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Classiques Garnier

Remerciements

4 REMERCIEMENTS
Le long travail de réflexion présenté ici sur l'évolution des structures sonores poétiques et musicales issues de la sensibilité humaniste n'aurait pas été mené à bien sans l'aide, les conseils et le soutien constants de Mme le Professeur Édith Weber et de M. le Professeur Guy Demerson. Tous les deux ont veillé à la diversification des sources comme à la cohérence du raisonnement. La fermeté de leur exigence scientifique m'a conduit à resserrer mon propos à la fois dans l'espace et dans le temps, tout en me permettant d'appliquer sans crainte une méthode d'analyse assez nouvelle des corps sonores qui m'ont paru le plus significatifs de cette évolution. Je ne les remercierai jamais assez pour leur patience, l'enrichissement de mes trop faibles connaissances, et l'intérêt qu'ils ont bien voulu porter à mes efforts. Qu'ils me permettent de reconnaître en eux mes maîtres et mes guides.
Jacques Feuillie, en m'accueillant comme chanteur dans l'ensemble qui portait son nom, m'a fait connaître autrefois de l'intérieur la musique et les musiciens que je me suis efforcé de faire entendre dans les pages que voici. Bien des années après, il vient d'accepter de revoir et discuter avec moi les partis pris éditoriaux des ouvrages que je présente comme fondements de ma démarche. Evidemment, les trop probables fautes de transcription ne pourraient être imputées à ce musicien profond, sensible et savant, dont l'amitié m'honore. Il me plaît infiniment de décorer la première page de cette thèse du nom de celui qui a été à l'origine et à la fin de l'aventure.
Autant qu'à des personnes particulières, je suis d'ailleurs redevable à des équipes, aux équipes diverses au sein desquelles j'ai eu à plusieurs reprises la chance de travailler. Après mon expérience du chant polypho- nique dans l'Ensemble Jacques-Feuillie, j'ai en effet participé aux travaux du groupe de normaliens et normaliennes qui, de 1983 à 1988 au moins, sous le nom de «  Poéticiens des signes évidents  », a approfondi les diverses questions que continue de susciter la Délie... de M. Scève. Cette expérience littéraire, au cours de laquelle j'ai bénéficié en particulier de la réflexion de Simone Perrier, de Françoise Charpentier et de François Cornilliat, m'a permis d'aborder à la fois les rapports de Scève avec la musique, et aussi les rapports du son et du silence avec le signe juste avant le milieu du XVI' siècle.
Sur le plan musicologique, enfin, j'ai eu la joie de faire partie de l'équipe du Patrimoine Musical (UFR de Paris IV-Sorbonne) qui, sous la direction d'Édith Weber, a organisé, de 1992 à 2001, un colloque annuel
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intitulé Itinéraires du cantus firmus. Ce véritable laboratoire d'idées, de discussions, où les expériences musicologiques les plus diverses et les plus fécondes trouvaient toujours un auditoire intéressé, m'a été d'un grand secours dans les périodes de doute qui suivaient inévitablement l'exposé de mes hypothèses.
La méthode d'analyse des corps sonores poétiques et musicaux présentée dans ces pages s' est donc progressivement forgée par la pratique autant que par, ou contre, les théories en vigueur. Les fruits éventuels qu'on peut en attendre devront autant aux autres chercheurs, artistes, littéraires, musicologues et historiens des idées qu' à moi même. Aucune thèse ne doit autant à des personnes qui ne la 'signeront pas.
L'aide de quatre d'entre elles, enfin, encore plus directe, me fut précieuse  : celle de Jean Letrouit, helléniste érudit dont les indications ont entraîné les seules «  révélations  » contenues ici ou là dans cet ouvrage. Dans le même temps, la recherche nous a placés dans un rapport d'échanges si fréquents que je ne peux plus faire le compte de mes dettes à l'égard de Jean Vignes, auquel les études littéraires doivent la redécouverte de J.-A. de Baïf. Charles Whitfield, en faisant interpréter par un groupe de chanteurs certaines des partitions élaborées à partir des recueils que j'ai étudiés, a mis leur pertinence à l'épreuve. Frédéric Ozel, par sa maîtrise d'un outil informatique dont le maniement m'échappe encore en partie, et surtout par son exigence d'autant plus rigoureuse qu'amicale à l'égard de ma présentation, a rendu maniable un ouvrage qui, sans ses efforts, serait resté à peu près inutilisable.
La bienveillance qui m'a toujours été témoignée, aussi bien par ses directeurs successifs, les Professeurs Robert Mauzi, Marc Fumaroli, Jean Dagen, et Sylvain Menant, que par mes collègues enseignants, ingénieurs ou chercheurs, au sein du Centre d'Étude de la Langue et de la Littérature Françaises (CELLF) de Paris IV-Sorbonne-CNRS, m'a été d'un grand réconfort lors des épreuves que toute vie doit surmonter au long d'une période de vingt années, les vingt années pendant lesquelles cette thèse s'est constituée.
Pierre BONNIFI±T