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Classiques Garnier

Établissement du texte

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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

La ponctuation, presque absente passé le premier acte, a été entièrement revue. Les capitales ont été supprimées quand elles navaient pas de justification, rétablies en début de phrase ou de vers en cas domission, et généralisées selon lusage moderne (noms propres et adjectifs exprimant une origine géographique ou « nationale »).

Les abréviations, marquées par des souscriptions et suscriptions ordinaires, ont été tacitement développées, les rares accents ôtés, et la graphie uniformisée : le e seul employé pour et et lesperluète & ont en particulier été transcrits par et. Toutes les diphtongues, indiquées par ę ou non (le manuscrit porte le plus souvent pre pour præ, cesar, septa, prelium, prebere, etc.) ont été rétablies. Les caractères i et u à valeur consonantique ont été transcrits par j et v.

Les graphies variantes du manuscrit ont été uniformisées, en préférant :

Aumal- (figurant v. 299) à Omal- (v. 1140) ;

immor- (figurant v. 756 et 1630) à imor- (v. 861) ;

horror- (figurant v. 1583 et 1772) à horor (v. 1256) ;

lachrim- (figurant v. 770, 1519, 2008, 2012, 2039) à lachrym- (v. 639, 819, 824, 1225, 1374, 1412, 1472, 1477, 1500, 1584, 1590, 1776, 1794, 1799, 1810, 1816, 1822, 1889, 1946, 2056) ;

mittite (figurant v. 2118 et 2127 notamment) à mitite (v. 2115) ;

Mommorenc- (figurant dans la liste des personnages et v. 1060, 1196, 1200, 1220, 1260, 1687, 1688) à Mommorent- (v. 151, 155, 342, 441, 1084, 1176, 1684, 1835) voire Momorent- (v. 1017) ;

oportuit (conformément aux autres occurrences du verbe, v. 46, 334, 1199, 1398) à opportuit (v. 539).

Le scripteur sest lui-même corrigé une cinquantaine de fois. Ces amendements, suppléant le plus souvent à des lapsus calami, ont été adoptés :

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v. 59 : le copiste a dabord écrit sceptra (probablement par confusion avec le v. 57 commençant par sceptro) puis a corrigé en septa.

v. 86 : libido est répété, mais sa seconde occurrence barrée.

v. 92 : le copiste a dabord écrit superioris puis a corrigé en superis.

v. 99 : Leges résulte de la correction de Reges (R gratté).

v. 104 : un e (« et », conformément à lusage suivi dans le manuscrit) barré précède purissimam.

v. 117 : un que barré figure entre quinquennioque et fœdere.

v. 138 : nondum, écrit super lineam, vient corriger nunquam.

v. 201 : hec est écrit super lineam entre querere et foris.

v. 210 : le copiste a dabord écrit en fin de vers sibi, quil a barré et corrigé en sui.

v. 228 : le copiste a dabord écrit promisqz (promisque) puis a corrigé en promiscuę (promiscuæ).

v. 253 : un a barré précède adeo.

v. 288 : dedere est écrit super lineam entre huic et plurima.

v. 289 : Neqz est écrit super lineam entre Dedere, barré en tête de vers, et pantiora (à corriger, voir infra, p. 124) ; un nec initial est barré et corrigé super lineam en verò ; hactenus en fin de vers vient remplacer prius, également barré.

v. 293 : iniquè est écrit super lineam entre Patior et contra.

v. 297 : le copiste a raturé et corrigé un terme devenu illisible par furoribus.

v. 342 : le copiste a dabord écrit subdisti puis a corrigé en subditi en barrant le s.

v. 354 : le copiste a dabord écrit maxime puis a corrigé en maximi.

v. 415 : le copiste a dabord écrit en fin de vers te puis la barré et corrigé par tibi.

v. 629 : le copiste a dabord écrit pinguissimum puis a corrigé en pinguissimo.

v. 639 : le vers sachève sur un sua barré.

v. 678 : une première occurrence de fuit est barrée entre ullum et aut.

v. 751 : caractère barré (?) en fin de vers.

v. 796 : une inscription difficilement lisible figure super lineam au-dessus de Parere.

