Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Traire de latin et espondre. Études sur la réception médiévale d’Ovide
- Pages : 369 à 372
- Collection : Rencontres, n° 477
- Série : Ovidiana, n° 2
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- EAN : 9782406105084
- ISBN : 978-2-406-10508-4
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10508-4.p.0369
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 25/01/2021
- Langue : Français
Résumés
Lisa Ciccone, « Allegoria talis est. Le système exégétique du manuscrit Vat. lat. 1479 »
Cet article étudie le commentaire aux Métamorphoses contenu dans le manuscrit Vat. lat. 1479. Les nombreux échos internes qu’on y relève sont l’indice de la cohérence structurelle de l’exégèse en même temps qu’ils aident à déceler et éliminer certaines fautes de copie. L’analyse des interprétations révèle leur visée christianisante et leur conformité avec les quatre niveaux de lecture fixés par Arnoul d’Orléans : litteralis, historicus, allegoricus, moralis.
Alessandro Lagioia, « “Sensitive Topics” in the Medieval School. Censorship and Interpretation in Ovid’s Metamorphoses and the Commentary of the Vaticanus Latinus 1479 »
Tout en puisant dans les gloses d’Arnoul d’Orléans et Jean de Garlande, l’auteur anonyme du commentaire aux Métamorphoses transmis par le ms. Vat. lat. 1479 (xive siècle) a organisé et rationalisé la tradition exégétique d’une manière qui révèle les attitudes médiévales envers le poème ovidien. Divers exemples tirés de mythes de viol, de pédérastie et d’inceste illustrent comment la signification réelle de l’œuvre d’Ovide pouvait être comprise ou incomprise sans faire l’objet d’une censure.
Gioia Paradisi, « Les gloses de l’Art d’amours en prose. Premières remarques sur les mythes et la nature des femmes (Byblis et Pasiphaé) »
L’article offre une analyse des gloses des deux premiers livres de l’Art d’amour en prose, en traitant plus particulièrement les annotations sur les mythes de Byblis et Pasiphaé. Ces commentaires montrent une stratification des matériaux exégétiques qui réapparaît dans d’autres textes et dans les Héroïdes italiennes du ms. Gaddi.
370Francesco Montorsi, « Les rites païens dans l’Ovide moralisé et dans le Commentaire Vulgate »
Pour savoir quel traitement l’auteur de l’Ovide moralisé a réservé aux rites religieux si souvent décrits dans les Métamorphoses et afin d’évaluer l’intérêt antiquaire de l’auteur français, cet article étudie la traduction médiévale des passages latins pertinents et analyse en même temps l’attitude adoptée dans l’une de ses sources principales, le Commentaire vulgate.
Laura Endress, « À la recherche du modèle latin de l’Ovide moralisé. Observations sur les témoins manuscrits des Métamorphoses »
Cet article présente les premiers résultats d’une étude de leçons communes et d’autres parallèles entre l’Ovide moralisé et quelques dizaines de témoins glosés et commentés des Métamorphoses.L’objectif de cette étude est d’apporter un nouvel éclairage sur les modèles potentiels de la translation médiévale d’Ovide, tout en s’interrogeant sur les enjeux liés à l’identification de l’exemplaire utilisé par l’auteur de l’Ovide moralisé.
Gemma Pellissa Prades, « Innovation, Auctoritas and Tradition in the Medieval Versions of Ovid’s Metamorphoses »
Cet article explore la frontière entre innovation et tradition dans la réception médiévale des Métamorphoses. En premier lieu, il montre que certaines leçons partagées par diverses versions médiévales qui ont été considérées comme des « innovations » peuvent remonter à la transmission tardive de l’œuvre. En second lieu, il explore les stratégies adoptées par Francesc Alegre pour établir sa propre autorité dans une traduction et un commentaire catalans rédigés dans la deuxième moitié du xve siècle.
Irene Reginato, « Métamorphoses/Transformacions d’Actéon. Sources et éléments originaux dans la réécriture catalane de Francesc Alegre »
Cette contribution porte sur les Transformacions del poeta Ovidi, traduction catalane des Métamorphoses par Francesc Alegre. En s’appuyant sur le mythe d’Actéon, elle analyse la relecture personnelle qu’en fait Alegre par une comparaison serrée avec le texte latin. À travers l’évaluation de l’apport de textes intermédiaires, la traduction catalane est étudiée à la lumière de la 371réception de l’Ovidius maior entre Moyen Âge français, Renaissance italienne et humanisme catalan.
