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Classiques Garnier

Conclusions

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Conclusions

Nous voici à la sortie du labyrinthe herculéen que nous avons parcouru au fil des trois parties de ce livre et au rythme des trajectoires textuelles de lHercule médiéval. Essayons den donner un récapitulatif, qui fera peut-être émerger de nouvelles pistes de réflexion

Le mythe dHercule est arrivé au Moyen Âge sous forme déclats. Aucun auteur connu de la latinité classique na traité de la vie du héros dans son ensemble comme lavaient fait un Diodore de Sicile ou un Apollodore, auteurs grecs dont lœuvre était inconnue en Europe occidentale pendant lintégralité, ou presque, de lépoque médiévale. Plusieurs auteurs latins ont cependant retenu des épisodes de ce mythe, en faisant allusion à bien dautres. À partir de lAntiquité tardive, des grammairiens ont ajouté leurs commentaires aux œuvres des auteurs latins (à commencer par Servius pour Virgile et Lactance-Placide pour Stace), transmettant ainsi un vaste ensemble de fragments de savoir, abondant en variantes, incertitudes et erreurs qui se sont introduites au fil du temps. Ces bribes de savoir ont été recueillies et perpétuées, entre autres, dans les traités des mythographes et les gloses des commentateurs qui les ont suivis et qui ont remodelé et compilé les données selon leurs propres projets. Lactivité foisonnante des maîtres décole qui commentaient lœuvre dOvide à partir du xie siècle a laissé des témoignages qui nous permettent de documenter lévolution continue des composantes appartenant à cette matière – et cela en nous aidant des précieux indices de la varia lectio. Labsence des repères de lancien mythe grec dHéraclès, conjugué à lintérêt des clercs pour la transmission du savoir accumulé par leurs prédécesseurs (et auquel ils ont parfois ajouté leurs propres réflexions critiques), sont des facteurs décisifs pour la tradition du mythe : diffraction continue, multiplication des couches dinterprétation à propos de certains détails, perte totale dautres. Aucun commentateur dOvide ne parlera des écuries dAugias parce que ce « travail », si connu que les auteurs classiques navaient pas besoin de lappeler par son nom, avait subrepticement glissé hors du champ de vision du savoir mythologique circulant au Moyen Âge.

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Tout comme il existe des éléments centrifuges à propos du complexe mythologique dHercule, il y en a qui savèrent centripètes. Les « mythographes » qui ont réorganisé le savoir à propos du héros dans leurs traités ont privilégié certains épisodes plutôt que dautres. Les composantes de ce mythe dotées de compléments exégétiques en sont un exemple manifeste. Le maître Atlas qui enseigne lastronomie à son disciple Hercule, interprétation qui avait déjà été proposée par Diodore de Sicile et qui a perduré dans le commentaire de Servius, a été reprise dans son essence par le Mythographe III du Vatican, puis par lauteur du Commentaire Vulgate des Métamorphoses, retenue aussi dans le traité du Mythographe de Digby. Lassociation allégorico-morale dAntée à la luxure apparaît chez Fulgence le mythographe et se retrouve pareillement dans les traités mythographiques du Moyen Âge central, de même que dans le Commentaire Vulgate et dans lOvide moralisé. La large diffusion des traités de Fulgence et du Mythographe III, qui mettent en avant lexégèse allégorique des mythes, a pu contribuer à la nouvelle « canonisation » des éléments en question, dont la plupart ne faisait pas partie du noyau de lancien mythe dHercule. Voilà un autre aspect de lévolution du mythe, à côté, bien sûr, de ses métamorphoses formelles.

