéréoscopiques. Enfin, en se rendant dans le bureau de Jean Giraudoux, le visiteur est invité à interpréter une réplique du personnage d’Agnès dans L’Apollon de Bellac.
Au deuxième étage, le public découvre les femmes qui ont compté dans la vie de Giraudoux, en décrochant un à un des téléphones rouges, pour entendre les correspondances que l’écrivain a échangées avec elles. La visite se termine par une installation vidéo qui immerge les visiteurs dans l’univers aquatique d’Ondine.
353LE SITE WEB DE l’ACADÉMIE GIRAUDOUX
Adresse : www.jeangiraudoux.org
Vous y trouverez des informations sur l’écrivain (biographie, bibliographie), sur son actualité (publications, représentations), sur l’Académie Giraudoux (colloques, événements divers).
Une adresse électronique vous permet de recevoir des réponses à vos questions.
Les adhérents de l’Académie reçoivent un mot de passe qui leur permet d’avoir accès à une information plus détaillée sur les études giralduciennes (bibliographies, thèses et travaux de recherche, anciens cahiers épuisés, revue de presse, traductions…).
1 La Digitale est le nom donné à la maison natale de Giraudoux ainsi qu’à l’association qui en assure la gestion, depuis que le collectif d’artistes transmédia Or Normes a réaménagé ce lieu au moyen d’installations interactives et immersives (https://www.ladigitale-giraudoux.fr, consulté le 10 avril 2023).
2 Bibliothèque nationale de France, Cabinet des manuscrits, lettre de Louise Morand à Hélène, Lundi soir, 1936-1937.
3 Archives départementales du Cher, Labonne, carton 28.
4 Archives départementales du Cher, Labonne, carton 13.
5 Giraudoux envoie sa lettre depuis le siège de la Commission d’évaluation des dommages alliés en Turquie, à laquelle il a été affecté en 1926.
6 Il écrit habituellement « Eirick » pour « Eirik », prénom que Labonne doit à son père, explorateur de l’Islande – le prénom « Éric » était rare en France avant 1940 et le succès du Prince Éric de Serge Dalens.
7 La femme de Paul Morand, née Hélène Chrissoveloni, avait d’abord été mariée au prince Dimitri Soutzo, et en avait eu une fille, Marie Georgette, princesse de Broglie, qui devait mourir à 28 ans en 1932.
8 Agathe est la bonne des Giraudoux.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-15788-5
- EAN: 9782406157885
- ISSN: 2552-1004
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15788-5.p.0341
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 11-29-2023
- Periodicity: Annual
- Language: French