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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Un territoire à géographie variable. La communication littéraire au temps de Charles VI
  • Pages : 329 à 331
  • Collection : Rencontres, n° 271
  • Série : Civilisation médiévale, n° 20
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406059646
  • ISBN : 978-2-406-05964-6
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05964-6.p.0329
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 21/07/2017
  • Langue : Français
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Résumés

Philippe Maupeu, « Des “Lamentations Salmon” à la “Consolation de Raison”. Lethos de lécrivain conseiller dans les Dialogues de Pierre Salmon et Charles VI (1409 ; ca 1412) »

La première version des Dialogues de Pierre Salmon lie miroir des princes, récit autobiographique et épîtres. La seconde réduit le recueil épistolaire, supprime le récit autobiographique, ajoute un traité des vices et des vertus. Déplaçant lénonciation de la scène curiale à celle de la vita solitaria, Salmon ne renonce pas pour autant à la reconnaissance de la cour : les lieux topiques de lénonciation ne sauraient être confondus avec les conditions réelles de la production littéraire.

Élisabeth Gaucher-Rémond, « Propagande et opinion publique dans Le Livre des faits du Maréchal Boucicaut »

Le Livre des faits de Boucicaut restitue, du fait de limpopularité du maréchal et de la chevalerie quil incarnait, le chassé-croisé entre propagande et opinion publique. Sy manifeste lethos dun écrivain engagé et lautoportrait dun Boucicaut courtois, sillustrant dans les joutes et compositions poétiques, même si la polémique liée à ses déboires militaires infléchit ce panégyrique. Auteur, héros et lecteurs sont ainsi mêlés aux pratiques communicatives dont témoigne cette œuvre de circonstance.

Amandine Mussou, « Centaure ou sirène. Évrart de Conty et Christine de Pizan auto-commentateurs »

Sous le règne de Charles VI, Évrart de Conty et Christine de Pizan, dans le Livre des eschez amoureux moralisés et lEpistre Othea élèvent leurs propres œuvres en vers français au rang de textes dignes dêtre (auto)-commentés. Cet article analyse lélaboration dune posture de glossateur vernaculaire à lorée du xve siècle. Sont ainsi examinées les stratégies de ces deux auteurs hybrides, 330poètes et commentateurs, « centaure » et « sirène », pour reprendre les mots de Mary McCarthy à propos de Pale Fire de Nabokov.

Claire-Marie Schertz, « De lauteur au lecteur. Communication littéraire dans le Songe du Viel Pelerin de Philippe de Mézières »

Écrit en 1389, Le Songe du Viel Pelerin est adressé au jeune roi Charles VI. Son auteur, Philippe de Mézières, sy représente dabord en tant que lecteur, puis sous différentes figures. Son dédicataire royal est lui aussi très présent dans lœuvre. Larticle montre que lauteur considère la communication littéraire comme un moyen datteindre son but quest la réforme de la chrétienté, à travers un bon gouvernement et un nouveau départ en croisade pour la Terre Sainte.

Delphine Burghgraeve, « Lorateur et lherméneute. La formation du lecteur chez Jacques Legrand et Jean de Courcy »

À linstar de Boccace, Jacques Legrand et Jean de Courcy, deux auteurs du règne de Charles VI, ont en commun une pratique de la réécriture de la fable et une réflexion sur sa fonction éducatrice. Complexe dans sa forme, obscure dans son contenu et exemplaire dans sa signification, la fable forme lesprit du lecteur à la pratique de lherméneutique et à lart oratoire. Sous la plume de ces deux auteurs, elle devient un moyen dautonomisation dun lecteur devenu actif dans lappropriation de son savoir.

Jean-Claude Mühlethaler, « Postures lyriques entre France et Angleterre. Le poète et son public à lépoque de Charles VI »

Sous Charles VI, les poètes définissent leur place dans le champ littéraire en conférant au moi lyrique un rôle qui dépasse la posture de lamant courtois en linterrogeant. John Gower, Othon de Grandson, Jean de Garencières, Charles dOrléans varient subtilement le discours amoureux, tour à tour jeu aristocratique et activité intellectuelle. Seigneurs ou clercs, les auteurs font valoir la fonction sociale de la poésie, mais expriment aussi une subjectivité passée au filtre de la rhétorique.

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Didier Lechat, « Communication poétique et émotions chez Christine de Pizan et Alain Chartier. Les relations asymétriques du poète et de ses lecteurs »

Dans Le Livre du duc des vrais amants et les Cent Ballades damant et de dame, Christine de Pizan accorde une grande place aux relations avec le public. Les lecteurs sont également associés à La Belle Dame sans mercy sous forme dun dossier qui inclut les éléments dune querelle littéraire autour de Chartier. Cette contribution étudie le lien entre la posture du narrateur et les reproches des lecteurs en montrant comment sont déconstruits les clichés dun scénario courtois rejoué dans des conditions expérimentales.

Mathias Sieffert, « Loingtain et Profond. Lespace lyrique chez Othon de Grandson, Jean de Garencières et Charles dOrléans »

Souvent interprétés de manière allégorique ou métaphorique, les termes renvoyant à lespace ont aussi des implications pragmatiques. Larticle montre comment, chez Othon de Grandson, Jean de Garencières et Charles dOrléans, lespace contribue à définir la communication amoureuse. Là où la topique de lamour de loin suppose encore, chez ces poètes, une communication orale idéalisée, lidée de claustration et celle de profondeur donnent une place prépondérante à la communication écrite.

Friedrich Wolfzettel, « Au-dessus des états. Le désir de totalité et limaginaire du vol chez quelques auteurs de lépoque de Charles VI »

La poésie lyrique « pragmatique » de Deschamps est caractérisée par un désir de totalité incompatible avec la tradition courtoise. Ce désir sexprime dans le songe politique pratiqué par Deschamps, mais surtout par Philippe de Mézières et Christine de Pizan. Le Chemin de long estude propose une poétique du survol où la vision den haut permet de réfléchir à la correction dun monde « desreé ». Chez les trois auteurs, dans Mélusine aussi, la vision totalisatrice implique lespoir dun nouveau départ.