Ces réflexions soulignent, par ailleurs, les délimitations incertaines et poreuses entre les différents types de textes dont nous venons de parler. Vu sous langle diachronique de leurs traditions respectives, lœuvre des « mythographes » et celle des « commentateurs » se recoupent continuellement, au point que leur délimitation est parfois difficile – dautant plus que certains auteurs, comme Arnoul dOrléans, ont écrit à la fois des gloses et des traités autonomes. À partir de quel point un texte conçu en fonction dune œuvre particulière, tout en étant détaché de cette dernière, devient-il une œuvre de mythographie à part entière ? Des réflexions de ce type pourraient aussi être faites à propos du traité De natura deorum du Mythographe de Digby, qui suit lordre « ovidien » des mythes présentés et qui partage certaines données à propos dHercule avec le Commentaire Vulgate des Métamorphoses. Dans un autre ordre didées, on ne peut ignorer la présence de certains textes, faisant partie de ces traditions enchevêtrées, qui sorientent explicitement vers lexégèse allégorico-morale de la matière traitée, alors que dautres ninsistent pas dessus. À part le fait quelles traitent des mêmes mythes, partageant même des données textuelles, les œuvres respectives du « Mythographe II » et du « Mythographe III » ont une structure et des ambitions assez différentes. Le second a également eu une sphère dinfluence bien plus 399manifeste : cest bien grâce à lui que la version « correcte » de lépisode dHercule filandier, impliquant sa soumission à Omphale, a trouvé son chemin vers lhistoriographie, en passant par le Speculum historiale de Vincent de Beauvais, puis le Manuel dHistoire de Philippe VI de Valois, vers dautres textes en langue française.

Le canevas narratif de la vie dHercule ainsi quune partie de ses contenus remonte à lAntiquité tardive et au premier Moyen Âge. Au fil du temps, en effet, de plus en plus de fragments du mythe dHercule se sont sédimentés dans les textes vernaculaires : dans les premières compilations françaises traitant de lhistoire ancienne et universelle, on en retrouve un conglomérat hétérogène. Les chroniqueurs latins, à commencer par Eusèbe-Jérôme, ont dabord défini les coordonnées temporelles et certains événements marquants de la vie de lHercule « historique » – tels sa lutte contre Antée, son implication dans la destruction de Troie et sa mort par le feu. Les écrivains dhistoriae aussi différentes que lœuvre moralisante dOrose, évoquant lexpédition dHercule et de Thésée contre les Amazones, et le récit de Darès, prétendu témoin oculaire de la guerre de Troie, ont fourni une matière narrative destinée à remplir le cadre prédéfini – fait qui se manifeste déjà dans certaines chroniques en langue latine, comme celle de Fréculfe de Lisieux1. Dautres éléments, comme la généalogie a priori erronée dHercule, fils de Laudaci, puisés peut-être dans un manuel de savoir scolaire transmettant des généalogies des dieux païens, se sont ajoutés à cette matière dans la première rédaction longue de lHistoire ancienne jusquà César (HAC1a). En compilant un portrait (pour nous) manifestement hétéroclite de récits, de facta, de moralisations et dinformations mythologiques qui ne constituent au fond que quelques îlots du vaste mythe de lHercule antique, lauteur de lHAC1a a fourni un modèle important pour les générations dhistoriens vernaculaires à venir après lui. Sil y avait dans la conscience des compilateurs dhistoires en français une histoire dHercule par excellence, on doit présumer que ces éléments en faisaient partie.

Les « biographies » compilées par les historiens qui se multiplient dans les nombreux exemplaires de lHAC1b, version abrégée de lHAC1, et les histoires qui en dérivent, en reprennent les coordonnées et certaines composantes essentielles, tout en les modifiant. À côté dune tendance 400générale des écrivains postérieurs à étoffer le cadre donné par lajout de « nouveaux » éléments, les différents textes étudiés témoignent aussi domissions, dabrègements, de remplacements dune version dun récit par une autre et de dédoublements. La constellation exacte des vies dHercule diffère dune compilation à lautre, tributaires quelles sont des sources utilisées, des motivations derrière les projets individuels et de leur contexte de genèse. Malgré le nombre réduit dhistoires étudiées de près dans le présent travail, les exemples de vies dHercule permettent dillustrer la nature variée de ces textes et, accessoirement, les limites fluctuantes entre lécriture « historiographique » dune part, et des textes de type « encyclopédique », « romanesque » et « biographique » de lautre. Sous un angle large, les vies historiques dHercule considérées ici se composent en effet déléments importés ou sinspirant dœuvres appartenant à différents genres, ce qui conditionne à son tour lordre des modifications et les sources mises à contribution. Ce constat, fait a posteriori, peut confirmer notre décision initiale dopérer avec des catégories amples. Il invite naturellement aussi à reprendre lenquête en plaçant en son centre, cette fois, la question du genre littéraire.

