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Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Terre(s) promise(s). Représentations et imaginaires
  • Pages: 305 to 310
  • Collection: Encounters, n° 506
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406113515
  • ISBN: 978-2-406-11351-5
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11351-5.p.0305
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 06-16-2021
  • Language: French
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RÉSUMÉS

Odile Hamot, « Introduction »

Cette introduction replace la question de la terre promise par Dieu à lorigine de lhistoire occidentale. Lespérance quelle incarne, formulée à travers les différents épisodes du texte biblique, peut se lire comme un archétype du désir de bonheur et de la dynamique quil engage : la traversée, le péril, lespoir, laccomplissement et, parfois, la désillusion. La pluralité des significations que revêtent la terre et la promesse offre ainsi place à la diversité des textes recueillis.

Hedwige Rouillard-Bonraisin, « Une Terre “ruisselant de lait et de miel”. Sens et valeurs dune utopie-uchronie biblique »

La formule biblique surgissant en Exode 3, 18 survient presque exclusivement dans le Pentateuque, excepté deux fois chez Jérémie et, deux fois chez Ézéchiel. Elle pose maints problèmes de sens, tant herméneutique, que spatial, voire spatio-temporel. Cette étude en interroge les déclinaisons et métamorphoses successives, au fil des traditions et des traductions.

François Roudaut, « Terre promise et éloge de terres idéales. De la Bible à quelques poètes théologiens du xvie siècle, en France »

Au confluent de commentaires catholiques des xve, xvie et xviie siècles sur Exode, III, 8, et de la poésie latine dOvide et de Virgile, la « figure » de la terre promise, renouvelée par lapport des Italiens, au premier rang desquels Pétrarque, se retrouve sous la plume de poètes théologiens français comme Pontus de Tyard ou Le Fèvre de La Boderie, mais aussi de poètes de la Renaissance, parmi lesquels Joachim du Bellay, en concurrence avec lâge dor dune part et lArcadie dautre part.

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Sophie Lefay †, « Sur quelques utopies agricoles au xviiie siècle »

Létude sattache à la recomposition de limage de la terre promise dans les utopies agricoles qui se retrouvent sous la plume de trois auteurs diversement connus (Rétif de la Bretonne, Claude-Adrien de Lezay-Marnésia, Victor Hupay de Fuveau), et aux profils sociaux et littéraires variés : les Géorgiques de Virgile, sy allient à la terre de Chanaan, dans une valorisation de lagriculture où la formule « Terre Promise » reçoit parfois un sens bien plus littéral que spirituel.

Sylviane Albertan-Coppola, « La Terre promise dans lHistoire générale des Voyages de labbé Prévost. Le cas des Antilles »

À la croisée de lhistoire des religions et de la littérature de voyage, létude interroge, dans lHistoire générale des Voyages, à travers le traitement de ce genre du déjà vu que sont les relations de voyages par un Prévost traducteur, correcteur et réducteur des textes viatiques, limage que les voyageurs européens en Amérique et particulièrement aux Antilles ont pu se faire des terres découvertes et le lien que leur perception entretient avec la représentation biblique de la terre promise.

Christian Doumet, « Isle joyeuse, Cythère et Arcadie »

Létude interroge la fonction imaginaire de ces terres promises, antiques ou anciennes, dans certaines œuvres poétiques, picturales et musicales du xixe et du xxe siècles afin de mieux cerner ce quindique la référence à ces lieux mythiques, à cette géographie imaginaire, quant à la signification des processus artistiques. La terre promise, dans cette étude, sassimile à une utopie désormais entendue, non plus comme la postulation dun monde possible mais comme celle dun souverain impossible.

Dominique Millet-Gérard, « “Terre dor”. Variations mythologiques et poétiques sur la Terre Promise à lépoque symboliste »

Le motif de de la Terre Promise, enrichi par les rêveries issues de récits de voyages, est particulièrement présent, sous différentes formes, dans les vingt dernières années du xixe siècle. Un recueil poétique dHenri de Régnier, Épisodes, paru en 1888, en offre lillustration, à travers la « Terre dOr », image fédératrice dun lieu utopique où se retrouvent le lait et le miel bibliques, le 307décor et les personnages de la pastorale, la lumière messianique, ainsi que dun renouvellement du langage poétique.

Odile Hamot, « Saint-Pol-Roux, pèlerin de Chanaan »

Héritière du néo-catholicisme romantique, la Terre Promise qui apparaît dans lœuvre et la réflexion de Saint-Pol-Roux, à la fois littéraire, ontologique et eschatologique, annonce, dans une réinterprétation hardie des Écritures, le terme fabuleux de la littérature, de lécriture et du monde. Le poète, figure de lhomme par excellence, se définit alors comme un être de lexil et de lexode, un pèlerin « magnifique » perpétuellement en route vers Chanaan.

Inna Nekrassova, « Les Images de la terre promise dans la dramaturgie russe »

Deux pièces, LOrage dAlexandre Ostrovski, paru en 1859, et Le Mystère bouffe de Vladimir Maïakovski, daté de 1918, servent de fondement à cette approche du théâtre russe. Dans ces œuvres, contrairement à ce que lon trouve le plus souvent dans la littérature spirituelle russe, la terre promise revêt une signification volontiers négative ou provocatrice où se dénoncent lopposition entre les visions réalistes et religieuses ou encore les illusions de lutopie communiste.

