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Classiques Garnier

Annexe 3 Commentaire complémentaire prévu pour l’Histoire de Polybe, à propos du siège de Douai (1710) (A.N., AA/17/B, dossier 843, chemise 2, pièce 2)

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Annexe 3

Commentaire complémentaire prévu pour lHistoire
de Polybe, à propos du siège de Douai (1710)
(A.N., AA/17/B, dossier 843, chemise 2, pièce 2)

Polybe, tome 1, colonne 2, p. 140.

Il disoit hautement, ce qui fit que je ne doutois nullement quil ne parlât tout de bon. Cétoit pourtant avertir lEnnemy de se tenir sur ses gardes. Javois déjà envoyé mon projet à la Cour pour le secours de cette place, et jeus lhonneur de luy en envoyer copie. En même temps, il fut surpris de mavoir si bien informé du païs et de la disposition des ennemis, car il étoit très mal pourvu en espions quil payoit très mal et encore plus mal conseillé par des personnes timides, peu éclairées et fertiles en mauvaises raisons.

Il ne fut pas longtemps sans recevoir mon projet et un ordre précis de la Cour pour le suivre et de marcher droit aux ennemis pour le combattre. Je ne pense pas quil se soit jamais présenté une si belle occasion de défaire totalement cette armée. Il le sentit bien et me le fit assés connoître, mais ceux qui étoient auprès de luy et dont je connoissois très bien la façon de penser minquiétoient beaucoup. Je noubliai rien pour luy faire connoître la méchante position des ennemis et les désavantages de leur poste. Car toute retraite leur estoit interditte puisquils avoient la Deûle à dos, bordée de plusieurs marais. Un deffilé très étroit à leur droitte, outre le ruisseau, les marets de Lens et la Deûle. Leur gauche ne se trouvoit gueres moins embarrassée.

Nous étions délivrés de nos infortunes, si le maréchal neût assemblé le conseil de guerre sur cette entreprise. Je crus alors mon affaire manquée. On allégua dans ce conseil de mauvaises raisons peu dignes de gens de guerre et lon neut garde doublier le lieu commun si efficace en ce temps-là et si bien établi aujourdhuy quil ne faut jamais mettre les affaires au hazard et risquer lÉtat.

Quoiqu il en soit, nous marchons