La Chronique dite de Baudouin dAvesnes (CBA) et certains de ses descendants, désignées comme des Trésors des histoires, semblent avoir une ambition savante et encyclopédique, ce qui explique éventuellement pourquoi lauteur de CBA a réimporté des éléments présents dans les chroniques universelles latines et quil a écarté bon nombre de détails narratifs des épisodes repris à lHAC1, réduisant ses récits à un format plus concis. En effet, son traitement de la première destruction de Troie est si court quil arrive à se passer entièrement dévoquer le nom dHercule. Les Trésors des histoires se distinguent, à leur tour, par lintégration déléments dun texte qui se veut un abrégé, entre autres, du Speculum historiale de Vincent de Beauvais – le Manuel dhistoire de Philippe VI de Valois. Lajout dune série danecdotes à propos dHercule reprises au Manuel, dont la descente aux enfers et lépisode dHercule « filandier », suggère que les Trésors des histoires cherchaient à compléter et à enrichir le savoir présent dans les œuvres de leurs prédécesseurs2. La présence déléments repris probablement à différentes copies du Manuel (pensons aux variantes du nom dOmphale) dans dautres compilations ultérieures (comme lHAC3 et la Fleur des histoires) suggère que cet 401abrégé était bien diffusé à partir du xive siècle. Les historiens ont pu trouver en lui un instrument de travail plus facilement maniable que, par exemple, le vaste Speculum historiale de Vincent de Beauvais, ou sa traduction par Jean de Vignay.

On peut opposer ces compilations « historico-encyclopédiques » à une œuvre comme lHAC2. Ici, Hercule se retrouve dans le cadre non pas dune histoire universelle, mais dune histoire ancienne, et plus spécifiquement au sein de la vaste narration quest Prose 5, combinant des éléments de différentes adaptations du Roman de Troie qui remplacent le récit plus concis adapté daprès Darès dont témoigne lHAC1. Œuvre « historico-romanesque » par excellence, celle-ci intègre par ailleurs, à lintérieur de sa vie dHercule, des épisodes « ovidiens » ainsi que des éléments renvoyant vraisemblablement à la culture italienne locale, corrélées à laire napolitaine du xive siècle où lœuvre est née. Souvenons-nous de lépisode à propos de Nexumtaurum et Degermirra, dont on trouve certains parallèles dans lOvide moralisé (OM), mais aussi, à plus forte raison, dans la tradition des commentaires à lœuvre de Dante. Si cet épisode paraît « exotique » quand on le compare aux contenus des vies dHercule dans les histoires de provenance française, on peut présumer que cest justement parce quil na pas vu le jour en France, mais en Italie, et à une époque que lon pourrait qualifier de pré-humaniste. Le constat souligne une autre particularité de la vie textuelle de lHercule médiéval, et surtout tardo-médiéval, en France : celle-ci se compose en partie déléments qui proviennent dautres contextes culturels dEurope, où Hercule a pu acquérir un statut de « célébrité locale » à une date où il ne figurait, en France, que comme un personnage parmi tant dautres sur la toile de lhistoire. On ne sétonne pas que lépisode du séjour dHercule chez Évandre à lendroit où Rome sera édifiée, détaillé par Virgile et repris par des commentateurs, mythographes et encyclopédistes, ait pu avoir une influence plus précoce et plus forte sur la perception du héros en Italie quelle ne lavait en France – ce qui a pu, à son tour, conditionner lajout dune mini-vie du héros à lintérieur de Prose 5. Un scénario semblable sapplique, par ailleurs, à lhistoriographie espagnole, qui accueillait, déjà au xiiie siècle, une vie dHercule comptant plus dune dizaine de chapitres dans la General Estoria, brodant sur le passage dHercule à travers lIbérie pour chercher les bœufs de Géryon.

