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Classiques Garnier

Zola critique d'art Repères chronologiques

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ZOLA CRITIQUE DART

Repères chronologiques

1840 2 avril

Naissance dÉmile Zola à Paris.

1852

Zola entre au Collège Bourbon, à Aix-en-Provence, où il a comme camarades Jean-Baptiste Baille, plus tard peintre amateur dont il gardera un tableau, et Paul Cézanne.

1858

Il sinstalle à Paris. Cest le début dune longue correspondance avec Cézanne, souvent à propos des question esthétiques relatives aux arts picturaux.

1860

Zola fréquente les peintres de lÉcole dAix habitant Paris, notamment Jean-Baptiste Chaillan, quil accompagne au Louvre où ce peintre fait des copies. Il est reçu dans latelier de Joseph Villevieille, où Cézanne a lhabitude de travailler laprès-midi.

1861

Au mois de mai, il visite le Salon avec Cézanne. Celui-ci commence son portrait. En faisant le tour des ateliers avec lui, et sans doute y étant présenté à certains des jeunes artistes, Zola va souvent le retrouver, ainsi que Chaillan, à lAcadémie Suisse, quai des Orfèvres. Cézanne y fait la connaissance dAntoine Guillemet, de Camille Pissarro, dArmand Guillaumin et du peintre aixois, Achille Emperaire. À la fin de lannée, Cézanne rentre à Aix.

1862

En novembre, Cézanne revient à Paris and verra régulièrement Zola pendant un séjour se prolongeant jusquen juillet 1864.

1863 15 mai

Ouverture du Salon des Refusés. 13 août : Mort de Delacroix. Celui-ci sera un point de référence à travers toute la critique dart de Zola. En tant que chroniqueur au Journal populaire de Lille, Zola publie, les 21-23 décembre, un premier article concernant GustaveDoré.

1865

Zola réunit à ses « jeudis », entre plusieurs artistes, Baille, Cézanne, Chaillan et un autre ami aixois, le sculpteur Philippe Solari. Dans Le Courrier du Monde, entre mars et mai, trois de ses chroniques représentent son premier commentaire sur le Salon. Dans Le Salut public, il publie des articles consacrés à Courbet (26 juillet – 31 août) et à Doré (14 décembre).

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Fin novembre, publication de La Confession de Claude, avec une dédicace à Cézanne et à Baille.

1866
15 février

Son étude sur Taine, portant le titre « LEsthétique professée à lÉcole des Beaux-Arts », paraît dans La Revue contemporaine. En avril, Zola appuie une campagne demandant le rétablissement du Salon des Refusés. Dans ce contexte, il sassocie (peut-être de façon pratique) aux deux lettres adressées directement par Cézanne au comte de Nieuwerkerke, Surintendant des arts. Entre le 19 avril et le 20 mai, Zola publie dans LÉvénement sept articles consacrés au Salon de cette année, avant que les protestations mettent fin à cette première expérience de salonnier. Légèrement remaniés, ces articles sont recueillis en juillet sous le titre de Mon Salon (Librairie centrale), préfacés dune lettre ouverte à Cézanne. Ce même été, il publie également Mes Haines (Achille Faure) en volume, reprenant, parmi dautres, ses articles sur Courbet, Taine et Doré. Au début de lannée, Zola est amené par Duranty au café Guerbois (11, rue Grande-des-Batignolles) où il commence à participer aux « vendredis » du groupe embryonnaire des peintres impressionnistes. De mai à septembre, il séjourne plusieurs fois à Bennecourt en compagnie de Cézanne. Par lintermédiaire de ce dernier, Zola fait la connaissance dAntoine Guillemet. On le présente aussitôt à Manet, dont il visite latelier le 7 mai. Cest également pendant ce même mois, que Zola prend contact avec Philippe Burty, léminent critique dart. En décembre, il reprend ses propres « jeudis », accueillant chez lui non seulement ses amis aixois, mais aussi Pissarro.

