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Classiques Garnier

Préface

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Préface

Depuis quatre à cinq décennies, est-il besoin de le rappeler, lhistoire de la famille a profondément renouvelé létude des sociétés anciennes. La reconstitution des structures de la famille, létude de lidéologie et de limaginaire de la parenté ont constitué autant de voies qui ont été empruntées pour distinguer des configurations sociales différentes et déterminer des « modèles », des organisations familiales caractéristiques, propres à certains temps et à certains lieux. De monographies en synthèses, de débats, parfois âpres, à des réflexions plus apaisées, tout un formidable courant détudes sest structuré. Et si lon tend aujourdhui, sans doute plus quhier, à mettre en évidence la complexité et la pluralité des modèles, à souligner la discontinuité dune chronologie qui connaît flux et reflux, quelques lignes dévolution nen ont pas moins été dessinées. Même si plus personne ne décrit les sociétés aristocratiques comme suivant une marche de manière linéaire, progressive et irréversible, vers de nouveaux schémas (la primogéniture, la famille nucléaire, léclatement des lignages et la fin des solidarités familiales…), même si lon insiste plutôt sur la coprésence de modes de fonctionnement différents, une attention particulière nen a pas moins été réservée, dans cette tradition détudes, au mariage et à la formation du couple conjugal.

Qui examine le tissu social découvre en effet cette cellule fondamentale. La famille conjugale articule les rapports sociaux bien quelle soit loin de le faire pour tous avec la même force. Au nom même de cet ordre et de sa préservation, le mariage est conclu selon des règles qui, dans tous les milieux, imposent leurs contraintes et auxquelles les historiens de la société ont réservé une attention passionnée quand les historiens du droit, ainsi que le rappelle Stéphanie Richard dans son introduction, analysaient plutôt la définition du mariage légitime, la valeur sacramentelle du lien, la situation juridique des époux. Quant aux transactions matérielles, et en particulier au transfert de biens, liés 14à la contraction de lunion, et à sa dissolution, cest une bibliographie foisonnante, en fabrication toujours continuée, quelles ont suscitée. Il nest quà songer aux milliers de pages écrites ces dernières années et toutes vouées à étudier, en Italie par exemple, le fonctionnement du système dotal. En somme, les historiens ont été comme fascinés par cette institution dont les textes du temps répétaient quelle était par excellence celle qui créait la cohésion sociale.

Il reste que le déplacement du regard de la structure, et de son fonctionnement, vers les expériences individuelles a conduit, ces dernières années, à un changement de paradigme. Les historiens ont en effet compris que linstitution matrimoniale pouvait aussi sombrer et que certains couples, même mariés, ignoraient cette stabilité de la vie commune que le mariage aurait garantie. Il est en conséquence permis de supposer quà la question « quest-ce quun couple ? », les hommes et les femmes de la fin du Moyen Âge auraient pu donner, comme ceux daujourdhui, des réponses contrastées. Cest quils avaient affaire dans leur vie quotidienne à des couples mariés et non mariés, des couples solidaires ou au contraire désunis et déchirés, des couples qui ne cohabitaient pas alors que dautres formaient une véritable communauté de vie. Bien quencadrées par les normes religieuses et civiles, les relations de couple connaissaient des formes variées, soumises quelles étaient aux accidents de la vie et aux jeux, historiquement ordonnés, des émotions et des affects. Ce sont là de premières remarques qui ont le mérite de rappeler que le couple, comme toutes les constructions sociales, est une donnée soumise au changement, variable aussi bien dans le temps court que dans la longue durée.

La question de la séparation des couples navait donc pas été ignorée par lhistoriographie récente plus sensible désormais à la notion de « parenté pratique » et à lagency des acteurs sociaux. La découverte de pépites documentaires, à lexemple de certains registres dofficialité heureusement conservés, a permis de montrer comment certains couples pouvaient être autorisés à mettre fin à leur vie commune. Mais comme le remarque à juste titre Stéphanie Richard, toutes les catégories de population nétaient certes pas représentées devant les officialités. Là où les archives des cours ecclésiastiques compétentes en matière de mariage ont disparu, dautres sources ont pu également être mobilisées par les chercheurs à lexemple, en Italie, des actes de séparation, rares au demeurant, 15passés devant notaire, ou surtout des archives criminelles – pensons à lAragon au xve siècle principalement. Reste quil faut souligner que ces sources nexistent que dans quelques espaces privilégiés et quelles ne documentent une fois encore que certaines catégories de la population.

