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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Vertiges de la vitesse
  • Pages : 285 à 289
  • Collection : Rencontres, n° 346
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406070849
  • ISBN : 978-2-406-07084-9
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07084-9.p.0285
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 29/06/2018
  • Langue : Français
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Résumés

Marie-Laure Freyburger-Galland, « Les mots pour dire la vitesse »

Du vélocipède à la tachycardie, il ny a quun tour de roue que lon peut parcourir avec célérité. Larticle fait très rapidement – et tout simplement – le tour des mots utilisés pour exprimer la vitesse en français, en remontant prestement jusquà leurs origines grecques et latines…

Bernard Heizmann, « La vitesse, objet impossible et solution décriture »

Il sagira dinterroger la notion de vitesse à travers plusieurs œuvres littéraires dans lesquelles elle est présente, ou thématiquement et diégétiquement, ou narrativement ; elle est aussi chez certains des auteurs considérés lobjet dune réflexion spécifique, en matière décriture notamment. La question est denvisager la vitesse comme objet littéraire, comme effet et comme principe dexpérimentation et décriture.

Anthony Saudrais, « Les machines dans la tragédie en musique de Quinault et Lully. Une esthétique de la vitesse sur la scène de lAcadémie royale de musique »

Bien avant larrivée du cinéma, la France découvre, au temps de Mazarin, lopéra italien et son univers de machines avec la venue de Giacomo Torelli. Genre spectaculaire à la pointe des progrès techniques, la France intègre progressivement ce monde de la vitesse à limage dun pouvoir absolutiste en voie de mécanisation. De Cadmus et Hermione (1673) à Armide (1686), lopéra exhibe un monde merveilleux où les machines nont de sens, de vraisemblance esthétique, que dans la réalisation de la vitesse.

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Claire McKeown, « “Rapidité et action”. Techniques impressionnistes chez Henry James et Herman Bang »

En 1889, Henry James exprima dans ses carnets sa difficulté à composer lhistoire de La Muse tragique sans quelle devienne excessivement longue, et conclut que la solution était de lécrire en mettant laccent sur « la rapidité et laction ». Lannée daprès, Herman Bang définissait une littérature impressionniste en insistant sur la nécessité de représenter le mouvement et la vitalité. Larticle montre en quoi les choix des deux auteurs participent dune esthétique impressionniste fondée sur la vitesse.

Augustin Voegele, « Vitesse psychique et lenteur romanesque chez Jules Romains »

Jules Romains accorde à la vitesse le pouvoir de faire du sujet qui se déplace le centre ontologique du monde. Dans Les Hommes de bonne volonté, immense roman simultanéiste, il pratique une narration à vitesse absolue. Pourtant, le roman-fleuve semble interminable au lecteur. Cest précisément cette impression de lenteur et de longueur que doit souffrir celui qui veut connaître lultra-vitesse.

Thomas Zenetti, « “Qui ne sait ce quest le temps ne pourra jamais comprendre la moindre image”. Le roman La Découverte de la lenteur de Sten Nadolny »

En apparence un roman biographique, La Découverte de la lenteur relate la vie de lexplorateur John Franklin (1786-1847). Le lecteur découvre successivement toutes les facettes de la lenteur du protagoniste et les stratégies de ce dernier pour y parer. Mais la découverte de la lenteur se mue en découvertes grâce à la lenteur. Ce livre peut être compris comme un regard critique sur notre ère dromocratique – ce qui expliquerait également son succès auprès du grand public.

Gabriella Bandura, « La force cognitive de la vitesse dans lécriture-hérisson à la Chevillard »

Cet article propose dinterroger les effets de la vitesse qui travaille les fragments répétitifs en série du roman Du hérisson dÉric Chevillard à travers les acquis des sciences cognitives. Pour ce faire, larticle étudie le concept 287dautopoïèse rendant compte de lauto-organisation du vivant, toujours en mouvement. Ce modèle est susceptible de servir comme cadre de pensée pour suivre le rythme vertigineux de la dynamique de lécriture-hérisson.

Abdelhak Bouazza, « Abdelwahab Meddeb ou lécriture du non-lieu. Le cas de Talismano et Phantasia »

Cette communication vise essentiellement létude de leffet de vitesse à travers lécriture. Elle avance sans grand risque que la marque de fabrique des deux romans Talismano et Phantasia est la déambulation sous le signe du mouvement. Comme sil avait une caméra à la main, le narrateur passe par tous les lieux et capte des scènes ; mais ces mêmes lieux convoquent dautres espaces pour que des souvenirs lointains resurgissent soudainement à la manière de la madeleine de Proust.

