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Classiques Garnier

A Monseigneur le Dauphin

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Trois comédies. La Mère coquette, La Veuve à la mode, Les Dames vengées
  • Pages : 143 à 144
  • Réimpression de l’édition de : 1940
  • Collection : Société des Textes Français Modernes, n° 51
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782406090205
  • ISBN : 978-2-406-09020-5
  • ISSN : 2777-7715
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09020-5.p.0187
  • Éditeur : Société des Textes Français Modernes
  • Mise en ligne : 01/02/2019
  • Diffusion-distribution : Classiques Garnier
  • Langue : Français
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A
MONSEIGNEUR
LE DAUPHIN.


MONSEIGNEUR,
J'ose me flater que vous aurez les mêmes boutez pour cette Comedie que pour mes autres Ouvrages, qui sont depuis dix-neuf ans sous vôtre protection. Vostre auguste nom se trouve â la teste de plus de deux cens, qui renferment les actions les plus remarquables dé vostre illustre Vie. Vous y paraissez toujours égal, toujours bon, Ei toujours i~ fati- gable dans la carriere qui conduit d l'immortalité. Vous en
avez donné des preuves si éclatantes pendant la derniere
Campagne, que vostre diligence pour prévenir les desseins de nos Ennemis, a passé pour un prodige aux yeux de toute la terre. Vous avez acheté cette gloire par des fatigues dont l'Histoire fournit peu d'exemples, îl vous avez passé des nuits entières sans prendre le repos auquel la nature assujettit tous les hommes. Je ne repeteray point ici, MONSEIGNEUR, ce qui a fait une des plus belles parties du grand nombre de volumes que vous m'avez permis de vous o, f,%rir 1. La matière est trop vaste, E# les bornes d'une Epistre sont trop resserrées.
r. Allusion à l'Éloge de Mgr. le Dauphin (1689) et aux différentes Relations ~ historiques extraites du Mercure et dédiées au Dauphin.
188 I s}4 EPISTRE
Je diray seulement qu'aprés avoir travaillé sur tout ce qui vous distingue autant par vous-mesure, que vous estes élevé
par vostre auguste naissance, j'ay cru que je devoir aussi
tricher de contribuer à vos plaisirs. C'est ce qui m'a fait entreprendre la Comedie que je prens la liberté de vous presen-
ter. L'attention favorable dont vous avec bien voulu la favo-
riser, lors qu'elle a esté représentée devant vous, m'engage à continuer de donner une partie de mes soins à d'autres
Ouvrages de cette nature, persuadé que le desir de vous plaire
ll de vous divertir, me fera acquerir de nouvelles lumieres pour un travail dont le succès est toujours douteux. Quel avantage pour moy, MONSEIGNEUR, si tout mon temps se trouve heureusement partagé entre vostre gloire EI vos plaisirs, ll si en travaillant à vostre Histoire, je puis en mesure temps devenir utile à vos divertissemens ! La beauté de la matiere m'assure du succés de tout ce qui parlera de vous. J'aurois tout à craindre de celle qui ne regardera que vos plaisirs ; mais je suis leur que mon ~ele tl vostre bonté vous feront
toujours excuser ce que vousy trouverez de défectueux. Je suis
avec un profond respect,
MONSEIGNEUR,
Vostre tres-humble & tres-obeissant Serviteur,
DEVTZE' '.
r. L'exemplaire Rondel ainsi que celui d'Amsterdam n'ont comme signature que D.