Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Arno Bertina
- Pages : 307 à 311
- Collection : Écrivains francophones d’aujourd’hui, n° 5
Résumés
Anne Roche, « Des truites, dit-il. Quelques jeux d’Arno Bertina »
L’article explore le contraste entre la mélodie des textes d’Arno Bertina et leur rythmique. Ces termes, empruntés à la musique, comme l’auteur lui-même y invite (Appoggio ou le récit sur Johnny Cash), désignent, d’une part, l’inventivité narrative des intrigues, où le dérèglement du rapport au référent va crescendo, d’autre part, le soubassement du texte, porteur à la fois d’ordre (structure, arrangement) et de signification, sans qu’il soit question de les dissocier : plutôt, de les mettre en tension.
Renaud Pasquier, « Des façons de faire corps. Le théâtre dans les romans d’Arno Bertina »
Il est difficile d’ignorer la présence du théâtre, selon des modalités diverses, dans les romans d’Arno Bertina. On voudrait comprendre dans cette étude comment les formes théâtrales façonnent l’écriture romanesque, comment elles y injectent leur énergie, si chère à Bertina. On verra comment le théâtre, incorporé au roman, établit une tension permanente entre matérialité et abstraction, ouvrant ainsi la voie aux « devenirs » des personnages que poursuit Bertina.
Fabien Gris, « “L’œil pris dans la pâte du monde”. Arno Bertina et l’écriture de l’image »
Il s’agit, à partir d’Anima motrix et de Je suis une aventure, de voir à quel point l’écriture d’Arno Bertina est travaillée par l’image et par le souci constant de « faire image » à travers le texte. À travers l’image, et au-delà de la contradiction sémiotique, c’est bien la rencontre entre puissance du langage et puissance vitale que Bertina souhaite organiser, jusqu’à parvenir à une véritable érotique des mots, avec toutes ses conséquences : esthétiques, ontologiques, politiques.
308Dominique Viart, « Ma solitude s’appelle Brando. Le récit de filiation et la vie des formes »
Publié en 2008 par Arno Bertina, Ma solitude s’appelle Brando est présenté par l’auteur comme une « hypothèse biographique ». Collectant des informations et souvenirs au sujet d’un aïeul de sa famille maternelle, le narrateur construit son livre comme un récit de filiation. Mais, tout en respectant les caractéristiques de cette forme littéraire née au début des années 1980, il en modifie sensiblement les équilibres par la réflexion critique qu’il déploie autour du langage.
Chloé Brendlé, « “Un étrange peuple de fantômes”, défigurations et figures de la communauté dans trois récits d’Arno Bertina. Le Dehors ou la Migration des truites (2001), Anima motrix (2006), La Borne SOS 77 (2009) »
Cet article examine les représentations littéraires de la communauté dans trois fictions d’Arno Bertina. Il s’agit de montrer comment l’axiologie politique et philosophique de la notion est rejouée dans ses récits par la mise en place d’une tension entre figuration et défiguration. Prendre en compte des corps marginalisés voire niés sans les réduire pour autant à une assignation identitaire, telle serait la tâche de l’écrivain.
Aurélie Adler, « Une “tranche de cœur”. L’Afrique mobile d’Arno Bertina »
Cet article étudie les représentations de l’Afrique dans les livres d’Arno Bertina. De « l’Afrique fantôme » de l’ère coloniale à l’Afrique « verrue » contre laquelle l’Europe érige ses frontières, les fictions témoignent d’une reproduction des mécanismes d’exclusion de l’Afrique à l’échelle de l’Histoire. Aux discours du repli sur l’identité nationale, la prose d’Arno Bertina oppose un imaginaire de l’identité protéiforme et indéfinie, façonnant une Afrique mobile, reliée à l’Europe.
Bruno Blanckeman, « L’écriture comme mobile. Variation autour d’un acte d’implication dans Une année en France de François Bégaudeau, Arno Bertina et Oliver Rohe »
Au constat d’une génération dépolitisée, certains écrivains de la nouvelle génération opposent l’exigence d’une attention politique renouvelée au monde. 309Mobile, l’œuvre d’Arno Bertina l’est en cela qu’elle teste des structures souples en dialogue avec son temps. Le partage du livre, comme celle de l’expérience sensible et de l’intelligence possible d’un sens, prévaut parfois dès sa composition. Une année en France. Référendum/banlieue/CPE en constitue le texte emblématique, à trois signatures.
