Résumé : Cette contribution propose de lire la vertu dans son rapport à la mémoire chez Montaigne. Si on conçoit la vertu en termes d’éthique, cela permet de considérer la mémoire dans les Essais comme un phénomène qui conduit non pas au souvenir, mais à l’indexation du moi. Quoique Montaigne déplore son insuffisance mémorielle, ce manque s’avère au final une preuve de l’exemplarité de l’auteur et cette absence mène à l’expression d’un choix vertueux : celui non pas de se souvenir mais de ne pas oublier.