Ce cheminement historiographique devait être parcouru pour marquer fortement que la question des séparations conjugales princières constituait un sujet neuf. Si lhistoriographie, après sêtre surtout intéressée à certains cas célèbres dannulations de mariages royaux, a depuis quelques années parfois choisi denvisager les ratés ou la mort des couples ordinaires, ce sont précisément des couples ordinaires, appartenant à des populations plutôt urbaines, et qui nétaient placés ni en haut ni en bas de léchelle sociale, qui ont été un peu éclairés. Les enjeux sociaux, politiques, diplomatiques liés à la séparation des couples, lorsque ces couples unissaient Louis de Touraine et Valentine Visconti, Charles dOrléans et ses épouses successives, Louis XII et Jeanne de France, étaient bien sûr dune autre nature. Ainsi sexplique, et lon y reviendra, que ce livre constitue aussi une contribution importante à lhistoire des pratiques princières de pouvoir et du rôle des femmes dans ces pratiques. En effet, cette enquête, et là est sa deuxième originalité, place en son centre, non la seule fin des couples, larrêt définitif de la vie conjugale, qui est en général le moment le mieux mis en valeur par la documentation, mais toutes les formes de séparation conjugale au sein de la haute aristocratie. Toute une gamme de micro-séparations, plus ou moins longues, passagères ou définitives, intervenaient en effet à différents moments de la vie maritale, ici celle de six couples, trois générations de la deuxième maison dOrléans.

Pourquoi cet échantillon ? Sans doute pour expliquer ce choix, faut-il dabord en revenir au parcours de Stéphanie Richard et à ses excellents et novateurs travaux de master centrés sur le vêtement à la cour de la deuxième maison dOrléans, des travaux qui reposaient sur un dépouillement savant des riches comptabilités princières conservées. Mais pour le justifier, il y avait encore lampleur de la documentation conservée pour cette famille princière, une documentation permettant, pour une historienne ayant les qualités de finesse, dintelligence et de rigueur de Stéphanie Richard, de mener une véritable histoire pragmatique de la conjugalité puisque cette maison présentait des cas et des modalités de séparation très diversifiés. Il nest quà examiner la présentation des 16sources qui ont été consultées par Stéphanie Richard, il nest quà lire les notes infrapaginales qui regorgent véritablement dinformations pour mesurer à quel point a été conduite une enquête documentaire dune très grande difficulté, une enquête archivistique qui va bien au-delà de ce qui est demandé pour une thèse aujourdhui. Le caractère souvent un peu vieilli de la bibliographie consacrée à la seconde maison dOrléans a aussi pesé dans la décision et lon notera combien, sur de multiples points, ce livre revisite avec bonheur des travaux encombrés de poncifs. Cette recherche, arrivée à son terme un peu après celle de Marion Chaigne consacrée aux femmes de la seconde Maison dAnjou, vient donc très heureusement contribuer au renouvellement en cours des études sur les aristocraties princières de la fin du Moyen Âge.

