Résumés des contributions
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Boccace humaniste latin
- Pages : 409 à 413
- Collection : Rencontres, n° 278
- Série : Lectures de la Renaissance latine, n° 8
Résumés des contributions
Paolo Viti, « Boccaccio e le fonti classiche nel De casibus virorum illustrium »
L’étude examine l’usage des sources antiques dans le De casibus uirorum illustrium, où Boccace reconstruit le destin d’hommes fameux, anciens et contemporains, montrant comment une succession d’événements tragiques les a conduits de la gloire à la ruine absolue. Une attention particulière est portée aux chapitres dédiés à Cicéron et à Pétrarque qui offrent, en plus d’une matière féconde pour l’analyse des sources, une méditation sur la Rome antique, sa grandeur et sa décadence.
Émilie Séris, « Le livre IV du De casibus virorum illustrium. Essai de structure et d’interprétation »
Le livre IV du De casibus illustre le travail de composition de Boccace et révèle les enjeux politiques et esthétiques de l’ouvrage. L’article propose trois lectures : d’abord une narration de l’histoire de la Macédoine, puis la construction d’une intrigue - la tragédie d’une dynastie -, et enfin l’étude de la métaphore de la cicatrice qui dévoile l’altération de l’esthétique de Boccace : la beauté ruinée par les coups de la fortune devient signe de magnanimité et délivre le lecteur de sa cécité morale.
Johannes Bartuschat, « Portrait du jeune poète en fils des Muses. Quelques remarques sur Boccace, biographe de Pétrarque et l’essor de l’humanisme »
L’article analyse la brève biographie de Pétrarque que Boccace rédige sous l’impression du couronnement du poète, célébré en 1341. Boccace s’inspire de la Collatio Laureationis de Pétrarque et glorifie le poète comme le héros d’un renouveau culturel, renaissance de la poésie antique. Cette biographie se présente comme un manifeste pour la poésie. Écrite au moment du retour de Boccace à Florence, elle formule un nouvel idéal culturel au centre duquel se trouve une vision résolument esthétique de la poésie.
410Florence Vuilleumier Laurens, « De la Griselda aux Femmes illustres »
Tout en relevant les traits qui auraient pu conseiller à Boccace d’inscrire la Griselda dans son répertoire des femmes illustres, on montre que ce n’est pas à Boccace lui-même, en dépit des qualités éclatantes du conteur, mais d’abord à Pétrarque, puis vingt ans plus tard, au comte de Saluces (Saluzzo), que revient le geste qui installera durablement l’héroïne dans le panthéon des femmes exemplaires.
Susanna Gambino Longo, « Autobiographie et auctorialité dans l’écriture encyclopédique de Boccace. L’exemple du De montibus »
Par l’étude des marques autobiographiques et des interventions à la première personne dans le De montibus, l’article cerne l’approche novatrice de Boccace encyclopédiste humaniste. L’auctor du De montibus est garant d’un savoir du passé fragile. S’amorce ainsi une méthode qui propose un outil de consultation pour accompagner l’étude des œuvres littéraires antiques. Ce modèle se dresse en forme de savoir géographique parallèle et indépendant de celui que proposait l’Itinerarium ad Sanctum Sepulchrum de Pétrarque.
Emanuele Romanini, « “Alter Iohannes os auri”. L’omaggio al Boccaccio nel preambulum delle Additiones di Giovanni Segarelli »
L’article publie la première partie du preambulum des Additiones au De casibus virorum illustrium de Jean Boccace achevées par Jean Segarelli de Parme dans l’année 1396. L’œuvre de Segarelli, encore inédite, constitue un témoin significatif de la fortune précoce du Boccace latin. La première partie du preambulum offre un hommage respectueux et sincère à l’érudit de Certaldo.
Frank La Brasca, « De la « Scriptura » à la « Litteratura ». Considérations sur les lettres autographes de Boccace »
L’article présente une étude historique et panoramique visant à analyser dans leur globalité les pratiques pour ainsi dire ancillaires et propédeutiques qu’on peut déceler chez Boccace. Sans résoudre le moins du monde l’énigme que constituera toujours le sublime de la création artistique et littéraire, la réflexion ainsi conduite permet néanmoins d’en examiner les premiers mouvements pour ainsi dire larvaires, de la matérialité de sa réalisation phénoménale à son assomption en acte de création.
411Pierre Laurens, « Preceptor inclite. Les lettres latines de Boccace à Pétrarque. Lettres conservées, lettres perdues, lettres reconstituées »
Alors que vingt-huit lettres conservées de Pétrarque à Boccace témoignent de la fréquence des échanges entre les deux amis, à peine cinq nous restent, dans le maigre épistolier de Boccace, adressées au « preceptor inclite » : d’autres sont perdues, dont plusieurs, fort importantes, peuvent être reconstituées grâce une analyse des réponses détaillées du maître au disciple préféré.