v. 853 : le vers sachève sur agit barré (ce verbe commence le v. 854).

v. 899 : le terme propter apparaît barré entre Adest et profecto.

v. 943 : le substantif vinculis figure, barré, entre les termes copula et nūc ; la réclame detento en bas de page confirme quil y a eu confusion, au 123moment de la copie, entre cette strophe et la suivante (dont le premier vers finit bien par vinculis et le deuxième commence bien par detento).

v. 967 : le verbe pariat est précédé des caractères pas barrés.

v. 996 : le copiste a barré les caractères francis, erreur de copie entre O et francici.

v. 1009 : le copiste a dabord écrit terra, puis a corrigé en terna.

v. 1018 : une première amorce du u de unum figure barrée entre et et milibus.

v. 1022 : le copiste a dabord écrit illo et bellonis, quil a corrigés respectivement par isto et bello.

v. 1051 : un I barré figure en tête de vers (probablement par anticipation du vers suivant commençant par Ita).

v. 1089 : le copiste a dabord écrit impetu, quil a corrigé en imperet.

v. 1126 : le copiste a commencé, sous le v. 1125, à copier la réplique (Quo usqz…), mais a barré ce début de vers et marqué au centre de la page Anguianus, avant de recommencer le vers au-dessous de cette indication de personnage singulièrement mise en valeur.

v. 1165 : un caractère illisible est gratté à la fin de proditorum.

v. 1167 : le copiste a dabord écrit en tête de vers Es, quil a corrigé en Et.

v. 1317 : les caractères Si I figurent barrés en tête de vers.

v. 1349 : le copiste a dabord écrit fulget, quil a corrigé en fuget en barrant le l.

v. 1366 : une erreur de copie, ruboribz, figure barrée entre audiam et rumoribz.

v. 1397 : le copiste a dabord écrit perpessa, quil a corrigé ensuite en perpessu.

v. 1400 : les caractères nœs (?) figurent barrés entre senectutis et meę.

v. 1460 : le copiste, ayant déjà inscrit le premier mot du vers, abesse, en réclame au bas de la page précédente, a commencé par écrire Grave puis sest repris : Grave (deuxième mot du vers) figure ainsi barré en tête de vers.

v. 1486 : Ah (premier mot de la réplique précédente) figure barré en tête de vers.

v. 1551 : sua est répété, mais sa première occurrence barrée.

v. 1581 : le second est était initialement omis.

v. 1621 : le copiste a dabord écrit miserranda, quil a corrigé en miseranda en barrant le premier des deux r.

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v. 1651 : la conjonction verum figure barrée entre esse et quā.

v. 1687 : le copiste a dabord écrit Mommorentius, corrigé en Mommorencius.

v. 1703 : appetens (ajouté à la fin du vers précédent) figure, barré, super lineam au-dessus de tibi neqz.

v. 1943 : prorsus est écrit super lineam entre Anguianus et est.

v. 1961 : le copiste a dabord écrit gradus puis a corrigé en gradum.

v. 2011 : le vers est par erreur copié deux fois (et rayé la seconde).

v. 2054 : le copiste a dabord écrit [solæ tuum], corrigé par lui en solatium.

v. 2099 : une forme corrompue de planctus figure barrée entre Audiat et planctus.

Les corrections suivantes ont par ailleurs été apportées :

v. 137 : orbam : le manuscrit porte fautivement orbem, sans doute sous linfluence du synonyme inopem et du vers précédent, contenant le substantif opem.

v. 145 : Cum : le manuscrit porte Qum, dans lequel la métrique et labsence de tout signe dabréviation interdisent de voir une abréviation de quantum.

v. 154 : sine : le manuscrit orthographie curieusement la préposition sane (voir aussi v. 1115).

v. 230 : cujus : le manuscrit comprend un jambage de trop.

v. 251 : Pœnus : le manuscrit porte penus ; la source, Horace, Odes, 2, 2, 9-12 impose cette lecture.

v. 289 : pauciora : le manuscrit porte le barbarisme pantiora, quune erreur de lecture ou de copie a vraisemblablement suscité (les ductus contemporains rendent possible la confusion uc/nt).

