Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Femmes et le Savoir / Women and Knowledge / Frauen und Wissen
- Pages : 513 à 521
- Collection : Rencontres, n° 450
- Série : Confluences littéraires, n° 4
Résumés
Dorota Babilas, « A Satire on Female Education in Gilbert and Sullivan’s comic opera Princess Ida (1884) »
L’opéra-comique de Gilbert et Sullivan, Princess Ida or Castle Adamant (1884), basé sur le poème de Lord Tennyson The Princess. A Medley de 1847, est d’habitude considéré comme une ridiculisation des idées féministes à travers l’image d’une université de femmes. Mais il existe une autre façon de lire cette œuvre, comme un commentaire comique sur le conflit des générations où les jeunes protagonistes s’opposent à leurs parents agressifs et belliqueux.
Christina Bezari, « Vindicating knowledge. Mary Wollstonecraft’s defense of female education »
Cet article se concentre sur les idées de Mary Wollstonecraft concernant l’éducation des femmes et sa défense du droit à la participation des femmes du xviiie siècle au dialogue public. Il se concentre sur la justification des droits des femmes en réponse aux observations de Jean-Jacques Rousseau sur la femme idéale. Une analyse des salons littéraires permettra de retracer les prémisses du conflit idéologique qui est apparu après la mort de Rousseau en 1778 et a profondément marqué le xviiie siècle.
Carole Carribon, « Des femmes de science dans un métier d’hommes. L’Association française des femmes médecins dans l’entre-deux-guerres »
Même si dans le dernier quart du xixe siècle les Françaises ont finalement eu accès aux études médicales, elles sont restées minoritaires parmi les praticiens lors de la création de l’Association française des femmes médecins. A-t-elle été créée en réponse à cette faible féminisation de la profession médicale ? Dans quelle mesure les centres d’intérêt et les engagements de ses membres ont-ils été influencés par le fait qu’elles étaient des femmes de science dans un métier d’hommes ?
514Renata Dampc-Jarosz, « Frauen-Denken. Der weibliche Essay zu Beginn des 20. Jahrhunderts im Zwischenraum von Wissen, Literatur und Leben »
La possibilité de poursuivre des études en sciences a permis aux femmes de découvrir et de s’approprier un genre littéraire : l’essai. L’article se concentre sur la manière d’exploiter ce genre par deux essayistes allemandes – Alice Rühle-Gerstel (1894-1943) et Margarete Susman (1872-1966) – qui y ont mis à profit leurs connaissances acquises au cours de leurs études et à travers leurs contacts avec les scientifiques.
Leopoldo Domínguez, « Die ewige Wiederkehr. Metamorphosen des Mythos von Kirke in der deutsch-argentinischen Literatur »
Dans sa première œuvre littéraire, Änderungschneiderei Los Milagros (2008), l’écrivaine argentine María C. Barbetta propose une nouvelle lecture du mythe de Circé et de ses différentes représentations littéraires ou artistiques. Le but de cet article est d’examiner cette version du mythe, surtout par rapport au modèle d’Homère et de Julio Cortázar, en prenant en compte aussi les éléments autobiographiques que l’auteur y a introduits.
Armel Dubois-Nayt, « Marie Stuart dans la Querelle du Savoir »
Cet article examinera la place de Marie Ire d’Écosse (1542-1587) dans la défense de l’accès des femmes à la culture, comme à la fois auteur d’une liste de femmes savantes et comme une femme savante elle-même. Il parlera des controverses entourant Marie Stuart en tant que savante et réexaminera la question de l’éducation de la reine à travers la description de son impressionnante bibliothèque.
Loukia Efthymiou, « L’École normale supérieure de Sèvres. Naissance, évolutions, mutations d’une institution de formation professorale féminine sous la IIIe République »
Le présent article propose de reconstituer le début de l’histoire de l’École normale supérieure pour jeunes filles à Sèvres. Il décrit l’évolution des objectifs de la formation des jeunes femmes, les modifications du programme d’enseignement et l’organisation des concours nationaux pour enseignants. 515Enfin, il s’intéresse aux changements vers plus d’unification du cadre et des contenus d’enseignement pour les futurs enseignants féminins et masculins.