Sabrina Ferrara, « L’amitié trahie dans la correspondance latine de Boccace »
Cette étude explore la conception personnelle de l’amitié à travers la correspondance latine de Boccace. Le point de départ est l’épître « Generoso militi » (XXI) de 1373 à Mainardo Cavalcanti où Boccace exprime à la fin de sa vie, la typologie de l’amitié et où apparaît pour la dernière fois, sans doute, la représentation de la « trahison » de celle-ci. Lorsque l’on retrace à rebours cette évolution dans les épîtres adressées directement au grand sénéchal, émerge une personnalité complexe et contradictoire.
Pierre Maréchaux, « Mythologie et mythographie dans la Généalogie des dieux païens de Boccace. Les contradictions de l’herméneutique et de la poétique »
La théologie poétique selon Boccace justifie des thèses opposées. En fait, la Généalogie des dieux païens est à la fois une mythologie et une mythographie qui sépare l’allégorie des herméneutes de celle des poètes. Tandis que la première restaure les données naturelles ou historiques ainsi que les valeurs théologiques dévoyées par la poésie ancienne, la seconde célèbre une poésie d’essence religieuse qui les sacralise et les magnifie. D’où la difficulté de saisir une pensée qui semble pétrie de contradictions.
Marcos Martinho Dos Santos, « Les références aux Mythologies de Fulgence dans la Généalogie des dieux païens de Boccace »
L’étude examine les divers modes de références aux Mythologies de Fulgence dans la Genealogia deorum gentilium de Boccace : comment l’humaniste écrit le texte de Fulgence, s’il le réécrit ou s’il le transcrit et quelle(s) leçon(s) manuscrite(s) il suit ; la façon dont il reprend les citations d’auteurs qu’il trouve 412chez Fulgence, tantôt en faisant mention de sa source, tantôt en l’omettant ; des passages où il cite le texte de Fulgence sans le nommer, et d’autres où il lui accorde un texte qui ne lui appartient pas.
Fosca Mariani Zini, « La théologie physique dans la Généalogie de Boccace. Les Muses de la poésie et les Lares de la philosophie »
La Genealogia deorum gentilium raconte et interprète de manière succincte les fabulae du panthéon gréco-romain. Pour mieux comprendre ce projet, l’article examine les rapports que, pour Boccace, la poésie entretient avec la philosophie et la théologie. L’élément important de cette analyse sera la spécificité de la théologie physique et son influence dans la conception de naturalia et des moralia dans la Genealogia.
Sonia Gentili, « La nature de la poésie et la solitude des poètes de Pétrarque à Boccace »
Dans le De consolatione philosophie, le bannissement des muses poétiques par la philosophie transmet au Moyen Âge l’image platonicienne des poètes chassés des villes en tant que responsables de mouvements passionnels. L’article propose une lecture comparée des textes par lesquels Boccace et Pétrarque développent cette image et réfléchissent sur la nature de la poésie par rapport aux passions. Boccace aboutit à une conclusion nouvelle : la vérité exprimée par la poésie est aussi celle de la contingence, des uires fortunae.
Hélène Casanova-Robin, « De la libération des passions à la spiritualité. L’églogue Phylostropos (Boccace, Bucolicum Carmen, xv) »
L’étude montre comment la quinzième églogue du Bucolicum Carmen de Boccace met en œuvre une réélaboration du code bucolique pour illustrer un cheminement spirituel. Si les topiques virgiliennes, déjà revisitées par Pétrarque, bénéficient de nouvelles variations, l’originalité du poème tient à la conversion parénétique du genre. On voit alors illustrée cette réévaluation de la parole poétique chère à Boccace, conçue, au-delà de ses virtualités allégoriques, comme un vecteur d’exception d’accès au divin.
413Pierre Caye, « Fortuna et Virtus dans le De casibus uirorum illustrium de Boccace »
Le De casibus uirorum illustrium de Boccace s’inscrit dans la veine de la littérature renaissante sur le couple de la Fortuna et de la Virtus. L’article procède alors à un double jeu de comparaison, signalant non seulement la forte convergence sur ce thème entre Pétrarque, Boccace, Alberti et Machiavel, mais aussi, de façon plus singulière, la forte divergence chez le même auteur entre le De casibus et le Décaméron, qui oppose ainsi le tragique au comique, le latin au volgare, la fortuna à l’amour érotique.
Thomas Ricklin, « La fortune des autres et sa propre renommée. Les risques de l’auteur face au De casibus uirorum illustrium »
La contribution propose une lecture du De casibus uirorum illustrium qui met l’accent sur le rôle d’auteur expérimenté par Boccace. Les tensions qui émergent entre l’accord de l’auteur et de la fortune (VI, i) et l’éloge de la renommée par Pétrarque (VIII, i), sont analysées à la lumière des derniers chapitres du neuvième livre, notamment le bûcher de Philippa de Catane (IX, xxvi), avec lequel la tragédie du De casibus s’accomplit. Celui-là peut être lu comme une exhortation que Boccace adresse à ses amis proches.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-8124-3670-3
- EAN : 9782812436703
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3670-3.p.0409
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 23/05/2017
- Langue : Français