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Classiques Garnier

Établissement du texte

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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

Copié dune main rapide et sûre, le texte comprend de fréquentes abréviations, des ratures et des corrections. Les principes déditions sont ceux mentionnés supra, p. 61-63 et 121. Les rares graphies variantes du manuscrit ont été uniformisées, en préférant :

suppl- (figurant v. 163, 757, 769) à supl- (v. 273) ;

immensis (figurant v. 40 et 1152) à imensis (v. 1288).

Le scripteur sest lui-même corrigé une soixantaine de fois. Ces amendements, se substituant pour la plupart à des ratures illisibles ou à des mots inachevés, ont été adoptés :

liste et première indication de personnage : le nom Clotarius résulte dans le manuscrit dune surcharge ; le scripteur semble avoir initialement attribué le monologue protatique à Clovis (Clodovæus), père de Clotaire et auteur de la dynastie.

v. 25 : le scripteur a raturé et corrigé en partie super lineam une forme devenue difficilement lisible par in multis.

v. 35 : le scripteur a dabord écrit caudax puis a barré le x incongru.

v. 79 : le scripteur a raturé et corrigé une forme devenue illisible en lugubri.

v. 84 : sceptrum est écrit super lineam entre regia et manu ; une occurrence initiale de sceptra est barrée entre iste et regia.

v. 88 : le scripteur a barré les lettres sangui- entre oppressit et manus ; la graphie de cruenta et fratris atteste également des remords.

v. 91 : sæpe est répété, mais sa seconde occurrence barrée.

v. 102 : le scripteur a raturé et corrigé en -er une première déclinaison de frater devenue illisible.

v. 105 : le scripteur a gratté des caractères devenus illisibles devant satis.

v. 144 : regiam est écrit super lineam entre turba et mortem.

v. 154 : une première amorce du reg- de regis figure barrée devant funera.

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v. 163 : nunc est barré devant supplices et écrit super lineam entre ce même adjectif et cogunt.

v. 170 : les premiers caractères du synonyme tristis figurent barrés devant mæstus.

v. 193 : le r de regere résulte dune correction et figure super lineam.

v. 194 : les termes esset ætas figurent barrés entre nec et imperator.

v. 269 : le scripteur a dabord écrit Christe sous une forme abrégée (xpe surmonté dun tilde) avant de barrer ce nom et de lui préférer numine ; linterpellation chrétienne est reportée au v. 270.

v. 298 : le scripteur a commencé à copier le v. 299 sans changer de ligne : les caractères tota mad- figurent ainsi barrés à la suite de cæde.

v. 303 : le scripteur a commencé à copier le v. 304 sans changer de ligne : les caractères fo- figurent ainsi barrés à la suite de accedat.

v. 338 : le scripteur a raturé et corrigé une forme devenue illisible en infœlix.

v. 346 : le f de fata se superpose à un caractère devenu illisible (?).

v. 355 : regna est écrit super lineam entre fronte (résultant de la correction de caractères devenus illisibles) et contegunt.

v. 356 : le scripteur a gratté une première expression comportant déjà mille entre mortale et mille.

v. 363 : le scripteur a dabord écrit matris puis a corrigé en matri.

v. 387 : posse est (dune autre main ?) souligné et corrigé en possem par lajout dun trait horizontal sur le e.

v. 392 : le scripteur a semble-t-il beaucoup hésité et raturé la terminaison de Illa (notre lecture des caractères enchevêtrés).

v. 411 : un m barré figure entre omne et squallidæ.

v. 413 : une première occurrence de extulit figure barrée entre mille et funera.

v. 419 : les caractères [tar] figurent barrés entre aliquod et ista ; le t de strage résulte dune correction.

v. 429 : une première occurrence de sæpe, raturée, figure entre ædes et sæpe.

v. 432 : les caractères ger- barrés figurent entre culmis et ferunt.

v. 433 : Fusi est raturé, mais cette lecture paraît simposer daprès la source, R. Gaguin, Compendium, lib. 2, fo xii ; le scripteur a dabord écrit Rhodanus puis a corrigé en Rhodani.

v. 449 : le scripteur a dabord écrit pestis puis a corrigé en istæc.

v. 480 : jam est écrit super lineam entre media et des caractères raturés ; le scripteur a dabord écrit ut puis a corrigé en at.