Joanna Godlewicz-Adamiec, Paweł Piszczatowski, « Arm im Geiste? Weibliches Schreiben und literarische Frauenfiguren im deutschen Mittelalter »
L’anthropologie médiévale, ainsi que la loi, percevaient les femmes comme un sexe plus faible, ce qui a conduit à les décrire comme « pauvres en esprit ». Cela implique-t-il l’absence de femmes dans les métiers d’art ou leur manque d’éducation ? Le présent article se concentre non seulement sur la question de l’auctorialité féminine, mais aussi analyse quelques textes épiques médiévaux où un rôle important est joué par des personnages féminins.
Agnieszka Janiak-Jasińska, Andrzej Szwarc, « Women’s history at the University of Warsaw. A review of research »
Des recherches sur l’histoire des femmes et l’histoire des genres à l’université de Varsovie sont menées depuis les années 1990. Elles ont été initiées et dirigées à l’Institut d’histoire par Anna Żarnowska pendant près de vingt ans. La chercheuse a réussi à rassembler de nombreux historiens des centres de recherche en Pologne et à l’étranger intéressés par l’analyse de la position sociale des femmes aux xixe et xxe siècles.
Monika Kulesza, « Marguerite Buffet, de la grammaire française à la promotion féminine »
L’article propose de décrire les différences entre les Nouvelles observations sur la langue française […] avec les Éloges des Illustres Savantes tant anciennes que modernes de Marguerite Buffet et Remarques sur la langue française de Vaugelas pour prouver qu’une excellente connaissance de la langue française était censée aider les femmes à développer leur intellect et les compétences sociales, ce qui devait les aider non seulement à devenir égales avec les hommes, mais aussi à les dépasser.
Nadège Landon, « Anne-Thérèse de Lambert, une éducatrice cartésienne »
A.-T. de Lambert, mondaine cultivée et familière des théories cartésiennes, présente dans son Avis d’une mère à sa fille ses réflexions sur l’éducation des 516femmes. Connaissant à la fois l’approche de Descartes, la théorie de Poulain de la Barre et la pensée de Malebranche, elle encourage sa fille à surmonter les préjugés et à penser par elle-même. De cette façon, elle lui donne la possibilité d’élargir ses connaissances en fonction de ses capacités naturelles et d’avoir une meilleure connaissance d’elle-même.
Véronique Le Ru, « Gabrièle-Émilie de Breteuil, la marquise du Châtelet, une grande Dame savante »
L’objectif de l’article est de présenter le rôle de Gabrielle-Émilie de Breteuil, marquise du Châtelet (1706-1749), dans le développement de la science au siècle des Lumières. Elle a traduit du latin et commenté l’intégralité des Principia mathematica philosophiae naturalis. C’est toujours la seule traduction de ce traité de Newton en français. La vie qu’elle partage avec Voltaire à Cirey (1735-1749) renforce le newtonianisme de Voltaire et encourage la marquise à écrire un essai sur le philosophe.
Giuliano Lozzi, « Rednerinnen in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts. Eine rhetorische Analyse »
L’article s’intéresse à la relation entre rhétorique et genre en Allemagne du début du xxe siècle. La rhétorique était théorisée par les hommes et destinée aux hommes qui ont appris à être de « bons orateurs ». Pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas prendre la parole en public ? Les femmes qui l’ont fait ont-elles utilisé des stratégies rhétoriques différentes ? L’article analyse les discours prononcés par trois femmes germanophones : Margarete Susman, Bertha Pappenheim et Bertha von Suttner.
Małgorzata Łuczyńska-Hołdys, « Attitudes to female education in 19th century English literature written by women. From Jane Austen to Amy Levy »
De nombreux débats éclatent à la fin du xviiie siècle et au début du xixe siècle sur la forme et les objectifs de l’éducation des femmes : quelle éducation leur donner ? Quelle est leur place dans la société ? Devraient-elles voter ? Ces interrogations se reflètent dans la littérature de l’époque. Le présent article est une tentative de mise au point sur les attitudes des écrivaines envers l’éducation féminine en Angleterre à cette période.
517Magdalena Malinowska, « Le rôle de la scolarisation des filles dans l’émancipation des femmes algériennes dès l’indépendance jusqu’au xxie siècle »
Dans cet article, l’auteur suit l’évolution de la situation des filles et des femmes algériennes pour prouver que la scolarisation massive des filles a permis aux femmes d’accéder au travail salarié et elle est devenue ainsi l’une des plus grandes réussites du pays après l’obtention de son indépendance en 1962.