Hélène Parveau, « Lacte créateur comme contrepoint à laccélération de la société »

Dans une société où la tristesse et lennui tendent à croître, cet article pose la question de la création de lœuvre dart comme contrepoint à laccélération. Il sagira dinterroger lacte créateur, de le décortiquer, pour comprendre la qualité et le potentiel de re-liaison au monde, quil est susceptible de réserver.

Aurélie Choné, « Le voyage en Inde à lépreuve de la vitesse. Quelques réflexions décrivains-voyageurs depuis la fin du xixe siècle »

À travers quelques récits de voyageurs germanophones parus de 1875 à aujourdhui, larticle montre comment les contradictions du voyageur, tiraillé entre le désir de tout voir et celui de se ressourcer, se reflètent dans la forme de lécriture viatique, dans la narration, le style, la typographie et la matière du livre. Cette écriture témoigne-t-elle, par son existence même au sein du monde moderne et contemporain, de la permanence dun espace qui permet de se jouer des vertiges de la vitesse ?

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Nathalie Solomon, « Vitesse et altérité. Langoisse du voyage impossible
au xixe siècle »

Chez certains écrivains de la génération romantique, la tendance à assimiler modernité et inexistence pure et simple de laltérité sétend à partir des années 1840 aux modes modernes de transport qui suppriment la possibilité même du voyage, par exemple parce que la vitesse des trains floute le paysage. Cette contribution propose une réflexion sur langoisse qui saisit les voyageurs romantiques à partir des années 1840 devant cet effacement de laltérité du monde.

Tommaso Meldolesi, « Les vertiges de la vitesse à travers lexpérience du rail dans quelques pages de littératures entre les xixe et xxe siècles »

Les vertiges de la vitesse, au xixe siècle, sont strictement liés au renouvellement de la société, causé par la Révolution industrielle. Il sagit dun phénomène transversal qui touche plusieurs cultures et des auteurs de plusieurs langues. Des écrivains français comme Gérard de Nerval, Victor Hugo, Benjamin Gastineau, Guy de Maupassant, Marcel Schwob, des auteurs italiens comme Italo Svevo, Luigi Pirandello ou Achille Bizzoni, aussi bien quespagnols, tel Azorín, seront concernés par cette analyse.

Étienne Faugier, « Historiciser la vitesse. Lexemple de lautomobilisme »

Avec une démarche historienne et en prenant lexemple de lautomobilisme (Mathieu Flonneau), larticle montre dans quelle mesure les individus ont été mentalement préparés à faire usage de la vitesse motorisée de manière démocratique. Cet article sappuie principalement sur les littératures automobiles, soit les revues des clubs, les guides touristiques, liconographie et les textes législatifs.

Marc Courtieu, « Vitesse et frontier dans la fiction américaine »

Selon Hartmut Rosa, dans nos sociétés modernes, « le temps a tué lespace ». Dans la civilisation américaine, cela se traduit par la poursuite dune ligne dhorizon toujours repoussée. Cest ce caractère quon mettra en évidence dans la fiction américaine moderne, en montrant les figures que cela peut prendre du point de vue de la conduite de la narration (quête éperdue de la frontier, multiplication des péripéties).

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Pavel Del Angel Montiel, « Prenons un temps pour en parler sinon elles vont disparaître. La mort des langues dans le temps de la vitesse »

Lintérêt pour la diversité linguistique fait de plus en plus partie des discussions dans les cercles scientifiques, notamment chez les linguistes, car toutes les deux semaines une langue disparaît. Ce phénomène saccélérant, nous pouvons déjà prédire quà grande vitesse, nous allons perdre une bonne partie du patrimoine linguistique et culturel de lhumanité. Il sagit ici précisément de prendre le temps de parler de la mort des langues.

Elżbieta Biardzka, « Les vertiges de la vitesse. À propos des mèmes internet »

Cette étude sintéresse à la communication par internet pour en décrire les techniques et les effets éventuels sur les pratiques de la construction du sens. Il montre comment la création continue des « mèmes », dans le contexte du web participatif, contribue à faire circuler à grande vitesse lensemble des éléments dune culture.

Mathieu Jung, « “On va tout de même commencer à danser”. Joë Bousquet ou la vitesse »

Lœuvre de Joë Bousquet est un ensemble hirsute, placé sous le signe de louvert, de lin-fini et de la brisure. Larticle aborde cette œuvre comme un traité sur la vitesse. Vitesse implacable des images et des mots, qui confine à la transparence, mais aussi, peut-être, aux limites du lisible sinon du dicible.

Marc Weisser, « Éloge de la vitesse lente de létude »

Communiquer ou transmettre ? Telle est lalternative devant laquelle nous place Régis Debray. La prééminence actuelle des médias, des réseaux sur lécole, le goût prononcé de lépoque pour le scoop plutôt que pour lhéritage amènent à sinterroger sur les relations difficiles entre vitesse et étude, entre rapport au temps et rapport au savoir.