Jai parlé dune enquête documentaire de grande ampleur et de grande difficulté. Le terme, on va le voir, nest pas exagéré. Stéphanie Richard a bien sûr consulté les fonds, très importants, conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationale. Mais, à la recherche des hommes et des femmes de la Deuxième Maison dOrléans, elle a également exploré les Archives départementales du Loiret, du Loir-et-Cher, du Cher, du Calvados, de Loire-Atlantique, de Meurthe-et-Moselle, de lAveyron, du Tarn-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques, les Archives municipales de Bourges et de Reims, les bibliothèques municipales de Blois, Reims, de Rouen, de Bourges, de Reims, de Châlons-en-Champagne et dAlbi. Elle a accompli un véritable tour de France en somme qui, comme souvent les tours de France – on parle bien sûr de la course cycliste – lui a fait quitter le territoire national, ici pour des dépouillements en Angleterre, à Londres et à Kew, en Italie, à lArchivio di Stato de Milan et à celui de Turin, au Vatican, à lArchivio Segreto Vaticano, aux archives de la Pénitencerie Apostolique et à la Bibliothèque du Vatican, en Autriche enfin, aux Archives dÉtat de Vienne. Elle a ainsi constitué un ensemble documentaire qui navait jamais été rassemblé avant elle, formé de sources souvent éparses et, dans tous les cas, jamais sérielles, auquel ont été encore ajoutés un très beau corpus de sources imprimées et une non moins abondante bibliographie. Stéphanie Richard a beaucoup dépouillé et beaucoup lu, et elle démontre, louable qualité en un temps où lérudition nest plus forcément révérée, une égale maîtrise de toute la typologie des sources utilisées : les archives comptables ou les sources juridiques, les sceaux, les testaments ou les actes administratifs. De quoi construire un livre très 17solidement bâti, de quoi nourrir une recherche neuve, de quoi proposer une réflexion qui nous fait découvrir à quel point, en dépit de labondante bibliographie consacrée à linstitution du mariage, nous connaissions mal les réalités mêmes du mariage et comment fonctionnaient les couples, dans ces milieux princiers, à la fin du Moyen Âge.

Les résultats de cette belle enquête apparaissent dans ce livre écrit dans une langue précise et élégante et dont la richesse thématique est mise en évidence par le plan. Le premier volet, dans un exposé extrêmement bien informé et dune parfaite clarté, restitue les cadres théoriques de la vie conjugale et fait apparaître de manière très intéressante les tensions qui sont déjà à lœuvre dans lappareil conceptuel et normatif forgé au cours des siècles. Le mariage – et de belles pages sont réservés à lanalyse de ce consortium conjugal – est-il répété, impose un cadre dexistence rigide aux époux mais les désunions, et leurs répercussions, y compris sur la délicate question de la légitimité des descendants, ont bien été prises en compte par les normes de lÉglise comme par les prescriptions séculières. Les conclusions qui sont dégagées de ce premier temps de la réflexion démontrent à quel point il était nécessaire de commencer par lévocation de ce cadre juridique et conceptuel. Au sein dun système posant lindissolubilité comme lun des principes fondamentaux du mariage, un espace pour la séparation des conjoints nen a pas moins été construit. Quant aux formes de la désunion du couple, elles sont dune extrême variabilité. On pourrait donc dire, écrit Stéphanie Richard que, dans certains cas, il ne reste plus guère au mariage que son appellation et linterdiction de prendre un nouveau conjoint. Au terme de lexamen de ces sources prescriptives, lunion matrimoniale apparaît comme un objet hautement protéiforme.

Il y a là un constat qui remet en perspective notre vision du cadre normatif et qui nous conduit à rappeler que si les acteurs sociaux jouaient avec les normes, ces normes nen étaient pas moins aussi déjà traversées par des tensions et des contradictions. Un tel constat permet à Stéphanie Richard douvrir lanalyse des situations conjugales caractérisant les différents couples de la Maison dOrléans. Cest la matière du deuxième chapitre du livre que de montrer que le mariage est un processus. Qui a étudié les étapes en marquant laccomplissement dans la Venise ou la Florence du xve siècle savait quil nest pas si aisé de savoir quand le mariage commence vraiment. Lunion, lorsque la famille du mari veut 18sassurer que la dot sera vraiment payée, peut être par exemple consommée avant que lépouse, parfois des mois plus tard, ne soit menée, par la ductio, à la maison de lépoux. De telles réalités étaient beaucoup moins connues dans le cas français. Or lexemple des couples de la Maison dOrléans montre que le mariage est loin de correspondre à un passage simple et immédiat entre deux états. Le mariage, en réalité, revêt la forme dun processus qui implique un passage par diverses étapes. La vie commune est souvent longuement ajournée, le couple se structure avec lenteur et la question des transactions matérielles est bien sûr au cœur de ce processus. On notera à cet égard lintérêt des pages consacrées à la question de la dot de Valentine Visconti qui viennent dépoussiérer des travaux solides, mais un peu anciens.