Monika Malinowska, « L’éducation des jeunes filles dans l’ancienne Pologne aux xvie et xviie siècles »
L’article se concentre sur différentes conceptions de l’éducation des filles en Pologne, principalement aux xvie et xviie siècles. Le petit nombre de textes sur cette question, et le fait que les rares textes qui existent ont été écrits par des hommes, en dit long sur l’attitude dominante de cette période. L’article mentionne également quelques lieux d’enseignement où les filles polonaises pouvaient recevoir une éducation.
Monika Nowakowska, « Mothers, wives and lovers, sometimes spies. The educational needs of women from the perspective of normative (śāstra) texts in classical India »
L’article présente les principales caractéristiques de l’éducation féminine dans l’Inde ancienne dans la perspective définie par les trois textes sanskrits normatifs, des śāstras (« apprentissage, science »), à savoir Mānavadharmaśāstra ou Manusmṛti, Arthaśāstra et Kāmaśāstra ou Kāmasūtra. Ces traités révèlent l’attitude de leurs auteurs à l’égard des femmes, tout en définissant trois objectifs de la vie humaine : dharma (« loi, moralité »), artha (« richesse, pouvoir ») et kāma (« désir, plaisirs charnels »).
Schirin Nowrousian, « Breath made thinkable. A reading of the work of Anna Halprin, American dancer, choreographer and performer »
Cet article propose une interprétation du travail d’Anna Halprin, danseuse et chorégraphe américaine, bien connue aux États-Unis pour avoir aboli les frontières entre la danse, le théâtre et la performance. Il analyse aussi le film de Rudi Gerber sur sa vie et son travail, Souffle de la danse, où Halprin parle des bouleversements qui se sont produits dans sa vie, et qui a profondément marqué son art.
518Aurélie Perret, « Les débuts de l’enseignement pour filles pauvres dans la France du xviie siècle. Traditions historiographiques et travaux en cours »
Cet article analyse l’importance des écoles primaires dans l’espace urbain français au xviie siècle et présente les débuts de l’éducation des filles pauvres. Après un rapide survol de l’historiographie du sujet, il parle en grandes lignes du développement de la scolarisation des filles en France moderne et donne l’exemple des écoles caritatives lyonnaises qui semblent constituer une sorte d’archétype de l’éducation des filles de l’Ancien Régime.
Natalie Pigeard-Micault, « Les biographies sur Marie Skłodowska-Curie comme outil de construction des stéréotypes et des idéologies »
L’image de Marie Skłodowska-Curie (1867-1934) en France a beaucoup évolué, pour faire partie de la mémoire collective et devenir une sorte d’icône de la science. La construction de cette image qui a commencé alors que la chercheuse était encore vivante a non seulement eu un impact très important sur l’image véhiculée par ses biographies, mais également sur l’histoire des femmes dans la science.
Magdalena Pypeć, « The Beginnings of Higher Education for Women in Victorian Britain. Queen’s College in London and its Literary Counterpart in Tennyson’s The Princess »
L’article décrit l’histoire de la fondation de Queen’s College à Londres en 1848 par Frederick Denison Maurice et tente d’analyser le contexte social et culturel qui explique l’apparition de cette institution. Enfin, il s’intéresse à la manière dont Alfred Tennyson perçoit le Collège et son rôle, et crée son homologue littéraire dans son long poème de 1847 – The Princess. A Medley.
Magdalena Roguska, « Women’s and Gender Studies in Hungary »
L’article présente l’état actuel de la recherche dans le domaine des études sur les femmes et le genre en Hongrie. Il énumère les universités et les établissements de l’enseignement supérieur hongrois qui proposent des cours sur les femmes et le genre, ainsi que les travaux liés à ces questions dans le domaine des études littéraires, sociologiques, des sciences politiques et de la linguistique. Enfin, il s’interroge sur le développement futur des études sur les femmes et le genre en Hongrie.
519Andréa Rando Martin, « Les fées, les femmes et la médecine. La question des savoirs féminins dans le Roman de Perceforest »
Si certaines femmes du Roman de Perceforest ne sont que des personnages secondaires anonymes, nombreuses sont celles qui acquièrent un nom après avoir maîtrisé ce que l’auteur définit comme le savoir féminin. Parce que cette connaissance est en dehors du contrôle masculin, la femme devient une créature dérangeante, dangereuse, voire diabolique. L’auteur de l’article tentera de racheter ces personnages, en intégrant ces femmes dans le processus de christianisation que développe le roman.