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v. 481 : des caractères barrés figurent entre dextra et terra ; le m de motu se superpose à une rature.

v. 499 : une forme corrompue de reddidit figure barrée entre diebus et reddidit.

v. 526 : des caractères barrés figurent entre nole et dum.

v. 538 : le scripteur semble avoir dabord écrit en tête de vers Mihi, puis a corrigé en Nihil (les caractères sont enchevêtrés).

v. 573 : Puniret comporte une rature à la première syllabe et est suivi de deux caractères barrés ([]q).

v. 577 : le substantif clade est barré entre crudeli et subditos.

v. 579 : les caractères [par], barrés, figurent entre remisit et perfida.

v. 596 : une première occurrence de genus suivie dun f figure entre irritum et vitæ.

v. 617 : Concede piam (fin du vers précédent) est répété par erreur et barré en tête de vers.

v. 649 : un premier et est barré entre grave et et imperium.

v. 708 : un g barré précède furiens.

v. 717 : une forme corrompue de pereo (ou le terme [penitusque] ?) est barrée entre strages et pereuntis.

v. 737 : les trois caractères [pet] sont barrés entre Œdipus et perhibetur.

v. 747 : une première occurrence de optat, barrée, figure entre vivendi et solito.

v. 789 : le a de favit résulte dune correction du scripteur et figure super lineam.

v. 872 : le scripteur a dabord écrit en fin de vers labor (comme à la fin du v. 870) puis a corrigé en furor (voir les v. 862 et 866).

v. 892 : une rature précède virum.

v. 969 : tibi figure barré entre nondum et reus.

v. 984 : hic figure barré entre nuntiaret et mortis.

v. 1015 : le laris final du vers précédent est répété par erreur et barré entre adesses et mori.

v. 1027 : une première amorce de pace (p-) figure barrée entre tranquillus et atque.

v. 1037 : le scripteur semble avoir hésité entre si liceat et licebit (la correction nest pas absolument nette).

v. 1129 : regis est répété, mais sa seconde occurrence barrée.

v. 1133 : le scripteur a dabord écrit horridus en fin de vers (peut-être 390par confusion avec le vers suivant se terminant par horrida) puis a barré ladjectif et écrit inclytus.

v. 1176 : des caractères raturés figurent entre hesperium et fretum.

v. 1189 : le scripteur a écrit puis barré difficile pot- entre quisquis et defunctum ; même chose pour pote entre defunctum et cupit.

v. 1212 : le scripteur a dabord écrit ne quis (sur le modèle du v. 1210) puis a barré quis ; il a de même dabord écrit sum puis a corrigé en sim.

v. 1273 : le scripteur a dabord écrit une forme devenue illisible, puis la corrigée en sit.

v. 1278 : le scripteur a corrigé une forme devenue illisible (hæc ? id ?) en hoc.

La majorité des corrections apportées redressent des erreurs matérielles de copie (caractères omis par le scripteur, jambages manquants ou surnuméraires) :

v. 22 : huc : le manuscrit porte hoc, rejeté par analogie avec les v. 19 et 43.

v. 26 : Expertus : le manuscrit porte epertus.

v. 48 : Olim : le manuscrit porte un jambage de trop après le l.

v. 58 : premunt : le manuscrit porte prenunt, mais sa source, Sénèque, Troyennes, 325, incite à adopter premunt.

v. 72 : datum : il manque un jambage dans le manuscrit après le t.

v. 85 : geritur : le manuscrit porte plusieurs corrections devenues difficilement lisibles (hésitation sur le temps et le nombre).

v. 101 : nuntius : il manque un jambage dans le manuscrit après le t.

v. 205 : timidus et aripuit : le second i manque dans les deux cas dans le manuscrit.

v. 243 : sceptra : le manuscrit porte scepra.

v. 261 : triumphi : il manque un jambage dans le manuscrit entre le u et le p.

v. 281 : vacat : le manuscrit porte vat ou vac suivi dune ébauche de caractère ; la restitution proposée se fonde sur ces caractères et sur la source du vers, Sénèque, Troyennes, 77 : mœrore caret sed nova fletus.

v. 282 : ministrat : il manque deux jambages dans le manuscrit avant le s : la restitution proposée se fonde sur la source du vers, Sénèque, Troyennes, 78.

v. 289 : Quo : le manuscrit paraît porter Qui, mais la traduction est plus aisée, au sein de cette accumulation de question, avec cette conjecture.