1867

Année de lExposition universelle, en vue de laquelle Zola avait commencé son étude sur Manet. Dans La Revue du xixe siècle du 1er janvier, Zola publie « Une nouvelle manière de peinture : M. Édouard Manet » réimprimée sous forme de brochure chez Dentu, Édouard Manet, étude biographique et critique, avec lintention de donner un coup publicitaire à louverture, le 24 mai, de lexposition particulière du peintre. Dans sa vie sociale, Zola écrit, dans une lettre du 19 février : « Je ne suis entouré que de peintres ; je nai pas un seul littérateur avec qui causer ». Renonçant à faire un Salon en tant que tel après lexpérience à LÉvénement en 1866, Zola sinsère toutefois dans La Situation ; dans le numéro du 1er juillet de ce nouveau journal il publie un long article intitulé « Nos peintres aux Champs-de-Mars ».

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En avril et mai, il a lidée de produire « quelques brochures sur mes amis les peintres », ainsi que lespoir de consacrer une étude à Courbet (qui lui aussi montait une exposition privée en marge de lExposition universelle), projets qui nont pas de suite. Plus assidûment, il sefforce en vain de persuader Albert Lacroix de publier une édition des Contes à Ninon illustrée par Manet. En mai, ses lettres à cette fin reprennent en abrégé lexpression de son admiration pour le talent de celui-ci tellement évidente dans ses écrits antérieurs sur Manet. Le 12 avril, Zola fait publier dans Le Figaro une lettre ouverte à la défense de Cézanne. Un des protagonistes de son premier grand roman, Thérèse Raquin, sorti en librairie en décembre (après avoir paru en trois livraisons dans LArtiste sous le titre dUn mariage damour), est un peintre dont le tempérament est analysé par Zola.

1868

Entre le 2 mai et le 16 juin, Zola publie sept articles consacrés au Salon, dans LÉvénement Illustré. Manet y expose son Portrait dÉmile Zola, pour lequellécrivain avait posé entre novembre 1867 et février 1868. 15 avril : la préface à la deuxième édition de Thérèse Raquin lui vaut de nombreuses lettres de félicitations, parmi lesquelles celle de Manet. Celui-ci se rencontre aux « mardis » dArsène Houssaye et, à partir de novembre, les « lundis » de Paul Meurice. Zola fréquente le salon de Manet lui-même, ainsi que le café Guerbois, où ses liens avec les peintres de la nouvelle école ne cessent de se resserrer. Il y retrouve aussi les critiques dart partageant son opinion sur la peinture moderne : Burty, Duranty et un nouvel ami, Théodore Duret, fixé à Paris depuis lannée précédente, et avec qui il a été mis en rapport par Manet. Ce dernier, ainsi que Pissarro, Guillemet, Monet et Édouard Béliard se réunissent chez lui le jeudi. Pendant lété, les séjours que Zola fait à Bennecourt avec sa future épouse et en compagnie de Guillemet et de la femme et du fils de Monet témoignent de sa présence intime dans le cercle des peintres.

5 mai

Zola publie, dans LÉvénement illustré, un article concernant Courbet. Ses « Causeries » dans La Tribune du 30 août et du 20 décembre sont des diatribes visant la politique des beaux-arts du second Empire. Publication de Madeleine Férat en décembre, avec une dédicace à Manet.

1869

Encore de fréquents séjours à Bennecourt avec ses amis peintres. Cézanne, resté au début de lannée dans le Midi, fait le don, en avril, à la future épouse de Zola, de son aquarelle, Usines àLEstaque.

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1870
31 mai

Mariage de Zola avec Alexandrine Meley ; parmi les témoins se trouvent Cézanne et Solari. Le statut privilégié de Zola auprès des peintres est souligné par le fait quil est le seul écrivain qui figure dans le portrait collectif terminé cette année : Un Atelier auxBatignolles de Fantin-Latour.

