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Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Stratégies d’élargissement du lectorat dans la fiction narrative. xve et xvie siècles
  • Pages: 461 to 467
  • Collection: Encounters, n° 476
  • Series: Symposiums, seminars, and conferences on the European Renaissance, n° 110
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406106340
  • ISBN: 978-2-406-10634-0
  • ISSN: 2261-1851
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10634-0.p.0461
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 03-22-2021
  • Language: French
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Résumés

Pascale Mounier, « Introduction »

Des procédures délargissement du lectorat sont mises en œuvre dès les premiers temps de limprimé. Le passage en revue des fictions narratives en langue française selon leur degré dinvention montre quil existe des spécificités mais révèle aussi des points de convergence dans les démarches des acteurs de lécriture et de lédition. Trois ensembles de stratégies semblent en loccurrence se dégager dans la programmation dun public anonyme et possiblement infini en nombre.

Ana Pairet, « “Lart et ingénieuse pratique de limpression”. Le discours préfaciel dans les éditions illustrées dOlivier de Castille et Artus dAlgarbe »

Le péritexte des éditions illustrées dOlivier de Castille et Artus aux xve et xvie siècles témoigne de la volonté délargir le lectorat des romans chevaleresques. Louverture discursive et lépilogue du roman fournissent des renseignements précieux sur les stratégies de destination du livre illustré à la période des incunables.

Véronique Duché, « “Aux Dames de la court”. Le lecteur (la lectrice ?) des fictions sentimentales en France au xvie siècle »

Le corpus français des fictions sentimentales traduites de lespagnol au cours de la première moitié du xvie siècle offre un matériau propice à létude de la réception. Le paratexte de ces courts romans met en valeur la dimension féminine du lectorat et sollicite une lectrice que convoitent les libraires tout comme les moralistes et les adeptes du bon goût en matière de rhétorique. Ces novelas ont pourtant de quoi satisfaire un public élargi, bourgeois comme courtisans, dames comme chevaliers.

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Nora Viet, « La nouvelle française entre cour et ville (1558-1559). Stratégies de la destination dans les Histoires des Amans fortunez de Marguerite de Navarre et les Nouvelles Récréations et joyeux devis de Bonaventure des Périers »

Larticle examine un corpus de recueils narratifs imprimés entre 1558 et 1559, pour tenter de comprendre comment les discours péritextuels sur la destination du livre structurent loffre éditoriale en ces années. Deux tendances se dessinent, analysées à partir de deux recueils exemplaires : les Histoires des Amans fortunez de Marguerite de Navarre, offertes à un public de cour, et les Nouvelles Récréations et joyeux devis de Bonaventure des Périers, destinées à un lectorat plus large.

Francesco Montorsi, « Le manuscrit français trouvé à Constantinople. Dom Flores ou comment défendre le roman de chevalerie à lombre de Jacques Amyot »

Dernier ouvrage de Herberay des Essarts, Dom Flores (1552) se présente comme le remaniement dun manuscrit en ancien français bien quil constitue ladaptation dun libro de caballerías. Cette étude sattache à élucider la préface, qui réinvestit en le détournant le motif du manuscrit trouvé. Peu connu, ce prologue contient une réponse implicite aux critiques de Jacques Amyot ainsi quune défense originelle dun genre médiéval, ici légitimé par le recours au concept de patrimoine national.

Bernd Renner, « “Celui qui veult tout, preigne tout”. Stratégies délaboration du lectorat idéal dans la satire renaissante »

Cette étude propose un survol de quelques paratextes importants de textes satiriques influents de la première modernité pour examiner le rapport entre auteur et lecteurs dans un contexte déchange marqué par dialogisme et polémique. Notre parcours sétendra du corpus multilingue de la Nef des fous à la Satyre Menippée, en passant notamment par Rabelais, Des Périers, Marcourt, Henri Estienne, Bèze, la Mappe-monde nouvelle papistique et Aubigné.

Fanny Maillet, « Du roman au titre de librairie. étude des procédés péritextuels des éditeurs du Clamadès pour faciliter laccès à lœuvre »

Le roman dAdenet le Roi a fait lobjet, au xve siècle, de deux mises en prose, dont une seulement, le Livre de Clamadés, a bénéficié dune diffusion 463imprimée. À la faveur dun inventaire mis à jour des éditions du Clamadés, nous proposons danalyser les procédés péritextuels jouant, délibérément ou non, en faveur de la diffusion de lœuvre et de son message, depuis les incunables lyonnais jusquaux imprimés de la galaxie Trepperel dans le premier tiers du xvie siècle.