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v. 301 : sanguine : le manuscrit porte sangine.

v. 348 : ne : le manuscrit porte un jambage de trop (me) ; le sens impose la correction, quautorise également le constat de fréquentes erreurs de compte des jambages.

v. 458 : arboribus : le manuscrit porte aboribus.

v. 470 : exussit : le manuscrit porte exusit.

v. 475 : expulsa : le manuscrit porte expusa.

v. 478 : le manuscrit répète à tort læta ; la suppression de la seconde occurrence est nécessaire pour scander spondée premier / iambe deuxième / spondée troisième / iambe quatrième / anapeste cinquième / pyrrhique sixième.

v. 558 : vindexque : le manuscrit porte un jambage en trop avant le n.

v. 592 : superare : le manuscrit porte saperere.

v. 594 : Nunc : le manuscrit porte deux jambages de trop.

v. 626 : cœlitum : le manuscrit porte deux jambages de trop après le t.

v. 660 : Breniæ : le manuscrit porte un jambage de trop entre le e et le i.

v. 671 : convenit : le manuscrit porte deux jambages de trop entre le o et le v.

v. 764-765 : hoc mala nostra / pestis acerbæ : ces deux vers sont copiés dans le manuscrit sur la même ligne ; lindication métrique fournie immédiatement auparavant par le scripteur, adonici, impose de rétablir des vers de deux pieds (dans les deux cas, dactyle suivi dun spondée).

v. 791 : namque : il manque un jambage dans le manuscrit entre le a et le q.

v. 794 : Potui … numinis : le manuscrit porte Patui et un jambage de trop en tête du substantif.

v. 840 : micant : le manuscrit porte micat, forme qui ne permettrait pas laccord.

v. 864 : exitum : le manuscrit porte un jambage de trop après le t.

v. 978 : vultus : il manque un jambage dans le manuscrit après le v.

v. 1025 : cunctis : le manuscrit porte deux jambages de trop entre les deux c.

v. 1048 : dabo : le manuscrit porte dato.

v. 1070 : splendidum : le manuscrit porte spendidum.

v. 1078 : dignum : il manque deux jambages dans le manuscrit après le g (la lecture dignus est impossible pour laccord).

indication dacte : actus quintus : le manuscrit porte par erreur actus quartus.

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v. 1135 : unum : il manque un jambage dans le manuscrit.

v. 1136 : contaminavit : il manque un jambage dans le manuscrit entre les deux a.

v. 1151 : emittit : le manuscrit porte un jambage de trop entre le e et le i.

v. 1160 : cujus : le manuscrit porte un jambage de trop après le j.

v. 1191 : pinus : le manuscrit porte un jambage de trop.

v. 1193 : elisa : le manuscrit porte elusa, corrigé daprès sa source, Sénèque, Troyennes, 1113 : elisa casu signa clari corporis.

v. 1205 : callide : le caractère final est entièrement noirci sur le manuscrit.

v. 1220 : quid : le manuscrit porte un jambage de trop.

v. 1225 : quæ : le manuscrit porte qua.

v. 1226 : nunc : le manuscrit porte un jambage de trop.

v. 1244 : lenius : le manuscrit porte lentius, conformément à la tradition A des manuscrits de Sénèque suivie par les éditions du xvie siècle (Sénèque, Troyennes, 1012) ; cependant, seule la leçon de la tradition E, lenius, paraît aboutir à une traduction cohérente.

v. 1245 : quos : le manuscrit porte quas, suivant en cela sa source, Sénèque, Troyennes, 1013 ; le chœur nest toutefois ici pas féminin, mais masculin, ce qui appelle la correction.

v. 1261 : quam : le manuscrit porte quem.

v. 1295 : potius : le manuscrit porte potus.

v. 1300 : omnis : il manque deux jambages dans le manuscrit ; la correction satisfait à la fois la syntaxe (construction intransitive de vivere) et la métrique (dactyle premier / spondée deuxième / dactyle troisième / tribraque quatrième).

v. 1305 : mors : le manuscrit porte mor.