1871

À partir du 17 février, Zola commence à envoyer des articles non-signés au Sémaphore de Marseille. Parmi les quelques 1800 chroniques quil publie dans ce journal jusquen 1877 sous le titre de « Notes parisiennes » ou « Lettre(s) de Paris », et au sein de ces bulletins de la vie sociale et politique de la capitale, Zola tient ses lecteurs marseillais au courant de lactualité artistique : expositions ; débats polémiques autour de ladministration des beaux-arts ; la politique des musées ; ventes de tableaux ; les envois du Prix de Rome ; notices nécrologiques, etc.

1872 24 janvier

Zola consacre un article à Jongkind, dont il avait visité latelier le mois précédent. 10 mai : ouverture du premier Salon depuis les événements de 1870-1871. Commentaire intermittent, faisant également allusion à une exposition des œuvres refusées au Salon, dans les articles de Zola publiés dans Le Sémaphore de Marseille entre cette date et le 5 juillet ; huit jours plus tard, dans La Cloche, il donne son avis sur la distribution des médailles et des décorations aux artistes qui avaient figuré à ce Salon, complétant larticle du 12 mai, paru dans ce même journal, où il avait passé en revue les envois. Pendant lété, il séjourne à Pontoise avec ses amis peintres.

1873
17 avril

Zola consacre une « causerie artistique » à une exposition au profit des Alsaciens-Lorrains exilés de leurs provinces ; parmi les œuvres vendues aux enchères se trouvent des toiles des principaux peintres contemporains. 19 avril : première édition du Ventre de Paris, chez Charpentier, roman dans lequel la représentation par Zola de lœuvre dun peintre fictif, Claude Lantier, est inséparable de ses propres écrits sur lart pendant les six années précédentes. Solari expose au Salon un buste pour lequel Zola a posé en mars-avril. Ses manœuvres pour obtenir le rôle de salonnier au Corsaire ne mènent à rien. Il doit se contenter dinsérer dans Le Sémaphore deMarseille des comptes rendus des diverses étapes de lexposition, depuis la publication du règlement en janvier et les envois à la fin de mars jusquà la remise des médailles en novembre.

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Dans son article du 6 mai, il parle de la « contre-exposition », montée dans des baraques derrière le palais de lIndustrie, des œuvres refusées au Salon.

1874 15 avril

Inauguration de la première exposition impressionniste ; le lendemain, Zola en rédige un compte rendu, publié dans le numéro du Sémaphore de Marseille du 18. Dans ce même journal, entre janvier et août, il suit la préparation et le déroulement du Salon, passant en revue les envois dans deux textes, datés du 20 mars et du 3-4 mai. À la fin du mois daoût, Zola commente lexposition, ouverte le 26, des panneaux peints pour le nouvel Opéra par Paul Baudry.

1875

Début de sa collaboration au Messager de lEurope. En juin, Zola y publie une longue étude sur le Salon, élaborant à propos de celui-ci ce quil navait pu écrire quen passant dans Le Sémaphore de Marseille. Dans celui-ci, il commente la célèbre vente des tableaux impressionnistes (24 mars), ainsi que louverture de plusieurs expositions, notamment celles de Corot et dOctave Tassaert. Dans le numéro du 23 janvier, Zola exprime son admiration pour lœuvre de Millet, décédé le 20. Le mois suivant, il lamente la mort de Corot. Celle de Carpeaux, en octobre, après une maladie dégénérative dont Zola avait tenu au courant les lecteurs du Sémaphore de Marseille, lui offre une nouvelle occasion de louer, selon lui, le plus grand sculpteur de sa génération.