Maria Colombo Timelli, « Une diffusion renouvelée ? Quelques remarques sur le passage à limprimé dun corpus “médiéval” »

Le passage à limprimé de certains « romans » médiévaux a nécessairement élargi le lectorat. Un corpus de dix « mises en prose » imprimées aux xve et xvie siècles fournit quelques indices, implicites (page de titre, bois gravés, organisation en chapitres, table) ou explicites (allusions aux lecteurs, déclarations préliminaires), qui prouvent la volonté et/ou la conscience dun tel changement. La prise en compte de la tradition manuscrite permet de vérifier où se situe le moment de fracture.

Sergio Cappello, « Les stratégies éditoriales de Michel Le Noir (1486-1520), éditeur de romans »

Le recensement de la production de Michel Le Noir (1486-1520) et létude de ses pratiques éditoriales permettent de définir les stratégies éditoriales de ce libraire imprimeur qui se revèle être lun des plus actifs de sa génération dans le domaine de lédition de romans, tant médievaux que « nouveaux ». Les stratégies de destination large mises en place pour leur diffusion auprès dun public étendu ont recours tant au métadiscours quaux contenus, textuels et matériels, des volumes publiés.

Gaëlle Burg, « De la chronique au roman. La transmission du Florimont au xvie siècle (Jean Longis, Paris, 1528 et Nicolas Mulot, Rouen, s. d.) »

Le texte du Florimont imprimé, dont aucun manuscrit ne subsiste, est lœuvre dun petit seigneur champenois ayant réactualisé une version médiévale du roman. Larticle sintéresse aux modalités de récupération et dadaptation du texte par linstance éditoriale dans la perspective dune diffusion large. Lanalyse du système de repérage textuel et de la réception générique de lœuvre mettra en lumière lémergence progressive dune pratique plus moderne et démocratisée de la lecture.

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Helwi Blom, « De “nouveaux lecteurs” pour les “vieux romans” ? Nicolas Bonfons, Benoît Rigaud et lédition des romans de chevalerie à la fin du xvie siècle »

Vers la fin du xvie siècle, deux éditeurs dominaient la production française de romans de chevalerie : Benoît Rigaud à Lyon et Nicolas Bonfons à Paris. Une étude comparative de leurs éditions (titres proposés, mise en livre, éléments péritextuels, aspects matériels) permet danalyser les stratégies éditoriales développées par ces deux hommes et dinterroger de façon critique les idées reçues sur le développement du marché du livre bon marché et sur le déclin du genre « chevaleresque » à lépoque.

Ellen Delvallée, « Nouveaux lecteurs et nouvelles lectures des Épîtres de lAmant vert de Jean Lemaire de Belges »

Alors que la première Épître de lAmant vert, destinée à Marguerite dAutriche, est chargée dallusions personnelles, Lemaire manifeste dans la seconde une plus grande ambition littéraire, ce qui correspond à la prise en compte dun public plus large, notamment celui de la cour de France, quil rejoindra bientôt. Lorsque ces deux épîtres sont publiées, à la suite des Illustrations, elles acquièrent à la fois un nouveau public, amateur dhistoire, et des échos personnels et politiques inédits.

Christine de Buzon, « Destination large des premiers Amadis français. Des difficultés surmontées »

La destination exceptionnellement large des premiers livres dAmadis en France a pu se soutenir par les différentes stratégies de Nicolas de Herberay des Essarts et des libraires-imprimeurs. Elles ont permis de surmonter différentes difficultés. à lœuvre de Montalvo, Herberay a opposé un Amadis remarquable par une certaine fluidité de la langue, une précision des aides à la lecture dont un Trésor, une modernisation du vocabulaire de cette histoire darmes et damours protégée par la féerie.

Magali Jeannin, « Le Sixiesme Livre dAmadis de Gaule et la réception programmée du “nouveau” récit chevaleresque »

Cette contribution sintéresse aux indices paratextuels, péritextuels et textuels programmant la réception contemporaine et a posteriori du Sixiesme 465Livre dAmadis de Gaule (1545), traduit par Herberay des Essarts. Herberay sattache à répondre aux attentes de son lectorat et programme la réception de lœuvre selon deux orientations : un retour aux fondamentaux du genre dune part, et un renouvellement dautre part, en adéquation avec le contexte politique, esthétique, et linguistique.