Michael Sobczak, « Rahel Varnhagen in den Briefen Karl August Varnhagens an seine Schwester (aus den Jahren 1811-1819) »
Rahel Antonie Friederike Varnhagen (1771-1833) était une écrivaine juive qui tenait l’un des salons les plus en vue de Berlin à la fin du xviiie et au début du xixe siècle. Ce salon a permis à Rahel de créer un lieu où les juifs et les non-juifs pouvaient se voir dans une relative égalité. L’article s’intéresse à l’image de Rahel Varnhagen dans la correspondance de son mari avec sa sœur, poète Rosa Maria Assing.
Małgorzata Sokołowicz, « “Monsieur Ingres ! Ora pro nobis !”. La formation des femmes-peintres à Paris au tournant du siècle, l’École des beaux-arts et l’Académie Julian »
Le présent article étudie la formation des femmes-peintres à Paris au tournant du xixe et xxe siècle. Basé sur les journaux écrits par deux femmes rêvant de devenir peintres professionnels, Marie Bashkirtseff (1858-1884) et Aline Réveillaud de Lens (1881-1925), il présente les lieux de formation en peinture les plus importants de Paris : l’École des beaux-arts et l’Académie Julian.
Martine Sonnet, « Les chercheuses de la Caisse nationale des sciences en France dans les années 1930. L’insertion immédiate des femmes dans un métier neuf »
Les bourses distribuées par la Caisse nationale des sciences (CNS) entre 1931 et 1939 produisent un nouveau type de chercheur, en dehors du système 520académique. 15 % des femmes parmi les chercheurs du CNS est une proportion relativement élevée par rapport au petit nombre de femmes diplômées au cours de cette période. L’article propose un portrait collectif des 164 femmes universitaires du CNS qui représentent tous les domaines de la science (sciences exactes et sciences humaines).
Agnieszka Sowa, « Der Erziehungsgedanke in ausgewählten Werken von Amalia Schoppe »
L’article présente l’image de la parentalité dans les œuvres d’Amalia Schoppe (1791-1858), avant tout dans son roman pour enfants Robinson en Australie (1843) et dans celui destiné aux adolescentes Eugénie (1824). L’objectif de l’article est de montrer les principales valeurs qui devraient selon Schoppe être enseignées aux jeunes. L’auteur s’intéresse également aux opinions sur l’éducation dans sa correspondance privée de Schoppe.
Tomasz Szybisty, « Von der Xanthippe zur guten Ehefrau. Agnes Dürer in der deutschsprachigen Prosa des 19. und 20. Jahrhunderts »
L’article analyse les changements des représentations littéraires d’Agnes Dürer dans la prose allemande des xixe et xxe siècles. À l’époque romantique, en général la femme d’Albrecht Dürer n’avait pas une bonne presse, mais c’est justement à cette époque que cette image peu positive commence à changer, notamment dans les écrits de Léopold Schefer dès 1828. L’image plus humaine, plus vertueuse n’apparaîtra qu’à la fin du xixe siècle.
Alicja Urbanik-Kopeć, « From seamstress to typesetter. A project of vocational schools for women in the Kingdom of Poland (1870-1895) »
L’article analyse le projet d’écoles professionnelles pour les femmes dans le dernier quart du xixe siècle dans le Royaume de Pologne. Elles ont été conçues pour faire face à l’opposition entre les femmes des classes inférieures et supérieures, offrir aux femmes défavorisées la chance de s’émanciper ou pour devenir un passe-temps à la mode pour les filles des classes supérieures. L’article examine aussi différentes écoles professionnelles et le discours de presse qui entourait leur création.
521Włodzimierz Zientara, « Studierende Frauen an deutschen Universitäten an der Schwelle des 19. und 20. Jahrhunderts »
L’histoire des femmes qui entreprennent des études universitaires et même obtiennent un doctorat remonte au xviiie siècle, mais cette pratique était exceptionnelle plutôt que régulière. Les sénats des universités allemandes, en particulier en Prusse, étaient très réticents. Au début du xxe siècle, des changements lents ont commencé ; 1914 a marqué un tournant majeur, quand les étudiantes ont acquis un statut égal à celui des étudiants.
- Thème CLIL : 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- ISBN : 978-2-406-09681-8
- EAN : 9782406096818
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09681-8.p.0513
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 22/04/2020
- Langue : Français