Estelle Mouton-Rovira, « Lire comme un “essaim d’étourneaux”. Expérience de la déroute et mise en scène de l’interprétation chez Arno Bertina »
À la fois horizon et ressort du récit, la lecture est un enjeu central dans la plupart des textes d’Arno Bertina. La Déconfite gigantale du sérieux, Anima motrix et Je suis une aventure lui donnent une place particulière, puisqu’il s’agit à la fois de proposer au lecteur une expérience d’abord déroutante et de thématiser l’interprétation.
Oliver Rohe, « Pratique du soupirail »
Ce texte évoque le triptyque que forment Anima motrix, Ma solitude s’appelle Brando et Je suis une aventure comme grand roman de libération et de désapprentissage – nécessaire à une vie dans le présent, d’adhésion au monde. Dans Des châteaux qui brûlent, la question de l’affranchissement sort de la sphère de l’individu pour se poser à la communauté.
Laird Hunt, « De l’amitié, des livres et des bicyclettes »
Ce texte esquisse un portrait d’Arno Bertina – l’esprit concentré, en alerte – au gré de nos rencontres inopinées.
Pierre Parlant, « Argumentaire & vignettes. Pour rire et pour Arno »
Mêlant des vignettes portant sur un film tourné à la Villa Médicis et des fragments réflexifs, ce texte accompagne le mouvement et l’énergie à l’œuvre dans la démarche d’Arno Bertina.
310Frédéric Lecloux, « Par où deux choses travaillent ensemble. Notes sur le rapport texte/image chez Arno Bertina, prises à la lecture de deux livres, restituées à la lumière d’un troisième »
L’article analyse La Borne SOS 77 et Numéro d’écrou 362573, fictions d’Arno Bertina publiées dans une collection dédiée au dialogue entre photographie et écriture. Il étudie tout particulièrement la fabrication du sens et l’évitement des écueils dans ces deux livres.
Olivier Passieux, « Éole sous le pied désirant »
Depuis notre rencontre en 2007, nous nourrissons, avec Arno Bertina, une amitié artistique où se mêlent les mots et les images. Dans ce texte, tentative de mise en résonance de nos mondes respectifs, il est question de pied désirant, de larmes devant un fantôme, de derviches tourneurs et d’Adam Elsheimer. En laissant surgir les images au fil des mots, un portrait en dialogue apparaît peut-être…
Arno Bertina, « À la verticale ou à l’horizontale ? »
Depuis quelques années l’auteur ne cadre plus que verticalement les photographies qu’il prend. Si c’est une façon de formaliser un dialogue avec le ciel, il s’agit d’un contre-emploi – l’auteur se défendant de toute idée religieuse. Son hypothèse : le choix des formes artistiques obéit parfois à une urgence qui en tord le sens symbolique, comme lorsqu’il construit ses livres autour d’un personnage principal alors que son ambition est résolument polyphonique.
Arno Bertina, « Le 50 mm et le présent de l’indicatif »
Pour quantité de photographes, la focale 50 mm aura longtemps été la reine des boitiers argentiques car elle donnait à voir le monde « de la même façon que l’œil humain ». Mais en découvrant d’autres focales, qu’on appelait « grands angles », l’auteur va s’immerger parmi les choses et les passants. L’écriture littéraire viendra ensuite confirmer son désir d’embrasser l’époque – que le choix du présent de l’indicatif rendra très explicite –, en ferraillant avec les discours réactionnaires.
311Aurélie Adler, « Entretien avec Arno Bertina. “Sortir de moi, ne plus m’entendre, mais autre chose” »
Cet entretien aborde les principales thématiques, les caractéristiques poétiques des livres d’Arno Bertina depuis le premier roman Le Dehors ou la Migration des truites jusqu’à Je suis une aventure. Il inscrit l’écrivain dans une histoire littéraire récente, en questionnant notamment l’articulation entre esthétique et politique à l’œuvre dans ses récits.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-07382-6
- EAN : 9782406073826
- ISSN : 2430-8080
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07382-6.p.0307
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 16/07/2018
- Langue : Français