Hélène Rabaey, « Les presses lyonnaises à la conquête dun lectorat large. Les traductions de J. Louveau et G. de La Bouthière de LÂne dor dApulée »

Nous étudions les deux traductions françaises de LÂne dor dApulée parues à Lyon en 1553 afin de définir à partir des paratextes, de la mise en page et des stratégies de traduction les projets éditoriaux menés par Jean Temporal et Jean de Tournes et Guillaume Gazeau en collaboration avec leurs traducteurs. Lédition de Temporal nous semble particulièrement emblématique dune volonté de réunir, dans un même ouvrage, une multiplicité de lectures afin délargir au maximum le spectre de son lectorat.

Philippe Rabaté, « La première traduction du Lazarillo de Tormes. Entre célébration des facéties espagnoles et stratégie dadaptation au lectorat français »

Cette contribution étudie la stratégie dadaptation en langue française du Lazarillo de Tormes, récit anonyme castillan de 1554. Après en avoir rappelé la nature énigmatique, larticle étudie différents types décart entre le texte original et sa première traduction française, publiée en 1560 à Lyon. Si celle-ci fait preuve dun souci de fidélité, elle simplifie néanmoins certains épisodes polémiques de lœuvre espagnole afin den favoriser une réception comique.

Anne Boutet, « Le modèle boccacien, des Cent nouvelles nouvelles dites bourguignonnes au Grand parangon des nouvelles nouvelles. Du “déjà vu” au “déjà lu” ? »

La présente analyse propose une lecture des modalités de reprise du Décaméron, dans trois récits tirés des Cent nouvelles nouvelles bourguignonnes, des Cent nouvelles nouvelles de Philippe de Vigneulles et du Grand parangon des nouvelles nouvelles de Nicolas de Troyes. Cette lecture offre un aperçu de stratégies auctoriales délargissement du lectorat, le « déjà vu » (reconnaître des intrigues, des personnages, des procédés comiques) se confrontant au « déjà lu » (relire des nouvelles de Boccace).

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Thibault Catel, « Des discours offerts aux “simples et peu savants” et à la noblesse. Les stratégies de destination attrape-tout des histoires tragiques de Belleforest »

Ce travail sintéresse aux stratégies de diffusion mises en place par Belleforest dans les sept tomes dhistoires tragiques quil signe de son nom (1559-1582). Létude de ladaptation par Belleforest des nouvelles de Bandello puis dhistoriographes permet de mettre en lumière lambiguïté dune stratégie qui repose à la fois sur la restriction et lélargissement du lectorat et qui sexplique en partie par la nouveauté dun genre en quête de légitimité et à la visée parénétique.

Pascale Mounier, « Dispositifs de lisibilité minimale dans Alector de Barthélemy Aneau »

Alector, Histoire fabuleuse possède tous les traits du roman humaniste. Certaines de ses composantes restent cependant compréhensibles et source de plaisir pour tout un chacun. Quelles sont ces procédures de lisibilité minimale ? Énoncées dans le paratexte ou mobilisées dans le récit lui-même, trois dentre elles consistent respectivement dans laffichage de la possibilité dune lecture imparfaite de lœuvre, dans le caractère merveilleux des aventures et dans lénoncé de propos sentencieux.

Grégoire Holtz, « Le récit du voyageur malheureux. Esquisse pour une poétique dun genre européen à la Renaissance »

Cet article étudie un genre qui se situe au croisement des récits de voyages « historiques » et des fictions mettant en scène les tribulations de leurs personnages. Ce sous-genre présente des caractéristiques communes qui dépassent les frontières : ces récits de voyageurs malheureux partagent une énonciation qui alterne entre les appels à la pitié et la raillerie, ainsi quun métadiscours qui, dans le sillage dUlysse, conforte lethos du voyageur comme conteur de ses mésaventures.

Nancy Oddo, « Vulgariser la dévotion à la Renaissance. Le Voyage du Chevalier errant (1557) de Jean de Cartheny »

Dans la seconde moitié du xvie siècle, à Anvers, lédition répétée et soignée dun récit écrit par un carme, Jean de Cartheny, semble viser un public large 467en combinant plusieurs éléments : mise en livre facilitant la lecture, solide appareil paratextuel, et poétique particulière concourent à la diffusion large dun ouvrage de vulgarisation catholique dans une zone de troubles religieux. Mais le détail du texte révèle une idéologie moins virulente et un public plus choisi quil ny paraît.