v. 522 : charissimam : le manuscrit porte charissimum alors que laccord ne peut se faire quavec Mariam.

v. 616 : earum : le manuscrit porte eorum, alors quEnghien évoque deux personnages féminins, sa belle-mère et son épouse.

v. 816 : Prognate : le manuscrit porte Pro nate, mais sa source, Buchanan, Jephthes 1206, incite à adopter cette correction.

v. 827 : ignavæ : le manuscrit orthographie curieusement ladjectif igavæ (voir aussi v. 1189).

v. 848 : tuus : il manque un jambage dans le manuscrit, dans la mesure où la leçon tuis est impossible pour des raisons métriques : il faut 125trois brèves, pour scander iambe premier / iambe deuxième / spondée troisième / tribraque quatrième / spondée cinquième / pyrrhique sixième.

v. 874 : dator : le manuscrit porte datur alors que la construction verbale est impossible ; en revanche, lapposition Deus, / victoriæ solus dator est bienvenue (voir lemploi analogue de dator v. 8).

v. 1016 : pervelim : il manque un jambage au m dans le manuscrit.

v. 1071 : prima : le manuscrit porte prema.

v. 1115 : sine : le manuscrit orthographie curieusement la préposition sane (voir aussi v. 154).

v. 1189 : ignavus : le manuscrit orthographie curieusement ladjectif igavus (voir aussi v. 827).

v. 1292 : validis : le manuscrit porte un jambage de trop, soit un nominatif masculin singulier validus impossible à accorder – à la différence du cas et du genre retenus.

v. 1330 : lætius : le manuscrit porte lætus, mais sa source, Buchanan, Jephthes, 84, incite à adopter cette correction.

v. 1337 : plerique : le manuscrit porte prerique.

v. 1470 : occurrunt : le manuscrit porte fautivement occurunt.

v. 1526 : At reste hypothétique, la majuscule de début de vers, calligraphiée de façon inhabituelle, nétant pas clairement identifiable.

v. 1581 : Leve : le manuscrit porte Lue.

v. 1613 : Somnos : le manuscrit porte Summos, mais sa source, Sénèque, Thyeste, 456, incite à adopter cette correction.

v. 1745 : rutili : le manuscrit porte rutuli, orthographe que lon peut trouver dans des manuscrits médiévaux, mais que nous corrigeons pour éviter toute confusion de sens.

v. 1809 : quid : le manuscrit porte quis, mais sa source, Roillet, Philanira, 72-73 et le sens incitent à adopter cette correction.

v. 1880 : postera : le manuscrit porte potera.

v. 2016 : Pandionas : le manuscrit porte Pandimonias mais ses sources, Pseudo-Sénèque, Octavie, 6-9 ou Roillet, Philanira, 78-80 incitent à adopter cette correction.

v. 2056 : inundant : il manque dans le manuscrit un jambage (la lecture invidant serait un non-sens).

v. 2075 : tumide : le manuscrit semble porter tumidi.

v. 2080 : additus : il manque dans le manuscrit un jambage (la lecture additis aboutirait à un non-sens).

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v. 2085 : doloris : le manuscrit porte dolores (mais la construction particeps suivi dun génitif nest pas douteuse, et la source du vers, Muret, Julius Cæsar, 496, confirme cette correction).

v. 2092 : pressa : le manuscrit porte pesse, mais sa source, Roillet, Aman, 1282, incite à adopter cette correction.

v. 2097 : ipse : le manuscrit porte un trop rapide ipe.

Ont en revanche été conservées les singularités suivantes :

v. 555 : répétition volontaire, pour des besoins métriques, de ut.

v. 742 : sola : on aurait attendu un accusatif.

v. 780 et 907 : quam : emploi peu classique de quam au lieu de quantum, que la métrique ne permet pas de substituer.

v. 1628 : cassiuntur : orthographe peu classique pour quatiuntur.

v. 2054 : domiselle : terme et graphie surprenants : on aurait attendu domicello.