Lenquête se poursuit en privilégiant un autre lieu dobservation, celui de la séparation au quotidien. Ce chapitre, impressionnant, qui repose sur la reconstitution, passionnante, des itinéraires ducaux, prouve, selon les mots de la chercheuse, que les époux vivaient une communauté dexistence incomplète. Quon en juge par lexemple de Charles dOrléans et de Marie de Clèves séparés près de huit mois entre juillet 1448 et juin 1449. Rares sont les travaux qui proposent une mesure précise du temps passé par les conjoints lun auprès de lautre, et lun sans lautre, écrit Stéphanie Richard. Ces pages, avec une sûreté méthodologique sans faille, et au prix dun travail considérable au plus près des sources, suppléent de la plus belle manière qui soit à cette lacune et établissent, tout en documentant de manière précise litinérance continuelle des princes, que les princesses étaient aussi mobiles, y compris sur dassez grandes distances. Année après année, jour après jour ou presque, Stéphanie Richard a suivi les déplacements de Louis de France, de Valentine Visconti ou de Charles dOrléans. Cest une mention dans le Religieux de Saint Denis, dans un registre ou une liasse des Archives nationales, une notation dans un manuscrit qui informent ces itinéraires. La séparation dès lors apparaît bien comme un mode de vie conjugale. Ces couples vivent en effet souvent séparés puisquils passent entre 30 et 70 % de leur temps loin de lautre, et les conclusions de Stéphanie Richard peuvent être élargies, pour ces familles princières, à dautres espaces1.

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Le chapitre suivant interroge avec finesse laffectio maritalis à laune des lettres échangées mais aussi de tous ces présents, plus ou moins précieux, qui voyageaient sur les routes du temps et qui tissaient des liens entre lépoux et lépouse, les parents, les amis. Lhistoire des relations familiales mais aussi politiques peut également sécrire à la lumière de ces échanges partout attestées : ici de lesturgeon, des éperviers ou des bijoux, ailleurs des fruits, de la majolique ou des faucons… Mais si ces femmes, en labsence de leur époux, jouissent dune certaine indépendance financière, sous-tendue par un renforcement institutionnel de leur hôtel, et par la nature profondément économique de lassociation maritale, le champ politique ne voit pas saccomplir de telles évolutions. Ces femmes nobtiennent pas de délégation de pouvoir, formelle ou de fait, et cest un bel exposé dhistoire politique qui est mené par la chercheuse pour expliquer pourquoi les hommes de la Maison dOrléans ont choisi de ne pas faire appel à leurs épouses mais plutôt à leurs frères ou, à défaut, à leurs officiers. Ces pages, riches de nuances et de suggestions, en particulier sur le règne de Charles dOrléans, contribuent à enrichir limportant dossier, toujours en chantier, du pouvoir au féminin. On notera à cet égard que les sujets des ducs dOrléans ne partageaient pas forcément la méfiance des hommes qui les gouvernaient. Certains suppliants, sans quil y ait lieu de sen étonner, après la mort de Charles dOrléans sadressent ainsi à Marie de Clèves devenue régente pour son fils Louis II. Quant aux officiers de Louis II, ils ne craignent pas non plus de solliciter la duchesse, dépourvue pourtant de délégation officielle dautorité, pendant lemprisonnement de ce dernier.