1876 16 avril-1 mai

Dans son propre atelier, Manet expose ses deux toiles refusées au Salon : Un Artiste et Le Linge. Dans Le Sémaphore de Marseille du 20 avril, Zola note le grand intérêt provoqué par cet événement, aussi social quartistique, quavait organisé le peintre. Zola analyse ce refus dans la quatrième partie de son article paru en juin dans Le Messager de lEurope sous le titre de « Deux expositions dart au mois de mai », consacré au Salon (développant son compte rendu paru dans Le Sémaphore de Marseille) et à la deuxième exposition impressionniste, ouverte le 30 mars dans les galeries de Durand-Ruel. À ce même moment, Duranty, avec qui Zola a des relations suivies, fait paraître Lanouvelle peinture, texte dont il utilise les aperçus, non sans les déformer dans ces propres écrits. Dans Le Sémaphore de Marseille du 4 juillet, il élabore sa critique des valeurs representées par le Prix de Rome. La mort du peintre Diaz, le 18 novembre, sert de prétexte à Zola pour évoquer les paysagistes les plus importants de lécole de Barbizon.

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1877

Troisième exposition impressionniste. Layant annoncée le 24 mars, cest le 16 avril que Zola rédige pour Le Sémaphore de Marseille un article entièrement consacré à celle-ci. Comme pour les années précédentes, Zola donne à ses lecteurs des renseignements concernant le Salon. Ses réflexions sur le suicide dun peintre, Charles Marchal, occupent la majeure partie des « Notes parisiennes » que Zola fait publier dans Le Sémaphore de Marseille du 4 avril.

1878

Année de lExposition universelle. Dans Le Messager de lEurope, il fait publier trois articles sur cet événement au retentissement mondial, celui de juillet étant consacré à la section de lécole française de peinture.

1879
juillet

Sous la rubrique des « Nouvelles artistiques et littéraires », Zola publie dans Le Messager de lEurope un long compte rendu du Salon ; un extrait de larticle paraît dans La Revue politique et littéraire du 26 juillet.

octobre

Deuxième édition, chez Charpentier, de Mes Haines, à laquelle sont joints, et également légèrement remaniés, MonSalon et Édouard Manet, étude biographique et critique.

1880
18-22 juin

Une suite de quatre articles de Zola, portant le titre « Le Naturalisme au Salon », paraît dans Le Voltaire.

1881 23 mai

Zola publie dans Le Figaro un article intitulé « Après une promenade au Salon ». Si une partie de celui-ci reprend les généralités énoncées dans Le Messager de lEurope en 1875, Zola fait aussi allusion à certaines toiles exposées au Salon de lannée.

1884 janvier

Zola écrit la préface au catalogue de lexposition, à lÉcole des Beaux-Arts, des œuvres de Manet, le peintre étant décédé le 30 avril de lannée précédente.

1886 31 mars

Publication de LŒuvre, dont les artistes fictifs, les tableaux inventés par le romancier, lévocation du Salon et les débats esthétiques de lépoque sont un summa de ce qua vécu Zola en tant que critique dart.

1889 8 juillet – 14 août

Exposition, chez Durand-Ruel, de lœuvre gravé de Marcellin Desboutin ; Zola fournit la préface au catalogue, publiée simultanément dans LeFigaro le jour de louverture,

1895
novembre

Première exposition rétrospective des œuvres de Cézanne, montée par Ambroise Vollard. À la lumière de celle-ci, Zola révise son jugement sur la réputation contemporaine du peintre.

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1896 2 mai

« Peinture », article de Zola dans Le Figaro ; bien que sa date le situe dans le contexte des deux grandes expositions de lannée, il sagit surtout dune réflexion rétrospective sur les trente années pendant lesquelles Zola a commenté la peinture de son temps. Le texte sera repris, lannée suivante, dans sa Nouvelle Campagne.

1897
29 octobre

Dernier mot du critique dart ; interview dans La Revue populaire des beaux-arts, portant le titre « Émile Zola et les Artistes ».

1902 29 septembre

Mort de Zola. Les œuvres dart lui appartenant seront vendues aux enchères à lhôtel Drouot en mars 1903, ainsi quà la vente posthume de sa veuve en novembre 1925.