Kathleen Gyssels, « Rastafarisme et sionisme dans le cycle schwarz-bartien »

Cest à travers la double question du rastafarisme et du sionisme qui innerve certains romans du couple dAndré et de Simone Schwarz-Bart quest approché le thème de la terre promise. La mélancolie et laspiration à regagner le pays perdu qui existe au fond de limaginaire antillais trouvent un écho dans limagerie biblique de lexode et du pays promis, valorisé par le judaïsme. Ainsi, Ti Jean LHorizon de Simone entre en consonance avec Le Dernier des Juifs dAndré.

Colette Maximin, « LInceste comme métaphore ou une vision critique de la terre promise dans trois romans de la région amazonienne »

Pour parler des sociétés du Nouveau Monde mais aussi de leur matrice européenne, Pauline Melville, David Dabydeen et Milton Hatoum ont su 308combiner les diverses composantes du mythe de la terre promise avec la thématique de linceste, forme suprême de la transgression qui introduit fragilité et précarité dans les structures créées par les colons des Amériques. En outre, le thème de linceste apporte un cinglant démenti à lutopie portée par le mythe de la terre promise.

Jean Godefroy Bidima, « Terres promises. Usages et mésusages du théologico-politique »

Lapproche théologico-politique du thème de la terre promise permet dinterroger, dun point de vue philosophique, la situation actuelle du continent africain, de sonder les régimes de croyance, lappareil de représentation qui mobilisent les élans et les poussées. Les messianismes africains coloniaux, les catéchismes du « développement » post-indépendance mais encore les relations fiduciaires ou les enjeux des frontières aident à mieux comprendre cette liaison théologico-politique.

Bénédicte Boisseron, « La Promesse post-raciale dans lAmérique dObama »

La promesse daccéder un jour à une terre, un pays rêvé a semblé se réaliser lors de lélection présidentielle de Barack Obama en 2008, dans ce quon a appelé lAmérique post-raciale qui se voulait nettoyée de son histoire de ségrégation raciale. Cette étude tente de penser limpossible, cest-à-dire le lendemain de la terre promise et soulève les questions du post-racial en tant que promesse, idylle et/ou désillusion dune créolisation qui se voulait enfin accomplie.

Mylène Terro, « La Terre promise portoricaine, entre mythe et réalité »

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Porto Rico voit simposer sur la scène politique Luis Muñoz Marín, le maître à penser du Parti Populaire Démocratique, comme lhomme providentiel destiné à mener lîle sur la voie de la modernisation. Entre discours officiels et propagande médiatique, se construit un modèle « populaire » de lÉtat idéal dont les contradictions se feront rapidement jour : la terre promise aux portoricains sera en définitive souvent synonyme de désillusions et dexil.

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Monique Boisseron, « Terre promise et raison dÉtat. Une équipée martiniquaise en territoire dominicain »

Cette étude examine le destin dun groupe de quelques centaines de Martiniquais, victimes de chômage sur leur île en pleine crise économique et attirés, en 1956, en République dominicaine par le discours politique officiel du Gouvernement français, ventant la prospérité matérielle dune nouvelle terre promise antillaise, « Terre promise » de papier qui ne fut en réalité quun rêve préfabriqué, « vendu » à quelques centaines de désespérés.

Francine Kaufmann, « La Terre de la promesse biblique dans les sources rabbiniques et dans limaginaire juif »

Cest dans la littérature rabbinique, fondée essentiellement sur lexégèse biblique, que se forge un imaginaire riche et complexe autour de la notion de Terre, donnée à Israël pour y mettre en œuvre la Torah, nombril du monde et Résidence divine, où, suivant les exégètes, sincarne mieux quailleurs la sainteté. La place centrale de la Terre dIsraël dans le rituel, la vie, la littérature du peuple juif est étudiée dans cette anthologie raisonnée des textes rabbiniques sur Eretz Israël.

Francienna Bory, « LErrance des huguenots français jusquen terre guadeloupéenne au xviie siècle »

Cette contribution sintéresse à un aspect peu étudié de lhistoire de la Guadeloupe : larrivée sur ces terres à sucre de huguenots fuyant les persécutions et en quête dune terre daccueil qui deviendra, non sans peines et tribulations, pour nombre dentre eux, une « terre promise », prospère. Ces familles protestantes sont devenues, quelques siècles après leur arrivée, des piliers de léconomie de lîle.

Nathalie Bouchaut, « Étendre Sion au monde entier. La notion de terre promise chez les “Saints des Derniers Jours” »

Depuis 1982, date de son apparition en Guadeloupe, la foi mormone réfléchit la notion de terre promise. Fondée sur la doctrine du rassemblement dIsraël et de la terre promise spirituelle, « Sion », – « Là où vivent ceux qui ont le cœur pur » – la Terre Promise des « Saints des Derniers jours » ou « Mormons » nest pas nécessairement un lieu précis, mais bien plutôt un idéal de vie chrétienne.

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Pamela Millet-Mouity, « La Terre promise à rebours et le néo-pentecôtisme dexcellence »

Létude examine la façon dont la notion de terre promise est repensée dans le néo-pentecôtisme professé par Impact Centre Chrétien, une église francilienne composée majoritairement dAfricains et de Caribéens relevant des classes moyennes et supérieures. La terre promise se conçoit pour eux à rebours des stéréotypes ordinairement véhiculés et engage le retour vers leur « terre dorigine », dans une vision, à la fois volontariste et fantasmatique qui déconstruit le schéma Nord/Sud.