Skip to content

Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Tolkien et l’Antiquité. Passé et Antiquités en Terre du Milieu
  • Pages: 239 to 241
  • Collection: Encounters, n° 612
  • CLIL theme: 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
  • EAN: 9782406159544
  • ISBN: 978-2-406-15954-4
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15954-4.p.0239
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 02-14-2024
  • Language: French
239

Résumés

Dimitri Maillard, « Introduction. LAntiquité et la Terre du Milieu, deux mondes “autres” »

LAntiquité et la Terre du Milieu sont deux univers que tout rapproche, car il sagit de deux mondes autres, et de deux mondes du passé. Létude de lAntiquité dans lunivers de Tolkien ne peut donc pas se limiter à létude des emprunts à la culture classique, mais inclut la présence de lAntiquité, en tant que période, dans le récit historique fictif.

Leo Carruthers, « Le Troisième Âge comme Medium Ævum. Des Âges de la Terre du Milieu à “nos Jours” »

Comment situer le Troisième Âge par rapport au nôtre ? Si le Quatrième Âge est dominé par les hommes, Tolkien voulait-il dire quon y est encore ? Les Âges de sa fiction sont mis en rapport avec la conception médiévale des âges du monde et les traditions de la fin du temps. Mais sa mythologie nest pas calquée sur lHistoire réelle. Longtemps tenté par la sirène du roman historique, Tolkien a fini par y renoncer en faveur de la fantasy héroïque, mieux adaptée à son projet littéraire.

Christopher Chinn, Phoebe Thompson, « The Vergilian Golden Age in Tolkiens Legendarium »

LÂge dOr, tel quil est décrit par Virgile, trouve un écho dans certains lieux de la Terre du Milieu qui évoquent le passé. Les allusions de Tolkien à Virgile dans ces pages créent un sentiment de nostalgie, de la part de ses personnages et du lecteur, pour une époque ancienne, idéalisée ou dorée. Lévocation de cet âge dor participe du thème historique du déclin.

240

Benjamin Eldon Stevens, « “All… that walk the world in these after-days”. Classical Receptions as Gothic “Haunting” in J. R. R. Tolkien »

Le lien entre mémoire et émotion suggère que le passé ancien ne peut être rappelé que dune manière qui ressemble à une perte. Tolkien construit sur cette impression quil trouve dans la poésie épique ancienne et les traditions classiques : il cherche à limiter dans sa fiction, doù le sentiment mélancolique de la Terre du Milieu. Nous sommes ainsi invités à considérer comment cette fiction se tourne vers ce qui aurait pu être, et associe ainsi la nostalgie à une obscurité que lon peut voir en tant que catégorie esthétique.

Damien Bador, « La langue de la connaissance. Linfluence du latin sur le quenya de J. R. R. Tolkien »

Le latin fait partie des trois langues dont J. R. R. Tolkien a indiqué sêtre inspiré pour construire le quenya. Les points de convergence entre les deux langues montrent une inspiration sur les plans phonétique, grammatical et syntaxique. Ce choix recouvre aussi des aspects plus proprement littéraires, qui ont pu pousser Tolkien à sinspirer du latin pour forger lune de ses principales langues artistiques.

Jean-Rodolphe Turlin, « Vestiges de lAntiquité chez les Hobbits »

Les vestiges présents sur les terres des Hobbits montrent que ces régions ont eu une autre vie. La Grande Route de lEst et les tertres de Tyrn Gorthad sont des témoignages dune Antiquité inscrite dans lHistoire, à linstar des traces de lhistoire ancienne qui parsèment la campagne anglaise. Ils contribuent à donner sa profondeur historique au récit, et à tisser des liens entre les terres des Hobbits et une Angleterre rurale idéalisée qui leur a servi de modèle.

Thibaud Nicolas, « De Babylone à Númenor. La réception de lAntiquité proche-orientale et lusage des sources akkadiennes dans lœuvre de J. R. R Tolkien »

Dans les années 1930, Tolkien commence à élaborer la première version du récit de la submersion de Númenor. À la même époque paraissent plusieurs ouvrages sur lakkadien (langue sémitique de Mésopotamie inscrite sur les tablettes cunéiformes) et les mythes de lantique Mésopotamie. Ces découvertes 241assyriologiques influencèrent linvention de ladûnaïque, la langue de Númenor, et jouèrent un rôle dans la création de ce mythe central du Légendaire.

Maxime Emion, « Rome en Terre du Milieu. Échos dun passé à venir »

La Rome antique appartient à la fois à lavenir, au présent, et au passé de la Terre du Milieu. À lavenir, car, dès ses premiers écrits, Tolkien situe son Légendaire dans un monde antérieur à lAntiquité. Au présent, car lhistoire du Gondor constitue, en partie, une réécriture de lhistoire impériale romaine. Au passé enfin, car Tolkien emprunte à certains textes tardo-antiques et médiévaux le souvenir dune Rome perdue en attente dune restauration.

Charles Delattre, « Velléda et Galadriel, les Antiquités de Chateaubriand et Tolkien »

Les Martyrs de Chateaubriand et Le Seigneur des Anneaux de Tolkien défendent deux approches opposées du temps. Au discours apologétique de lun soppose la fiction de lautre, sans référence ni au christianisme, ni à lAntiquité. Une comparaison entre Velléda et Galadriel permet de nuancer cette opposition : lune et lautre représentent le passé, et le font surgir au moment où il sabolit. Ce passé est identifiable à une Antiquité définie par chaque auteur comme alternative au monde gréco-romain.