Ont en revanche été conservées les singularités suivantes :

v. 138 : fulsus : la leçon du manuscrit est surprenante, mais sexplique par la dépendance de Jean Rose à légard de sa source, Sénèque, Troyennes, 1139.

v. 604 et 1096 : facescat et facescant : le scripteur adopte uniformément cette graphie inhabituelle pour le verbe facessere.

v. 686 : la contraction Germanum pour Germanorum est requise pour des raisons métriques.

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Plusieurs difficultés nont pas été résolues :

v. 207 : en suivant R. Gaguin, Compendium [], lib. 2, fo xi, le nombre des morts devrait être « vingt-quatre » et non « quatre-vingt » mille ; le vers nest pas satisfaisant non plus dun point de vue métrique, vigin- formant un spondée où lon devrait avoir un iambe ; quelques caractères (jambages difficiles à décrypter) sont encore barrés entre cæsis et fugam.

v. 871 : la légère variation que propose Jean Rose (et prona victo puppis aufertur vado) à partir de Sénèque, Phèdre, 185 : et victa prono puppis aufertur vado est acceptable grammaticalement et métriquement, mais aboutit à un non-sens.

v. 873 : la variation que propose Jean Rose sur Sénèque, Phèdre, 187 en remplaçant potensque par patiensque (voir, en même position métrique, Sénèque, Troyennes, 696 ?) est correcte grammaticalement et métriquement, mais potensque aurait été, du point de vue du sens, meilleur.

v. 874 : [heram] : le mot qui suit Landricus dans le manuscrit, objet de surcharges, nest pas clairement lisible.

v. 991 : † dierit † : difficulté de vocabulaire ; le vers paraît être une maxime ou une formule que nous navons pas identifiée.

v. 1242 : le manuscrit porte un peu classique lamentus.

v. 1284 : la forme stringas, clairement lisible, nest pas classique ; Jean Rose est ici tenu par le lexique et les contraintes métriques de sa source, Sénèque, Troyennes, 87.

Les scènes sont, bien plus nettement que dans De sinistro fato Gallorum apud Veromanduos, distinguées dans le manuscrit par lindication initiale des locuteurs. La numérotation portée entre crochets pointus, adoptée pour en faciliter la citation, est cependant de notre fait, tout comme la didascalie introduite entre crochets droits dans la traduction des v. 1205-1241.

Conspectus metrorum

Lindication des mètres nest pas systématique dans le manuscrit. Elle est portée, visiblement dans un second temps, à côté des mentions 394dacte et de scène, des noms des protagonistes inscrits en tête de scène, ou encore entre deux lignes ou en marge.

v. 1-145 : trimètres iambiques.

v. 146-156 : dimètres anapestiques.

v. 157-273 : trimètres iambiques.

v. 274-328 : dimètres anapestiques avec monomètres anapestiques (v. 297, 309).

v. 329-608 : trimètres iambiques.

v. 609-667 : dimètres anapestiques.

v. 668-763 : saphiques avec, de manière irrégulière, adoniques en clausule (v. 677, 681, 705, 714, 718, 741, 748, 754, 763).

v. 764-775 : adoniques1.

v. 776-1059 : trimètres iambiques2.

v. 1060-1124 : dimètres anapestiques.

v. 1125-1241 : trimètres iambiques.

v. 1242-1250 : saphiques avec adonique (v. 1250).

v. 1251-1254 : trimètres iambiques.

v. 1255-1287 : dimètres anapestiques avec monomètres anapestiques (v. 1268, 1279).

v. 1288-1289 : saphiques.

v. 1291-1308 : dimètres anapestiques.

1 Tel est du moins le terme employé par le copiste (adonici), quoique la scansion du v. 771 notamment ne réponde pas à celle dun adonique pur (dactyle suivi dun spondée ou dun trochée).

2 Le copiste indique par erreur, Bibl. mun. Chaumont, ms. 3-I-5 k, fo 150 et 151 vo, dimetri iambici.