En France, il faudra en effet attendre le xve siècle avant de trouver des exemples de ce type. Nous navons étudié de près quune biographie dHercule comprenant toute une série de chapitres, celle contenue dans 402la Bouquechardière. Cette compilation suit encore dautres tendances que celles « historico-encyclopédiques » et « historico-romanesques » observées dans les exemples précédents. Elle insère dans un cadre historico-moral la biographie synthétique dun homme illustre, puisant dans une large gamme de sources, visant cohérence et complétude. La disponibilité de nouvelles adaptations vernaculaires traitant dHercule, dont surtout lOM et des adaptations de la Consolatio philosophiae,a été décisive pour la vie du héros composée par Jean de Courcy. On y retrouvera, du coup, pour la première fois dans une histoire française, un catalogue étendu dexploits du héros, sappuyant principalement sur les deux traditions ovidienne et boécienne, et tout aussi composite que les autres exemples de répertoires médiévaux dexploits herculéens que nous avons rencontrés dans la première partie de ce travail. Sur un plan plus général, il est intéressant de noter que la présence déléments manifestement « ovidiens » est très faible dans les histoires vernaculaires jusquau moment où lOM voit le jour. Cest peut-être une impression corrélée à la thématique étudiée et/ou au nombre restreint de textes ici pris en considération, mais les contacts entre la mythographie ovidienne latine et lhistoriographie vernaculaire française ne deviennent a priori perceptibles quau moment où émergent des textes « intermédiaires » comme lOM.

Voici une autre raison, plus générale, pour laquelle cette translation dOvide– et sa propre vie dHercule – représente un objet détude digne dintérêt. En étudiant lOM à la lumière des commentaires dOvide, pour éclairer la raison dêtre et les sources possibles de certaines innovations, nous avons obtenu des résultats que lon peut tenter, dans un dernier temps, de considérer dans un contexte plus large. Ce sera également loccasion de proposer quelques pistes à explorer ultérieurement.

En examinant les sources possibles du catalogue augmenté dexploits herculéens dans lOM, nous sommes retombée sur un ensemble de textes déjà croisés précédemment dans notre travail : les manuels de savoir encyclopédique et mythographique comprenant, entre autres, des généalogies des dieux antiques et des listes dexploits dHercule et de Thésée. Ces textes mériteraient une étude plus approfondie dans la mesure où des représentants de cet ensemble pourraient avoir servi doutil de travail non seulement à lauteur de lOM, mais aussi celui de lHAC (et probablement à dautres que nous navons pas abordés ici). Rappelons quelques constats : le catalogue dexploits dans lOM présente certains parallèles avec des énumérations dexploits dHercule 403dans la General Estoria espagnole ainsi que dans certains manuscrits de lœuvre historiographique de Paolin de Venise, apparentés à leur tour aux données fournies dans un ensemble de manuels de savoir encyclopédico-mythologique, qui transmettent, à côté des listes dexploits herculéens et théséens, des répertoires de noms de montagnes et de fleuves, des noms de poètes classiques et de leurs œuvres et des généalogies de dieux antiques. Outre les observations faites dans le présent travail, nous avons abordé ailleurs des textes appartenant à cet ensemble (notamment les manuscrits Vatican, BAV, Pal. lat. 1741 et Dublin, Trinity College, TCD 632), en montrant quils transmettent un catalogue de noms géographiques qui permettent dexpliquer les données, y compris certaines erreurs, dans un autre passage manifestement augmenté de lOM, ce qui indique quun parent proche pourrait avoir servi de source à lOM3.