Prunelle Deleville, « Lectures conjointes et divergentes de l’Ovide moralisé dans les manuscrits de la famille Z »
Cette étude porte sur les manuscrits du groupe Z de l’Ovide moralisé, qui en constitue une réécriture. Elle s’intéresse tout particulièrement au sous-groupe Z21. Le copiste à l’origine de cette version aurait recopié un texte sans allégories puis ajouté les allégories manquantes à partir d’un autre manuscrit qui les contenait. Par l’examen de l’état de la langue, du contenu du texte ainsi que des possesseurs des témoins, nous tentons de déterminer les raisons de cette configuration surprenante.
Elisa Guadagnini, « Les Métamorphoses d’Ovide et le Moyen Âge italien. Une esquisse du cadre général »
Cette contribution propose un cadre d’ensemble de la réception des Métamorphoses ovidiennes dans la production vernaculaire italienne du Moyen Âge (xiie-xive siècles). Trois typologies de réception sont isolées : le poème en tant que source de contenus, le poème en tant que source textuelle et les traductions du poème. Une attention particulière est accordée à la tradition manuscrite des œuvres citées, ainsi qu’à la recherche des sources vraisemblablement employées par les auteurs.
Cosimo Burgassi, « Une image ovidienne et son succès linguistique. Quelques réflexions autour du “chaos” »
L’article vise à contribuer à l’étude de l’influence des adaptations des fables d’Ovide sur les langues vernaculaires au niveau de la sémantique lexicale. L’analyse linguistique, développée à partir des traductions italiennes des Métamorphoses du Moyen Âge à la Renaissance tardive, porte en particulier sur la relation entre l’image ovidienne du phénomène du Chaos (figuré au tout début du chef-d’œuvre d’Ovide) et le sens du mot correspondant en italien (caos en tant que « confusion »).
Mattia Cavagna, « Ovide compilé, entre florilège et encyclopédie. Une approche analytique »
L’article porte sur une série de « lemmes ovidiens » qui, extrapolés de leur contexte, ont circulé dans des florilèges et encyclopédies. L’analyse d’un choix 372d’extraits tirés du Florilegium gallicum et de l’œuvre de Vincent de Beauvais met en évidence les dispositifs qui interviennent tant dans la macrostructure, au niveau de la sélection des lemmes, qu’au niveau des microstructures, dans le processus d’élimination de ce qui rattache l’extrait à une superstructure argumentative et syntaxique.
Thibaut Radomme, « Lycaon, le loup et l’agneau. La satire dans l’Ovide moralisé et l’éclairage des gloses franco-latines »
Sur la base d’un examen de l’exposition tropologique du mythe de Lycaon (v. 1568-1614) et des gloses du livre I conservées dans les manuscrits A1, G1 et G3, l’article propose de voir dans l’Ovide moralisé une œuvre écrite en réaction à la tradition vernaculaire de satire contre les Mendiants, destinée à promouvoir la spiritualité franciscaine auprès d’un public laïque à travers l’allégorisation de fables antiques et l’exploitation de motifs satiriques topiques.
Marco Maggiore, « La longue fortune (?) des allégories ovidiennes. Remarques sur la tradition du Teseida de Boccace »
L’article propose de mesurer la fortune des interprétations moralisantes et allégoriques des Métamorphoses d’Ovide dans la culture littéraire italienne des xive et xve siècles. L’analyse est conduite sur la base d’un cas d’étude spécifique : celui de la tradition médiévale d’un ouvrage poétique de Boccace, le Teseida delle nozze d’Emilia, et de ses trois commentaires vernaculaires.
Chloe McCarthy, « L’Ovide moralisé et le Roman de la Rose moralisé, une lecture parallèle »
Le Roman de la Rose moralisé de Jean Molinet (ca. 1500) partage avec l’Ovide moralisé un certain nombre de traits, dont la réécriture et la moralisation de mythes classiques. Sur base d’un corpus de dix épisodes mythologiques ovidiens présents dans les deux œuvres, cette contribution tente de déterminer les spécificités du traitement de ces mythes dans l’un et l’autre texte et, partant, la singularité de leurs entreprises de moralisation.