Plusieurs difficultés nont pas été résolues :

v. 719 : alterius : la lecture, confirmée par la source sénéquienne (Sénèque, Hercule furieux, 208), nest pas douteuse, mais pose un problème de métrique que nous navons pu documenter ni résoudre : il faut supposer un allongement de –us avant la coupe trihémimère et scander dactyle premier / iambe deuxième / spondée troisième / iambe quatrième / iambe cinquième / pyrrhique sixième.

v. 858 : si le manuscrit ne paraît pas réserver de problème de lecture, le vers combine anomalie métrique et difficulté de traduction ; les règles de scansion ne sont pas respectées pour le quatrième pied, où il faudrait un iambe ou un tribraque (en létat : spondée premier / iambe deuxième / tribraque troisième / spondée quatrième / spondée cinquième / iambe sixième).

v. 969 : le vers est incomplet : la source de son second membre (Sénèque, Thyeste, 87) ne permet pas de restituer la lacune.

v. 1017-1019 : ces vers comportent plusieurs anomalies : le premier sachève de façon peu compréhensible sur le terme pede (redondance pour gressu ? cheville maladroite pour terminer correctement, métriquement, le vers ? infinitif corrompu ?) ; au v. 1018 nous proposons de voir dans la forme milibus une contraction de militibus ; enfin, au v. 1019, une 127nouvelle phrase paraît commencer avec Hodie, laissant præfectum isolé en début de vers.

v. 1424 : le vers est incomplet (il manque un pied et demi, mais le texte nindique pas nettement la coupure).

v. 1574 : le vers est métriquement incorrect, avec ou sans la restitution de funere (en lieu est place de fuere, que porte le manuscrit), que nous proposons en privilégiant le sens.

v. 2031 : vers incomplet.

v. 2046 : vers incomplet.

v. 2055-2056 : les vers sont suffisamment espacés pour suggérer entre eux un vers manquant.

Il a été nécessaire de réattribuer au bon locuteur certains vers en tête desquels le nom du personnage est omis dans le manuscrit :

Anguianus (v. 853-855 et 872-875) ;

Christophorus (v. 593-594) ;

Henricus (v. 992-995, 1014-1039) ;

Maria (v. 1561, 1582-1586, 1819-1823, 1973-1984, 2042-2073 et 2082-2092) ;

Mommorencius (v. 1232-1234) ;

Nuntius (v. 1621-1625, 1676-1678, 1758-1768) ;

Nutrix (v. 1961) ;

Theantropus (v. 1361-1365, 1368-1371, 1393-1398, 1570-1575).

Enfin, lensemble des didascalies introduites dans la traduction entre crochets droits, destinées à aider le lecteur à mieux se représenter la situation, sont de notre fait.

Conspectus metrorum

Lindication des mètres fait défaut dans le manuscrit passé le deuxième chœur. Le copiste ne compte, en tête du premier acte, que deux dimètres, notant trimetri iambici cum duobus dimetris.

v. 1-463 : trimètres iambiques avec deux dimètres iambiques (v. 33, 235) et un dimètre anapestique (v. 463).

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v. 464-507 : dimètres anapestiques (quatre strophes de six suivies de quatre strophes de cinq).

v. 508-910 : trimètres iambiques.

v. 911-930 : asclépiades avec glyconiques (quatre strophes formées sur le modèle des strophes asclépiades A, mais avec quatre – au lieu de trois – vers asclépiades de douze syllabes [asclépiade mineur] et un glyconique en clausule).

v. 931-957 : asclépiades (neuf tercets)1.

v. 958-1290 : trimètres iambiques.

v. 1291-1322 : saphiques avec adoniques (huit strophes saphiques, formées de trois saphiques de onze syllabes et dun adonique en clausule).

v. 1323-1705 : trimètres iambiques.

v. 1706-1749 : dimètres anapestiques (une strophe de six, deux de cinq, une de quatre, quatre de six).

v. 1750-2086 : trimètres iambiques.

v. 2087-2092 : adoniques.

v. 2093-2108 : saphiques avec adoniques (quatre strophes saphiques, formées de trois saphiques de onze syllabes et dun adonique en clausule).

v. 2109-2132 : adoniques (quatre strophes de six).

1 Les deux derniers tercets, peut-être pour une simple question de place sur la page, sont accolés dans le manuscrit : ils peuvent se lire de façon autonome et donc être distingués, ce que nous avons cru devoir faire.