Cest sur le conflit, en lespèce le procès qui oppose Louis XII, tout juste devenu roi, à Jeanne de France quest tout entier centré le cinquième chapitre. Beau dossier en effet que celui offert à lexamen. Voilà un couple qui commence par vivre pendant plus de vingt ans de mariage en étant séparé la plupart du temps. La duchesse est en Berry, son mari à Blois ou ailleurs… Surtout, lépoux est bien décidé à se séparer de son épouse. Les deux versions des faits qui sopposent à loccasion des procédures de justice entamées en 1498 par Louis contre Jeanne de France sont passionnantes pour lhistoire et les représentations des pratiques conjugales. Lun, avec son absence de consentement à cette union, dit son antipathie, ce qui fait a contrario apparaître lexistence dun modèle affectif à respecter chez les époux princiers ; lautre proclame au 20contraire quil existait de laffection, du désir charnel et une solidarité économique entre les conjoints. Ces deux versions différentes de ce que fut la vie conjugale de ce couple sont commentées avec finesse. Dans tous les cas, rares sont ceux chez les aristocrates princiers qui recourent à une procédure judiciaire. Les pratiques matrimoniales habituelles, qui conduisaient le couple à mener une existence séparée, permettaient aux couples en discorde de fonctionner. De la sorte, la plupart des époux se maintenaient loin des tribunaux. Certains toutefois nen voulaient pas moins se défaire de leurs conjoints.

Le dernier chapitre examine donc la séparation définitive – un phénomène très rare, redisons-le – puisque le démariage, souligne à juste titre Stéphanie Richard, a des répercussions lourdes sur les relations sociales des époux et leur réseau de parents, damis, dalliés. Cest la volonté dépouser un nouveau conjoint qui explique une telle démarche. Impossible, nous dit la chercheuse, dans le milieu examiné de recourir à la « solution du self-divorce ». Impossible de recourir aux voies alternatives qui existent, y compris pour la haute noblesse, même si elles sont réfutées par le droit canon. La rupture doit être obtenue par loption judiciaire. Lexemple du procès entre Louis XII et Jeanne de France permet de comprendre quun jeu habile avec les règles du droit canon est alors engagé, les époux disposant en fait de marges daction quils exploitent plus ou moins habilement, selon divers paramètres dont celui du genre, même si, on ne sen étonnera pas, la voix féminine se fait entendre de manière un peu assourdie. De la sorte, ces dernières pages viennent compléter et nuancer lanalyse du cadre juridique et conceptuel des séparations qui ouvrait le livre.

Au sein de ce très riche exposé, nombreux sont les développements précis qui retiendront lattention du lecteur. La grande originalité des pages qui regardent les échanges épistolaires a déjà été signalée. Intéressantes sont de même les analyses dédiées aux dépenses de Valentine Visconti. Il faut encore louer leffort de la chercheuse pour tenter de proposer, malgré les silences des sources, quelques éléments dinformation sur léducation reçue par Valentine Visconti, Isabelle de France et Marie de Clèves, et sur la composition de leurs bibliothèques. Valentine et Marie étaient ainsi familières des travaux de Christine de Pisan, et Valentine aurait sans doute elle-même rencontré la femme de lettres. Les développements dédiés à laction de Valentine Visconti et de 21Marie de Clèves pendant la minorité de leurs enfants sont importants pour lhistoire du veuvage féminin et les actes de gouvernement des femmes de laristocratie. Mais ce ne sont là que quelques exemples des multiples apports de ce livre.

Cette recherche, bâtie sur une documentation inédite, ample et complexe, informée par une très bonne connaissance de lhistoriographie récente sattaque à une vraie question historique, et à ces questions elle apporte, grâce à la mobilisation de compétences historiques variées et à une remarquable maturité analytique, de vrais et solides éléments dinterprétation, avec une probité intellectuelle quil faut particulièrement louer et des choix méthodologiques assumés. Elle modifie en profondeur la vision que lon pouvait avoir du mariage, de létat conjugal et de la vie des couples dans les derniers siècles du Moyen Âge.

Élisabeth Crouzet-Pavan

Sorbonne Université faculté
des lettres

Centre Roland Mousnier
UMR 8596

1 É. Crouzet-Pavan, J.-C. Maire Vigueur, Décapitées. Trois femmes dans lItalie de la Renaissance, Paris, Albin Michel, 2018.