La plupart des textes évoqués au paragraphe précédent, ainsi que dautres représentants de la catégorie des traités ou manuels mythologiques comme le De natura deorum du Mythographe de Digby et le Fabularius de Konrad von Mure, ont été pris en compte par la critique dans des études sur les sources des Genealogie deorum gentilium de Boccace, parce quils transmettent tous des généalogies de divinités, débutant en général par lancêtre Demogorgon. Or certains représentants de ces manuels de mythologie partagent également des parallèles avec lHAC1. Pensons à la généalogie erronée dHercule fils de Laudaci, dont on trouve un écho également dans la General Estoria qui, elle, évoque parmi ses sources un Libro de las generaciones de los dioses de los gentiles. Les « airs de famille » entre ces différents textes qui ont tous certaines données en commun, les parallèles constatés entre lOM et la General Estoria dun côté, et entre lOM et les manuels de savoir encyclopédique et mythographique de lautre, suggèrent quils puisent à des sources apparentées. On sait relativement peu des « manuels » en question, mais on est enclin à supposer quil en existe, en plus des exemples évoqués par la critique en rapport avec Boccace, bien dautres qui nont pas encore été identifiés et étudiés. Prenons lexemple du manuscrit Angers, Bibliothèque municipale, 312, datant des premières décennies du xiiie siècle, que nous navons trouvé que grâce à lIncipitarium Ovidianum4. Ce recueil manuscrit, comprenant surtout des sermons, transmet aussi une généalogie des dieux qui occupe à peine trois feuillets et que la critique précédente na 404guère pris en compte. Selon toute vraisemblance, cela est dû en partie au fait quaucune généalogie nest mentionnée dans la description du témoin que donne le catalogue général des manuscrits de la bibliothèque dAngers, où lon lit « Donatus minor. Partes orationis quot sunt ? [] À la suite, notes de grammaire et de rhétorique5 ». Les généalogies et autres données mythologico-encyclopédiques font partie des « notes ». En dautres termes, les données en question ne sont pas toujours très visibles, noccupent pas beaucoup de place et peuvent, de ce fait, facilement tomber au-dessous du radar des descriptions de manuscrits. Si lon espère en trouver dautres, il faudrait partir des exemples identifiés, en considérant le reste de leurs contenus – car il sagit en général de recueils mixtes – et en regardant ensuite dautres témoins présentant des données semblables.

De manière générale, les manuels médiévaux de savoir scolaire et leur contexte manuscrit nous semblent être des textes clés à prendre en compte si lon espère un jour percer les mystères des sources inconnues de lOM. Rappelons que le manuscrit Vatican, BAV, Vat. lat. 1479, transmettant les Métamorphoses avec un commentaire qui présente les parallèles les plus prometteurs avec lOM, est lui-même un livre de savoir scolaire, qui comprend dautres textes à côté des vers dOvide. Cest peut-être une coïncidence si nous avons trouvé dans un commentaire à propos des Ecloga Theoduli, texte qui met en analogie des mythes païens et des légendes chrétiennes (un peu comme le fait lOM) contenu dans ce même manuscrit, des interprétations allégoriques christianisantes telles que nous nen avons jusquà ce jour trouvé dans aucun commentaire dOvide : Hercule, Alcides,id est virtus, id est dominus Jesus Christus. Les commentaires dOvide ne fournissent, au fond, que des bribes dinterprétation allégorique puisant dans la philosophie chrétienne morale, sans proposer dassociations relevant de la typologie biblique. Il semble possible cependant que le translateur français ait trouvé des données semblables dans un autre texte contenu dans le même manuscrit dOvide qui lui servait de modèle – manuscrit qui contenait peut-être aussi des « notes » mythologico-encyclopédiques. Et cest là, dans des manuscrits de ce type, quil faut continuer à chercher.

1 Linfluence de lœuvre de Fréculfe, ou dune chronique apparentée, sur lhistoriographie en langue française serait intéressante à étudier de plus près, surtout parce que nous en avons trouvé des échos de contenus spécifiques faisant partie de la vie dHercule dans la Chronique dite de Baudouin dAvesnes.

2 On pourrait se demander en outre si la nature « historico-encyclopédiques » de ces œuvres les rendait plus susceptibles à recueillir des données à propos dHercule qui ne relèvent pas exclusivement des présumés facta historiques, mais également des curiosités appartenant au domaine de la fabula.

3 Endress, « Un répertoire du type “de montibus et fluminibus” dans lOvide moralisé ? », art. cité, p. 39-65.

4 Coulson et Roy, op. cit., no 22. Genealogia deorum.

5 Auguste Molinier, « Manuscrits de la bibliothèque municipale dAngers », Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, Départements, t. 31, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1898, p. 301.