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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Traduction et Transmédialité (xixe-xxie siècles)
  • Pages : 227 à 230
  • Collection : Carrefour des lettres modernes, n° 12
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406114437
  • ISBN : 978-2-406-11443-7
  • ISSN : 2494-7520
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11443-7.p.0227
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 11/08/2021
  • Langue : Français
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RÉSUMÉS

Gaëlle Loisel et Fanny Platelle, « Introduction »

Le passage dun medium à un autre peut être rapproché de la traduction. Les enjeux de ces pratiques, imposant des changements de code et une prise en compte du public-cible, ont été analysés diversement par les théoriciens. Loin de nier lhétérogénéité des media, les artistes peuvent rechercher des procédés équivalents dans un autre medium ou, au contraire, exploiter leurs différences, donnant à réfléchir sur leurs possibilités expressives propres et sur les enjeux de toute transposition.

Éric Lysøe, « Debussy, lecteur de Pelléas »

Quelques jours avant la générale, Maeterlinck neut pas de mots assez durs pour qualifier lopéra que Debussy tira de sa pièce Pelléas et Mélisande. Le texte original, que le compositeur suit presque toujours à la lettre, a subi des coupes, certains amendements apportés par lauteur nont pas été pris en considération. Ainsi, malgré lapparente fidélité de ladaptation, les quelques variantes introduites par Debussy font système et conduisent à voir lopéra comme une véritable traduction.

Ningfei Duan, « La musique absolue et sa traduction dans Consuelo de George Sand »

Dans Consuelo, lutilisation de la musique dépasse la simple insertion dœuvres musicales ou de biographies de musiciens. George Sand y formule ses idées sur la musique absolue, sans recourir au concept exact. Cette esthétique romantique se dégage dans Consuelo à travers trois aspects : la musique prétend à son autonomie dans ses relations avec le langage, le sentiment et le programme. Sans rompre le lien entre la musique et ces éléments, Sand suggère que lessence de la musique se trouve en elle-même.

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Violaine Anger, « Traduire la musique en peinture. Lexemple de Paul Klee et Wassily Kandinsky »

Paul Klee et Wassily Kandinsky ont tous deux réfléchi sur la partition occidentale dans sa nature dimage comme dans son rapport au son. Ils en proposent dautres versions, traductions différentes de la musique, ce qui les amène tous deux à repenser leur propre rapport à limage, comme leur langage pictural. Ils appréhendent ainsi le blanc, le point, la ligne, mais aussi le silence, lespace, lénergie et le lien entre le sonore et le visible, ce qui les conduit à réexaminer ce quest la traduction.

Leisha Ashdown-Lecointre, « Traduction et transmédialité chez les frères Hanlon. Le cas du Voyage en Suisse »

Les écrits critiques de Théodore de Banville et dÉmile Zola présentent le monde burlesque des frères Hanlon, troupe dacrobates anglais du xixe siècle. Elle est connue en France pour sa représentation dune pièce intitulée Le Voyage en Suisse dErnest Blum et Raoul Toché, présentée à Paris et ensuite adaptée et jouée pour divers publics britanniques et américains. Lœuvre et ses adaptations nous interpellent sur la traduction de la culture française vers les différentes cultures anglophones.

Audrey Giboux, « LElektra de Hofmannsthal et ses premières adaptations en France. Limites de la traduction et triomphe de la pantomime »

En 1908, Suzanne Després crée le personnage dElektra sur la scène du théâtre de lŒuvre (mise en scène de Lugné-Poe), dans une adaptation dEpstein et Strozzi que Hofmannsthal juge décevante. Malgré léchec poétique de cette première médiation de son théâtre en France, Hofmannsthal, louant le jeu de lactrice – capable de restituer, mieux que la traduction verbale, les nuances de lœuvre – esquisse en creux une poétique intermédiale de la mimique et de la pantomime comme gestes de traduction.

Ingrid Lacheny, « Du ballet russe au grand écran outre-Atlantique. Que reste-t-il du Casse-noisette dE.T.A. Hoffmann ? »

Larticle propose de mettre en lumière les traductions intersémiotiques du Casse-noisette dE.T.A. Hoffmann (1816) – mise(s) en livret, mise(s) en ballet 229et mise(s) à lécran – afin danalyser comment lœuvre incarnerait une forme didéal esthétique romantique : un tout achevé dans un tout en mouvement, une œuvre atemporelle, hétérogène et hybride souvrant sur un perpétuel renouvellement artistique comme en témoigne lintérêt quon lui porte depuis sa création jusquà lépoque contemporaine.

Priscilla Wind, « The Virgin Suicides du texte à la scène. Genre et transmédialité »

Plus quune simple adaptation de lœuvre-culte des années 1990, le spectacle de Susanne Kennedy The Virgin Suicides (2017) lance un défi métaphysique à la scène : comment passer de la fascination morbide pour ces éternels féminins vers un processus de deuil ? Cette étude met en lumière comment la metteure en scène utilise le medium scénique pour démythifier voire « dégenrer » ces vierges suicidées en concentrant son esthétique théâtrale liminale autour du passage de la vie à la mort.

Laurence Olivier-Messonnier, « Le Robinson suisse de Wyss à lépreuve de la transmédialité. Métamorphoses dun mythe entre représentations littéraires et iconographiques »

Le Robinson suisse de Wyss offre un exemple de perpétuation du mythe de la robinsonnade au prisme de la transmédialité du xixe au xxie siècle. Les nombreuses traductions du siècle romantique témoignent de lintérêt accordé à un nouveau genre qui transforme lescapade en épreuve familiale et réduit lespace de liberté. Le transfert médiatique passe par les illustrations indispensables aux lectures éducatives et récréatives, et par le cinéma au risque de dénaturer loriginal.

Mounira Chatti, « Traduction (Galland, Mardrus, Bencheikh et Miquel) et adaptation cinématographique (Pasolini) des Mille et Une Nuits »

La traduction littéraire et la transmédialité correspondent à une métamorphose appelée à produire une ressemblance non sensible avec lœuvre originale. Inépuisable source de fabulation et denchantement, Alf layla wa-layla (Mille et Une Nuits) saisit le traducteur ou le cinéaste avide dexprimer sa propre vérité. La transposition de cette œuvre, dans une autre langue ou au cinéma, exige un processus de création artistique qui révèle la spécificité du medium.

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Hugo Hengl, « Destination : Solaris. Transposition narrative et intermédiale dans le corpus Solaris (Lem, Tarkovski, Soderbergh) »

Larticle étudie la transposition cinématographique dun roman à lexemple de deux films réalisés à partir de Solaris de Stanislas Lem. Les partis-pris narratifs du roman et sa dimension transtextuelle sont analysés en vue de dégager leur portée narratologique, ce qui permet déclairer certains des choix interprétatifs opérés par les cinéastes dans leur medium spécifique pour rendre les caractéristiques majeures de leur hypotexte (dans le cas de Soderbergh, le roman et le film de Tarkovski).

Christophe Gelly, « Her (Spike Jonze, 2013). Réseaux et sentiments, ou la question du post-cinéma »

Le film de Spike Jonze met en scène le rapport contemporain au digital à travers une histoire damour entre le héros et une intelligence artificielle, histoire qui révèle une interaction inédite entre le medium audiovisuel et le domaine numérique. Ce domaine échappant en partie à la représentation filmique, Her vient poser la question dun renouvellement des stratégies de figuration cinématographique déployées pour rendre compte de ce rapport, à travers la possibilité dun « post-cinéma ».