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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Synesthésies sonores. Du son au(x) sens
  • Pages : 225 à 227
  • Collection : Rencontres, n° 342
  • Série : Confluences littéraires, n° 2
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406073307
  • ISBN : 978-2-406-07330-7
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07330-7.p.0225
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 27/07/2018
  • Langue : Français
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Résumés

Jean-François Bordron, « Synesthésie des paysages »

Cet article part dune conception sémiotique de la perception et montre que la synesthésie suppose la communauté des sensations. Celle-ci repose sur une syntagmatique et une paradigmatique descriptibles selon trois plans (dynamique, mélodique, harmonique). Elles sont leffet dune réduction portant sur une troisième dimension : la profondeur sans limite. Elles trouvent leur unité dans une forme sémiotique idéale qui a pour fonction dexpliquer le lien entre les composants de notre expérience.

Audrey Moutat, « Les commentaires sonores des vins ou la dégustation par lécoute »

Ce travail vise à mesurer le rôle des qualités sonores dans lappréhension des propriétés olfacto-gustatives des vins permise par une pratique encore peu répandue dans le milieu vinicole : la dégustation auditive. Il étudie ainsi les phénomènes de connexion intersensorielle entre impressions sonores et impressions gustatives dans le but de mettre au jour le socle configurationnel commun en vertu duquel les commentaires sonores peuvent être réalisés.

Denis Bertrand, « La ligne et le son »

Postulant une homologie entre la ligne et le son et assumant du même coup leur rétroaction réciproque, nous prenons appui sur lexpérience dartistes-théoriciens (Valéry, Kandinsky, Matisse) pour redéfinir le concept de ligne dun point de vue sémio-phénoménologique. Cette démarche conduit à dépasser lapproche cognitiviste de la ligne (F. Edeline) pour comprendre comment, au-delà de la trans-sensorialité, les affects et les passions prennent attache sur la ligne comme ils le font sur le son.

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Marion Colas-Blaise et Verónica Estay Stange, « “Ouïe par tous les sens” »

En considérant la synesthésie comme une syntaxe complexe plutôt que comme un rapport terme à terme, on sattache à identifier, à travers lexemple du tableau En rythme de Paul Klee, des configurations transversales susceptibles de modeler le sonore et le visible, tant du point de vue du déploiement syntagmatique de la forme que de celui de sa genèse. Deux types de structures transversales sont alors identifiées, fondées respectivement sur la densité et sur laspectualité.

Herman Parret, « Scriabine, synesthète ou chromesthète »

Il sagit dans cet article de distinguer la vraie synesthésie comme perception polysensorielle et la pseudo-synesthésie. Létude conclut que Scriabine nest pas synesthète mais chromesthète, analyste fantastique de sons et couleurs en corrélation métaphorique ou symbolique. La partition de Prométhée montre que les ressemblances, équivalences ou analogies entre visible et audible ne sont pas produites par une perception polysensorielle mais ajoutées par un geste discursif et passionnel du compositeur.

Bernard Vouilloux, « Voir la musique »

En explorant la problématique des contenus qui, de manière intrinsèque ou extrinsèque, sont associés à la musique, cet article analyse les positions formaliste et expressionniste afin de mettre en évidence limportance, dans tous les cas, de la verbalisation de la part de lauditeur. À partir des commentaires interprétatifs de certaines pièces de Sibelius, il interroge ainsi le rôle médiateur de la langue, seul système capable de développer une fonction méta-discursive.

Martine Groccia, « Regards croisés. Les apports de lanalyse musicologique à lélaboration dune sémiotique des sons »

Cet article présente une approche croisée entre la recherche sur la musique électroacoustique et la sémiotique du son, afin de mesurer lapport de la démarche musicologique à la théorie sémiotique. La mise en regard de lanalyse musicologique par F. Delalande de la pièce « Sommeil » de Pierre Henry dune part, et des propositions sémiotiques de J.-F. Bordron et J. Fontanille dautre part, permet de discuter notamment les questions dajustement et de figures sonores, de structure dobjet et de syntaxe sensorielle.

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Sébastian Thiltges, « Les silences synesthésiques du roman naturaliste »

Dans la double perspective dune microlecture sémiologique et de la contextualisation des textes dans lhistoire des poétiques, cet article propose une étude comparée de la description du silence et de la synesthésie dans le roman naturaliste. Il postule une double signification de ces séquences descriptives qui soit acquièrent une fonction symbolique, soit évoquent un environnement perçu grâce à des indices incertains, auquel cas le naturalisme met en place une réflexion heuristique, voire épistémologique.

Anne Beyaert-Geslin, « Synesthésies et immersion. Le sonore et le visuel dans les vidéos de Bill Viola »

Larticle précise les relations entre limage et le son dans les œuvres du vidéaste Bill Viola. Il relie tout dabord la figurativité sonore à la figurativité visuelle et met au jour une syntaxe commune calquée sur la grille de lecture du monde naturel. Il observe ensuite la fusion des deux espaces. Lisomorphisme du visuel et du sonore allié à ce syncrétisme sensoriel permet à une modalité sensible de saffranchir de lautre et, finalement, de signifier à sa place.

Odile Le Guern, « Sonorité et silence du noir »

Le noir, signe de quelque chose, fonctionne sur le mode de la transitivité ou de lindicialité. Il peut dire la nuit, en faisant du bavardage. Lorsquil saffranchit du figuratif, il signifie par réflexivité ou iconicité et tend vers le silence. Mais il redevient bruyant lorsquil pratique, à la manière de Soulages, le jeu des contrastes plastiques où des zones toujours noires, mais brillantes ou mates, lisses ou striées, se désignent les unes les autres dans une relation de réciprocité.

Christian Doumet, « “Ce qua vu le vent douest” »

À partir de lénoncé du titre dun des Préludes de Claude Debussy, Ce qua vu le vent dOuest, cet article réfléchit à la possibilité dune poésie de la théorie, cest-à-dire aux manières dont lénonciation poétique peut engager à son service une théorie esthétique. Il sappuie sur quelques expériences musicales et picturales qui mettent en jeu des croisements perceptifs.